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homme politique français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Léon Noël est un diplomate, un homme politique, un industriel et un essayiste français, né le à Paris 9e et mort le aux Monins à Toucy (Yonne).
Léon Noël | ||
Léon Noël durant les années 1920. | ||
Fonctions | ||
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Président du Conseil constitutionnel français | ||
– (6 ans) |
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Prédécesseur | Fonction créée | |
Successeur | Gaston Palewski | |
Député français | ||
– (4 ans, 4 mois et 26 jours) |
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Élection | 17 juin 1951 | |
Circonscription | Yonne | |
Législature | IIe (Quatrième République) | |
Groupe politique | RPF | |
Ambassadeur de France en Pologne | ||
– (5 ans) |
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Prédécesseur | Jules Laroche | |
Successeur | Emmanuel Lancial | |
Ministre plénipotentiaire à Prague | ||
– (3 ans) |
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Préfet du Haut-Rhin | ||
– (9 mois) |
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Biographie | ||
Nom de naissance | Léon Philippe Jules Arthur Noël[1] | |
Date de naissance | ||
Lieu de naissance | Paris (France) | |
Date de décès | (à 99 ans) | |
Lieu de décès | Toucy (France) | |
Nationalité | Français | |
Conjoint | Simone Augustine Ribière | |
Diplômé de | Doctorat en droit Conseiller d'État |
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Religion | Catholique | |
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Président du Conseil Constitutionnel | ||
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Haut fonctionnaire puis ambassadeur avant-guerre, il représente le ministère des Affaires étrangères lors de la négociation d'armistice dans la clairière de Rethondes en juin 1940 mais refuse de signer. Engagé dans la Résistance, gaulliste, député, il est le premier président du Conseil constitutionnel de la Ve République de 1959 à 1965.
Léon Noël naît le 28 mars 1888 à Paris. Fils d’un conseiller d'État, fervent catholique, il reçoit un enseignement à domicile jusqu'à l'âge de treize ans puis entre directement en classe de troisième au lycée Condorcet où il devient "bachelier és-lettres philo (latin, science)" en 1905[2]. Inscrit à la Faculté de droit de Paris, il est docteur en droit (sciences politiques et économiques, mention Très Bien) en 1912 pour une thèse intitulée « La condition juridique des officiers de réserve »[2]. Il souhaite alors rejoindre le Conseil d'État, comme son père avant lui, et s'inscrit à l'École libre des sciences politiques (Sciences Po) pour l'année universitaire 1911-1912. Il obtient une dérogation pour n'assister qu'aux quelques cours qui lui sont nécessaires pour sa préparation au concours[2].
Auditeur au Conseil d'État en 1913, il devient chef de cabinet de Maurice Colrat de Montrozier, député et ministre, entre 1912 et 1914. Il retourne au Conseil d’État où il est maître des requêtes de 1924 à 1926, chef adjoint du cabinet du ministre de l'Intérieur en 1921 et chef du cabinet civil du général Guillaumat, ministre de la Guerre, en 1926[3].
Il est nommé délégué général du Haut-commissariat de la République française dans les provinces du Rhin en décembre 1927, poste qu'il occupe jusqu'à la fin, en juin 1930, où il supervise la délicate opération d'évacuation des dernières troupes françaises. Il devient la même année préfet du Haut-Rhin ( - ). Il est directeur de la Sûreté générale et Secrétaire général du ministère de l'Intérieur en 1931 puis directeur de cabinet du président du conseil Pierre-Étienne Flandin, son parent et ami, puis de Pierre Laval de 1931 à 1932[4]. Il devient conseiller d'État la même année. De 1932 à 1935, il assiste en Tchécoslovaquie, comme ministre plénipotentiaire, à la montée du nazisme. Il devient en le premier secrétaire général de la présidence du Conseil. Il participe en cette qualité à Conférence de Stresa. Il est invité à devenir membre du conseil d'administration du Comité France-Allemagne en novembre 1935.
