Saint-Dizier
commune française du département de la Haute-Marne De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Saint-Dizier est une commune française située dans le département de la Haute-Marne dans la région Grand Est. À mi-chemin entre Paris et Strasbourg sur la RN 4, Saint-Dizier est située à 15 km du lac du Der, l’un des plus grands lacs artificiels d’Europe.
Ses habitants sont appelés les Bragards.
À Saint-Dizier, l’histoire de la métallurgie est très ancienne. Elle connaît son apogée au XIXe siècle quand des artistes célèbres comme Hector Guimard font appel aux fonderies locales pour réaliser leurs créations. L’industrie métallurgique est toujours présente dans la ville.
La ville est également le berceau des crèmes glacées Miko, créées par Luis Ortiz en 1921. En centre-ville, l’ancien site de l’usine Miko a été transformé en cinéma multiplexe, le Ciné Quai, qui conserve aujourd’hui la tour Miko des années 1930 avec une exposition qui retrace l'histoire du site. L’usine de crème glacée fonctionne toujours mais a été déplacée vers la zone industrielle de 3 Fontaines.
Saint-Dizier accueille la base aérienne 113 Saint-Exupéry.
Saint-Dizier se trouve dans la région Grand Est. La ville est située dans le nord de la Haute-Marne et est traversée par deux cours d'eau, la Marne et l'Ornel. C'est la ville la plus peuplée du département.
La ville est à quelques kilomètres d'un des plus grands lacs artificiels d'Europe, le lac du Der. Elle est également proche des plus grandes villes de la région, Reims, Nancy et Troyes.
Les communes limitrophes sont Trois-Fontaines-l'Abbaye, Bettancourt-la-Ferrée, Chancenay, Eurville-Bienville, Hallignicourt, Humbécourt, Laneuville-au-Pont, Moëslains, Roches-sur-Marne, Valcourt, Villiers-en-Lieu et Ancerville.
La commune est dans la région hydrographique « la Seine de sa source au confluent de l'Oise (exclu) » au sein du bassin Seine-Normandie. Elle est drainée par le canal de la Marne a la Saone, la Marne, le canal d'Amenée du Barrage Réservoir Marne, la Fosse de Charles Quint, l'Ornel, le cours d'eau 01 du Grand Étang, le canal 01 de la Noue, le cours d'eau 02 de la commune de Saint-Dizier, le cours d'eau 02 du Grand Étang, le cours d'eau 03 de la commune de Saint-Dizier, le Fossé 01 de la commune de Saint-Dizier, le Fossé 01 de la Côte aux Chats, le Fossé 01 de la Fosse Fadoue, le Fossé 01 de Marnaval, le Fossé 01 de sous la Carrière, le Fossé 01 du Bois de Chance, le Fossé 01 du Fond des Plaines, le Fossé 01 sous la Haie Renaut, le Fossé 04 de la commune de Saint-Dizier, le Fossé 05 de la commune de Saint-Dizier, le ru du Moulinet, le ruisseau de la Chausse, le ruisseau des Frouchis et divers autres petits cours d'eau[1],[Carte 1].
Le canal de la Marne à la Saône est un canal à bief de partage au gabarit Freycinet, d'une longueur de 160 km reliant les vallées de la Marne et de la Saône, géré par les Voies navigables de France[2].
La Marne prend sa source sur le plateau de Langres, dans la commune de Saints-Geosmes (Haute-Marne) et se jette dans la Seine entre Charenton-le-Pont et Alfortville (Val-de-Marne) dans le quartier de Conflans-l'Archevêque[3]. Les caractéristiques hydrologiques de la Marne sont données par la station hydrologique située sur la commune. Le débit moyen mensuel est de 25,3 m3/s[Note 1]. Le débit moyen journalier maximum est de 496 m3/s, atteint lors de la crue du . Le débit instantané maximal est quant à lui de 209 m3/s, atteint le [4].
