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groupe de langues indo-européennes De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Les langues celtiques sont une branche de la famille des langues indo-européennes. Elles regroupent :
Langues celtiques | |
Région | Irlande, Écosse, Pays de Galles, Cornouailles, Bretagne, Île de Man ; historiquement, une grande partie de l'Europe centrale et occidentale |
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Classification par famille | |
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Codes de langue | |
IETF | cel
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ISO 639-2 | cel
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ISO 639-5 | cel
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Linguasphere | 50
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Glottolog | celt1248
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Carte | |
Répartition actuelle des langues celtiques.
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Après la reconnaissance en juillet 2002 du cornique comme langue minoritaire par les autorités du Royaume-Uni, la langue bretonne, parlée en France par 225 000 locuteurs[1], reste la seule langue celtique moderne à ne pas avoir de statut officiel dans sa zone culturelle.
Les langues celtiques se caractérisent par un ensemble de mutations spécifiques à partir de l'indo-européen commun.
L'un des traits les plus caractéristiques est l’amuïssement du p à l'initiale et entre voyelles. Ainsi, l'indo-européen *ph₂tḗr « père » (> latin pater, anglais father) devient *ɸatīr en celtique commun, d'où vieil irlandais athair, athir > irlandais athair, gaulois *atir (nominatif), ater (vocatif) ou encore *pŗto- / *pértus « le gué » (> latin portus, anglais ford) devenant *ɸritus en celtique commun, d'où *rrɨd en brittonique (vieux breton rit; vieux cornique rid; vieux gallois rit > gallois rhyd), *rito- en gaulois comme dans l'ancien nom de Limoges, dont la dénomination gallo-romaine est Augustoritum « le gué d'Auguste » ou encore Chambord de *camborito-, le gué sur la courbe du fleuve[2]. Le b n'existant pas à date ancienne, le gʷ i.e. passe généralement à b comme dans le nom du bœuf, irlandais bó, breton buoc'h[2].
Les langues celtiques dans leur ensemble sont affectées par la modification phonétique qui porte le nom de lénition (affaiblissement des consonnes qui se trouvent entre deux voyelles). Ainsi, le mot irlandais beatha « vie » se prononce /ˈbʲahə/[2].
Les langues de ce groupe étaient parlées sur le continent européen. Toutes sont maintenant éteintes[3]. Le groupe comprenait :
Les langues de ce groupe proviennent toutes de Grande-Bretagne et d'Irlande. On y distingue deux sous-groupes :
Ces trois langues dérivent du vieil irlandais, un idiome littéraire important, parlé entre le VIIIe siècle et le Xe siècle).
On mentionne parfois le shelta (la langue des nomades irlandais) (Irish Travellers) comme une langue celtique, mais ce rattachement est impropre : en effet, s'il est exact que le vocabulaire de cette langue présente un fort fond issu de l'irlandais, la grammaire de cette langue est basée sur l'anglais ; ceci en fait plutôt une langue germanique à fort apport lexical gaélique.
Les langues brittoniques (terme créé au XIXe siècle) dérivent de la langue bretonne antique parlée dans l'île de Bretagne par les Bretons, dès avant la conquête romaine jusqu'à l'invasion saxonne, et de son éclatement en plusieurs dialectes, puis langues, un peu sur le modèle du latin et des langues romanes.
Les langues brittoniques sont généralement réduites à trois :
Il ne faut cependant pas oublier :
D'autres cas sont mentionnés par les spécialistes :
Le schéma présenté ci-dessus[4] ne représente qu'une possibilité taxinomique. La division des langues celtiques modernes en deux catégories, gaélique et brittonique, est certaine. Mais un nombre de celticistes défend une hypothèse selon laquelle le brittonique et le gaulois constitueraient un groupe à part (les langues celtiques-P), laissant le celtibère et le gaélique dans un groupe celtique-Q. Cette notation est fallacieuse car la lettre Q n'existe ni en irlandais ni en gaélique écossais. Cette classification repose essentiellement sur le traitement du *kw hérité de l'indo-européen : en celtique-P ce phonème devient /p/, tandis qu'en celtique-Q demeure / kw/. On illustre cette différence par les mots pour « tête » : penn en breton, ceann en irlandais (où ‹ c › note /k/).
