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alpiniste italien De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Reinhold Messner, né le à Bressanone/Brixen dans le Tyrol du Sud, est un alpiniste italien de langue allemande, considéré par beaucoup comme l'un des meilleurs du XXe siècle[1]. Grand défenseur du style alpin et pourfendeur du style expédition, il est notamment connu pour avoir réalisé la première ascension de l'Everest sans apport d'oxygène avec Peter Habeler, en , puis en solitaire à nouveau sans oxygène en . Il est en outre le premier à avoir gravi les quatorze sommets de plus de 8 000 mètres, en , et le deuxième à avoir atteint les points culminants des sept continents, en décembre de la même année.
Député européen 5e législature du Parlement européen Italie Parti radical | |
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- |
Naissance | |
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Nom de naissance |
Reinhold Andreas Messner |
Nationalité | |
Activités | |
Père |
Josef Messner (d) |
Mère |
Maria Messner (d) |
Fratrie | |
Conjoint |
Diane Schumacher (d) (depuis ) |
Enfants |
Propriétaire de |
Château de Juval (en) |
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Parti politique | |
Sport | |
Partenaire | |
Site web |
(de + en + it) reinhold-messner.de |
Distinctions |
Prix Princesse des Asturies en sport () Liste détaillée Patron’s Medal () Piolet d'Or carrière () Courage-Preis (d) () Prix Princesse des Asturies en sport () Bambi () Romy |
À partir de cette date, il espace ses ascensions et s'adonne pendant vingt ans à la randonnée pédestre de façon intensive (trekking), ce qui l'amène à traverser de grandes zones désertiques aux conditions climatiques parfois extrêmes. Son intérêt pour la nature le conduit également à être élu député européen de 1999 à 2004, sous l'étiquette des Verts.
Il consacre dès lors l'essentiel de son temps à la création de musées relatifs à l'alpinisme et à la haute montagne, à l'écriture[2], avec une soixantaine d'ouvrages à son actif, et à des conférences.
En , il reçoit un Piolet d'Or pour l'ensemble de sa carrière[3].
Reinhold Andreas Messner naît le à Bressanone (Brixen en allemand), dans la province autonome de Bolzano dans le Trentin-Haut-Adige en Italie. Il a sept frères et une sœur. Sa langue maternelle est l'allemand et il apprend à parler couramment l'italien[4]. Il grandit à Funes et passe sa jeunesse à arpenter les Alpes, avec une préférence pour les Dolomites. Son père, Josef, enseignant, se montre strict ; c'est lui qui le mène à son premier sommet, le Sass Rigais, lorsqu'il a cinq ans. En 1964, à l’âge de 20 ans, il avait déjà réalisé cinq cents ascensions dans les Alpes orientales[5].
Dès les années 1960, il est considéré, avec ses frères Günther et Hubert, comme l'un des meilleurs grimpeurs d'Europe[6]. Inspiré par Hermann Buhl[7] et par Walter Bonatti[8], il devient l'un des premiers et plus ardents défenseurs du style alpin dans l'Himalaya. Il considère en effet que la pratique habituelle de l'alpinisme, qu'il qualifie de « tactique du siège », avec ses sherpas, ses camps et ses équipements, est irrespectueuse de la nature et de la montagne. En 1966, il réalise l'ascension des Grandes Jorasses par la face nord et en 1968, il gravit l'Eiger par sa face nord-est avec Günther Messner, Toni Hiebeler et Fritz Maschke[9]. Ces itinéraires sont réputés pour être les plus difficiles des Alpes, avec le Cervin. En 1969, il atteint le mont Blanc par le pilier du Frêney et effectue au Pérou sa première expédition extra-européenne.
