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Frédéric Potet, « Katsuhiro Ōtomo enfin sacré à Angoulême », sur Le Monde, (consulté le ).
La note peut aussi faire référence à un ouvrage cité en bas de l'article dans la section bibliographie, ce qui évite de répéter la totalité de la référence si elle est utilisée plusieurs fois (cf. Conventions bibliographiques).
Est né dans la commune des Andelys, en le , est un peintre français du XVIIe siècle, représentant majeur du classicisme pictural.
Nicolas Poussin naît en juin 1594 au hameau de Villers dans l'actuelle commune des Andelys. Il est le fils de Jean Poussin (né vers 1555-1560), né d'une petite famille noble de Soissons et arrivé en Normandie après la prise de Vernon en 1590 pendant les guerres de religion. Sa mère est Marie de Laisement (née vers 1560), la fille d'un échevin de la ville et jeune veuve quand elle se marie à Jean en 1592. Nicolas Poussin est leur fils unique. Il suit des études probablement dans une école élémentaire puis dans un collège, peut-être à Vernon ou à Rouen. Dans cette dernière ville, le collège est tenu par les Jésuites, ce qui pourrait expliquer sa proximité au cours de sa vie avec cet ordre. Il est de retour dans sa famille dans les années 1609-1612 et y pratique le dessin. Le peintre amiénois Quentin Varin, qui travaille alors aux Andelys, aurait encouragé ses parents à le laisser pratiquer son art dans lequel il manifeste déjà un grand talent. Rien ne prouve cependant qu'il suit un apprentissage en bonne et due forme auprès de cet artiste ou bien de Noël Jouvenet, un peintre rouennais qui s'est pourtant vanté de lui avoir donné ses premiers rudiments de peinture[5].
La richesse de ses compositions et la beauté de ses expressions l’ont fait surnommer Le peintre des gens d'esprit. Il recherchait le bon goût de l'antique en y associant quelquefois ou en y ramenant les formes de la nature et celles de l'art ; Nicolas Poussin s'attacha principalement aux beautés expressives, comme peignant par un trait vif et précis le langage de la pensée et du sentiment : aussi recherchait-il dans l'antique ce beau idéal ou intellectuel, en même temps que moral, qui lui faisait choisir les sujets historiques les plus propres aux développements nobles et expressifs de la composition et du style. « Nos braves anciens Grecs, inventeurs de toutes les belles choses », explique-t-il dans une lettre de novembre 1647, ne manquaient jamais de s’en remettre à la raison, laquelle « nous astreint à ne pas passer outre certaines bornes, à observer avec intelligence et considération […] l’ordre déterminé par lequel chaque chose se conserve en son essence »[6]. Dans une autre lettre, datée de mars 1642, Nicolas Poussin écrit au même interlocuteur : « Les belles filles que vous avez vues à Nîmes ne vous auront, je m’assure, pas moins délecté l’esprit par la vue que les belles colonnes de la Maison Carrée, vu que celles-ci ne sont que de vieilles copies de celles-là »[7], exprimant par là l’idée, chère à Blaise Pascal, son contemporain, selon laquelle il existe un modèle unique de beauté : « Tout ce qui est formé sur ce modèle nous agrée, soit maison, chanson, discours, vers, prose, femme, oiseaux, rivières, arbres, chambres, habits, etc. » [8].
Arrivé à Rome, Poussin fréquente un milieu très international avec des artistes aussi bien français que flamands, lorrains et allemands. Il rejette totalement le caravagisme que suivent pourtant des compatriotes comme Trophime Bigot et préfère le style de Simon Vouet et de ses élèves comme Charles Mellin, qui sont alors au faîte de leur réputation. Comme ces derniers, il a été marqué par la peinture vénitienne. Il ne les suit cependant que partiellement. Il puise aussi son inspiration chez plusieurs peintres italiens tels que Le Dominiquin dont il fréquente l'académie à Rome. Il admire aussi sans doute les œuvres de Pierre de Cortone, un protégé des Barberini[9].
La réalisation d'un tableau pour Poussin commence toujours par un long temps de réflexion indispensable avant l'aboutissement à la peinture. Il lui faut « ruminer la matière » avant de pouvoir parvenir à concevoir l'idée du tableau, particulièrement lorsque le thème a déjà été traité de nombreuses fois. Ce projet se matérialise par un dessin. À l'époque de Poussin, le mot s'écrit dessein et regroupe alors les deux sens du mot. Le dessein du tableau se conçoit par la réalisation d'un dessin. De nombreux dessins de Poussin sont conservés, généralement des esquisses réalisées à la plume et parfois rehaussée de lavis au pinceau. Il s'agit simplement de brouillons du futur tableau, rapidement dessinés à grand traits, sans détails, parfois simplement griffonnés. À l'inverse, il ne réalise jamais d'études détaillée en vue de la réalisation de la peinture, comme peuvent le faire Simon Vouet ou Annibal Carrache à son époque[10].
Alors qu'il est encore vivant, Poussin acquiert une grande renommée, dès l'achèvement de La Mort de Germanicus en 1628 puis le tableau de la basilique Saint-Pierre de Rome l'année suivante. Il fait à la fois partie des peintres les plus célèbres à Rome mais aussi en France dès les commandes de Richelieu en 1634. Les autres artistes chantent aussi ses louanges de son vivant : Abraham Bosse le fait dès 1649. Sa cote progresse aussi considérablement au cours de sa vie : le premier tableau pour Barberini est payé 60 livres en 1628 mais L'Empire de Flore est payé 300 livres deux ans plus tard. À la vente après le décès de Jean Pointel en 1661, Le Jugement de Salomon atteint 2 200 livres[12].
Dès sa mort, plusieurs écrivains se mettent à rédiger sa biographie. Giovanni Pietro Bellori le retient parmi les douze Vies des peintres, sculpteurs et architectes modernes parues en 1672 et Giovanni Battista Passeri fait de même, bien que son ouvrage ne soit publié qu'un siècle plus tard. En France, André Félibien consacre un volume entier à Poussin dans ses Entretiens sur les vies et sur les ouvrages des plus excellents peintres anciens et modernes paru en 1685. Il devient très vite sa biographie de référence. Roger de Piles et Louis Henri de Loménie de Brienne écrivent eux aussi leur biographie du grand peintre. Poussin devient le modèle à suivre pour l'Académie royale de peinture et de sculpture qui a été entièrement réorganisée en 1665. Avec la nouvelle mode de la collection de peinture, la cote de Poussin ne cesse de grimper. Esther devant Assurérus est ainsi acheté au moins pour 20 000 livres en 1680 par Jean-Baptiste Colbert de Seignelay. Enfin, de très nombreuses gravures sont tirées de ses œuvres, contribuant à leur diffusion en France et en Europe[13].
Au cours du siècle suivant, la plupart des tableaux de Poussin quittent l'Italie, le peintre perdant peu à peu sa réputation dans son pays d'adoption. À l'inverse, de grandes collections de peintures européenne intègrent ses plus belles toiles : celle de l'Électeur de Bavière à Munich, celle d'Auguste III de Saxe, ou encore celle de Catherine II de Russie et de plusieurs collectionneurs anglais. En France, Poussin continue d'être étudié et admiré, notamment dans les collections royales, mais aussi par l'enseignement de l'Académie[14].
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