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militant et penseur anarchiste, figure marquante de l’anarchisme français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Maurice Joyeux, né le à Paris[1] et mort le dans cette ville, est un militant et écrivain anarchiste français. D'abord ouvrier mécanicien puis libraire, c'est une figure marquante du mouvement libertaire français[2].
Maurice Joyeux | |
Naissance | Paris |
---|---|
Décès | (à 81 ans) Paris |
Première incarcération | À l’âge de 14 ans, pour avoir cassé une côte au patron qui avait levé la main sur lui. |
Origine | français |
Type de militance | libraire écrivain essayiste action directe insoumis |
Cause défendue | libertaire anarcho-syndicalisme |
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Militant anarcho-syndicaliste à la CGTU puis à Force ouvrière[3], il reconstitue deux fois la Fédération anarchiste, d'abord après la Seconde Guerre mondiale, puis en 1953[4].
Maurice Alexis Joyeux est le fils de Maurice Alexandre Joyeux (1883-1915), employé, et de Rosine Thérèse Frey (1888-1951), teinturière.
Orphelin de guerre (son père était un militant socialiste), Maurice Joyeux est très tôt apprenti puis devient ouvrier.
À l’âge de 14 ans, il passe pour la première fois en correctionnelle et est condamné à 1 000 francs d’amende pour avoir cassé une côte au patron chez lequel il fait son apprentissage de serrurier, qui avait levé la main sur lui[5].
En 1928, il devance l’appel et effectue son service militaire au Maroc dans le 135e régiment du train automobile, puis, après avoir écopé d’un an de prison pour une altercation avec son supérieur, il finit dans un régiment disciplinaire à Colomb-Béchar (Algérie)[5].
Son premier contact avec l’anarchisme s’effectue en 1927 à l’occasion de la campagne en faveur de Sacco et Vanzetti[6].
Il milite au sein de la CGTU et s’engage avec le Comité des chômeurs dont il devient le secrétaire[2].
Arrêté le , à la suite de l’occupation et du saccage du consulat polonais à Levallois-Perret (Seine) pour protester contre la mort d’un ouvrier polonais dans un baraquement où des rats lui avaient mangé la moitié d’un bras, il est incarcéré à la prison de la Santé. Il comparait le devant la 13e Chambre correctionnelle qui le condamne à trois mois de prison et à 25 francs d’amende pour bris de clôture, violation de domicile et vagabondage. Il raconte cette période dans son livre Le Consulat polonais[5].
En 1935, devant son refus de devenir membre du Parti communiste, il est exclu par la CGTU de la direction du Comité des chômeurs. Il adhère alors à l’Union anarchiste[7] et est condamné à six mois de prison pour violence à agents. En 1936, il participe aux occupations d’usines et anime le Front révolutionnaire. En 1938, il fait encore six mois de prison pour violences[2].
Réfractaire après l'entrée en guerre de la France (), Joyeux est arrêté en 1940, condamné à 5 ans de prison et incarcéré à Lyon à la prison Montluc, dont il s’évade après avoir fomenté une mutinerie[8], mais il est repris et n'est libéré qu'en 1944. C'est le sujet de son livre Mutinerie à Montluc publié en 1971[4].
Après la Seconde Guerre mondiale, il est parmi les refondateurs de la Fédération anarchiste aux côtés de, notamment, Robert Joulin, Henri Bouyé, Georges Fontenis, Suzy Chevet, Renée Lamberet, Georges Vincey, Aristide et Paul Lapeyre, Maurice Fayolle, Maurice Laisant, Giliane Berneri, Solange Dumont, Roger Caron, Henri Oriol et Paul Chery[9].
Il assume la gérance du journal Le Libertaire du et au [4].
Pour un article paru dans le journal le et intitulé « Préparation militaire », il est condamné, le , à 5 000 francs d’amende par la 17e Chambre correctionnelle et, le , pour « apologie de meurtre », à propos d’un article paru dans le Libertaire du , à 40000 francs d’amende[4].
À partir de 1948, il milite activement dans le syndicat CGT-FO[2]. Son engagement syndical lui vaut d'être critiqué au côté de Georges Fontenis par des antisyndicaux pour être « devenus célèbres pour leur opportunisme et leur mentalité bureaucratique[10] ».
Un peu plus tard, il ouvre une librairie à Paris, Le Château des brouillards[4].
En 1953, l'orientation communiste libertaire plateformiste (porté par Georges Fontenis et le tendance clandestine Organisation pensée bataille) et l'orientation anarchiste synthésiste (porté par Maurice Joyeux) s'opposent au sein de la FA[11]. La première l'emporte et change ainsi l'organisation en profondeur, devenant par la suite la Fédération communiste libertaire (FCL).
Anarcho-syndicaliste et anti-marxiste convaincu[12], il participe à la reconstruction de la Fédération anarchiste autour d'un nouveau journal, Le Monde libertaire et de sa propre librairie, Publico. Les principes de base de la nouvelle FA sont rédigés de façon à regrouper le plus grand nombre d'anarchistes, toutes tendances confondues. Un pari difficile à tenir, car il est obligé de faire des compromis avec les anarchistes individualistes. Il en résulte un mode de fonctionnement qu'il jugeait « impossible » : la prise de décision à l'unanimité, chaque membre de la FA disposant d'un droit de veto sur toute orientation de la FA.
En , il est parmi les signataires du Manifeste des 121, titré « Déclaration sur le droit à l’insoumission dans la guerre d’Algérie »[13].
En mai 68, avec sa compagne, Suzy Chevet, et le Groupe Louise Michel, il crée La Rue, revue d’expression culturelle libertaire, dont 87 numéros sont parus, de 1968 à 1987[14],[15].
En 1981, Joyeux est le premier invité de Radio libertaire, radio libre de la Fédération anarchiste à Paris[2].
Il a été l'ami d'André Breton, d'Albert Camus[16], de Georges Brassens et de Léo Ferré.
Dans le dernier refrain de sa chanson Les Anarchistes, Léo Ferré rend un discret hommage à Maurice Joyeux[source insuffisante][17] :
« Qu’y’en a pas un sur cent et pourtant ils existent
Et qu’ils se tiennent bien le bras dessus bras dessous
Joyeux, et c’est pour ça qu’ils sont toujours debout
Les anarchistes… »
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