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Guy Marie Alexandre Picquet du Boisguy, né le à Fougères et mort le à Landéan, est un militaire français et un officier chouan pendant les guerres de la Chouannerie.
Guy Picquet du Boisguy | |
Naissance | Fougères |
---|---|
Décès | (à 22 ans) Landéan Mort au combat |
Origine | France |
Allégeance | Association bretonne (1791-1793) Chouans (1795) |
Conflits | Chouannerie |
Faits d'armes | Bataille d'Argentré Combat de La Poterie 1re Bataille du Rocher de La Piochais |
Famille | Famille Picquet de La Motte et du Boisguy |
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Guy Marie Alexandre Picquet du Boisguy naît le à Fougères[1]. Il est le fils de Bonne Joséphine Françoise du Boislebon et d'Alexandre Marie Picquet du Boisguy, et le frère d'Aimé Picquet du Boisguy et de Louis Picquet du Boisguy[1].
Guy Picquet du Boisguy émigre 1793. En janvier 1795, il quitte l'Angleterre et rejoint les chouans de la division de Fougères, commandés par son frère, Aimé[2].
En avril 1795, ils se rendent tous deux à Rennes pour participer aux négociations de La Prévalaye[2]. Ils refusent toutefois, les offres de Cormatin de signer le traité[2].
Après la reprise des hostilités en mai 1795, il participe à la bataille d'Argentré[3] et au Combat de La Poterie, où il manque de peu d'être capturé par les républicains[4].
Guy Picquet du Boisguy est tué le 26 juillet 1795, lors de la première bataille du Rocher de La Piochais[5],[6],[7]. D'après le récit de Pontbriand, il se devance presque tous ses hommes et rattrape un groupe d'une vingtaine de républicains en les sommant de se rendre, mais il s'embourbe dans un petit marais[5],[6]. Des gardes territoriaux ouvrent alors le feu et l'atteignent de trois balles, avant de reprendre leur fuite[5],[6]. Guy du Boisguy est ensuite transporté par ses hommes au village de La Cherbonnelais, à l'est du bourg de Landéan, où il succombe deux heures plus tard[5],[6]. Son corps est secrètement enterré pendant la nuit au cimetière de Landéan[5],[6],[Note 1].
Selon une déposition enregistrée le 28 juillet par les administrateurs de Fougères, Guy du Boisguy est tué par un garde territorial nommé Jorse[7],[Note 2]. En récompense, celui-ci reçoit une somme de 3 000 livres[7].
Le district de Fougères, écrit cependant dans son rapport du 3 août que Guy du Boisguy a été tué par un garde territorial d'origine allemande nommé Zemmer[5],[7],[8],[Note 3].
« Du Boisguy l'ainé s'élança avec ardeur à leur poursuite et devança bientôt tous les siens; il n'était plus suivi que d'un seul homme, quand il voulut couper la retraite à une vingtaine de soldats qui fuyaient en désordre : « Bas les armes ! » s'écrie-t-il; ceux-ci s'arrêtent étonnés; pour arriver à eux, il y avait un petit marais à traverser; il s'y jette seul, et s'enfonce dans la vase jusqu'à la ceinture; plusieurs soldats l'ajustent et font leur décharge; il est frappé de trois balles et mortellement blessé. Ses soldats arrivent; il le retirent, et le transportent au village de la Charbonnelaie, en Landéan, où il expire deux heures après. Pendant ce temps, son frère poursuivait toujours les Républicains sur la grande route. [...] Ses soldats, qui le suivaient de près, lui annoncèrent que son frère était grièvement blessé. Il quitta sur-le-champ sa troupe pour courir auprès de lui, mais il n'avait pas fait un quart de lieue, qu'une fusillade très vive le fit retourner sur ses pas. C'était Bonteville qui se trouvait aux prises avec la garnison de Fougères, sortie au bruit du premier combat. Cette seconde affaire dura plus d'une heure, et les Républicains ayant repris peu à peu la route de Fougères, du Boisguy, inquiet pour son frère, ne les suivit pas, afin de retourner auprès de lui. Ce fut en route qu'il apprit sa mort, et qu'il ainsi privé de la consolation de lui dire un dernier adieu. Telle fut la fin de Guy du Boisguy, brave officier à qui on ne peut reprocher qu'une aveugle témérité. Il n'avait pas encore vingt et un ans et donnait les plus belles espérances; sonaudace égalait celle de son oncle de la Motte-Piquet, qu'il disait vouloir prendre pour modèle[6],[5]. »
