Pays de Marsan
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Le Pays de Marsan (en gascon : Marsan) est un territoire du département français des Landes, constitutif des Petites-Landes. Sa capitale historique est Mont-de-Marsan.
Pays de Marsan | |
Exploitation forestière en bordure d'une route du Pays de Marsan | |
Pays | France |
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Région française | Nouvelle-Aquitaine |
Département français | Landes |
Région naturelle de France | Petites-Landes |
Siège du pays | Mont-de-Marsan |
Coordonnées | 43° 51′ 43″ nord, 0° 29′ 26″ ouest |
Vicomté de Marsan sur la carte des fiefs de Gascogne, vers 1150 | |
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L'actuel pays de Marsan a pour origines l'ancienne vicomté de Marsan en Gascogne, établie à la fin du Xe siècle[1] comme plusieurs vicomtés gasconnes. Situé sur le bassin de la Douze et du Midou, il comprend le bassin supérieur de la Midouze et est délimité au sud par l'Adour et la Chalosse, au sud-est par le Tursan, à l'est par le Bas-Armagnac, au nord par la Haute Lande, à l'ouest par l'Aguais.
L'origine du nom Marsan est controversée. Certains y voient le souvenir d'un temple dédié au dieu Mars, que les romains auraient élevé sur un coteau dominant l'actuelle ville de Mont-de-Marsan : Mons Martiani. Cette hypothèse est sans fondement archéologique.
L'explication la plus plausible semble être la suivante : Marsan viendrait de ar : eau tranquille ou marais, ou de aar : rivière, et de an : contrée ou pays[2].
A la fin du Xe siècle, la vicomté de Marsan arrive sur la scène de la Gascogne[3], dans un contexte de morcellement féodal[4]. Elle apparaît à peu près à la même époque que les vicomtés voisines de Dax et de Tartas à l'ouest, de Béarn au sud, de Gabardan et le comté d'Armagnac à l'est. Pour des raisons pratiques d'appropriation des terres naissent en effet à cette époque des seigneuries, vicomtés, baronnies, qui fragmentent les territoires des grands féaux[4]. Mais faute d'archives, on ignore les conditions de la création de ces vicomtés et en particulier si les vicomtes sont les héritiers des comtes et ducs de Gascogne, qui auraient eu plusieurs enfants qui se seraient partagé le territoire, ou des personnes importantes localement sur lesquelles les ducs de Gascogne se sont appuyées pour administrer leur terres[3].
Ce que l'on sait en revanche, c'est qu'entre la fin du Xe siècle et le début du XIe siècle, le duc Guillaume Sanche puis ses fils Bernard Sanche et Sanche Guillaume reprennent en main la Gascogne et lancent avec l'Église catholique une politique de fondation de monastères pour mailler le territoire afin de l'administrer. On ignore en revanche si Guillaume Sanche a volontairement créé les vicomtés en s'appuyant sur de grands personnages ou s'il a été contraint d'accepter par la force des choses de coopérer avec de puissantes familles à qui il aurait donné le titre de vicomte pour les récompenser de leur loyauté[3].
On connaît mal les limites territoriales de la vicomté à ses débuts. Elles sont en revanche décrites avec précision dans une correspondance du XIIIe siècle de la vicomtesse Constance de Moncade à son suzerain, le duc d'Aquitaine et roi d'Angleterre : au sud, elle s'arrête à Aire-sur-l'Adour, Duhort-Bachen, Renung et Larrivière-Saint-Savin ; au nord, elle est limitée par la seigneurie de l'Albret landais (centrée sur Labrit, Le Sen et Vert), les paroisses de Lencouacq, Bourriot-Bergonce, Retjons (ligne de séparation des bassins versants de l'Adour et de la Garonne : plus au nord commence le Bazadais) ; au-delà de Retjons et de Vielle-Soubiran commence la vicomté de Gabardan, dont la vicomté de Marsan est séparée jusqu'au XIIIe siècle[3].
A la fin du Xe siècle, les vicomtes de Marsan s'établissent dans leur château de Marsan à Roquefort, dont ils font le siège de leur vicomté. Le castelnau se dote de murailles et d'un deuxième château fort, appelé château de Foix.