Le canal d'amenée du Barrage-réservoir Marne est un canal, chenal et un cours d'eau naturel non navigable de 19 km reliant Saint-Dizier à Giffaumont-Champaubert où il se jette dans le canal de restitution[5].
Le Fossé de Charles Quint, d'une longueur de 15 km, prend sa source dans la commune de Bettancourt-la-Ferrée et se jette dans la Marne à Sapignicourt, après avoir traversé six communes[6].
L'Ornel, d'une longueur de 14 km, prend sa source dans la commune de Rupt-aux-Nonains et se jette dans la Marne sur la commune, après avoir traversé cinq communes[7].
Sept plans d'eau complètent le réseau hydrographique : la sablière 1 de la commune de Saint-Dizier (4,8 ha), Lan d'Eau 5 de la commune de Saint-Dizier (1,8 ha), le plan d'eau 1 de la commune de Hallignicourt, d'une superficie totale de 1,9 ha (0,5 ha sur la commune), le plan d'eau 2 de la commune de Saint-Dizier (7,1 ha), le plan d'eau 4 de la commune de Saint-Dizier (4 ha), les étangs de la ballastière, d'une superficie totale de 8,9 ha (3,1 ha sur la commune) et l'étang (3,5 ha)[Carte 1],[8].
En 2010, le climat de la commune est de type climat des marges montargnardes, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[9]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Lorraine, plateau de Langres, Morvan, caractérisée par un hiver rude (1,5 °C), des vents modérés et des brouillards fréquents en automne et hiver[10].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,4 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,6 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 902 mm, avec 13,1 jours de précipitations en janvier et 9,2 jours en juillet[9]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique installée sur la commune est de 11,6 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 794,5 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 41,4 °C, atteinte le ; la température minimale est de −22,5 °C, atteinte le [Note 2],[11],[12].
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 0,8 | 0,8 | 2,9 | 5,3 | 9,3 | 12,5 | 14,5 | 14,2 | 10,7 | 7,9 | 4,1 | 1,7 | 7,1 |
Température moyenne (°C) | 3,7 | 4,4 | 7,6 | 10,8 | 14,7 | 18,1 | 20,2 | 19,9 | 16 | 12,1 | 7,3 | 4,4 | 11,6 |
Température maximale moyenne (°C) | 6,5 | 8 | 12,3 | 16,4 | 20,2 | 23,6 | 26 | 25,7 | 21,3 | 16,2 | 10,4 | 7,1 | 16,1 |
Record de froid (°C) date du record |
−20,5 09.01.1985 |
−22,5 14.02.1956 |
−13,6 01.03.05 |
−6 12.04.1986 |
−3 06.05.1957 |
2,2 04.06.01 |
3,2 01.07.1962 |
3,7 26.08.1966 |
−0,2 30.09.1921 |
−5,1 20.10.1972 |
−11,7 23.11.1956 |
−17,3 20.12.09 |
−22,5 1956 |
Record de chaleur (°C) date du record |
17,7 05.01.1999 |
22,6 28.02.1960 |
27,1 30.03.21 |
29,4 25.04.07 |
33,1 28.05.17 |
38,1 26.06.19 |
41,4 25.07.19 |
40,4 12.08.03 |
35,5 14.09.20 |
30,3 07.10.1921 |
23,4 07.11.15 |
18,6 16.12.1989 |
41,4 2019 |
Ensoleillement (h) | 61,4 | 81,4 | 143 | 183,2 | 216,4 | 227,8 | 234,9 | 224,2 | 173 | 115,8 | 62,5 | 52,6 | 1 776,2 |
Précipitations (mm) | 63,2 | 61,2 | 59,6 | 54,6 | 68,3 | 57,5 | 69,6 | 65,1 | 70,9 | 75,4 | 70,6 | 78,5 | 794,5 |
Diagramme climatique | |||||||||||
J | F | M | A | M | J | J | A | S | O | N | D |
6,5 0,8 63,2 | 8 0,8 61,2 | 12,3 2,9 59,6 | 16,4 5,3 54,6 | 20,2 9,3 68,3 | 23,6 12,5 57,5 | 26 14,5 69,6 | 25,7 14,2 65,1 | 21,3 10,7 70,9 | 16,2 7,9 75,4 | 10,4 4,1 70,6 | 7,1 1,7 78,5 |
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm |
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[13]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[14].
