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famille de mammifères De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Manidés · Pangolins modernes
Règne | Animalia |
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Embranchement | Chordata |
Sous-embr. | Vertebrata |
Classe | Mammalia |
Ordre | Pholidota |
Sous-familles de rang inférieur
Les Manidés (Manidae) sont une famille de mammifères pholidotes (les pangolins) regroupant tous les pangolins modernes avec toutes les espèces actuelles. Les pangolins actuels (du malais pengguling : « enrouleur ») ont un régime alimentaire insectivore et leur corps allongé est en grande partie recouvert d'écailles, ce qui leur vaut d'être aussi appelés fourmiliers écailleux. Ils sont les seuls mammifères au monde recouverts d’écailles[1].
Ils vivent dans les régions tropicales et équatoriales d'Afrique et d'Asie du Sud-Est. Il y a huit espèces de pangolins recensées dans le monde, quatre en Afrique et quatre en Asie[1]. À l’exception du pangolin géant dont la masse peut dépasser 30 kilos et la taille 1,50 m, les sept autres espèces sont d'une taille similaire à celle d'un gros ragondin[2].
Les pangolins sont particulièrement ciblés par les braconniers et ils sont même considérés comme les mammifères les plus braconnés au monde[1],[3]. Ils voient leurs populations s'effondrer et la totalité des huit espèces sont classées comme espèces en danger critique d'extinction[4],[5]. Si les pangolins disparaissent, les fourmis et les termites risquent de proliférer dans les forêts et même parfois de menacer l'écosystème[6].
Le pangolin possède des similitudes extérieures avec l'oryctérope du Cap et le tatou, en plus d'être comme eux myrmécophage (se nourrissant de fourmis). Selon les espèces, le corps, brunâtre et allongé, mesure entre 30 et 80 cm de long. Il est prolongé par une queue parfois plus longue encore. Le pangolin géant, le plus grand, pèse jusqu'à 35 kg et mesure 1,5 m avec la queue. La tête est étroite et allongée. Les pattes, courtes, se terminent par cinq doigts griffus. Les écailles, entre lesquelles poussent quelques poils, s'imbriquent pour recouvrir les surfaces supérieures et latérales du corps, queue comprise ; seuls le museau, le ventre et l'intérieur des pattes en sont dépourvus. La langue est très longue et collante, elle mesure jusqu'à 30 cm chez le pangolin géant.
Comme le montre leur squelette, les pangolins sont plantigrades[7]. Par ailleurs, les espèces terrestres pratiquent la bipédie [8] comme principal mode de locomotion, une occurrence rare au sein des mammifères.
Le pangolin se nourrit essentiellement de fourmis et de termites, mais aussi d'autres invertébrés[9] grâce à sa langue visqueuse sur laquelle les insectes restent collés. Il fouille les termitières, les excréments d'éléphant, les feuilles à terre, les bases de troncs, l'herbe et les buissons à la recherche de ses proies[10].
Les espèces terrestres creusent un terrier et les espèces arboricoles — tel le pangolin à petites écailles — utilisent leur queue pour grimper dans les arbres pour se nourrir et se reposer dans une cavité d'arbre ou un enchevêtrement de lianes. Leur vue médiocre est compensée par un bon odorat et une ouïe fine.
Le pangolin étant solitaire, le mâle et la femelle ne se rencontrent que pour s'accoupler. La femelle donne généralement naissance à un seul petit, dont les écailles durcissent après quelques jours. Lors du déplacement, les petits s’accrochent sur le dos ou à la queue de leur mère.
Liste des espèces actuelles selon ITIS[12] :
Les études récentes du XXIe siècle ont scindé les espèces de pangolins modernes en trois genres distincts répartis dans deux sous-familles[13],[14] :
Liste des espèces fossiles selon Gaudin et al., 2009[13] :
Phylogénie des espèces actuelles de pangolins de la famille des Manidés d'après Gaudin et al., 2009[13] :
Manidae |
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Les pangolins font l'objet d'un braconnage particulièrement intense à destination du marché de médecine traditionnelle du sud-est asiatique (Chine, Thaïlande, Cambodge, Inde, Malaisie, Laos, Birmanie ou Vietnam), et seraient les mammifères les plus menacés au monde par le braconnage et le commerce illégal[16]. En Chine, manger du pangolin comme gibier était supposé soulager les rhumatismes ; son sang était supposé favoriser la circulation sanguine et inhiber l'obstruction méridienne ; sa bile soignerait la vue et diminuerait l'irascibilité (« feu du foie »)[17]. Il est aussi chassé pour ses écailles qui font partie de la pharmacopée traditionnelle chinoise. Pour ces raisons le Pangolin de Chine est au bord de l'extinction, ce qui menace indirectement la survie de tous les autres pangolins du monde[18].
En 2016, 3,1 tonnes d'écailles de pangolin sont saisies en Chine, en provenance du Nigéria. Il s'agit à l'époque de la plus grosse saisie jamais effectuée dans le pays[19].
En 2017, 12 tonnes d'écailles de pangolin, en provenance d'Afrique, sont saisies en Chine. Ce stock représente les écailles de 20 000 pangolins[20].
En Afrique centrale, il est chassé comme viande de brousse, réputée savoureuse (notamment au Gabon[21]).
En 2019, des responsables de Hong Kong ont intercepté neuf tonnes d'écailles faisant escale à Hong Kong depuis le Nigeria. La cargaison d'une valeur de 8 millions de dollars représente environ 13 000 pangolins.
