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Une bulle (en latin: bulla, c'est-à-dire le sceau) est un document pontifical scellé. Une bulle désigne un décret du pape rédigé en forme solennelle et scellé soit d'un sceau de plomb (la bulla) pour les documents ordinaires, d’une bulla d’or ou d’argent pour d’autres plus importants, soit plus simplement d'un cachet de cire. Elle est ordinairement désignée par les premiers mots du texte, l'Incipit. Le pape adresse — il «fulmine» — certains types de messages sous la forme de bulles.
La bulle pontificale est normalement un décret traitant du gouvernement de l'Église et présentant un intérêt public (contrairement au bref apostolique qui a un caractère administratif).
L’appellation de «bulle» fait référence à la forme suivant laquelle le document est émis et cette forme peut concerner des documents de nature différente. C'est la forme normalement employée pour convoquer un concile et en publier ses décrets. Une constitution apostolique prend, par exemple, souvent la forme d'une bulle. Certains bénéfices d'évêchés, la collation d'évêchés ou d'abbayes, sont également conférés sous forme de bulle.
On en distingue de plusieurs sortes selon leur destination. Les principales sont les bulles d'excommunication et les bulles doctrinales.
, Ad hoc nos disponente par Calixte II: confirmation des privilèges et des possessions des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem
c. 1119-1124
Sicut Judaeis par Calixte II: il n'est pas permis aux Juifs de jouir de libertés au-delà de leurs droits légaux, de même ils n'ont pas à se voir privés de ces droits.
1136
, Ex commisso nobis, appelée aussi bulle de Gniezno: Innocent II confirme l’indépendance de l’Église polonaise. Contient la première référence écrite de la langue polonaise.
1139
, Omne datum optimum: officialise l'ordre du Temple et reconnaît sa règle, accorde à ses membres tout butin conquis sur les Sarrasins en Terre sainte et place l'ordre et ses maisons sous la protection directe du Saint-Siège.
Cum Universi: par Célestin III, l'Église d'Écosse ne relève désormais plus de l'archevêque d'York mais du Saint-Siège.
1196
8 décembre, Effectum justa postulantibus: bulle autorisant les Templiers et les Hospitaliers à édifier des sanctuaires sur les terres arrachées aux Sarrasins, dont ils ont hérité par droit de conquête ou fait l’acquisition.
1198
, Post Miserabile par Innocent III: bulle donnant des privilèges au futur croisé et lançant l'appel à la Croisade[2].
Dilecti filii par Innocent III: précision de la bulle Militia Dei de 1145 afin de régler un conflit entre le clergé et l'ordre du Temple.
23 septembre, Ad eliminandam: fixe des normes pour la répression des hérésies.
1216
11 août, Religiosos viros fratres bulle d'Innocent III renouvelée par Honorius III: obligation aux prélats de la chrétienté de dissuader les fidèles d’exiger des Templiers des droits de péage, de vente, de passage et de cauchiage aux portes des villes.
15 décembre, Cum apostolica Sedes bulle d'Eugène III renouvelée par Honorius III: obligation au haut-clergé de laisser les Templiers user librement de la sépulture ecclésiastique lorsque ces derniers n’étaient pas frappés d’anathème.
In generali concilio (destinée à l'archevêque de Tolède): Honorius III ordonne l'exécution des décisions du 4econcile de Latran qui prit plusieurs mesures à l'encontre des juifs.
, Unam Sanctam: proclamation de la suprématie de l'Église sur l'État et, de ce fait, l'obligation pour toute créature humaine de se soumettre au souverain pontife.
, Subit assidue: indique qu'il y aura deux procédures distinctes dans le cadre du procès de l'ordre du Temple. L'une concernera les personnes physiques et l'autre l'Ordre en tant que personne morale.
Sicut dudum: Eugène IV condamne l'esclavage des habitants Noirs des îles Canaries. Sous peine d’excommunication, tout maître d’esclave a quinze jours à compter de la réception de la bulle pour rendre leur liberté antérieure à toutes et chacune des personnes de l’un ou l’autre sexe qui étaient jusque-là résidentes desdites îles Canaries [...] Ces personnes devaient être totalement et à jamais libres et devaient être relâchées sans exaction ni perception d’aucune somme d’argent.
Illius qui: Eugène IV entérine les conquêtes du prince Henri le Navigateur en Afrique[4].
1452
, Dum Diversas: Donne au roi du Portugal Alphonse V de Portugal toute latitude pour soumettre les Sarrasins, païens et autres incroyants - voire les réduire à un esclavage perpétuel[4].
