Musée Unterlinden
musée situé à Colmar, en France De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Le musée Unterlinden est un musée d'art situé à Colmar dans le Haut-Rhin. Il est géré, depuis plus de 150 ans, par la Société Schongauer[1], association de droit local dotée d’une autonomie financière et administrative. Il bénéficie de l'appellation musée de France, contrôlée par le service des Musées de France. Autour du cloître gothique du XIIIe siècle se déploient les collections du XVe au XVIIIe siècle. Les œuvres modernes et contemporaines sont présentées depuis 2015 dans une extension réalisée par les architectes Herzog & de Meuron. L'œuvre la plus célèbre, le retable d'Issenheim, est exposée dans l'ancienne église conventuelle.
Type |
Musée d'art, musée historique (d), musée archéologique |
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Ouverture | |
Surface |
7 900 m2 depuis l'extension (4 000 m2 avant) |
Visiteurs par an |
196 614 (2018) |
Site web |
Collections | |
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Époque | |
Nombre d'objets |
3 500 œuvres exposées |
Architecte |
Herzog & de Meuron (extension) |
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Protection |
Pays |
France |
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Département | |
Commune | |
Adresse | |
Coordonnées |
Les collections archéologiques et médiévales sont conservées dans l'ancien couvent des Dominicaines d'Unterlinden (Unter Linden signifie « sous les tilleuls »).
Après le départ des moniales à la Révolution de 1789, les bâtiments, peu à peu laissés à l’abandon, servent de caserne militaire jusqu’au milieu du XIXe siècle. Plusieurs événements vont alors contribuer à la naissance du musée : la création de la Société Schongauer et l’organisation d’un cabinet des estampes par Louis Hugot en 1847, la découverte à Bergheim en 1848 d’une mosaïque gallo-romaine qui est déposée dans l'église d'Unterlinden. Enfin, dès 1852, les œuvres issues du séquestre révolutionnaire sont transférées dans l’ancien couvent des Dominicaines. Ainsi, les bâtiments conventuels sont sauvés de la démolition et le musée ouvre ses portes au public le .
Le musée Unterlinden est essentiellement connu pour être une vitrine de l’art rhénan en France avec ses remarquables collections de peintures et de sculptures représentatives de l’art des XVe et XVIe siècles, une période durant laquelle le Rhin supérieur a connu un véritable âge d’or. Une grande partie de la collection d'art ancien rassemblée à Colmar lors de la Révolution vient des églises et couvents de la région colmarienne. À ce fonds primitif où se côtoient le retable d'Issenheim, la crucifixion de Colmar, le retable de Bergheim, sont venus s'ajouter de nombreuses œuvres acquises tout au long du XXe siècle.
Au premier étage sont également présentés la collection d'arts décoratifs, remarquable par sa diversité (de belles pièces de mobilier des XVIIe et XVIIIe siècles côtoient notamment un ensemble de faïences et de porcelaines des manufactures de l’Est de la France du XVIIe et XIXe siècle et des trésors d’orfèvrerie profane et religieuse), et les arts et traditions populaires d'Alsace (objets témoignant de la tradition culinaire alsacienne du XVIIe au XIXe siècle, mobilier alsacien, jouets d'enfants du XVIIe au début du XXe siècle...).
Au sous-sol, les collections archéologiques offrent un aperçu à peu près complet des différentes étapes de l'évolution de l'Homme, à travers d'innombrables objets de la vie domestique ou de contextes funéraires, découverts pour la plupart dans la moitié nord du Haut-Rhin. On peut citer une mosaïque gallo-romaine datant du IIIe siècle découverte à Bergheim. Au sous-sol également était présentée la section d'art moderne, transférée depuis 2015 dans l’extension conçue par le cabinet d’architectes bâlois Herzog & de Meuron. Dès l’ouverture du musée Unterlinden au public en 1853, la Société Martin Schongauer a consacré une place importante aux artistes de son temps. La collection d’art moderne s’est développée véritablement à partir des années 1960 grâce à d’importantes acquisitions et donations, et ne se limite plus au cadre régional. Dans un premier temps, la collection s’est organisée autour des artistes du milieu du XXe siècle (Bazaine, Bissière, Debré, Dubuffet, Soulages…), puis autour de l’établissement d’un panorama de l’art français : Delaunay, Monet (La vallée de la Creuse, 1889), Picasso (Tête d'homme au chapeau de paille, 1971), Renoir, Rouault. Depuis les années 1990, la section d’art moderne s’est enrichie autour de deux axes : les années 1930-60 (Bram Van Velde, Bissière, Geer Van Velde, Fautrier, Hélion, Magnelli...) et les rapports entre la France et l’Allemagne (Baumeister, Bissier, Otto Dix, Grosz, Beckmann…).