Il est ensuite ambassadeur de France à Varsovie de 1935 à 1939 où il assiste aux prémices qui conduiront au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. En tant que porte-parole des intérêts français en Pologne, il se trouve dans une situation difficile au moment du déclenchement de la guerre, quand la France n'est pas disposée à remplir immédiatement ses engagements d'alliance. Après avoir traversé la frontière roumaine avec le corps diplomatique, il contribue à l'internement de Józef Beck et Edward Rydz-Śmigły. Soutien du gouvernement de Władysław Sikorski, il est ambassadeur auprès du gouvernement polonais en exil en France (à Angers puis Bordeaux) jusqu'en juin 1940.
Appelé en juin 1940 à siéger, comme représentant des Affaires étrangères, dans la Commission d'armistice que dirige le général Huntziger, il refuse d'apposer son paraphe au bas des armistices franco-allemand et franco-italien, signés dans la clairière de Rethondes et à Rome en présence de Hitler et du maréchal Badoglio.
Le , l’autorité occupante demande la désignation à Paris d’un interlocuteur de haut niveau pour l’administration militaire allemande. Léon Noël est désigné le 9 juillet pour « représenter le gouvernement de la République comme délégué général auprès du chef de l’administration militaire allemande dans les territoires occupés ainsi que d’assurer la coordination des services administratifs établis dans ces territoires ». Il est difficile d’imaginer nomination plus susceptible de déplaire aux occupants, qui obtiennent du gouvernement de Vichy (Laval) son remplacement rapide. Il prend les devants puisqu'après avoir commencé à organiser cette nouvelle fonction, devant l’ostracisme des occupants et le peu de moyens que lui donne le régime de Vichy pour remplir sa fonction, il donne sa démission au chef de l’Etat le 19 juillet et se retire le 19 août. L’autorité occupante obtient la nomination en janvier 1941 de Fernand de Brinon, qui fait de ce poste jusqu’à la fin de l’Occupation un haut lieu de la collaboration[5].
Le maréchal Pétain témoigne de l’estime qu’il lui porte en insérant son nom parmi les sept désignés pour assurer la fonction de chef de l'État après sa mort[6],[7]. Mais sa distance avec ce tout nouveau régime de Vichy peut se mesurer par une lettre circulaire de sa plume datée d' qui ne laisse place à aucune ambiguïté concernant ses convictions : « Il est formellement rappelé aux chefs d'entreprise que l'armistice n'est pas la paix, et que cela ne constitue qu'une suspension des hostilités, que, juridiquement, la guerre continue et qu'en principe les Français qui accepteraient d'apporter leur concours aux Allemands tomberaient sous le coup des lois visant l'intelligence avec l'ennemi […]. »[8]
Il se rallie à de Gaulle en 1943. Il devient sous l'Occupation l'un des chefs de file intellectuels de la Résistance parisienne et nationale, notamment en organisant régulièrement chez lui, dans son appartement du 41 rue Saint-Dominique, des réunions clandestines. Il reçoit notamment Jean Cavaillès, à qui il présente quelques grands industriels désireux d'aider les réseaux, Jacques-Henri Simon et Pierre Brossolette, avec qui il s'entretient une dernière fois « deux ou trois jours » avant son arrestation, en . Noël passe ainsi la guerre entre Paris et Toucy dans l'Yonne.
À la mi-, précédant la nomination de René Cassin, Léon Noël fait tout pour obtenir la vice-présidence du Conseil d'État, avec le soutien de François de Menthon, le garde des Sceaux, ainsi que d’Alexandre Parodi et de René Mayer, tous deux maîtres des requêtes et reflétant sans doute l’esprit du Palais-Royal. Dans ses carnets, Léon Noël attribue à Georges Bidault l’échec de sa nomination, tout comme au secrétariat général du Quai d’Orsay, sans évoquer la position du Général[9].
Après la guerre, il devient successivement administrateur du Crédit foncier de France et administrateur des chemins de fer du Midi (1941-1951), administrateur de la Compagnie générale d'assurances (1947), membre du conseil d'administration de la Compagnie foncière de France (filiale du Crédit foncier de France) (1949-1951) et de plusieurs sociétés : Rhône-Poulenc, la société Esso-Standard, et diverses sociétés d'assurances.