Saint-Dizier se trouve à mi-chemin entre Paris et Strasbourg sur la route nationale 4.
La ville dispose d'une gare SNCF qui est terminus ou point d'arrêt des TER Grand Est :
Un service de cars TER assure des liaisons jusqu'à Vitry-le-François et Joinville/Chaumont, permettant de se rendre dans les communes, situées entre ces points d'arrêts, souvent non desservies par le train.
Réseau de bus urbains
Ticéa, le réseau de bus urbains, permet de se déplacer dans la ville.
Il est composé de 3 lignes régulières (1 - Alizé <> Chêne St-Amand, 2 - St-Exupéry <> Hôpital, 3 - Henry Bordeaux <> Marnaval), de 3 lignes renforts scolaires et d'un service de transports à la demande zonal (circule du lundi au vendredi, de 7h à 18h).
Réseau de bus interurbains
Un service de transports à la demande a été mis en place depuis 2018, avec un mini-bus qui relie Saint-Dizier à Wassy (4 allers-retours par jour, du lundi au samedi).
Au , Saint-Dizier est catégorisée centre urbain intermédiaire, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[15]. Elle appartient à l'unité urbaine de Saint-Dizier[Note 3], une agglomération inter-départementale regroupant six communes, dont elle est ville-centre[Note 4],[16],[17]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Saint-Dizier, dont elle est la commune-centre[Note 5],[17]. Cette aire, qui regroupe 72 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[18],[19].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (46,8 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (48,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (41,6 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (21,3 %), zones urbanisées (15,5 %), prairies (7,9 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (5,2 %), terres arables (4,8 %), mines, décharges et chantiers (2,1 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (0,9 %), eaux continentales[Note 6] (0,5 %), zones agricoles hétérogènes (0,1 %)[20].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[21].
Entre 2011 et 2020, le centre ville de Saint-Dizier et les abords du canal sont réaménagés dans le cadre de l'opération « Saint-Dizier 2020[22] », dirigée par l'architecte contemporaine catalane Carme Pinós[23].
Le chantier est considéré comme une œuvre majeure de l'urbanisme et du patrimoine contemporains en Europe[24].
Logements[25] | Nombre en 2016 | % en 2016 | nombre en 2011 | % en 2011 |
---|---|---|---|---|
Total | 13 428 | 100 % | 13 285 | 100 % |
Résidences principales | 11 509 | 85,7 % | 11 514 | 86,7 % |
→ Dont HLM | 4 049 | 35,2 % | 4 058 | 35,2 % |
Résidences secondaires et logements occasionnels | 220 | 1,6 % | 149 | 1,1 % |
Logements vacants[Note 7] | 1 698 | 12,6 % | 1 622 | 12,2 % |
Dont : | ||||
→ maisons | 5 793 | 43,1 % | 5 540 | 41,7 % |
→ appartements | 7 334 | 54,6 % | 7 602 | 57,2 % |
Un projet a pour objectif de rénover une partie du centre-ville pour y attirer de nouveaux habitants. Nommé «Cœur de ville », il voit actuellement le jour ().
Le nom actuel de la ville vient des restes de Saint Dizier qui y ont été déposés. La ville porta le nom de : Olona, Olognia, Olonna; Osne, Olunna[26],[27]. Olonna devint alors lieu de culte sous le nom de Sancti Desiderii Fanum, à l'origine du nom de Saint-Dizier.