Le musée Unterlinden a reçu en don, entre 1914 et 1958, environ 250 œuvres d'art, dont une majorité d'art extrême oriental de Florine Langweil, une marchande d'art et collectionneuse originaire de Wintzenheim[2]. Parmi ces dons figurent notamment une collection de 61 tsubas (gardes de sabres du Japon) de XVe au XVIIIe siècle, des boîtes à médicaments japonaises des XVIe au XVIIIe siècle, une peinture de l’époque Ming du XVIe siècle et des statuettes et des tuiles de faîtage, des vases Han[3]. Parmi les dons figurent aussi des tableaux comme le portrait de Joseph Le Coeur d'Auguste Renoir, un portrait de Florine Langweil avec ses deux filles par Jacques-Emile Blanche, Vue du port d’Edouard Dufeu, Vieille paysanne de Théodule Ribot, Marché à Venise de Lucien Simon. Le 13 juillet 1923, le musée d’Unterlinden inaugure la salle Langweil, où est exposée sa collection d’objets extrême-orientaux[3]. Cette collection ne fait plus que l'objet d'expositions occasionnelles, comme, en 2014, à l'occasion des 150 ans de relations entre l’Alsace et le Japon[4].
Parmi les pièces maîtresses des collections du musée Unterlinden, de nombreuses œuvres de l'artiste colmarien Martin Schongauer (XVe siècle), réputé pour ses gravures admirées déjà par Albrecht Dürer.
La réputation internationale du musée est due au chef-d'œuvre qu'est le retable d'Issenheim, peint par Matthias Grünewald entre 1512 et 1516 pour la commanderie des Antonins d’Issenheim, un village situé à une vingtaine de kilomètres de Colmar. La partie sculptée est due à Nicolas de Haguenau (vers 1515). Transféré en 1852 dans l’église de l’ancien couvent des Dominicaines d’Unterlinden, le retable constitue le joyau du musée qui s’y organise alors.
Le musée comprend aussi notamment :
L'extension du musée d'Unterlinden a été confié au cabinet d’architecture suisse Herzog & de Meuron[23]. Les travaux, réalisés de 2012 à fin 2015, ont coûté 43 917 000 d'euros[24]. Il s'étend désormais sur une surface globale de 7 900 m2, comprenant l’actuel bâtiment, les anciens bains municipaux entièrement restructurés ainsi qu’un nouveau bâtiment en briques destiné à l’art du XXe siècle. La chapelle est reliée à son pendant moderne par une galerie souterraine, composée de trois salles d’exposition et surmontée d’un petit édifice qui marque l’entrée de l’ancienne ferme du couvent. Une place a été dégagée et le cours d’eau du Logelbach qui la traversait a été ouvert. Une cour plantée de pommiers et entourée d’un mur rappelle, du côté du nouveau bâtiment, l’ancien cloître. Les espaces intérieurs ont été réaménagés dans un langage contemporain blanc, épuré[25].
Trois temps architecturaux et muséologiques sont mis en valeur :
Il a rouvert le et a été inauguré officiellement par le président de la République, François Hollande, le [26].
2002 | 2003 | 2004 | 2005 | 2006 | 2007 | 2008 |
---|---|---|---|---|---|---|
235 157[27] | 212 222[27] | 209 000[27] | 203 494[27] | 193 090[27] | 192 380[28] | 183 000[29] |
2009 | 2010 | 2011 | 2012 | 2013 | 2014 | 2015 |
177 053[29] | 179 140[30] | 150 878[31] | 164 763[32] | 159 511[33] | 293 850[34] | 213 530[35] |
2016 | 2017 | 2018 | 2019 | 2020 | ||
247 533[36] | 192 530[37] | 196 614[38] | 186 167[39] | 54 861[40] |
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