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roman fantastique chinois du XVIe siècle De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Xī Yóu Jì (西游记)
La Pérégrination vers l'Ouest | ||||||||
De gauche à droite : Sun Wukong, Tang Sanzang sur Longwang Sanjun, Zhu Bajie et Sha Wujing (peinture du Long Couloir du Palais d'Été à Pékin). | ||||||||
Auteur | Wu Cheng'en | |||||||
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Pays | Chine | |||||||
Genre | Fantastique | |||||||
Version originale | ||||||||
Langue | Chinois | |||||||
Titre | 西游记 | |||||||
Date de parution | Fin du XVIe siècle | |||||||
Version française | ||||||||
ISBN | 9782070112036 | |||||||
Chronologie | ||||||||
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La Pérégrination vers l'Ouest (chinois simplifié : 西游记 ; chinois traditionnel : 西遊記 ; pinyin : ; Wade : Hsi Yu Chi ; EFEO : Si Yeou Ki) est un roman de Wu Cheng'en. Il est aussi connu en français sous d'autres titres : Le Voyage en Occident[1], Le Singe pèlerin[2], Le Roi-Singe[3] et Pérégrinations vers l'Ouest[4]. Ces différents titres sont surtout dus à son héros principal, Sun Wukong, un singe immortel. Ce roman est connu de longue date au Japon sous le nom de Saiyūki et au Viêt Nam sous le nom de Tây Du Ký. Mais il compte surtout comme l'un des grands classiques de la Chine.
Il retrace l'expédition du moine bouddhiste Tang Sanzang[5] (唐三藏), « Tripitaka de l'Empire des Tang », Tang Sanzang étant un titre honorifique pour les moines ayant la maîtrise de l'ensemble du canon bouddhiste, lui-même appelé en sanskrit, Tripiṭaka (त्रिपिटक), les « Trois Corbeilles ». Xuan Zang se rendit de Chine en Inde pour en rapporter les textes authentiques du courant de la « Conscience seule » (yogācāra), afin de les traduire en chinois. Alors que le roman date du XVIe siècle environ, le réel voyage du personnage historique daterait en fait du VIIe siècle (602-664), décrit par son disciple dans le Dà Táng Xī Yù Jì (大唐西域記), le « Rapport du voyage en Occident à l'époque des Grands Tang » en 646 de l’ère chrétienne.
Dans ce roman fantastique, le moine rencontre toute une série de monstres prêts à le dévorer pour obtenir l'immortalité car sa chair pure donnerait dit-on dix-mille années de vie à qui la mangerait. Il est aidé par des Shén (神) « divinités », des Xiān (仙) « Immortels », des Pú Sà (菩薩 ; Bodhisattva) en sanskrit et des Fó (佛 ; bouddhas) qui tiennent à protéger son voyage périlleux. Shì Jiā Móu Ní (釋迦牟尼) (Śākyamuni), le Bouddha historique, lui envoie la Bodhisattva, Guanyin (觀音), « la Grande Miséricordieuse », qui lui adjoint pour sa part quatre protecteurs : un singe immortel, sorte de Hanumân indien, jadis auto-proclamé Qí Tiān Dà Shèng (齊天大聖), « Grand Saint Égal du Ciel », plus connu sous le nom de Sun Wukong (孫悟空), dont le nom personnel signifie « Conscient de la vacuité », un dragon, Longwang sanjun (龍王三君) « Troisième Fils du Roi-Dragon », transformé en Bái Lóng Mǎ (白龍馬), le « Cheval-Dragon Blanc », qui sert de monture au bonze, un cochon ou sanglier, Zhu Bajie (豬八戒), « huit défenses (interdits religieux) » ou Wù Néng (悟能) « Conscient de ses capacités » qui ne pense qu'à manger et à fonder une famille et enfin un bonze des sables, Sha Wujing (沙和尚) « Moine des Sables », aussi prénommé Wu Jing (悟净) « Conscient de la pureté » qui ne pense lui qu'à devenir meilleur.
