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Le principe de superposition correspond à la propriété permettant de construire la solution d'un problème linéaire par la superposition d'autres solutions. Le mot superposition est à comprendre comme synonyme de combinaison linéaire. Le principe découle de relations formelles pour les systèmes linéaires et il n'est posé comme réellement fondamental que dans le cadre de la superposition quantique[1].
Le principe de superposition est formulé en 1753 par Daniel Bernoulli dans le cadre de la mécanique comme hypothèse selon laquelle la forme générale du mouvement d’un système vibrant peut s'exprimer comme une superposition de ses modes propres. L'idée fut d'abord rejetée notamment par Leonhard Euler et Joseph Lagrange avant que les travaux de Joseph Fourier sur la décomposition des fonctions périodiques en somme de sinus et de cosinus ne le fasse accepter[1],[2].
Dans le cadre des applications linéaires, la superposition peut être renvoyée à deux propriétés simples : additivité (en) et homogénéité avec a scalaire.
Il en découle qu'une fonction qui pour et donne respectivement des solutions de forme et , donnera pour , solution conservant les propriétés de linéarité.
Ces principes formels sont notamment à la base de l’analyse de Fourier dans laquelle une solution correspond à la superposition d'un ensemble de sinusoïdales simples ou à celle d'une fonction de Green où les solutions sont des réponses impulsionnelles composées de distributions de Dirac.
On dit qu'un système de type entrée-sortie est linéaire ou relève du principe de superposition si :
Ces conditions correspondent aux relations formelles indiquées plus haut.
Dans le domaine des systèmes physiques et mécaniques, on appelle souvent l'entrée excitation et la sortie réponse, et par exemple, dans le cas d'une force ƒ comme excitation avec pour réponse le déplacement x d'un corps :
et le système est dit linéaire si et seulement si
Ce résultat se généralise alors à un nombre quelconque d'excitations. En d'autres termes, si on sait décomposer une excitation en une somme de fonctions simples, il sera éventuellement possible de calculer la réponse correspondante en additionnant des réponses individuelles calculables explicitement.
D'un point de vue épistémologique, le principe de superposition permet l'usage d'une démarche de type analyse et synthèse :
En fait, les systèmes concrets possédant cette propriété sont rarissimes, pour ne pas dire inexistants. Bon nombre de systèmes peuvent être raisonnablement linéarisés, c'est-à-dire qu'on peut les considérer, en première approximation, comme linéaires
En pratique, bien que peu de systèmes soient strictement linéaires, bon nombre de théories relevant de la physique et de la mécanique sont construites en considérant les systèmes linéaires. Les systèmes non linéaires sont étudiés par un grand nombre de chercheurs, mais la difficulté de leur étude fait qu'ils sont plus difficilement accessibles à un public plus large (ingénieurs, techniciens...)
Dans le cas des circuits électriques composés exclusivement d'éléments linéaires (résistances, capacités, inductances, générateurs de tension ou de courant indépendants ou dépendants linéairement d'un courant, d'une tension, etc.), la réponse dans une branche est égale à la somme des réponses pour chaque générateur indépendant pris isolément, en désactivant tous les autres générateurs indépendants (générateurs de tension remplacés par des courts-circuits et générateurs de courant par des circuits ouverts).
L'addition (superposition) des valeurs obtenues, nous donne bien la tension au point P de notre circuit;
On peut appliquer le même principe à des circuits utilisant plus de deux sources. Aussi, chaque diviseur de tension peut comprendre un nombre quelconque de résistances en série.
Restrictions :
Lorsque toutes les sources du circuit sont désactivées sauf une, deux cas spécifiques doivent être vérifiés pour une correcte application du principe superposition :
- le circuit ne doit pas contenir de nœud auquel la tension est indéterminée (cas de sources de courant de même courant électromoteur connectées en série )
- le circuit ne doit pas contenir de branche dans laquelle le courant est indéterminé (cas de sources de tension de même force électromotrice en parallèle )
Cas spécifique des sources commandées :
Le principe de superposition est généralement appliqué à des circuits linéaires contenant des sources indépendantes (courant ou tension). Il peut tout à fait être étendu au cas plus spécifique des sources commandées. Deux analyses peuvent être menées de façon équivalente :
- Toutes les sources indépendantes sont éteintes sauf une (cas d'usage classique), ainsi les sources dépendantes peuvent ou non être éteintes (selon les lois de Kirchhoff) selon la valeur de la commande dans le réseau lors du calcul de l'état électrique considéré.
- Toutes les sources dépendantes et indépendantes sont éteintes sauf une (comme dans le cas d'usage classique); mais lors de l’extinction d'une source dépendante, sa commande est considérée indépendante (elle peut être allumée ou éteinte, selon l'état électrique calculé dans le réseau). L'état électrique ainsi formé correspond à un état lié.
En résistance des matériaux, on étudie des sollicitations élémentaires : traction et compression, cisaillement, torsion, flexion. Les matériaux sont d'ailleurs caractérisés par des essais mécaniques reproduisant ces sollicitations simples : essai de traction, essai de torsion, essai de flexion. À partir des charges auxquelles est soumise la pièce, on détermine les contraintes en chaque point de la pièce. Ces contraintes sont de deux types : contrainte normale, notée σ, et contrainte de cisaillement, notée τ :
la contrainte de cisaillement en flexion est en général ignorée.
Une pièce réelle est en général soumise à plusieurs sollicitations. En résistance des matériaux, on cherche à rester dans le domaine élastique, donc en petites déformations. De ce fait, on peut considérer que le système est linéaire et appliquer le principe de superposition :
En particulier,
La coexistence de contraintes normale et de cisaillement (par exemple flexion + torsion) nécessite de recourir à d'autres méthodes telles que le cercle de Mohr ou la notion de contrainte équivalente.
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