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chanteur cambodgien. De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Sinn Sisamouth (en khmer ស៊ិន ស៊ីសាមុត) (autres écritures : Sinn Sisamout/h, Sisamut/h ou 'Si' suivi d'un espace : Si Samouth ; prononcé : Sinn Sis-sa-moutt) est un chanteur cambodgien à succès des années 1960 et 1970. Généralement considéré comme le « roi de la musique khmère ». Samouth, ainsi que Ros Serey Sothea, Pan Ron et quelques autres, faisait partie de la grande vague de la musique pop de Phnom Penh qui permit la rencontre d'éléments de la musique traditionnelle cambodgienne avec les sons du rhythm and blues et du rock 'n' roll. Finalement, ces chansons occidentalisées, touchant parfois au rock psychédélique ou au garage rock, eurent un succès immense au Cambodge. Aujourd'hui encore, aucun artiste ne dépasse Samouth en notoriété.
Naissance |
Stung Treng ( Protectorat français du Cambodge actuellement Cambodge) |
---|---|
Décès | (à 43 ans) |
Activité principale | Chanteur |
Genre musical | variété, films, musique traditionnelle |
Années actives | 1953-1975 |
Les circonstances de sa mort sous le régime khmer rouge nous restent inconnues.
Sinn Sisamouth est né en 1932 dans la province de Stung Treng[1], d'un père nommé Sinn Leang et d'une mère d'origine laotienne et Han nommée Seb Bunlei.
Samouth était le plus jeune enfant de sa famille, avec un frère et deux sœurs plus âgées. Son père fut gardien de prison dans la province de Battambang puis soldat durant la période coloniale, avant de mourir de maladie. Sa mère se maria à nouveau, donnant naissance à deux autres enfants.
Samouth fut scolarisé à l'école élémentaire de Stung Treng à l'âge de cinq ans. À six ou sept ans, il commença à montrer de l'intérêt pour la pratique de la guitare, et il participa à des représentations scolaires. Ses autres centres d'intérêt étaient l'étude des écritures bouddhiques, la littérature, le football et les cerfs-volants.
Aux alentours de 1951, il eût son diplôme d'école élémentaire et se rendit à Phnom Penh pour étudier la médecine, tout en continuant à travailler sa voix et à écrire des chansons. De même qu'à l'école élémentaire, il devint rapidement populaire à l'université et fut fréquemment amené à jouer durant les célébrations.
Lorsque le Cambodge obtint de la France l'indépendance en 1953, Samouth s'était déjà fait remarquer par sa voix particulièrement agréable et fut embauché par la radio nationale. Il poursuivit ses études en parallèle, travaillant à l'hôpital Preah Ketomealea.
À l'issue de ses études médicales, Samouth épousa sa cousine Keo Thorng Gnut. Ils eurent quatre enfants. C'est aussi à cette époque qu'il commença à devenir une grande vedette de la chanson au Cambodge.
Sa voix claire de crooner, combinée avec ses compositions autour des plaisirs et des douleurs de l'amour, firent de lui la grande idole masculine de l'époque. Son répertoire comprenait de nombreuses ballades, mais aussi des titres rocks emmenés par des guitares électriques, orgues explosifs et parties de batterie entraînantes. D'autres titres étaient plus proches du latin jazz, avec instruments à vent, cuivres et percussions.
Il interpréta les bandes originales de nombreux films à succès, tels que On srey On ou Thavory meas bong. Il enregistra également de nombreux duos avec les chanteuses Pan Ron et Ros Sereysothea. La voix aiguë et précise de cette dernière (l'autre grande star de l'époque) se joignait avec bonheur au timbre plus profond de Sisamouth.
Étant considéré comme le plus grand artiste populaire du royaume, on lui demanda de diriger l'orchestre du palais du roi Norodom Sihanouk, un poste qu'il occupa jusqu'en 1970 (coup d'État contre la monarchie). Il chantait non seulement des morceaux contemporains, mais également de la musique traditionnelle.