Bien que la première mention du nom de la commune n'apparaisse que vers la fin du IXe siècle, l'occupation en est fort ancienne (des traces d'occupation à partir du néolithique).
La ville s'est substituée progressivement à la place forte gallo-romaine d'Olonna, où d'après la légende, des rescapés de la destruction d'Andemantunnum auraient rapporté la dépouille de leur évêque, Dizier, et en auraient fait un sanctuaire.
Au Moyen Âge, le développement de la cité se fait autour de son église (Notre-Dame), sous l'égide de ses seigneurs, les Dampierre. C'est en effet sous Guy II de Dampierre (1155-1216 ; marié à Mathilde de Bourbon) que commencent l'édification du château et celle de l'église. C'est Guillaume II de Dampierre, fils cadet de Guy II, frère puîné d'Archambaud VIII de Bourbon et époux de Marguerite comtesse de Flandre, qui, influencé par l'organisation des villes flamandes, promulgue une charte d'affranchissement, en 1228, qui lui permet de déléguer une partie de ses pouvoirs aux échevins de la ville[28].
En 1227, Guillaume II de Dampierre et sa femme Marguerite de Flandre fondent l'abbaye de Saint-Pantaléon au sud de Saint-Dizier.
C'est le 3e fils de Guillaume et Marguerite (leurs deux premiers fils sont les comtes de Flandre Guillaume et Gui), Jean Ier de Dampierre-Flandre († 1258), qui héritera des seigneuries de Saint-Dizier, Dampierre et Sompuis. Il sera également connétable de Champagne et épousera Laure d'Avraiville, fille de Mathieu II, duc de Lorraine. Jean II de Dampierre († 1307), fils aîné de Jean Ier, continue les sires de Dampierre et de Sompuis par sa fille Marguerite (1287-1316 ; mariée à Gaucher VI de Châtillon-Porcien), alors que son frère puîné Guillaume de Dampierre († après 1314), fils cadet de Jean Ier, reprendra la seigneurie de Saint-Dizier et la transmettra à sa descendance jusqu'à son arrière-petite-fille Jeanne (de Dampierre)-St-Dizier, dame de Roche-sur-Marne († après le 18 août 1408), qui épousera en secondes noces et sans postérité Jacques de Vergy († 1396 à Nicopolis ; fils prédécédé de Jean III de Vergy-Champlitte, Fouvent et Port-sur-Saône). La cité passe alors à la famille de Vergy (Jean IV de Vergy, sire de Fouvent et de Port-sur-Saône, † vers 1461, neveu de Jacques de Vergy)[29], alliée du parti des Bourguignons. Mais sous Charles VII, la Couronne achète la seigneurie en 1434.
Saint-Dizier, par sa position stratégique, se voit assiégée lors du conflit entre l'empereur Charles V (Charles Quint) et François Ier, en 1544. La place forte se rend après une résistance de plusieurs mois. Le roi de France a lui-même salué l'héroïsme de ses habitants. Les rois l'offrent à des proches : ainsi, la ville passe à la famille de Lorraine-Guise : Claude Ier de Lorraine, sire de Guise, d'Aumale et de Joinville (1496-1550), est doté en mars 1524 par la régente Louise[30] ; il y séjourne et y fait des travaux, mais doit se retirer devant les troupes de Charles Quint qui s'emparent de Joinville et de St-Dizier en 1544. Propriété des Impériaux, Saint-Dizier sera rendue à la France au traité de Crépy-en-Laonnois, le . Puis St-Dizier appartient au douaire de la reine Marie Stuart en 1560 (petite-fille maternelle de Claude de Lorraine). Aux XVIIe et XVIIIe siècles et jusqu'à la Révolution, la terre de St-Dizier est aux Orléans, à la fois proches parents des rois (cf. Gaston ou Philippe) et héritiers des Guise[31].
