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prélat catholique De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Jean-Baptiste de La Croix de Chevrières de Saint-Vallier[1], né le à Grenoble et mort le à Québec, est un évêque de Nouvelle-France. Successeur de saint François de Laval, il est le deuxième évêque de Québec, le fondateur de l'Hôpital général de cette ville et le fondateur des ursulines de Trois-Rivières.
Jean-Baptiste de La Croix de Chevrières de Saint-Vallier | ||||||||
Biographie | ||||||||
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Naissance | Grenoble (France) |
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Père | Jean de La Croix de Chevrières (d) | |||||||
Ordination sacerdotale | ||||||||
Décès | Québec (Nouvelle-France) |
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Évêque de l'Église catholique | ||||||||
Ordination épiscopale | par Mgr Jacques Nicolas Colbert | |||||||
Évêque de Québec | ||||||||
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In Domitum Domuere Cruces | ||||||||
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org | ||||||||
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Né dans une famille d'avocats, de diplomates et de grands propriétaires, Jean-Baptiste est le fils de Jean de La Croix de Chevrières (mort en 1680) et de Marie de Sayve, et l'arrière-petit-fils de Jean de La Croix de Chevrières, évêque de Grenoble de 1607 à 1619. Il est présenté de minorité, à l'âge de 10 ans, le , dans l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem[2] mais attiré par les ordres il entre au séminaire de Saint-Sulpice de Paris, où il obtient sa licence de théologie en 1672, à 19 ans[3].
Quatre ans plus tard, on demande pour lui à son insu[4], même s'il n'est pas encore prêtre, le poste d'aumônier ordinaire de Louis XIV[5]. Toutefois, à la cour, avec la permission du roi[6], c'est la soutane qu'il porte ; de plus le fait qu'il soit un ami du cardinal Le Camus de Grenoble[4],[7] indique aussi qu'il ne prend pas l'état ecclésiastique à la légère. Il visite les hôpitaux et les prisons[8]. Il contribue de sa propre bourse à la fondation d'un hôpital dans la petite ville de Saint-Vallier dans la Drôme[9],[10],[11].
Saint-Vallier est ordonné prêtre en 1681. Il est aumônier du roi durant une dizaine d'années[12]. On lui offre les sièges d'évêque de Tours et de Marseille, qu'il refuse dans les deux cas[13],[14],[15].
Saint François de Laval, premier évêque de Québec, ne se sent plus à la hauteur de sa tâche, repasse en France et démissionne en 1685. Louis XIV, qui a Laval en haute estime (malgré ses démêlés avec les gouverneurs et les intendants), lui propose de choisir lui-même son successeur. Parmi les personnes consultées se trouvent le père La Chaise, confesseur de Louis XIV, Louis Tronson, supérieur des sulpiciens et le père Valois, confesseur de Saint-Vallier[16]. Saint-Vallier, qui a 31 ans et qui fuit les honneurs, accepte cet apostolat et c'est lui que François de Laval choisit[17],[18].
C'est d'abord en tant que vicaire général que, en 1685, Saint-Vallier se rend en Nouvelle-France ; il fait la visite de son immense diocèse jusqu'en Acadie. Son séjour dure un an et demi[11] et permet déjà d'entrevoir les problèmes qui marqueront son épiscopat. Les supérieurs du séminaire écrivent à Mgr de Laval que ce n'est pas l'homme qu'il faut ; l'évêque les appuie et demande à Saint-Vallier de se retirer. Louis XIV n'est pas d'accord et s'oppose même au retour de Laval au Canada.
Saint-Vallier n'est pas encore évêque ; même si la querelle entre le pape et Louis XIV n'est pas encore réglée (le pape refuse les bulles d'investiture à tous les évêques nommés par le roi[19]), il accède à l'épiscopat le à l'église Saint-Sulpice de Paris. Le nouveau prélat intercède pour Laval, qui prend le premier bateau. Laval (« Mgr l'Ancien ») et Saint-Vallier auront une cohabitation difficile et le premier se réfugiera au cap Tourmente[11].