Les opposants à l'hypothèse du celtique insulaire répondent que l'évolution du kw en /p/ est assez superficielle et n'empêcherait pas en tout cas l'intercompréhension. Ils considèrent comme plus profondes les particularités du celtique insulaire : les prépositions fléchies, les mutations consonantiques ou encore l'ordre syntaxique VSO (voir plus bas). Un important substrat afro-asiatique (ibère, berbère) a aussi été proposé par John Morris-Jones pour expliquer l'évolution particulière du brittonique, ce qui a été appuyé par plusieurs autres linguistes connus (Julius Pokorny, Heinrich Wagner, et Orin Gensler). Shisha-Halevy et Theo Vennemann ont poursuivi avec d'autres travaux à ce sujet[réf. incomplète].
On a autrefois classé les langues celtiques avec les langues italiques dans une famille dite italo-celtique pour des raisons de proximité diverses (utilisation de désinences pronominales au sein des flexions nominales thématiques, par exemple). Cependant, cette taxonomie est maintenant contestée[5]. Il peut s'agir de coïncidences ou d'effets d'interférence linguistique.
Bien qu'il existe une diversité considérable au sein des langues celtiques, on note plusieurs traits communs dont l'association est très caractéristique des langues celtiques insulaires :
Par exemple, en irlandais :
Notes :
« quatre-vingt-dix-neuf » :
Notes :
Jean Markale, homme de lettres très controversé, sans publication scientifique, écrit qu'environ 1 200 mots celtiques sont connus, dont 200 se sont transmis au français[7]. Sont cités en tant qu'exemples : bief, if, bille, soc, ruche, claie, barque, chemin, lieue, lande, grève, roche, char, bec, jarret, briser, changer, border, petit et dru. Pierre-Yves Lambert donne à la fin de son ouvrage de référence[8] une liste de termes d'origine gauloise bien documentés, dont la présentation est plus scientifique. Xavier Delamarre présente des listes de mots gaulois qui ont une postérité dans la langue française[9]. Pierre Gastal présente dans son 2e ouvrage, p. 251-257[10], deux listes de près de 800 mots français d'origine gauloise, une liste alphabétique et une liste classée par racines. Jean-Paul Savignac présente lui aussi des mots gaulois dans un dictionnaire de langue gauloise issu des toponymies et textes anciens[11]. Jacques Lacroix, les recherches dans l'onomastique (composition des noms) et la toponymie[12]. Joseph Monard propose un Dictionnaire de Celtique Ancien, croisant les différentes recherches érudites avec les langues celtiques contemporaines, pour reconstituer un vocabulaire épais[13].
Les linguistes spécialistes des langues celtiques sont appelés celtistes ou celtisants. Parmi les plus notables :
Les langues tchoukotko-kamtchatkiennes forment une famille de langues parlées en Sibérie. Jäger (2015) remarque quelques mots communs avec les langues celtiques, qui ne sont pas partagées avec les autres langues indo-européennes, ce qui indiquerait qu'il ne s'agit ni de cognats, ni d'emprunts. Or, selon lui, les langues indo-européennes et tchoukotko-kamtchatkiennes ne formeraient pas un clade, les ressemblances seraient plutôt fortuites[14].
français | langue celtique | langue kamtchoukotique | mot celtique | mot kamtchoukotique |
---|---|---|---|---|
peau | breton | koriak | korxEn | x3lx3n |
alioutor | kroxEn | x3lx3n | ||
mannois | krax3n | |||
tchouktche | krax3n | x3Lx3n | ||
koriak | krax3n | x3lx3n | ||
roche | irlandais | itelmène septentrional | klox | kox |
gallois | karEg | |||
mannois | klax | |||
écossais | klax | |||
chemin | mannois | tchouktche | red | ret |
pou | écossais | alioutor | mi3l | m3m3ll3 |
tchouktche | m3m3l | |||
koriak | m3m3l | |||
itelmène méridional | m3lm3l | |||
itelmène septentrional | m3lm3l |
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