Loading AI tools
université parisienne De Wikipédia, l'encyclopédie libre
L'université Paris-Diderot[n 1] (Paris-VII)[3] est une ancienne université pluridisciplinaire située à Paris faisant partie des sept universités de l'académie de Paris. Elle avait été créée en 1971 à la suite de la scission de l'université de Paris.
Fondation | |
---|---|
Dissolution |
31 décembre 2019 |
Type | |
---|---|
Forme juridique |
Établissement public national à caractère scientifique culturel et professionnel (d) |
Président | |
Membre de | |
Site web |
Étudiants |
25 523 () |
---|---|
Enseignants |
1 400 (2010-2011) |
Budget |
244,5 millions d'euros (2016)[2] |
Pays | |
---|---|
Campus |
L'université a été membre du PRES Sorbonne Paris Cité[4].
Elle fusionne avec l'université Paris-Descartes et l'Institut de physique du globe de Paris en 2019 pour constituer Université Paris-Cité, à qui elle cède pleinement ses droits au .
Elle était spécialisée en sciences, en médecine, en sciences humaines et sociales, arts et langues.
Y ont enseigné deux prix Nobel et deux ministres de l'Éducation nationale.
Avant les événements de mai 1968, il existait une seule université à Paris créée aux alentours de 1200, supprimée en 1793 et recréée en 1896. Elle était composée de six facultés. La loi Faure a imposé aux anciennes facultés de se diviser en UER avant de se recomposer en universités nouvelles. Lorsque Robert Mallet est nommé recteur de l'Académie de Paris en 1969, les anciennes facultés ne sont pas encore engagées dans la constitution d'universités pluridisciplinaires. Il essaie alors d'obtenir la création d'au moins une université de ce type[5].
À la rentrée 1968, la faculté de médecine est divisée en dix facultés[6]. Jean Bernard, alors directeur de l'institut de recherche sur les leucémies, et opposé à la séparation entre les sciences et la médecine, se rapproche du projet porté par Robert Mallet[7]. L'opposition au démantèlement est plus forte à la faculté des sciences dirigée par le doyen Marc Zamansky. Le recteur Mallet obtient cependant du ministre de l'éducation Olivier Guichard que le projet d'université pluridisciplinaire se réalise si au moins 10 % des enseignants de la faculté des sciences se prononcent favorablement au départ de certains de leurs membres pour la nouvelle université, et obtient après consultation 13 %. Le ministère appuie alors le départ de ces enseignants[5]. La faculté des lettres avait déjà été divisée entre les nouvelles universités de Paris I, III, IV et V. Un groupe d'enseignants, principalement anglicistes mais aussi géographes, ne se retrouve pas dans les projets pédagogiques de ces universités et se joignent eux aussi au projet[8].
L'université voit la signature de ses premiers statuts dès le [9], et est officiellement créée le [1]. L'université Paris-VII naît ainsi non seulement d'une simple scission administrative mais aussi d'une division politique et pédagogique au sein des chercheurs scientifiques issus des facultés de l'université de Paris. Dans le domaine de la santé, elle est alors constituée de deux unités d'enseignement et de recherche médicales, les centres hospitaliers et universitaires « Bichat-Beaujon » et « Lariboisière - Saint-Louis » auxquelles s'ajoutent une unité d'hématologie (l'institut de recherche sur les leucémies) et une unité de sciences humaines cliniques formées de psychanalystes[10]. En lettres et sciences humaines, quatre unités entières rejoignent l'université, l'unité d'anthropologie, ethnologie et sciences des religions, l'unité de didactique des disciplines scientifiques, l'institut d'anglais, et l'unité de langues et civilisations de l'Asie orientale; en outre une unité de sciences des textes et des documents est créée par des membres de l'unité de littérature et langue françaises ne souhaitant pas rejoindre l'université Paris IV, et un département de recherches linguistiques est créé[11]. Ces unités sont principalement implantées rue Charles V et à Censier. En sciences, trois unités sont divisées entre Paris VI et Paris VII, les unités d'algèbre et géométrie, de biochimie, et de biologie génétique, et trois unités sont créées par regroupement de membres de dix unités ayant rejoint Paris VI, une unité de biologie[12], une unité de physique[13] et une unité de chimie[14], auxquelles s'ajoute la création d'un département de géologie[15]. Ces unités sont restées sur le campus de Jussieu[16].
L'université doit faire face dès sa création à des problèmes de locaux concernant ses composantes scientifiques, qui doivent partager avec l'université Paris-VI le campus de Jussieu. L'UER de mathématiques, qui ne dispose que de trois salles de cours avant la création des secteurs 24-34-44 du campus, doit héberger l'administration de l'université[17].