Ces quatre personnages fantastiques ont pour mission de protéger le moine San Zang ; il s'agit pour Sun Wukong de s'assagir et de réaliser son potentiel, et pour les deux autres d'effacer les conséquences de leurs erreurs passées qui les ont transformés en Yāo Guài (妖怪) « Démons ». Cette mission leur permettra de racheter leurs fautes passées, d'être pardonnés par le Ciel et de devenir à leur tour des Bouddhas ou des Saints du bouddhisme.
Ce roman fait partie des quatre livres extraordinaires. On peut entrevoir au travers du récit l'époque Ming dont le système politique et administratif est reproduit dans l'entourage des démons et dans leurs relations, ainsi que le syncrétisme idéologique et religieux, mélange de bouddhisme, taoïsme, et confucianisme. À l'instar des autres romans chinois classiques, le récit accorde une large part aux usages ainsi qu'aux combats militaires. Il met au jour les mécanismes du pouvoir, notamment la façon dont sont distribuées les charges mandarinales aux puissants, afin de s'assurer de leur loyauté et non de sanctionner une compétence particulière. À ce double titre, le ton parfois humoristique fait qu'elle a pu être interprétée comme une satire de la société de l'époque.
Les premiers chapitres décrivent la naissance de Sun Wukong, dans les « Monts des Fleurs et des Fruits »[6], son intronisation en tant que « Roi des Singes »[7], son initiation dans les arts secrets et magiques avec un Immortel[8], sa mésaventure avec les « Rois-Dragons » où il va acquérir son arme suprême, le « Bâton de Bon-Plaisir Cerclé d'Or »[9], son séjour aux Enfers[10], son ascension mandarinale au Ciel ratée par deux fois[11], sa révolte et son combat titanesque contre les Armées du Ciel[12] et finalement son châtiment par le Bouddha qui l'a condamné à rester cinq-cents ans emprisonné sous la montagne des Cinq Doigts[13].
Les suivants nous racontent l'amitié de Tang Sanzang avec l'Empereur Tai Zong des Tang[14], la mission que lui confie Guān Yīn[15] et sa décision de partir chercher les soutras[16]. On passe alors à sa rencontre avec ses disciples ; d'abord Sun Wukong qu'il délivre le premier et qui lui jure fidélité[17], puis Bái Lóng le Prince-Dragon qui dévore sa monture et devient cette même monture pour le reste du voyage[18], Zhū Bā Jiè[19] et enfin, Shā Hé Shàng[20]. Le passé humain du moine est même évoqué[21]et on apprend qu'il serait en réalité la réincarnation d'un ancien disciple de Bouddha appelé « Cigale d'or »[22], puis le voyage se poursuit, rythmé par la rencontre de nombreuses créatures maléfiques des deux sexes plus pittoresques les unes que les autres. Les disciples et plus particulièrement le singe, mettent régulièrement leurs pouvoirs fantastiques au service du bonze dont la personnalité, mélange d'incroyable naïveté – qui en fait la proie rêvée des démons – et de sagesse, contribue à donner au Voyage sa coloration quelque peu satirique, jusqu'au but du voyage qui est d'atteindre le royaume de Bouddha afin de se faire remettre les écritures sacrées.
Le roman fut publié pour la première fois à la fin du XVIe siècle. Comme de coutume, le nom de l'auteur n'était pas mentionné, et les différents éditeurs pouvaient modifier le contenu ou la longueur de l'ouvrage. L'identité de son auteur fut donc longtemps ignorée. Au Japon fut publiée au début du XVIIIe siècle la première traduction en langue étrangère, d'après une version commentée de la fin des Ming intitulée : Critique du Xiyouji par Li Zhuowu[23] ; le Voyage y fut donc publié dans un premier temps sous le nom du commentateur. En Chine, le premier à proposer un auteur fut Wang Jiaxu[24] des Qing [25] dans son Voyage en Occident à la recherche des preuves de la Voie[26] ; il y attribuait la paternité du Voyage au taoïste Qiu Chuji de la fin des Song [27]. Cette opinion fut reprise par les autres lettrés, jusqu'à la fin de l'ère mandchoue[28] où l'on commença à remarquer que le texte mentionnait des coutumes datant des Ming[29], et que certaines parties étaient rédigées en dialecte de Huai'an[30], province du Jiangsu.