Le , son frère Günther décède dans la descente du Nanga Parbat, deux jours après qu’il a, avec Reinhold, ouvert une nouvelle voie et atteint le sommet dans des conditions météorologiques difficiles. D'après Reinhold, la première nuit une bourrasque emporte le bivouac dans la brèche Merkl, la deuxième nuit se passe sur le versant du Diamir, que Günther aurait préférée à la route empruntée à la montée, malgré son état de grande fatigue. Le troisième jour, sous un glacier, Reinhold traverse une chute de séracs mais, Günther n'arrivant pas, il remonte et constate que son frère a dû disparaître sous une avalanche. Toujours dans l’espoir de retrouver son frère, Reinhold passe une troisième nuit sans protection, durant laquelle il est atteint d'hallucinations. Il poursuit alors sa descente directement, sans retourner au camp de base et est récupéré par des paysans[10]. Reinhold est amputé de six orteils[6] et se voit fortement critiqué pour n'avoir pas rebroussé chemin alors que Günther l'avait rejoint dans l’ascension, en dépit des consignes[11]. Le film Nanga Parbat, réalisé en 2010 par Joseph Vilsmaier, est basé sur son récit des événements[12]. L'année suivante, Reinhold repart chercher le corps de son frère mais celui-ci ne sera retrouvé qu'en 2005. C'est à cette époque, alors qu'il se considérait comme un spécialiste de l'escalade, qu'il devient alpiniste professionnel.
Reinhold Messner se marie avec Uschi Demeter, journaliste allemande, en , puis le couple divorce en [13]. D'une liaison avec la photographe canadienne Nena Holguin nait sa première fille, Layla[13], qui devient artiste peintre[14]. En , Reinhold Messner se marie en secondes noces avec Sabine Stehle, avec qui il a 3 enfants (dont Simon, lui-même alpiniste[15]). Le couple divorce en . Il se remarie une troisième fois en avec Diane Schumacher[13],[16].
Reinhold Messner a accompli de nombreuses « premières » et affiche un palmarès impressionnant, notamment l'ascension du « toit du monde » sans l'aide d'oxygène en 1978 (avec Peter Habeler), l'Everest à nouveau, en solitaire, en 1980, les 14 sommets de plus de 8 000 mètres (tous sans oxygène), les Sept sommets, c’est-à-dire les points culminants des sept continents (Amérique du Nord, Amérique du Sud, Afrique, Europe, Asie, Antarctique et Océanie).
Il est l'un des premiers alpinistes ayant insisté sur l'importance d'une préparation stricte (sports d'endurance, alimentation) avant d'aller affronter les hautes altitudes[17].
Dans les années 1980, une intense compétition s'installe entre Reinhold Messner et Jerzy Kukuczka, pour être le premier à achever l'ascension des 14 « 8 000 »[55],[56], tous situés dans les chaînes de l'Himalaya et du Karakoram. Reinhold Messner est le premier homme à gravir l'ensemble des 14 sommets.
Année | Montagne | Remarque |
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1970 | Nanga Parbat (8 125 m) | Mort de son frère Günther dans l'expédition |
1972 | Manaslu (8 163 m) | Mort de Franz Jäger et Andreas Schlick (de) |
1975 | Gasherbrum I (8 080 m) | Avec Peter Habeler |
1978 | Everest (8 849 m) | Avec Peter Habeler, pour la première fois sans oxygène |
1979 | K2 (8 611 m) | Avec Michael Dacher (de) |
1981 | Shishapangma (8 027 m) | Avec Gottfried Mutschlechner (de) |
1982 | Kangchenjunga (8 586 m) Gasherbrum II (8 034 m) Broad Peak (8 051 m) | Avec Friedl Mutschlechner Avec Nazir Sabir (en) et Sher Khan Avec Nazir Sabir et Sher Kahn |
1983 | Cho Oyu (8 188 m) | Avec Michael Dacher et Hans Kammerlander |
1985 | Annapurna (8 091 m) Dhaulagiri (8 167 m) | Avec Hans Kammerlander |
1986 | Makalu (8 485 m) Lhotse (8 516 m) | Avec Gottfried Mutschlechner et Hans Kammerlander |
Ce palmarès est remis en question par le chroniqueur Eberhard Jurgalski qui prétend que Reinhold Messner n'aurait pas atteint le vrai sommet de l'Annapurna mais se serait arrêté sur la crête sommitale 65 mètres avant et 5 mètres plus bas que celui-ci[57],[58].