De 1972 à 1973, il rencontre François Monier, ancien journaliste, devenu après le protectorat français l'éditeur de musique Kruorch Bunly publia Une collection de Chansons Sentimentales, qui comprenait 500 titres chantés par Sinn Sisamouth[pas clair]. On estime qu'il en écrivit plusieurs milliers, son fils Sinn Chaya prétendant même qu'il en composait une par jour à l'apogée de son succès.
En plus de ses propres compositions, Samouth importa de nombreuses mélodies occidentales au Cambodge, écrivant de nouvelles paroles en Khmer. On peut citer par exemple le grand classique américain The House of the Rising Sun traduit par « Je t'attends toujours » (une démonstration particulièrement réussie de son phrasé suspendu et de sa voix de baryton), Black Magic Woman (de Peter Green) en J'aime les petites femmes, et Quando My Love, un classique pour crooner quelle que soit la langue.
À la suite du coup d'État du qui remplaça Sihanouk par le gouvernement de Lon Nol, Samouth dirigea des orchestres ministériels sous la République khmère (1970 - 1975). Comme de nombreux Phnompenhois en ces temps de guerre civile, il participa à la défense de la capitale. Lors de l'offensive victorieuse des Khmers Rouges contre la ville le , il était parvenu au rang de capitaine. De même que des millions d'autres citadins et réfugiés, il fut contraint de quitter Phnom Penh dans la foulée.
Il s'était également remarié à une danseuse du Ballet royal, enceinte à cette époque de leur deuxième enfant[2].
Les circonstances de sa mort au cours du génocide khmer rouge, nous restent inconnues. Mais il avait fréquenté l'ancien gouvernement, possédait une éducation universitaire et était un artiste de taille pour sa compromission dans la société « capitaliste » que Pol Pot souhaitait éradiquer sans nuances. Une légende prétend qu'avant son exécution, Samouth demanda l'autorisation de chanter une chanson pour le cadre local du Parti, mais que les soldats intraitables ne furent guère émus et, à la fin du morceau, l'assassinèrent[3].
Sa présence et son influence sur la musique cambodgienne ont été si importantes que sa notoriété est intacte encore aujourd'hui.
Trois enfants issus de son premier mariage survécurent au régime khmer rouge et l'un d'eux, Sinn Chaya, devint chanteur pour la radio cambodgienne, bien qu'il ait reconnu lui-même ne pouvoir être comparé à son père.
Parmi les milliers de morceaux qu'il a probablement écrits, un grand nombre a survécu et continue d'être enregistré par de jeunes artistes.
Bien que tous les supports originaux de ses enregistrements studio soient très probablement perdus ou détruits par la guerre, son œuvre continue d'être diffusée à partir des cassettes et vinyles de l'époque qui ont été transférés sur CD. On les entend encore fréquemment sur les ondes cambodgiennes, dans leurs versions originales, ou dans les versions remixées qui sont actuellement très populaires dans le pays.
En 1996 sort la compilation Cambodian Rocks de 22 chansons de rock psychédélique et garage rock cambodgien de la fin des années 1960 et du début des années 1970 parmi lesquelles plusieurs sont interprétées chantées par Sinn Sisamouth, les autres l'étant par Yol Aularong, Ros Sereysothea, Pan Ron, Liev Tuk…
Quelques chansons (parmi les centaines et peut-être milliers) que Sinn Sisamouth composa et interpréta lui-même, parfois avec Ros Sereysothea ou Pan Ron :
Remarque : Les Khmers aiment la métaphore, dans les chansons en fleur, Bopha, Champa, Kolap, etc. sont représentées en jolie femme. Tandis Lune, étoile, soleil pour mettre en valeur la beauté du personnage comparable au Divinité, soleil, lune ou étoile, etc. Ainsi d'autres noms d'oiseaux sont représentés en général comme des personnages…
Les titres des chansons ont été translittérés du khmer.
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