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espèce de mammifères (Hominidés) De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Gorilla, les Gorilles, est un genre de singes appartenant à la famille des Hominidés.
Gorilla
Les gorilles sont les plus grands des hominoïdes. Les mâles, en particulier, peuvent développer une force physique colossale.
Les gorilles vivent en groupes dans les forêts tropicales ou subtropicales, où ils se nourrissent de végétaux et parfois d'insectes. Leur présence couvre un faible pourcentage de l'Afrique et ce sont des espèces menacées de disparition. On les trouve à des altitudes très variées. Les gorilles des montagnes vivent dans les forêts de nuage des montagnes des Virunga, d'une altitude allant de 2 200 à 4 300 m. Les gorilles des plaines de l'Ouest vivent quant à eux dans les forêts denses et les marécages des plaines.
Selon le Littré, le mot « gorille » fait son apparition dans le récit grec du périple de Hannon, datant du VIe siècle av. J.-C. ou VIIe siècle av. J.-C., mais il s'agit en fait du mot « gorgade » désignant, chez Pline l'Ancien citant Xénophon de Lampsaque[1],[2], les « femmes velues » que les Carthaginois disent avoir trouvées sur la côte de l'Afrique, en référence aux îles Gorgades, foyer des gorgones de la mythologie grecque[3]. Plus tard, le philologue allemand Alexander Riese (en) (1840-1924), étudiant les manuscrits les plus anciens relatant le périple de Hannon, découvrit qu'en écriture onciale, les copistes successifs étaient passés de ΓΟΡΓÁΑΔΣ (« gorgades ») à ΓΟΡỈΛΛΑΣ (« gorilles »)[4], terme dérivé qui apparait dans une brochure de l'Académie royale des inscriptions et belles-lettres datant de 1759, définissant les gorilles comme « êtres velus rencontrés par le navigateur carthaginois Hannon en Afrique »[5], et qui fut appliqué à ces primates lors de leurs découvertes par les occidentaux[6].
Le Gorille est, après le Bonobo et le Chimpanzé commun, l’animal le plus proche de l’humain du point de vue génétique. Cette parenté a été confirmée par les similitudes entre les chromosomes et les groupes sanguins. Le génome humain ne diffère que de 1,57 % de celui du gorille.
Redressés, les gorilles atteignent une taille de 1,70 m, mais ils sont en fait un peu plus grands car ils ont les genoux fléchis. L’envergure des bras dépasse la longueur du corps et peut atteindre 2,75 m.
Il existe une grande différence de masse corporelle entre les sexes : les femelles pèsent de 90 à 150 kg et les mâles jusqu'à 275 kg chez les gorilles de montagne.
Le pelage dépend du sexe et de l’âge. Chez les mâles les plus âgés se développe sur le dos une fourrure gris argenté, d'où leur nom de « dos argentés ». Le pelage des gorilles de montagne est particulièrement long et soyeux.
Comme tous les hominoïdes, les gorilles sont dépourvus de queue. Leur anatomie est puissante, le visage et les oreilles sont glabres. La face présente un torus sus-orbitaire marqué.
Les gorilles habitent les forêts denses où ils sont actifs le jour. Tandis que les gorilles des pays plats préfèrent les forêts tropicales humides, les gorilles des montagnes vivent plutôt dans les forêts secondaires. Les gorilles des montagnes se tiennent la plupart du temps au sol. Les gorilles des pays plats grimpent souvent dans les arbres à la recherche de nourriture, même les mâles lourds montent fréquemment dans des arbres dont la hauteur peut atteindre vingt mètres. À terre, les gorilles marchent à quatre pattes en s'appuyant sur les phalanges de leurs mains et non sur les paumes comme d'autres singes plus franchement quadrupèdes (voir Locomotion sur les articulations). Chaque nuit, pour se reposer, ils construisent un nid de feuilles en à peine cinq minutes. Les gorilles de montagne ont leurs nids à terre la plupart du temps, les gorilles des pays plats dans les arbres[9].
Les gorilles vivent en groupe dans des harems (en) polygynes avec à leur tête un mâle adulte appelé « dos argenté »[10]. La composition des groupes varie de deux à trente individus, la moyenne se situant entre 10 et 15. En général chaque groupe se compose d'un mâle adulte (mâle à dos d'argent), d'un ou de plusieurs mâles plus jeunes (mâles à dos noirs), de plusieurs femelles adultes (cinq à six) et de quelques petits. Lorsqu'il y a plusieurs mâles dans un groupe, seul le mâle dominant peut s'accoupler.