— Mémoires de Toussaint du Breil de Pontbriand
« Ce jour, 10 thermidor, troisième année républicaine, devant les administrateurs du directoire de Fougères, a comparu le citoyen Jorse, garde territorial, lequel a déclaré que le 8 de ce mois il faisait partie du détachement ayant été mis en déroute, il fit son possible pour rallier ses camarades ; que, forcé de se replier, il vit à l'entrée de la forêt un chouan, monté sur un cheval bai clair, courte queue, qui courait le long du grand chemin sur ceux qui fuyaient ; que ce chouan descendit de cheval pour courir vers le déclarant, qu'alors ce dernier lui tira un coup de fusil et le blessa à la tête, qu'il lui tira un second coup dans le côté gauche et l'abbatit; qu'alors ce chouan voulut encore, avec la carabine dont il était armé, parer les coups de crosse de fusil que le déclarant lui portait, qu'à force de frapper il cassa son fusil, se jeta sur le chouan, le prit à la gorge et finit par le tuer ou le laisser pour mort, s'empara ensuite de sa carabine qu'il a rapportée et qui est encore teinte du sang du même chouan. Le déclarant ajoute qu'au premier coup que reçut le chouan, il appela à son secours son domestique nommé Henry ; que le déclarant voyant ce petit domestique approcher, lui tira un coup de fusil et l'abbatit ; il ajoute encore que le chouan dont il a parlé était en petite veste de coton, gilet et pantalon, qu'il portait deux épaulettes à graines d'épinards et avait un très gros portefeuille, que le déclarant n'eut pas le temps de prendre, attendu qu'une foule de chouans arrivèrent en criant de toutes leurs forces et le poursuivirent longtemps. Le chouan tué était à peu près de la taille de cinq pieds trois pouces, cheveux frisés, avec une petite muscadine (termes du déclarant)[7]. »
— Déposition du garde territorial Jorse, enregistrée par le district de Fougères le 10 thermidor an III ().
L'auteur Théodore Lemas ajoute :« Deux autres témoins confirmèrent la déclaration de Jorse. C'étaient Pierre Le Gué, caporal de la garde territoriale, qui, en fuyant, avait entendu plusieurs chouans dire à l'entrée de la forêt : « Ah! mes amis, les b..... de bleus ont tué notre général; le voilà dans un fossé qui expire!»; et Pierre Le Breton, enrôlé dans le 3e bataillon de la 141e demi-brigade, déserteur, forcé de faire partie de la compagnie de Sans-Chagrin, qui déclarait avoir vu lui-même Guy du Boisguy sur la lisière de la forêt de Fougères, du côté du bourg de Landéan, atteint de deux coups de fusil : l'un à la tête et l'autre vers l'aine, et que Guy était vêtu d'une veste et d'un pantalon gris et qu'il avait les cheveux frisés et reliés en queue[7] »
« Cette journée cependant n'a pas été entièrement malheureuse pour la République. Si les chouans n'y ont perdu qu'un petit nombre des leurs, il paraît constant, du moins d'après plusieurs rapports, que du Boisguy l'aîné, l'un de leurs principaux chefs, a reçu dans cette affaire deux coups de feu : l'un au corps et l'autre à la tête, dont il est mort le lendemain. Nous ne pouvons guère douter d'après la déclaration que nous a faite le citoyen Zemmer, Allemand d'origine, volontaire dans la garde territoriale de Fougères, que ce ne soit lui qui ait tué du Boisguy l'aîné ; il nous a représenté la carabine d'un chef de chouans qu'il a laissé pour mort après l'avoir abattu de deux coups de fusil et l'avoir ensuite combattu de près. Ce chef était décoré de deux épaulettes d'un grade supérieur et la description qu'en fait le citoyen Zemmer cadre fort bien avec le signalement de du Boisguy l'aîné. Au reste, soit que le chouan tué par le citoyen Zemmer soit du Boisguy l'aîné ou quelque autre chef, l'action de ce brave homme mérite d'autant mieux d'être récompensée, qu'il faisait tête lui seul dans cet instant dans la forêt de Fougères à un grand nombre d'ennemis et que ce n'est pas la première occasion dans laquelle il s'est signalé par une pareille conduite[5],[7]. »
— Rapport du district de Fougères au département, rédigé le 16 thermidor an III ().
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