Grâce à son odorat et à ses capacités d'apprentissage, le rat de Gambie pourrait être utilisé pour détecter la présence de pangolins ou d'écailles dans la lutte contre le trafic d'animaux. On en entraîne en 2017 en Belgique, avec le soutien de l'U.S. Fish and Wildlife Service, qui peuvent détecter des pangolins ou leurs écailles dans les véhicules, ports ou aéroports[22],[23].
Des études menées en 2016 tendent à confirmer que la population de pangolin a presque été décimée lors des 30 dernières années[24].
Les pangolins, notamment les trois espèces asiatiques (M. crassicaudata, M. javanica et M. pentadactyla), figurent sur la liste des espèces de l'annexe I de la CITES (Convention on International Trade in Endangered Species of Wild Fauna and Flora, i.e. Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction, dite de Washington)[16] depuis 2016. Les deux espèces asiatiques Manis javanica et Manis pentadactyla sont classées « en danger critique » par l'IUCN, et les deux autres espèces asiatiques « en danger ».
La campagne Wild For Life (Sauvages pour la vie) initiée par l'Organisation des Nations Unies vise à lutter contre le commerce illégal d'espèces sauvages. Chaque troisième samedi de février, elle propose la Journée mondiale du pangolin[25] pour alerter l’opinion sur les risques de disparition de l'espèce des pangolins à cause du braconnage intensif.
Le pangolin est un des seuls mammifères[26] quasiment impossibles à élever en captivité, pour des raisons liées à son alimentation, à sa santé et à son comportement ; son espérance de vie ne dépasse pas, en général, quelques mois en zoo[27],[28] ou dans toute autre forme d'élevage. Seuls quelques zoos d'Asie ont su l'élever (comme celui de Taipei[29]), et, exceptionnellement, le reproduire (zoo de Taipei et Nandankanan en Inde[30]).
En 2019, la revue Viruses a publié une étude montrant la présence de nombreux virus, dont des coronavirus, chez des pangolins malais qui ont été saisis par les douanes chinoises en , et confiés au refuge animalier de Canton, qui accueille des animaux issus du trafic d'animaux et du braconnage[31].
Le , l’université d’agriculture de Chine du Sud (华南农业大学) a annoncé qu'un séquençage du virus trouvé chez des pangolins montrait qu'il était homologue à 99 % à celui du virus SARS-CoV-2 provoquant la Covid-19. Le pangolin aurait pu servir d'espèce réservoir ou hôte entre la chauve-souris et l'homme[32], une hypothèse discutée par plusieurs spécialistes[33],[34],[35]. Certains s'aventurent même à prophétiser que cela pourrait sauver ces espèces de l'extinction[36].
En , il est confirmé[37] que des coronavirus liés au SARS-CoV-2 sont portés par des pangolins malais (Manis javanica), virus appartenant à deux sous-lignées de coronavirus liés au SARS-CoV-2, dont l'une présentant une grande similitude de domaine de liaison aux récepteurs avec le SARS-CoV-2, ce qui laisse penser que ce dernier coronavirus peut provenir d'un événement de recombinaison génétique impliquant des coronavirus liés au SRAS provenant à la fois de chauves-souris et de pangolins[38].
Dans certaines tribus d'Afrique centrale, le pangolin occupe une place symbolique particulière et est l'objet de chasses rituelles[39].
Dans certains pays d'Asie, le pangolin est supposé augmenter la virilité. Il est aussi censé favoriser la santé des femmes allaitantes, mais ces effets n'ont jamais été prouvés et ne sont étayés par aucune justification[40].
Dans les pratiques médicales ancestrales asiatiques, les écailles de pangolin ont la réputation d'avoir des vertus curatives. À cause de cette réputation infondée (leurs écailles sont simplement constituées de kératine, comme les cheveux ou les ongles humains), ces animaux donnent lieu à un braconnage particulièrement important malgré les mesures de protection mises en place par la Convention internationale sur le commerce d'espèces sauvages menacées (Cites)[41].
Le professeur Lao Lixing, de l’École de Médecine chinoise de l’Université de Hong Kong a déclaré à une conférence sur la conservation que « beaucoup de plantes médicinales ont le même effet que les écailles de pangolin » et qu’il faut entre 5 et 9 g d’écailles par dose de remède, additionnées d’autres substances, pour traiter l’arrêt du lait maternel, la polyarthrite rhumatoïde, les plaies et furoncles[42]. Il a expliqué que l’industrie de la MTC associe les qualités d’un ingrédient avec le comportement de l’animal : les pangolins « vont à travers le sol, aussi est-il pensé que [leurs écailles] vont à travers les vaisseaux » a dit le Prof. Lao en se référant au système des méridiens, selon lequel le flux de l’énergie circule dans les vaisseaux suivant la MTC.
« Le pangolin ressemble à un artichaut à l'envers avec des pattes, prolongé d'une queue à la vue de laquelle on se prend à penser qu'en effet, le ridicule ne tue plus. »
Il présentera néanmoins des excuses pour ses attaques envers cette « bête formidable », à l'occasion d'une de ses Chroniques de la haine ordinaire[44], louant tour à tour ses « supers écailles » et ses « supers griffes ».
« Pangolin (n.m). Poisson triste de la mer Morte. Pourquoi est-il si triste ? Eh bien ! Parce que sa mer est morte. »
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