En 1755, un incendie détruisit les trois-quarts de la vieille ville. L'église Notre-Dame fut également touchée à cette occasion. Seules quelques maisons de la place Émile-Mauguet et de la rue du Petit-Sauvage échappèrent à la destruction.
En 1814, Saint-Dizier fut à nouveau le centre de conflits. En janvier, Napoléon Ier y chassa les Russes : ce fut la première grande victoire de la Campagne de France. Il y remporta une seconde victoire en mars.
En 1910, la fin de l'hiver est marquée par une grande inondation et voit arriver les premiers avions ; un premier aérodrome est construit en 1913.
Durant le premier conflit mondial, la commune servit entre autres de point de départ pour l'approvisionnement du front, via la Voie Sacrée, pendant la bataille de Verdun.
La réquisition par la Luftwaffe (armée de l'air allemande) de son aérodrome lors du second conflit mondial valut à Saint-Dizier de connaître de nombreux bombardements aériens par les forces anglo-américaines. Elle fut libérée de l'Occupation le [32].
La ville, grâce à un savoir-faire issu d'un long passé sidérurgique, a pu ensuite se développer et se spécialiser dans ce domaine (fonte d'art, mécanique agricole). Parallèlement, l'usine de crème glacée des frères Ortiz va se développer et sa marque, Miko, sera connue mondialement.
Pour faire face aux besoins en logement du personnel de ces industries en pleine expansion (notamment avec l'emploi de l'usine de tracteurs McCormick qui comptait 3 000 salariés venant de 100 km à la ronde), on construira aux abords de la cité bragarde, au milieu des années 1950, un des premiers grands ensembles de France : le Vert-Bois. Initialement baptisée Saint-Dizier-le-Neuf, cette opération d'urbanisme voulue par Edgard Pisani a été une des premières villes nouvelles avec une cohérence complète en termes d'équipement urbain (logements, écoles, commerce, église, piscine). Regroupant environ 40 % de la population totale de la commune, c'est aujourd'hui un quartier prioritaire connu pour être particulièrement défavorisé comparé à des villes de même importance. Dans le cadre de la rénovation urbaine, une partie de cet ensemble urbain a été détruit.
Au milieu des années 1990, la municipalité a engagé un travail de renouvellement urbain transformant radicalement le centre-ville sous l'égide de l'architecte Carme Pinós[33].
Des fouilles préventives permirent de mettre au jour des tombes dont trois de nobles francs d'une grande rareté, les objets ont été versés au Musée municipal de Saint-Dizier.
La commune est depuis 1946 le chef-lieu de l'arrondissement de Saint-Dizier du département de la Haute-Marne. Pour l'élection des députés, elle fait partie depuis 2012 de la deuxième circonscription de la Haute-Marne.
Elle était de 1793 à 1973 le chef-lieu du canton de Saint-Dizier, année où celui-ci est scindé et la ville répartie entre les cantons de Saint-Dizier-Centre, Saint-Dizier-Ouest, Saint-Dizier-Sud-Est et de Saint-Dizier-Nord-Est[34]. Dans le cadre du redécoupage cantonal de 2014 en France, la ville est désormais le bureau centralisateur des cantons de Saint-Dizier-1, Saint-Dizier-2
La ville était le siège de l'ancienne communauté d'agglomération Saint-Dizier, Der et Blaise créée fin 2000.
Celle-ci fusionne le avec ses voisines, et la nouvelle communauté d'agglomération, dont la ville est toujours le siège, reprend la dénomination de communauté d'agglomération Saint-Dizier, Der et Blaise.
Au premier tour des élections municipales de 2014 dans la Haute-Marne, la liste UMP menée par le maire sortant François Cornut-Gentille obtient la majorité absolue des suffrages exprimés avec 5 330 voix (72,62 %, 31 conseillers municipaux élus dont 19 communautaires), devançant largement les listes menées respectivement par[35] :
lors d'un scrutin où 53,85 des électeurs se sont abstenus.