Des problèmes matériels s'ajoutent à cela, l'administration insuffisamment dotée en personnel IATOS par le ministère devant recourir à du personnel recruté hors concours administratif, et sur les crédits de fonctionnement de l'université. Cette situation crée des tensions avec d'autres secteurs de l'université, comme le domaine médical, mieux doté en personnel mais qui voit ainsi ses budgets baisser[17].
L'établissement doit aussi faire face peu après sa création à un projet de déménagement en dehors de la région parisienne, et la ville de Nice est un temps évoquée[17].
L'université fut un pôle important du développement des recherches féministes et d'histoire des femmes. En 1973, la création du cours « Les femmes ont-elles une histoire ? » par Michelle Perrot, Pauline Schmitt-Pantel et Fabienne Bock apparaît ainsi comme pionnier ; de nombreux universitaires y intervinrent. À partir de 1976, le cours devient un séminaire mieux organisé, qui entraîne la rédaction de mémoires de maîtrise et de thèses à mesure que ces sujets gagnent en intérêt dans l'historiographie. En lien avec le Centre de recherches historiques de l'EHESS est organisé le colloque de Saint-Maximin de 1983 dont le thème est « Une histoire des femmes est-elle possible ? », alors que la publication semestrielle Pénélope, Cahiers pour l'histoire des femmes est créée (1979-1985)[18].
À la suite d'une circulaire émanant de la direction de la programmation et du développement universitaire de , l'université commence une procédure pour accoler au nom officiel « université Paris-VII » un nom propre choisi par le conseil d'administration. Une première liste de noms est présentée par le conseil d'administration de l'université et par les directeurs d'UFR lors du CA du . Cette liste est ensuite soumise à un référendum auprès des membres du personnel, et un premier résultat est présenté lors du CA du . Les noms de « Jussieu », de « Denis Diderot », puis d'« Albert Einstein » arrivent en tête de cette consultation. Afin de ne pas faire primer l'une des disciplines de l'université sur une autre, le CA vote finalement pour l'appellation de « Denis Diderot ». Le nom est officiellement adopté par l'université à la suite des « journées Denis Diderot » organisées du 2 au [19].
L'université revoit son organisation interne, en passant ainsi aux compétences élargies au [20], et en ouvrant une école d'ingénieurs à la rentrée 2010.
Jusqu'en 2005, le campus de Jussieu compte près de 40 000 étudiants, soit le double de l'effectif prévu initialement, hébergeant simultanément trois établissements universitaires comportant locaux administratifs, laboratoires de recherche, amphithéâtres, salles de travaux dirigés et salles de travaux pratiques. Le manque de locaux devient alors un problème crucial d'autant que la durée problématique et imposante du désamiantage du « gril d'Albert » (dix ans minimum) impose la mobilisation d'une quantité considérable de locaux de substitution (appelés « locaux tampons ») : ces raisons expliquent l'échec du parachèvement du campus dans le cadre du plan « Université 2000 ». Après un relevé cadastral de ses locaux effectué en 1989, l'université n'a posé la question du déménagement du campus qu'au début des années 1990 : il s'est avéré que le coût final de location de locaux tampons aurait été aussi élevé que le coût de construction de locaux neufs.
En novembre 1995, Jean-Pierre Dedonder, alors président, présente le projet de déménagement aux autorités de tutelle. La dénomination Paris Rive Gauche (PRG) concerne non seulement le projet de déménagement mais aussi le site d'implantation définitif de la totalité des composantes (hors secteur santé). L'université, convaincue par le coût onéreux et long des travaux engendrés par de telles remises aux normes, poursuit alors sa politique de création de nouveaux bâtiments sur le nouveau campus, tout en permettant ainsi une meilleure clarification de la répartition des locaux avec sa consœur l'université Paris 6 et l'Institut de physique du globe. Le conseil d'administration de l'université, réuni le , se prononce unanimement en faveur du déménagement.
Le projet de déménagement commence à se concrétiser fin 1999 par six opérations dans le cadre du contrat de projets État-région : rénovation des Grands Moulins de Paris et de la Halle aux Farines et construction de quatre bâtiments. La deuxième phase de construction ayant été lancée en 2010, l'université dispose aujourd'hui dans le prolongement du site PRG de 155 000 m2 de locaux neufs ou réhabilités, dont la livraison finale par le groupement Unicité (groupe Vinci) est attendue pour 2012 dans le cadre d'un partenariat public-privé : les bâtiments, loués pendant 27 ans pour un loyer annuel d'un montant inférieur à dix millions d'euros hors-taxes (dont 15 % assureront le financement des coûts de maintenance et d'exploitation) deviendront ensuite propriété de l'université. La première pierre des premiers bâtiments a été posée le [21] par François Fillon, alors Ministre de l'Éducation nationale[22], et celle des quatre derniers le par Valérie Pécresse, alors Ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche[23].