Il rallie le RPF en 1947, préside sa commission des affaires étrangères (1948), est nommé membre de la commission administrative puis siège à son conseil de direction. Il est également nommé membre et vice-président du conseil national du mouvement (1949), au sein duquel il retrouve, notamment, Paul Claudel et Raymond Aron. Il se fait élire député RPF de l’Yonne de 1951 à 1955. À la suite du général Koenig, il se récuse auprès de De Gaulle qui lui propose la direction du groupe RPF à l'assemblée, qui est finalement présidé par André Diethelm, alors vice-président de l'assemblée[10],[11]. Peu séduit par la fonction parlementaire, découragé par l'effondrement du parti gaulliste (qu'il évoque en 1956 dans Notre dernière chance, ie De Gaulle), il ne sollicite pas le renouvellement de son mandat aux élections législatives de . Il est de ceux qui favorisent et accompagnent le retour au pouvoir du général de Gaulle. Membre en 1944 de l’Académie des sciences morales et politiques, il en est élu président en 1958. Il est également membre de l'Académie de Stanislas[12]. Léon Noël devient l'un des juristes les plus écoutés du nouveau régime. Il devient le premier président du Conseil constitutionnel de 1959 à 1965. Il émet des doutes sur la constitutionnalité du projet de révision de la Constitution visant à instaurer l’élection du président de la République au suffrage universel direct sans passer par la voie parlementaire. Il se place cependant délibérément au service du "parlementarisme rationalisé" voulu par le général de Gaulle (voir son témoignage dans De Gaulle et les débuts de la Ve République, 1976).
Dans ses Mémoires d’espoir, de Gaulle écrit à son propos : « Tout ce que peut offrir une vaste expérience juridique, administrative, diplomatique et politique, quand elle est jointe à la valeur d'un esprit d'envergure et l'ardeur d'un patriote, Léon Noël l'apporte aux avis qu'il me donne sur le fonctionnement de nos nouvelles institutions. »
Il remplit en 1966 une dernière mission pour le compte du gouvernement : il est chargé par le Premier ministre d'établir une proposition de réforme concernant l'organisation, la composition et le fonctionnement des services de police ainsi que leur rapports avec la justice - sujet qu'il connaît bien pour l'avoir suivi de près depuis son passage à la tête de la Sûreté générale.
Membre (1943), membre du conseil (1958) puis président (1963-1964) de la Société de l'histoire de France[13], membre de la Société des sciences historiques et naturelles de l'Yonne en 1927, il en devient président (1946-1956) puis président d'honneur jusqu'à sa mort. Il est également président d'honneur de la Société des Études Staëliennes en 1962[14] et membre de la Société Chateaubriand. À l'instar de Paul Doumer, il est un familier du Centre international de synthèse et un assidu du salon de Madame Henri Berr[15]. Il est membre du Conseil de l’ordre national du Mérite. Membre du Cercle de l'Union.
Il est un grand ami de la poétesse Marie Noël (1883-1967) (sans lien de parenté).
Évoquant quarante-trois ans plus tard l'affreuse scène dont il accepta stoïquement d'être l'un des protagonistes [la négociation d'armistice], Léon Noël met l'accent sur le ton qu'employa Wilhelm Keitel : « Si je n'avais pas su l'allemand, j'aurais pu croire qu'il s'apprêtait à nous faire fusiller sur-le-champ. Ce n'était qu'un aboiement furieux... ». De Hitler, le frappa « l'air morne, le regard d'un bleu indécis comme celui de certains nouveau-nés..., la casquette ridicule parce qu'elle dissimulait un casque... Il n'y avait rien à faire. Nous étions là pour entendre un diktat. Moi qui n'étais venu que pour évoquer l'Alsace, ayant été préfet du Haut-Rhin, je n'ai même pas pu prononcer le mot... »[16].