Au XIe siècle apparaissent les mottes castrales, symbolisant par leur élévation l'autorité des nobliaux qui y vivent. A partir du XVe siècle, ces mottes ne sont plus habitées, les châtelains ayant peu à peu évolué vers des logis plus confortables en pierre. Il existe une cinquantaine de mottes en Marsan, notamment à Artassenx, Castandet, Lamensans, Renung, Geloux, Uchacq, Lucbardez, Canenx, Maillères ou l'enceinte médiévale de Castets à Bougue[3], [5].
Au XIIe siècle, le vicomte Pierre de Marsan lance la construction du château Vieux qui devient le nouveau centre politique de sa vicomté et le noyau du bourg castral de Mont-de-Marsan. La ville renforce ses défenses par des murailles, des maisons fortes, et un deuxième château fort, appelé château de Nolibos.
Entre les XIIIe et XIVe siècles, des bastides sont fondées selon des plans offrant un système de défense à leurs habitants pour les protéger des troubles liés à la guerre de Cent Ans. C'est notamment le cas de Cazères-sur-l'Adour, Grenade-sur-l'Adour, Hontanx et Saint-Gein.
Le pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle se développant, abbayes et ordres monastiques édifient à partir du XIe siècle des sanctuaires, commanderies ou petits hôpitaux le long du parcours, constituant autant de relais distants de dix à quinze kilomètres les uns des autres et permettant au pèlerin de faire un halte pour y soigner ses plaies (notamment aux pieds), s'y reposer, manger ou y passer la nuit. Les paroisses se lancent quant à elles dans un trafic de reliques des saints pour y attirer le plus grands nombres de visiteurs[6].
La voie Limousine des chemins de Compostelle conduit le pèlerin du Moyen Age parti de Vézelay jusqu'au Pyrénées. Cet itinéraire, au sortir de Bazas, traverse la vicomté de Marsan jusqu'aux confins de la Chalosse, où le pèlerin peut se recueillir sur les reliques de saint Sever dans l'abbaye du même nom. La Via publica ou Strata publica sancti Jacobi est la route principalement utilisée entre les XIIIe et XIVe siècles, dont de nombreuses sections ont de nos jours disparu. Au-delà de Bazas et de Captieux, l'entrée dans la vicomté se fait par deux itinéraires possibles[7] :
Sur la paroisse de Saint-Martin-de-Nonères se trouve au Moyen Âge le petit hôpital de la commanderie Sainte-Anne du Capcornau relevant de l'Ordre des Hospitaliers. Situé à l'emplacement de l'actuel hôpital Sainte-Anne, il constitue la dernière étape à l'approche de Mont-de-Marsan[6]. Le pèlerin franchit ensuite la Douze par le pont à péage de la May de Diù[n 1]. Il arrive à hauteur de la porte de Roquefort, à l'extérieur des murs de la ville, où il est accueilli en un prieuré rattaché à l'abbaye de La Sauve-Majeure, qui sera remplacé par l'hôpital Saint-Jacques, connu depuis 1266. En 1275, l'évêque d'Aire retire cet hôpital aux hospitaliers et en donne les droits aux religieuses de Beyries, qui y fondent le premier couvent des Clarisses de Mont-de-Marsan. La porte de Roquefort franchie, le pèlerin est à l'intérieur des murs de la ville et se rend à la chapelle du prieuré bénédictins dépendant de l'abbaye de Saint-Sever où sera bâtie l'église de la Madeleine en 1829[7]. Vers la fin du XIIe siècle ou début du XIIIe siècle, un petit hôpital, sans doute d'origine privée, existe à la porte de Campet[6]. Au sud du Midou, le pèlerin quitte la ville par la porte de Saint-Sever. Il peut faire étape à l'hôpital Saint-Jean-du-Bourg[n 2], devant le couvent des Cordeliers, édifié vers 1260[7]. Il poursuit sa route en direction du Sablar vers l'église de Saint-Pierre-du-Mont ou de Saint-Genès-des-Vallées[n 3], laisse à l'ouest la forêt de Haut-Mauco qui a mauvaise réputation, bifurque à hauteur du lieudit L'Espitaou à Benquet en direction de l'église Saint-Jean ou celle de Saint-Christau, longue l'enceinte de Castet-Charlat à Bas-Mauco pour atteindre l'église Saint-Jean de Péré au pied de Saint-Sever[6].
Historiquement, la chronologie du Pays de Marsan est à rapprocher à celle de la Gascogne puis du duché d'Aquitaine :
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