L'établissement se rapproche d'autres universités parisiennes à partir du milieu des années 2000 dans le cadre de la mise en place de pôles de recherche et d'enseignement supérieur (PRES) et du plan campus. Un premier rapprochement est opéré en avec la création de l'association Paris Centre Universités, qui regroupe alors l'université avec celles de Paris-I et Paris-V[24], alors que les autres universités parisiennes s'étaient unies autour du projet de Paris Universitas l'année précédente. Les projets portés par ces premières réunions d'établissements ne sont pas retenus lors de la première phase du plan campus d', et de nouveaux rapprochements se forment[25]. Paris 7 intègre par la suite le projet Sorbonne Paris Cité, qui rassemble aussi les universités de Paris-III, Paris 5 et Paris-XIII, ainsi que d'autres établissements d'enseignement supérieur comme SciencesPo[26], et le PRES est officiellement créé le [27].
Les universités Paris-III, Paris-V et Paris-VII décident en 2017 d'une fusion initialement prévue pour le [28]. Ainsi créée, l'Université Paris-Cité n'inclut finalement pas Paris-III, et la fusion complète des universités Paris-V, Paris-VII et l'IPGP est reportée au [29].
Identité | Période | Durée | |
---|---|---|---|
Début | Fin | ||
Michel Alliot[30] ( - ) | 5 ans | ||
Yves Le Corre[31] ( - ) | 5 ans | ||
Jean-Jacques Bernier[32] ( - ) | 1 an | ||
Jean-Jacques Fol[33] ( - ) | 5 ans | ||
Nadine Forest (d)[34] (née en ) | 5 ans | ||
Jean-Pierre Dedonder[35] (né en ) | 5 ans | ||
Michel Delamar[36] (né en ) | 5 ans | ||
Benoît Eurin[37] (né au XXe siècle) | 5 ans | ||
Guy Cousineau[38],[39] (né en ) | (démission) | 2 ans | |
Vincent Berger[40] (né en ) | 4 ans | ||
Christine Clerici[41],[42] (née en ) | (fusion) | 5 ans |
Les formations en sciences dures étaient composées des deux départements de formation de licence « sciences de la nature et de la vie » et « sciences exactes », de l'école d'ingénieurs Denis-Diderot, de l'IUT Paris-Jussieu, de l'institut de recherche sur l'enseignement des mathématiques, ainsi que des cinq UFR de chimie, d'informatique, de mathématiques, de physique et de biologie[43].
Les formations en lettres et sciences humaines étaient organisées par un département de formation de licence, l'institut de la pensée contemporaine et huit UFR d'études[43].
Les formations en santé étaient structurées autour de l'institut universitaire d'hématologie, ainsi que de deux UFR de santé (odontologie et médecine)[43].
L'université disposait de neuf écoles doctorales. Elle était en partenariat avec quatorze autres écoles doctorales, rattachées à des universités de la région[44]. Les écoles étaient réparties entre un secteur dédié aux lettres, langues et sciences humaines[45] et un autre dédié aux sciences et à la santé[45].
La bibliothèque centrale est au Campus des Grands Moulins. Elle fait 8 000 m2 et disposait en 2011 180 000 documents.
Deux bibliothèques (Bichat et Villemin) étaient dédiées à la médecine[46].
L'université est principalement implantée dans le quartier Paris Rive Gauche[47], mais dispose aussi d'installations rue Charles-V (UFR études anglophones), dans l'Immeuble Montréal rue de Tolbiac (UFR GHSS et Sciences sociales), rue du Chevaleret (UFR Mathématiques et Informatiques) et rue de Paradis (UFR Sciences humaines cliniques).
En 2011 le campus rive gauche a accueilli quatre nouveaux bâtiments[48]. L'université est partenaire du Nouveau quartier latin (NQL 13).
L'établissement occupe également différents locaux dans le 13e arrondissement de Paris.
L'hôpital Saint-Louis[49] et l'hôpital Bichat-Claude-Bernard[50] sont utilisés par les formations médicales. Les formations en odontologie sont rue Garancière dans le sixième arrondissement[51] et les formations en sciences humaines cliniques rue de Paradis[52]. Elles disposent de leurs propres bibliothèques[53],[54],[55].
À la rentrée 2015, l'université proposait 27 licences et un Diplôme d'ingénieur[56]. Elle dispensait des licences générales et professionnelles[57].