Le comportement des groupes est variable, les séparations temporaires pour la recherche de nourriture sont fréquentes. Contrairement à beaucoup d'autres genres de primates ce sont le plus souvent les femelles qui quittent le groupe pour en trouver un autre. Les groupes durent généralement longtemps, parfois surviennent des luttes entre mâles pour savoir qui dirigera le groupe. Si un nouveau mâle gagne, il tue la descendance du vaincu. On peut voir dans cet infanticide un profit biologique du fait que les femelles qui allaitent ne peuvent pas concevoir et, après la mort de leur petit, sont rapidement prêtes à copuler de nouveau[11].
L'instinct territorial est peu développé, plusieurs groupes cherchent leur nourriture aux mêmes endroits mais en s'évitant les uns les autres. Comme leur nourriture se compose surtout de feuilles, ils n'ont pas à aller bien loin pour la trouver, d'abord parce que les feuilles abondent, ensuite parce qu'elles sont peu nutritives et souvent difficiles à digérer, ce qui les oblige à de longues périodes de repos. Les gorilles disposent d'une série de sons, de cris, d'attitudes et de grognements qu'ils utilisent pour reconnaître les membres de leur groupe et les étrangers et aussi comme moyen d'intimidation. On connaît bien leur façon de se frapper la poitrine. On croyait autrefois ce comportement réservé aux mâles plus âgés, on le retrouve en fait chez tous les individus. Il sert probablement à signaler sa position, ou il s'agit d'un rituel de bienvenue. Début 2009, l'une des plus vastes études jamais faites sur les grands singes, menée par des scientifiques de l'université de St Andrews en Écosse, indique l'existence d'un langage commun chez tous les gorilles basé sur 102 signes[12],[13].
On a longtemps cru que les gorilles échouaient au test du miroir, puis il a été suggéré que c'était parce que les adultes évitent habituellement de se regarder les uns les autres en face à face (devant un grand miroir placé dans leur environnement, auquel ils peuvent librement accéder, à la différence des chimpanzés[14], les gorilles semblent pratiquement ne jamais se regarder de face[15]). Le test a alors été réalisé en remplaçant le miroir par une caméra et un écran vidéo[réf. nécessaire] ce qui a montré que le gorille se reconnaissait. Les enfants humains sont susceptibles de réussir le test à partir de 18 mois[16],[17].
Les seuls prédateurs du gorille sont le léopard et l'être humain[18].
Les gorilles se nourrissent principalement de végétaux : fruits en grande partie, pousses, tiges, feuilles, mais parfois aussi d'insectes (termites et autres). Grâce à ce régime alimentaire et leurs nombreux déplacements, les gorilles participent à la régénération des forêts. En ingérant une grande quantité de graines et en les rejetant dans les trouées forestières, les gorilles participent activement à la régénération des forêts[19].
On a longtemps pensé que les gorilles étaient les moins doués de la famille des grands singes et qu'ils ne savaient pas utiliser d'outils. On a observé récemment que les gorilles des plaines de l'ouest utilisent des bâtons avec lesquels ils sondent les marécages et les cours d'eau avant de les traverser[20].
Leur aire de répartition se partage sur deux massifs forestiers géographiquement distants de quelque mille kilomètres, l'un est situé à l'est de l'Afrique centrale, l'autre à l'ouest de celle-ci.
Le bloc forestier ouest-africain abrite la sous-espèce la plus abondante (Gorilla gorilla gorilla ou waren).
Sa population est estimée entre 40 000 et 80 000 individus, répartis sur le Cameroun, la Guinée équatoriale, le Gabon, le Congo-Brazzaville et la République centrafricaine. Une population relique (Gorilla gorilla diehli) de quelque 250 individus subsiste dans la partie sud du Nigeria à la frontière avec le Cameroun.
Le bloc forestier est-africain abrite les deux autres sous-espèces. Les quelque 12 000 gorilles des plaines orientales (Gorilla beringei graueri) se répartissent en plusieurs populations isolées à l'est de l'actuelle République démocratique du Congo, dans des habitats variables allant des plaines aux forêts de haute altitude (jusqu'à 3 300 mètres).
Les gorilles de montagne (Gorilla beringei beringei), dont il subsiste environ 600 individus, vivent dans la forêt impénétrable de Bwindi en Ouganda.
Alors qu'il était venu en Afrique pour retrouver son père (Claude-Alexis Eugène Duchaillut, initiateur du Comptoir nantais du Gabon afin d'y développer la culture de la canne à sucre, du caféier et exploiter la forêt équatoriale), l'aventurier puis explorateur franco-américain, Paul Belloni Du Chaillu est le premier occidental à observer et étudier des gorilles vivants dans leur milieu naturel, lors de son premier voyage à travers l'Afrique équatoriale occidentale effectué de 1856 à 1859[21].