Lors du second tour des élections municipales de 2020 dans la Haute-Marne, la liste d'union de la droite menée par Quentin Brière — qui avait le soutien de la maire sortante et du maire élu en 2014, François Cornut-Gentille — obtient la majorité absolue des suffrages avec 2 161 voix (50,04 %, 27 conseillers municipaux élus dont 25 communautaires), devançant largement les listes menées respectivement par[36] :
lors d'un scrutin marqué par la pandémie de Covid-19 en France où 70,84 % des électeurs se sont abstenus.
En 2017, François Cornut-Gentille, maire depuis 1995, est réélu député de la Haute-Marne et, contraint par la législation limitant le cumul des mandats en France, démissionne de ses mandats de maire et de président de l'intercommunalité. Conformément à la réglementation, le conseil municipal élit sa successeure, Élisabeth Robert-Dehault, sans qu'il n'y ait de nouvelles élections municipales[37].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
Liste des maires avant 1944
:
Source | ||||
octobre 1944 | mars 1971 | Raoul Laurent[41] | SFIO puis UNR | Distributeur à la SNCF Député de la Haute-Marne (1945-1946) |
mars 1971 | mars 1989 | Marius Cartier[42],[43] | PCF | Résistant, homme d'équipe SNCF Conseiller général de Saint-Dizier (1973-1985) Conseiller général de Saint-Dizier-Nord-Est (1982-1985) |
mars 1989 | juin 1995 | Guy Chanfrault | PS | Député de la Haute-Marne (1981-1993) |
juin 1995 | juillet 2017[37],[44],[45] | François Cornut-Gentille | RPR puis UMP-LR |
Député de la Haute-Marne[46] (1993-) Président de la CA Saint-Dizier, Der et Blaise (?-2017) Démissionnaire à la suite de sa réélection comme député en 2017 |
juillet 2017[47] | juillet 2020 | Élisabeth Robert-Dehault | LR | Conseillère générale de Saint-Dizier-Centre (1998-2015) Conseillère départementale de Saint-Dizier-2 (2015-2021) |
juillet 2020[48],[49] | En cours (au 14 décembre 2020) |
Quentin Brière[50] | LR | Avocat, collaborateur d'élus Président de la CA Saint-Dizier, Der et Blaise (2020-) |
La ville de Saint-Dizier est jumelée avec Parchim (Allemagne) depuis 1971.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[51],[Note 8].
En 2021, la commune comptait 23 068 habitants[Note 9], en évolution de −8,39 % par rapport à 2015 (Haute-Marne : −4,53 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
2021 | - | - | - | - | - | - | - | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
23 068 | - | - | - | - | - | - | - | - |
Saint-Dizier est une des 26 communes françaises qui comptent actuellement moins de 30 000 habitants après un pic à plus de 30 000 habitants. Le pic de population à Saint-Dizier a été de 37 266 habitants en 1975. C'est la commune qui a subi la seconde chute la plus importante avec une diminution de 35,57 % entre 1975 et 2017.
La population de la commune est relativement jeune. En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 33,5 %, soit au-dessus de la moyenne départementale (31,0 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 29,1 % la même année, alors qu'il est de 31,8 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 11 098 hommes pour 12 284 femmes, soit un taux de 52,54 % de femmes, légèrement supérieur au taux départemental (51,02 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Hommes | Classe d’âge | Femmes |
---|---|---|
0,4 | 2,6 | |
6,6 | 12,4 | |
16,5 | 19,2 | |
21,7 | 20,9 | |
17,5 | 14,7 | |
20,8 | 15,9 | |
16,4 | 14,4 |
Hommes | Classe d’âge | Femmes |
---|---|---|
0,8 | 2,5 | |
8,7 | 12 | |
20,5 | 21,2 | |
20,5 | 20 | |
16,8 | 15,8 | |
16,5 | 13,6 | |
16,2 | 14,9 |
Saint-Dizier compte plusieurs groupes scolaires regroupant écoles maternelles et écoles élémentaires. La ville dispose de trois collèges publics : Anne-Frank, La Noue et Luiz-Ortiz, ce dernier labellisé Architecture contemporaine remarquable . Saint-Dizier compte également deux lycées publics : Saint-Exupéry (lycée général, technique et professionnel) et Blaise-Pascal (lycée technique et professionnel). Il existe au sein de cette ville un enseignement privé : l'ESTIC (collège et lycée) et l'Assomption (école maternelle et élémentaire). Enfin, on trouve aussi deux organismes de formation pour adultes : Greta et AFPA. Saint-Dizier dépend de l'académie de Reims (zone b).