L'hypothèse Wu Cheng'en fut publiée pour la première fois par Lu Xun et Hu Shi. On avait en effet découvert dans les annales officielles de la préfecture de Huai'an la mention d'un Xiyouji) composé par ce lettré. Cette attribution resta longtemps contestée par une partie des spécialistes. En effet, le titre Xiyouji avait déjà été utilisé pour d'autres ouvrages, et les annales officielles ne mentionnent en principe pas les œuvres de fiction. De plus, le catalogue d'un collectionneur de la dynastie Qing, Huang Yuji[31], le mentionne comme ouvrage géographique. Les écrits de Wu Cheng'en qui nous sont parvenus ainsi que ceux des lettrés avec qui il était en relation ne font nullement référence au roman. Néanmoins, aucun autre candidat plausible n'a pu être proposé, et bien qu'il n'existe pas de preuve positive, le profil de Wu Cheng'en correspond bien à celui qu'on prête à l'auteur, comme l'ont encore montré dans les années 1990 Liu Xiaoye[32] et Yan Jingchang[33].
Ce roman est sans doute le plus réussi de l'abondante littérature fantastique de l'époque Ming. Il reprend un thème populaire exploité dès les Tang[34] par la littérature et le théâtre. On peut voir à Dunhuang des illustrations du récit datant du début des Xixia[35] (1032-1227) où apparaît déjà la figure du singe avec un bâton.
Sanzang avait laissé un récit de son voyage : Rapport du voyage en Occident [à l'époque] des Grands Tang[36] rédigé par son disciple Bianji[37] sur ordre de l'empereur Taizong [38], peut-être sous la dictée du maître, peut-être de mémoire. Peu après, les moines Huili[39] et Yancong[40] écrivirent l'Histoire de Maître Sanzang du temple de la Grande Compassion[41], qui contient déjà des aventures fantastiques. Dans le domaine de la fiction, on connait les Ballades de la recherche des soutras[42] des Song et les Saynètes du voyage en Occident[43] des Yuan [44], sans compter les mentions sporadiques des trois compagnons du bonze et de la naissance de Sun Wukong dans le théâtre mongol.
Sous les Ming, avant le roman de Wu Cheng'en, il y eut Les Quatre Voyages[45], un ensemble de quatre récits :
Le roman n'aurait comporté au départ que 41 chapitres, une soixantaine de plus auraient été écrits ultérieurement en s'inspirant en partie du Voyage dans le Sud. Par ailleurs, le texte de deux chapitres est présent à peu de chose près dans un recueil coréen de littérature chinoise et le Grand Recueil de littérature de Yongle[54] qui prédatent le roman.
Xiyouji Le Voyage vers l'Ouest connut deux suites, Suite du voyage vers l'Ouest et Deuxième partie du voyage vers l'Ouest[55]. Il inspira de nombreux romans : Complément au Voyage vers l'Ouest[56] de Dong Shuo[57], version satirique anti-mandchou, deux Nouveau Xiyouji de Chen Jing[58] et Tong Enzheng[59], ainsi que Aussi un voyage en Occident [60].
Particulièrement célèbre en Chine et au Japon, le Xiyouji – Voyage vers l'Ouest a fait l'objet d'une multitude d'adaptations : suites et imitations littéraires, rouleaux peints, versions simplifiées et illustrées pour les enfants, bandes dessinées, théâtre, Opéra de Pékin, feuilletons télévisés ou téléfilms.
L'expression populaire : « être comme un singe dans la paume de Bouddha » pour dire « être impuissant » provient d'une scène de ce livre au chapitre VII du livre 2.
Le roman a également inspiré de nombreux dessins animés :
Il a été illustré par les peintres chinois Zhao Guojing et Wang Meifang qui ont peint sur soie de nombreuses scènes célèbres.
Sun Wukong et dans une moindre mesure Zhu Bajie font l'objet d'innombrables utilisations graphiques. Un enfant turbulent peut être comparé à Sun Wukong, « Zhu Bajie » est une moquerie lancée à quelqu'un qui vient de faire une bourde[réf. nécessaire].
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