Saint-Vallier est de retour au Canada le . Soucieux d'enrayer l'ivrognerie, l'indécence, le blasphème, l'immoralité et la cupidité, il interdit aussi les bals et les fêtes[20]. Cela, à soi seul, a dû lui valoir des ennemis. Mais c'est tout le monde, à un moment ou à un autre, qu'il se met à dos. Son caractère est prompt, et, comme il prend rarement conseil, personne ne le modère[21]. Un siècle et quart après sa mort, l'abbé Faillon écrit : « Il aliéna si fort tous les esprits en Canada et en France, par l'usage qu'il fit de son autorité[22], qu'il perdit insensiblement toute créance à la cour, même dans les choses où son bon droit semblait être incontestable[21] ». On finit par savoir que si on veut quelque chose, il ne faut pas y mêler Saint-Vallier. Saint-Vallier lui-même le sait ; en 1710, trop peu sûr de réussir une démarche, il s'en décharge sur Joseph de la Colombière et un de ses collègues, leur suggérant d'écrire directement au ministre, « mais il ne faut pas que vous parliez du tout de moi dans la lettre[23] ».
Il a aussi des démêlés avec le séminaire de Québec[24], car, défaisant le travail de M. de Laval, il veut donner plus de latitude aux curés en supprimant le rattachement des dîmes au séminaire ; sur ce point il a gain de cause en 1692. Le bien-être des séminaristes lui tient à cœur ; lors de son premier voyage il avait remarqué qu'ils ne respiraient pas la bonne santé ; il fait adoucir leur régime, en tout cas celui de ceux nés en France[25].
En 1694, il doit retourner en France et doit notamment s’expliquer sur son interdiction du Tartuffe. Le roi décide d'abord de ne pas le renvoyer au Canada ; il demande les conseils de Fénelon et de Bossuet. Ce dernier le fait changer d'avis : Saint-Vallier peut repartir, muni des conseils du roi sur la paix[26] et l'engagement de ne pas outrepasser ses pouvoirs[20].
Saint-Vallier est de retour en Nouvelle-France le [27]. Grâce à Michel Sarrazin, médecin du roi, il a échappé à une grave épidémie qui s'est déclarée sur le bateau[28].
Il repart pour la France le et se rend aussi à Rome. De nouveau, en , il reprend la mer pour aller à Québec[29],[30] ; capturé par un corsaire, il est emprisonné en Angleterre de à 1709[31]. Il est bien reçu par la reine Anne et nommé par le pape vicaire apostolique en Angleterre[32], mais ceux qui pourraient travailler à sa libération font peu pour lui. Il est finalement l'objet d'un échange de prisonniers[33],[34] et quitte l'Angleterre le .
Mais ce n'est pas fini : le roi ne veut pas qu'il retourne en Nouvelle-France[35]. Il se choisit un coadjuteur, Louis-François Duplessis de Mornay, qui sera consacré évêque en 1714 ; le coadjuteur lui succédera mais ne le remplacera pas avant sa mort.
Saint-Vallier réussit à revenir à Québec en , après une absence de 13 ans[36] ; il abandonne alors le palais épiscopal[37] et réside à l'Hôpital général de Québec, où il meurt le . À ce poste difficile, alourdi par les confrontations, lui succède Duplessis de Mornay, troisième évêque de Québec, qui n'ira jamais à Québec[36].
En 1690, il avait porté le nombre de paroisses de son diocèse à 41, et, en 1721, à 82. Il avait ordonné 90 prêtres. Il avait dépensé, de son propre patrimoine, 200 000 livres en bonnes œuvres[38]. Il a convoqué quatre synodes : en 1690, 1694, 1698 et 1700[39] et ensuite des conférences ecclésiastiques[40]. Il est à l'origine en 1697 de la fondation des ursulines de Trois-Rivières[41], à laquelle il a aussi participé de son propre argent[42].
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