Etienne NOËL Fonctionnaire fiscal, négociant | ||||||||||||||||
Joseph-Etienne NOËL Ancien lieutenant de la Garde royale, commandant de cavalerie, Officier de la Légion d'Honneur | ||||||||||||||||
Louise Véronique LÉVÊQUE | ||||||||||||||||
Arthur NOËL Payeur principal du 7e corps d'armée, receveur des Finances, Chevalier de la Légion d'Honneur, commandeur de l'Ordre de Nichan | ||||||||||||||||
Jean Baptiste BOURCIN du BOUCHÉ Trésorier-payeur général, sieur du Bouchet | ||||||||||||||||
Elisabeth BOURCIN du BOUCHÉ Sœur de la vénérable Théodelinde Bourcin-Dubouché, cousine de Adrien Dubouché | ||||||||||||||||
Marie Elisabeth "Carlotta" de MARINI | ||||||||||||||||
Jules NOËL Conseiller d'État, président de section, secrétaire général du Conseil d'État, Commandeur de la Légion d'honneur | ||||||||||||||||
Claude Antoine MONNOT-VILLETARD Marchand, commissionnaire en vins, juge puis président du tribunal de commerce d'Auxerre, beau-frère du député Marie | ||||||||||||||||
Alban MONNOT Receveur de l'Enregistrement et des Domaines (1re classe), rentier | ||||||||||||||||
Edmée Cécile VILLETARD de PRUNIERES Sœur du sénateur comte Villetard et tante du général Hatry | ||||||||||||||||
Louise, Alexandrine, "Berthe" MONNOT | ||||||||||||||||
Charles Melchior Jean-Baptiste ARRAULT d'HERBEMONT Maire de Toucy, juge de paix | ||||||||||||||||
Agathe ARRAULT d'HERBEMONT Soeur de Guy Adolphe Arrault | ||||||||||||||||
Agathe ROBINET de MALLEVILLE Grand'tante de Jacques de Flesselles | ||||||||||||||||
Léon NOËL | ||||||||||||||||
János Konrád BURCHARD von BELLAVARY de SYCAVA Chevalier, seigneur de Habinem et Wannamois, diplomate, capitaine-aide de camp de Kosciuszko, pharmacien, député puis maire de Radom | ||||||||||||||||
Jean-Guillaume BURCHARD von BELLAVARY de SYCAVA Négociant en vins, entrepreneur philanthrope, officier, Croix d'Or de la Virtuti Militari, frère du général-gouverneur Konrád Burchard-Bélaváry | ||||||||||||||||
Sophie Dorothé KRAKUS-MAYERIN | ||||||||||||||||
Jules-Conrad BURCHARD-BÉLAVÁRY Ingénieur des mines, capitaine de hussard et révolutionnaire hongrois (Ordre du mérite militaire hongrois), patron de la Maison Delbeck et président du Syndicat de Grandes Marques de Champagne, frère du magnat Konrád Burchard Bélaváry | ||||||||||||||||
Karolina (von) WIEMUTH Sœur de Ludwik Wiemuth, docteur en médecin, membre de la Garde Académique, espion et poète polonais ; tante de Józef Paczoski | ||||||||||||||||
Cécile BURCHARD-BÉLAVARY | ||||||||||||||||
Jean Baptiste DELBECK Marchand drapier puis banquier à Laon | ||||||||||||||||
Félix "Désiré" DELBECK Banquier puis fondateur de la Maison de Delbeck | ||||||||||||||||
Jacqueline Nicole Justine GERUZET | ||||||||||||||||
Sophie DELBECK-BARRACHIN | ||||||||||||||||
Jean Nicolas BARRACHIN baron Barrachin, maître de poste aux chevaux | ||||||||||||||||
Balsamie BARRACHIN | ||||||||||||||||
Clémentine PONSARDIN fille du baron Ponsardin, sœur de Veuve Clicquot-Ponsardin | ||||||||||||||||
Il est le frère de Philippe Noël (1895-1984), gouverneur du Crédit foncier de France, officier de la Légion d'Honneur, et le beau-frère de Marcel-Julien-Henri Ribière. Il est cousin par alliance de Pierre-Étienne Flandin, ministre et président du Conseil.
Il se marie avec Simone Augustine Ribière (1894-1977), fille de Marcel Ribière et de Julie Parent.
Ils ont deux enfants, qui entreront tous les deux dans la Résistance : Germain (1920°) (chevalier de la Légion d'honneur, Croix de guerre 1939-1945, médaille de la Résistance) et Bernard (1921°), journaliste au Figaro (Croix de guerre 1939-1945, 2e DB Leclerc, médaille des évadés).
Il a un troisième fils en 1957, Olivier-Cyr, sculpteur bronzier[23] installé dans l'Yonne, ainsi qu'une fille, Béatrice née en 1959, tous deux reconnus en 1973.
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