En 2011, selon le ministère de l'Enseignement supérieur, 93 % des diplômés en sciences sociales, dures et médecine occupaient un emploi dans les trente mois.
L'université avait 1 104 accords d'échange avec 293 institutions étrangères dans 53 pays dont 188 avec des universités européennes[58]. Elle était membre d'Erasmus[59].
En 2007 elle a accueilli le Premier Ministre de Corée du Sud[60].
Elle était membre de la Guilde des universités européennes de recherche[61].
Elle disposait de 102 laboratoires[62],[63],[64] dont 80 % en unité mixte d'autres organismes parmi lesquels le CNRS, l'INSERM, le CEA, l'INRIA et l'Institut Pasteur. Elle délivrait environ 500 thèses[65] et 80 HDR par an[66],[67].
Elle a créé le prix « Diderot Innovation »[68] en partenariat avec le CNRS, relancé en [69].
En 2012 elle était entre la 101e et la 150e place (45e en mathématiques) et entre la 4e et la 7e place en France dans le classement de Shanghai[70]. La même année, elle était 234e dans le QS World University Rankings[71], 166e dans le Times Higher Education World University Rankings[72] et 786e dans le Ranking Web of World Universities[73].
En 2009, l'université comptait 24 737 étudiants[74] dont 1,5 % en droit et économie, 42 % en lettres, 26 % en sciences et 29,5 % en médecine[75].
3 482 étudiants étaient boursiers soit plus que la moyenne nationale[75].
Elle proposait différents sports[76] ainsi qu'une formation au brevet de surveillant de baignade et au brevet national de sécurité et de sauvetage aquatique.
Elle proposait un financement sur un fonds de solidarité et de développement des initiatives étudiantes pour des projets associatifs qui s'élèvait à 231 000 euros en 2007[77],[78].
Elle comptait plus de cinquante associations[78].
Évolution démographique de la population universitaire
Dans le domaine scientifique, des personnalités comme le lauréat du prix Nobel de physique 2006[92] George Fitzgerald Smoot[93],[94],[95], ou le lauréat du prix Nobel de physiologie ou médecine 1980[96] Jean Dausset ont enseigné à l'université, de même que le membre de l'Académie des sciences Jean-Michel Savéant, l'astrophysicien découvreur des anneaux de Neptune André Brahic, le vice-président de l'Académie de médecine Patrice Tran Ba Huy, le recteur de l'Agence universitaire de la Francophonie Bernard Cerquiglini, ou encore le premier président du Comité consultatif national d'éthique Jean Bernard. Les départements Histoire et Sociologie ont compté nombre de chercheurs : Jean Duvignaud, Pierre Ansart, Michelle Perrot, Catherine Coquery-Vidrovitch, Gérard Namer, Claude Liauzu, etc.
Plusieurs personnalités politiques ont enseigné à l'université, comme les anciens ministre français de l'Éducation nationale Claude Allègre et Luc Ferry[97], l'eurodéputé français Jean-Luc Bennahmias, ou encore le ministre estonien Jaak Aaviksoo[98].
Plusieurs étudiants de l'université se sont illustrés dans le domaine des arts, comme le lauréat du prix Médicis 1995 Pascal Bruckner, ou le réalisateur coréen Jeon Soo-il. Des journalistes comme le lauréat du prix Albert-Londres 1984 Jean-Michel Caradec'h, la chercheuse en biologie Alice Meunier, des philosophes comme Gilles Dowek (grand Prix de philosophie 2007), l'eurodéputée allemande Evelyne Gebhardt, la biomathématicienne Dominique Costagliola, la géophysicienne Mioara Mandea, l'astronome et astrophysicienne Fabienne Casoli, l'avocate Aïcha Kadhafi, le maître bouddhiste zen et auteur Roland Yuno Rech et la ministre Cécile Duflot ont étudié à l'université[99].
Lors de la cérémonie de remise des titres de docteur honoris causa le en Sorbonne, Benoît Eurin, alors président de l'université, décerne, en présence de l'historien du droit français Maurice Quénet, la distinction à neuf personnalités[100] : Aravind Joshi, Stephen K. Krane, Goverdhan Mehta, Edward Said, Reinhart Koselleck Henry P. McKean, Salman Rushdie, Livio Scarsi et Tatsuo Suda. Vincent Berger, président de l'université en 2011, décerne la distinction à Lee Myung-bak, président de la Corée du Sud[101] le .
Seamless Wikipedia browsing. On steroids.
Every time you click a link to Wikipedia, Wiktionary or Wikiquote in your browser's search results, it will show the modern Wikiwand interface.
Wikiwand extension is a five stars, simple, with minimum permission required to keep your browsing private, safe and transparent.