Au milieu des années 1980, un alpiniste amateur, l'homme d'affaires américain Richard Bass, établit une liste des montagnes les plus élevées de chacun des sept continents : les sept sommets. Cette liste comprend l'Everest en Asie, l'Aconcagua en Amérique du Sud, le Denali (ou mont McKinley) en Amérique du Nord, le Kilimandjaro en Afrique, l'Elbrouz en Europe, le massif Vinson en Antarctique et le mont Kosciuszko en Australie. Bass ayant lancé le défi de les atteindre tous, il remporte celui-ci le en gravissant l'Everest au cours d'une expédition.
Messner propose alors une seconde liste : il remplace le mont Kosciuszko, à 2 228 m d'altitude et assez facilement accessible, par le Puncak Jaya, situé en Nouvelle-Guinée, culminant à 4 884 m et difficile d'accès. Son défi est remporté le par le Canadien Patrick Morrow, suivi par Messner lui-même, en décembre de la même année.
Année | Montagne | Remarque |
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1971 | Puncak Jaya (4 884 m) | |
1974 | Aconcagua (6 960 m) | |
1976 | Mont McKinley (6 190 m) | Avec Oswald Oelz (de) |
1978 | Kilimandjaro (5 893 m) | Avec Konrad Renzler |
1978 | Everest (8 849 m) | Avec Peter Habeler, sans oxygène |
1983 | Elbrouz (5 642 m) | |
1986 | Massif Vinson (4 897 m) | Avec Oswald Oelz et Wolfgang Thomaseth |
Quadragénaire au milieu des années 1980 et détenteur de nombreux records en montagne, Messner limite le nombre de ses ascensions et entreprend pendant vingt ans une série d'expéditions pédestres.
En 1986, ayant traversé le Tibet oriental du Kham à Lhassa, il prétend avoir vu une créature anthropomorphe qu'il associe au yéti[59]. En 1987, il traverse à pied les grandes étendues du Bhoutan et du Pamir. En 1988, malgré les moqueries, il entreprend une expédition au Tibet sur les traces du yéti, qu'il affirme avoir aperçu deux ans plus tôt. Au terme de l'expédition, il conclut que la légende de « l'abominable homme des neiges » provient d'un véritable animal qui terrifierait les populations locales depuis des générations et qui, selon lui, serait apparenté à l'Ours bleu du Tibet[60]. Cette théorie n'est pas du goût de la communauté cryptozoologique, qui associe plutôt cette créature à un singe.
En 1989-1990, il réalise la traversée de l'Antarctique (départ de Patriot Hills, arrivée à Mac Murdo en passant par le pôle) avec Arved Fuchs en 92 jours (2 400 km), tous deux tirant eux-mêmes des traîneaux[61].
En 1991, il traverse le Bhoutan d'est en ouest. En 1992 il traverse le désert du Taklamakan dans la région du Xinjiang, dans le Nord-Ouest de la Chine.
En 1993, il traverse le Groenland d'est en ouest (2 200 km) avec son frère Hubert[62]. En 1995 il traverse la côte arctique, de la Sibérie au Canada.
En 1997, il réalise une expédition dans le Kham (Tibet). En 1998 il effectue des expéditions dans l'Altaï (Mongolie) et dans la puna (Argentine).
En 2000, il traverse la Géorgie du Sud.
En 2003, il réalise un trekking dans la région du mont Everest. En 2004, il effectue la traversée du désert de Gobi (2 000 km). En 2005, il réalise de nouvelles excursions en Mongolie et au Pakistan.
De 1999 à 2004, Reinhold Messner a été élu au Parlement européen sur la liste Verts/alliance libre européenne, groupe présidé par Daniel Cohn-Bendit. Il relate cette expérience dans son livre, Le Sur-Vivant[63].
Depuis 2003, il se consacre au projet de réalisation d'un ensemble de musées relatifs à la montagne, les Messner Mountain Museums (MMM). Plusieurs sont aujourd'hui ouverts, notamment à Bolzane et Sulden.
En , il reçoit le prix Princesse des Asturies conjointement avec Krzysztof Wielicki[64].
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