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général français de la Troisième République De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Louis Archinard, né au Havre (Seine-Inférieure) le et mort à Villiers-le-Bel (Seine-et-Oise) le , est un général français de la Troisième République, grand-croix de la Légion d'honneur et médaillé militaire.
Louis Archinard | ||
Naissance | Le Havre |
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Décès | (à 82 ans) Villiers-le-Bel |
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Origine | France | |
Arme | Artillerie coloniale | |
Grade | Général de division | |
Années de service | 1868 – 1919 | |
Commandement | 32e Division d'Infanterie Corps d'armée des troupes coloniales |
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Conflits | Campagne du Soudan Première Guerre mondiale |
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Distinctions | Médaille militaire Grand-croix de la Légion d'honneur Croix de guerre 1914-1918 Médaille interalliée 1914-1918 Médaille Commémorative de la Guerre de 1870 Médaille commémorative de la Grande Guerre Médaille coloniale |
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Considéré avec Lyautey, Gouraud, Gallieni et Mangin comme une des « plus pures gloires coloniales de la IIIe République », il contribue de manière importante à l'extension de l'empire colonial français en Afrique occidentale. Au cours d'une longue carrière coloniale, il fait preuve de remarquables qualités militaires et d'organisation, notamment comme colonel commandant supérieur du Soudan français entre 1888 et 1893. Il y réalise l'œuvre esquissée par Joseph Gallieni et a pour élèves notamment Jean-Baptiste Marchand et Charles Mangin, mais aussi Joseph Joffre, sous ses ordres pour la construction d'une ligne de chemin de fer entre Kayes, la capitale de la région depuis 1892, et Bamako. Placé ensuite à la tête du Corps d'armée des troupes coloniales de 1904 à 1911, membre du conseil supérieur de la guerre de 1911 à 1914, il exerce au début de la Première Guerre mondiale le commandement d'un groupe de division de réserve. Nommé en 1915 inspecteur des dépôts des troupes coloniales et désigné en 1917 pour exercer les fonctions de chef de la mission militaire franco-polonaise, il rend à la cause des alliés des services importants, ce qui lui vaut d'être décoré de la médaille militaire en 1919.
Louis Archinard est né le 11 février 1850 au Havre, fils de Louis Archinard, directeur d'une école protestante, et de Sophie Cattelain, institutrice[1],[2]. Il fait ses études à l’École polytechnique (Promotion X 1868), d’où il sort le comme sous-lieutenant au régiment d’artillerie de marine[3].
Il est en mission en Cochinchine entre 1876 et 1878
Il est nommé inspecteur des études à l’École polytechnique en 1879 [4] puis rejoint en octobre 1880 les territoires du Haut-Fleuve (qui deviendront Soudan français en 1890) à la demande de Borgnis-Desbordes. Il mène plusieurs campagnes permettant à la France de poursuivre sa pénétration coloniale et d'étendre son empire. Il rentre en France en juillet 1884.
En mai 1888, il est nommé commandant supérieur du Haut-Fleuve, au Sénégal, en remplacement du lieutenant-colonel Gallieni.
Les territoires du Haut-Fleuve (succession de postes le long du fleuve Sénégal) sont constitués en colonie dépendant du gouvernement général du Sénégal par décret du 20 juillet 1881 et ont pour chef-lieu, la ville de Kayes.
Il débarque à Saint-Louis avant de se rendre à Kayes[5]. En février 1889, il fait détruire le fort de Koundian, qui appartient à Ahmadou Tall, fils d'Oumar Tall[6].
Il est promu officier de la Légion d'honneur en juillet 1889.
Le 6 avril 1890, il s'empare de Ségou[7].
Dans cette ville, Louis Archinard prend pour prisonnier avec lui Abdoulaye, un des deux jeunes fils d'Ahmadou Tall[8]. Ils embarquent tous les deux pour Bordeaux le 7 août 1890, puis le militaire confie l'enfant à des connaissances à Paris[9]. Après des études à Saint-Cyr, Abdoulaye Tall meurt en France à l'âge de 20 ans en 1899[10]. A Segou, Louis Archinard prend également possession de plus de 400 manuscrits (ouvrages de théologie, de droit musulman, de piété, exemplaires du Coran...) qu'il expédie en France[11].
