Loading AI tools
peintre français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Guillaume Guillon dit Lethière ou Guillaume Guillon Lethière, né le à Sainte-Anne (Guadeloupe) et mort le à Paris, est un peintre français et directeur de l'Académie de France à Rome.
Directeur Académie de France à Rome | |
---|---|
- | |
Naissance | |
---|---|
Décès |
(à 72 ans) Ancien 10e arrondissement de Paris |
Sépulture | |
Nom de naissance |
Guillaume Guillon dit Lethière |
Nationalité | |
Formation | |
Activité | |
Parentèle |
Mélanie Hahnemann (fille adoptive) Jean-Joseph-Xavier Bidauld (beau-frère) Eugénie Servières (belle-fille) |
A travaillé pour |
École des beaux-arts (en) |
---|---|
Membre de | |
Mouvement | |
Maître | |
Élève | |
Genre artistique | |
Distinction |
Second prix de Rome en peinture de 1784 |
Enfant naturel de Marie-Françoise Dupepaye, une esclave de couleur affranchie de la Guadeloupe, et de Pierre Guillon, notaire royal à Saint-Pierre de la Martinique et procureur du roi en Guadeloupe, qui le reconnut à Paris le , ainsi que sa sœur Andrèze, ne pouvant les reconnaître plus tôt à cause du Code noir. Guillaume Guillon Lethière présenta dès l’enfance des dispositions pour la peinture qui décidèrent son père à l’emmener en France. Ils quittent la Guadeloupe en juin 1774, à bord de L'Éveillé, et accostent à Bordeaux en .
Il fut d'abord, placé sous le nom de « Letiers » (étant le troisième fils de la famille), chez le peintre Jean-Baptiste Descamps, professeur à l’école publique gratuite de dessin, nouvellement fondée à Rouen, où il fit en trois ans des progrès rapides. Il changea plus tard son nom en « Lethiers », ensuite en « Lethière » qu'il conservera finalement, même si de nombreuses œuvres étaient signées « Le Thière ». Il vint ensuite à Paris en 1777 et entra chez le peintre du roi, Gabriel-François Doyen, chez qui il resta jusqu’en 1786. Il fréquente l'atelier de David, chez qui il ne fut jamais élève, où ses camarades le rebaptisèrent en « Lethière »[réf. nécessaire].
Ayant remporté le second prix de Rome en 1784, dont le sujet était La Cananéenne aux pieds de Jésus-Christ, il partit pour Rome. En 1787, il a un fils naturel, Alexandre, avec Marie-Agathe Lapôtre. En 1788, il peint la première version du Brutus condamnant ses fils à mort (Clark Art Institute). Cette version sera présentée deux fois aux Salons de 1795 et 1801. Il modifie cette première composition lorsqu'il peint la grande version aujourd'hui au Louvre en 1811. Le geste du bourreau montrant la tête décapitée est modifié pour en atténuer la violence.
De retour à Paris en 1792, il consolida sa réputation par de grands ouvrages, qui lui valurent d’être choisi en 1811 par la quatrième classe de l’Institut comme directeur de l’Académie de France à Rome. Son mandat lui ayant été renouvelé à l’expiration de son exercice, il y resta dix ans. Il s’y trouvait en 1818 lorsqu’il fut nommé membre de l’Académie des beaux-arts. Le roi refusa d’abord son approbation, mais il finit par l’accorder en 1820. Il reçoit les insigne de chevalier de la Légion d'honneur en 1818[2],[3]. Il prit en 1792 le parti de La Révolution et traça sur le papier et la toile les exploits du général Dumas[réf. nécessaire].
Le , il épouse à Brunoy Marie-Joseph-Honorée Vanzenne, née en 1762 à Bruxelles, veuve de Pierre Charen dont elle avait eu une fille, la future peintre Eugénie Servières. Elle lui donnera un fils, Auguste, en 1796.
En 1799, Pierre Guillon a pu légitimer son fils Alexandre et en faire son héritier. Celui-ci mourra jeune des suites de blessures reçues sur un bateau engagé contre les Anglais pour libérer la Martinique, laissant lui aussi un enfant en bas âge que Lethière va élever. À partir de ce moment, il a ajouté Guillon à son nom de famille, mais a continué à utiliser le nom de Lethière, qu'il avait adopté à son arrivée en France[4].
En 1800 et 1801, Guillon Lethière accompagne Lucien Bonaparte, le frère de Napoléon, fraîchement nommé ambassadeur en Espagne, où il travaille à constituer une collection d'art pour le prince impérial.
Au début de l'Empire, Lethière ouvre un atelier à Paris près de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés, au 9, rue Childebert, que les élèves surnomment « La Childebert », un endroit où l'on pratique à la fois l'escrime et la peinture, et où l'on refait le monde et la mode. En 1803, une rixe éclata au Café militaire de la rue Saint-Honoré, le conflit dégénéra. Lethière tue un des officiers et blesse les autres. Son atelier est fermé et il part en exil en Allemagne avec Lucien Bonaparte.
Ce dernier insiste pour qu'il soit nommé à la tête de l'Académie de France à Rome. Il le fut par décret du , puis renouvelé jusqu'à , pour être remplacé par Pierre-Narcisse Guérin, par une ordonnance du roi[5].
De retour de la villa Médicis en 1816, il rouvre son atelier dans le quartier Saint-Germain-des-Prés, au 9, rue Childebert, d’où sortirent nombre d'artistes, en particulier de nombreuses femmes mais aussi des artistes tels que le guadeloupéen Jean-Baptiste Gibert (1803-1889), premier prix de Rome de paysage historique en 1829, et le célèbre peintre français de l'école de Barbizon, Théodore Rousseau (1812-1867).
Il est nommé professeur de l’École des beaux-arts de Paris le en remplacement d'Étienne-Pierre-Adrien Gois[6]. Il fit quatre fois le voyage d’Italie, d’Angleterre et d’Espagne. Il termine sa carrière académique en tant que membre de l'Institut de France[4].
Ayant été témoin des efforts tentés par d’éminents artistes pour ramener la peinture à l’étude de l’antique, il était décidé à suivre cette voie. Ses succès furent grands à Rome et ses études très remarquées en France.
En 1795, s'éloignant du néo-classicisme, il présente au Salon un tableau qui peut-être considéré comme l'un des premiers témoignages du style troubadour, Herminie et les Bergers (musée d'Art de Dallas) qui trouvera quelques années plus tard un véritable épanouissement dans les milieux proches de l'impératrice Joséphine.
Premier homme de couleur à s’imposer dans le monde de la peinture occidentale, Lethière a peint un tableau représentant Alexandre Pétion et Jean-Jacques Dessalines, intitulé Le Serment des ancêtres et signé « Lethière, né à la Guadeloupe », qu’il offrit à la nouvelle République d’Haïti.