1455
, Romanus pontifex: Approuve ce que le prince Henri le Navigateur et les Portugais ont déjà entrepris, souhaite que les populations naturelles soient bientôt converties au christianisme et donne son approbation expresse au monopole commercial des Portugais en Afrique. Les conquêtes dans ces derniers territoires seraient à jamais portugaises, de même que «toute la côte de Guinée, incluant les Indes» (ce nom désignant alors à peu près tous les territoires censés se situer sur la route de la Chine). Cette bulle parle également des conséquences salutaires qui résulteront de l'asservissement des païens[5].
1456
mars, Inter caetera: Calixte III affirme que l'administration des nouvelles possessions portugaises et leurs intérêts devraient être confiés à l'ordre du Christ, la confrérie chevaleresque dont le prince Henri le Navigateur était le chef[6].
1460
, Exsecrabilis et pristinis: Pie II défend les appels au futur concile.
26 septembre Dudum siquidem: reconnaissances étendues des possessions de la couronne d'Espagne et du Portugal, aux territoires et aux îles en dehors de l'Europe qui ne sont pas encore découverts et attribués.
Piis Fidelium: Lance les missions sur le Nouveau Monde, affirmant l'unité du genre humain.
1505
19 février, Cum tam divino: une élection pontificale entachée de simonie est ipso facto nulle et non avenue.
12 juillet, Pius episcopus, servus servorum Dei: ad perpetuam rei memoriam: fondation de l'Université de Séville.
[réf.nécessaire], Cum tam divino: annule toute élection simoniaque et prévoit de lourdes peines pour les membres du conclave se laissant acheter.
1508
, Universalis ecclesiae regimini: le pape Jules II accorde le droit au roi de Castille de présenter les candidats aux évêchés du Nouveau Monde. Cette bulle établit le patronage royal en Amériques, et permet au roi de percevoir la dîme
1510
2 juillet, une bulle permettant aux courtisanes de s'établir dans un quartier de Rome.
1511
1 juillet, une bulle met le royaume de France en interdit, à l'exception de la Bretagne.
18 juillet Sacrosanctæ: convoque un concile général à Rome, afin de neutraliser et invalider celui de Pise.
Exponi nobis: reprend le bref pontifical omnimoda qui offre aux réguliers du Nouveau Monde, notamment les Franciscains observants, des pouvoirs épiscopaux.
, Injunctum nobis: par laquelle Pie IV impose désormais la Professio fidei tridentina («profession de foi tridentine»), issue du Concile de Trente, à tous les clercs, supérieurs d'ordre et professeurs d'université[7]
1567
Religiosa sanctorum, remplacement du titre cardinalice Sant'Apollinare.
Sixte Quint prive l'héritier Henri de Bourbon de ses droits au trône de France, parce qu'il est protestant.
1586
, Coeli et terrae creator: Sixte V condamne les pratiques démoniaques après les avoir énumérées: astrologie, géomancie, chiromancie, nécromancie, sortilèges, augures, etc.
Septembre, Unigenitus: Clément XI, à la demande des évêques de France, condamne 101 propositions extraites d'un livre du père Quesnel, prêtre de l'Oratoire et janséniste. C'est la condamnation du jansénisme. cette bulle fut l'occasion de longs troubles en France.
1715
19 mars, Ex Illa Die: confirmation à nouveau solennellement les réponses susdites de la Sacrée Inquisition et ordonne de les observer exactement et à la lettre.
, Ecclesia Christi: entérine le Concordat de 1801.
, Qui Christi Domini: supprime les 157 sièges épiscopaux français, ôtant ainsi toute juridiction aux évêques de l'Ancien Régime qui n'ont pas démissionné.
, Pie VII lance une bulle contre l'empereur Napoléon Ier, sans toucher toutefois aux droits politiques du souverain; elle fut suivie de la captivité du pape.
, Commissa Divinitus: à la suite du concordat du , rétablit un certain nombre de diocèses en France. Le concordat n'ayant pas été ratifié la bulle n'est pas suivie d'effets.
(en) Vincent Ryan, «Richard I and the and the Early Evoltution of the Fourth Crusade», in The Fourth crusade: event, aftermath, and perceptions, éd. Ashgate Publishing, Ltd., 2008 extrait en ligne
Il a été publié divers recueils des bulles des papes. Le plus complet est le Bullarium magnum, imprimé à Rome de 1733 à 1748, en 14 volumes in-folio, et complété par un supplément de Andrea Barberi en 20 volumes, in-folio, 1835-1860.