Par décret du 18 août 1890, le Soudan français est créé au sein de la colonie du Haut-Fleuve avec un gouvernement militaire après la conquête de Ségou. Le lieutenant-colonel Louis Archinard en est le commandant supérieur. Un décret du 22 octobre 1890 donne au commandant supérieur la tutelle sur les services administratifs. Enfin par décret du 27 août 1892, le Soudan français devient une colonie autonome. Kayes, jusqu'alors chef-lieu du Haut-Fleuve, en est la capitale et Louis Archinard, qui devient colonel en septembre 1892, en est le premier gouverneur (la fonction de capitale est transférée de Kayes à Bamako le 17 octobre 1899, selon le choix du général Edgard de Trentinian).
Louis Archinard fait le siège de Djenné et rentre dans la ville le 12 avril 1893[12]. A la fin de cette année, il est relevé du commandement des troupes alors qu'il se trouve en France pour recevoir des soins[13].
Pendant ces cinq années, le bilan d'Archinard est considérable. Il renforce les troupes et le chemin de fer, les routes, les productions et l'économie progressent. L'empire d'Ahmadou Tall, chef des Toucouleurs, est détruit en 1890 et Samory Touré est contraint de signer en 1887 un traité de protectorat sur les zones de la rive gauche du fleuve d'où il est expulsé en 1889 avec annexion des territoires. Le travail accompli par Archinard pour aménager et occuper le cours supérieur du fleuve est important, notamment l'avancement des travaux du chemin de fer vers Bamako, le développement des cultures (notamment du coton), l'organisation de l'enseignement avec les écoles publiques etc. La chambre de commerce de Kayes est créée en 1892 et comprend des commerçants de différentes origines dont des Africains du Sénégal et du Soudan. Finalement, l'administration est organisée avec des postes permanents et des territoires d'administration indirecte contrôlés par de nouveaux chefs ralliés à la France[14].
En France, Louis Archinard est promu général de brigade en avril 1896 puis il part en Indochine et commande la brigade de Cochinchine de novembre 1897 à avril 1899.
Général de division en 1900, puis commandant de la 32e division à Perpignan, il commande le Corps d'armée des troupes coloniales de 1904 à 1911.
Il est nommé au Conseil supérieur de la guerre (CSG) en 1911 et y reste jusqu'en 1914.
En juillet 1914, il est élevé à la dignité de grand-croix de la Légion d'honneur.
En 1917, il est chargé de créer l'armée polonaise en France.
Le , il est décoré de la médaille militaire[15].
Louis Archinard participe à faire ériger à Reims en 1924 le Monument aux héros de l'Armée noire, en hommage aux tirailleurs sénégalais qui ont défendu la ville de Champagne pendant la Première Guerre mondiale[16].
Le général Archinard prend sa retraite à Villiers-le-Bel, où il meurt le 8 mai 1932[17]. Ses obsèques ont lieu au Havre dans un temple protestant le 13 mai 1932. Y assistent notamment le ministre de la défense François Piétri et le général Henri Gouraud[18]. Il est enterré au cimetière Sainte-Marie du Havre, 51e division, allée 6, place 2. Dans le caveau familial est également enterrée Naba Kamara, une enfant qu'il avait ramenée d'Afrique, la fille d’un chef bambara mort au cours de la prise de Djenné, et qui a vécu au Havre jusqu'à sa mort en janvier 1921 à l'âge de 43 ans[19],[20].
Dans sa nécrologie publiée au lendemain du décès d'Archinard, le quotidien Excelsior estime que le général « figurera avec Lyautey, Gouraud, Gallieni et Mangin parmi les plus pures gloires coloniales de la IIIe République »[18].
Il est élu membre de l'Académie des sciences coloniales lorsque celle-ci est créé en 1922 et il reçoit un hommage lors de l'exposition coloniale de 1931[14].
Une statue de lui est érigée à Ségou au Mali. La société des messageries africaines donne son nom à un bateau qui navigue sur le fleuve Niger[14].
Une Rue du Général-Archinard porte son nom à Paris, proche de l'ancien musée de la France d'outre-mer, près de la Porte Dorée, sur le site de l'exposition coloniale de 1931[14].
En 1930, le maréchal Lyautey lui rend hommage par ces mots devant la Société de l'histoire des Colonies, résumant ainsi l'œuvre accomplie par Archinard au Soudan de 1888 à 1893 : « Archinard a conquis un empire, créé les admirables troupes noires, donné les règles de leur conduite et formulé la doctrine d'action coloniale dont tous ses successeurs se sont inspirés... Il y a deux noms qui, entre tous, dominent l'histoire de notre développement colonial, Archinard et Galliéni, et c'est d'eux que nous nous honorons d'être les disciples et les fidèles »[21].
Le 11 février 1955, à l'occasion de son 105e anniversaire, l'Académie des sciences d'outre-mer lui rend hommage[14].
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