Saint-Dizier compte deux hôpitaux et une clinique : centre hospitalier Geneviève-de-Gaulle-Anthonioz, centre hospitalier de la Haute-Marne « André-Breton » (psychiatrie, réadaptation, convalescence) et clinique François-Ier qui se situe dans une aile de l'hôpital et appartenant au groupe Courlancy (Reims).
Saint-Dizier compte plusieurs clubs sportifs[56] et infrastructures à usage sportif.
Le COSD possède plusieurs sections (tennis, rugby, natation, triathlon, volley). La section football du COSD a disparu. Cependant, il existe trois clubs de football sur Saint-Dizier: le CS Bragards, l'Espérance SDZ et Marnaval. L'UJB permet la pratique du basket et du judo. Un club de judo existe également à Marnaval. Le quartier de Marnaval compte aussi un club de football et un club de tennis. Enfin, il y a dans la ville le Cercle Pugiliste de Saint-Dizier.
En ce qui concerne les infrastructures sportives, Saint-Dizier possède un stade d'une capacité de 8 000 personnes (stade Charles-Jacquin), un centre nautique (en cours d'agrandissement) où se déroule le meeting international de natation de Saint-Dizier, le complexe Suzanne-Lenglen où le COSD-TCB dispose de 10 courts (4 courts couverts, 4 courts outdoor en béton poreux et 2 courts en terre battue) où se déroule le tournoi international courant octobre (« future », 15 000 $) et deux dojos pour le judo (Marnaval et UJB). Enfin, Saint-Dizier compte d'autres infrastructures par le biais des associations et des établissements scolaires ainsi qu'un skate-park (parc du Jard).
Saint-Dizier est le siège de la Chambre de commerce et d'industrie de la Haute-Marne. Elle gère l’Aérodrome de Chaumont-Semoutiers.
L'économie de la ville connaît un fort déclin industriel, notamment dans le secteur mécanique, alors que la base aérienne 113 Saint-Dizier-Robinson et les deux établissements hospitaliers sont pourvoyeurs d'emplois.
Les principaux monuments de la ville sont :
Saint-Dizier se trouve à 15 km du lac du Der-Chantecoq, qui comprend une importante base de loisirs, plusieurs petits commerces et un casino.
Les fontes d'art d'Hector Guimard qui ornent les balcons et qui embellissent la ville (Fontaine Wallace) qui font de Saint-Dizier un des hauts lieux de la fonderie et de la métallurgie . La ville est dotée de plusieurs structures culturelles comme le théâtre et Les Fuseaux ainsi qu'un musée.
La Bragardise, spécialité de Saint-Dizier.
Les armes de la commune de Saint-Dizier se blasonnent ainsi : |
Les habitants de Saint-Dizier sont appelés les Bragards.
L'explication la plus proche de l'étude de la langue du XVIe siècle renvoie au vieux verbe Braguer qui signifie se vanter (voir le dictionnaire Littré Braguer) : après le siège de 1544, le fait d'armes des habitants de Saint-Dizier a tourné en vantardise, d'où un surnom possible et plausible. En wallon, bragarz désigne les jeunes gens qui, enrubannés, empanachés, l'épée au côté, font les honneurs d'une fête de paroisse (XVIe s.).
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