La publication en 1861 du récit de ses Explorations donne lieu à un ensemble de polémiques, tant vis-à-vis de du Chaillu qu'entre scientifiques, collectivement appelées les « guerres du gorille »[22].
Dans son livre, du Chaillu présente de façon dramatique sa rencontre avec un gorille[23] :
« Devant nous se tenait un immense gorille mâle [...] presque six pieds de haut, un corps immense, une gigantesque poitrine, de grands bras musculeux, de grands yeux d'un gris profond, une expression diabolique sur le visage, semblant sorti d'une vision de cauchemar, tel se tenait devant nous le roi de la forêt africaine [...] Ses yeux commencèrent à briller d'une lueur furieuse, tandis que nous restions immobiles, sur la défensive [...] Il me faisait penser à rien de moins qu'à une créature sortie d'un rêve infernal, un être d'un ordre hideux, mi-homme, mi-bête [...] Et là, tandis qu'il hurlait et se frappait la poitrine avec rage, nous tirâmes et le tuâmes. »
Le , il expédie en Angleterre toutes les collections qu'il a amassées durant ses différentes excursions et qui comprennent notamment six peaux et sept squelettes de gorilles, ainsi qu'une peau et deux squelettes de chimpanzés.
En 1867, du Chaillu réside à Twickenham où il rédige L'Afrique sauvage (A Journey to Ashango-Land : and further penetration into equatorial Africa) qui est publié à Londres chez Murray et est traduit en français l'année suivante chez Michel Lévy Frères.
Phylogénie des genres actuels d'hominidés, d'après Shoshani et al. (1996)[24] et Springer et al. (2012)[25] :
Hominidae |
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Ce sont les singes les plus proches de l'Homme après les Bonobo et les Chimpanzés, puisque l'ADN des gorilles ne diffère que de 1,75 % par rapport à celui des humains[26].
On distingue deux espèces, l'une vivant dans l’Est et l'autre dans l’Ouest de l'Afrique, et quatre sous-espèces[27] :
Les espèces fossiles de la tribu des Gorillini restent encore quasiment inconnues.
L'espèce Chororapithecus abyssinicus a été définie en 2007 par une équipe japonaise qui a découvert en Éthiopie 9 dents fossiles, datées au départ de 10,5 à 10 millions d'années. Ces dents ont été jugées proches de celles du gorille actuel, ce qui a encouragé les auteurs de la découverte à classer cette espèce dans la tribu des Gorillini. En l'absence de restes fossiles plus importants, son statut demeure néanmoins incertain[28]. En , une nouvelle étude géologique de la formation Chorora, où les dents fossiles ont été trouvées, a révisé leur datation à 8 Ma[29].
Les espèces de gorilles sont toutes les deux classées « en danger critique d'extinction » sur la liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
Le gorille de la rivière Cross, le gorille des montagnes et le gorille des plaines de l'Est sont les trois de quatre sous-espèces de gorilles qui ont été incluses entre 2000 et 2020 dans la liste des 25 espèces de primates les plus menacées au monde.
Le gorille des plaines de l'ouest (Gorilla gorilla gorilla), plus petit que le gorille des montagnes, est reconnu sur le plan international comme espèce en danger (statut UICN). Plusieurs raisons expliquent sa situation :
À cela, s'ajoute l'apparition de la maladie à virus Ebola et d'autres pathologies. Depuis au Congo-Brazzaville et au Gabon, l'apparition du virus Ebola a fait plusieurs centaines de victimes parmi les grands singes. Des estimations faisaient état en 2006 de la disparition de près de 5 000 gorilles à la suite de cette épidémie[36].
Réunis en au Qatar, les experts de la conservation révélaient que les gorilles pourraient disparaître des vastes régions du bassin du Congo d'ici à 2020. « Sauf le gorille des montagnes », précisait Ian Redmond, spécialiste des grands singes aux Nations unies. De fait, au Rwanda, cette population a augmenté de 28 % depuis les dix dernières années.
Au moins trois des huit gorilles du zoo de San Diego ont été, en janvier 2021, testés positifs au SARS-CoV-2, confirmant que l'espèce peut faire partie des animaux vulnérables à la COVID-19[37]
Le World Wildlife Fund (WWF) est un acteur actif depuis les années 1960, ayant contribué à la protection des habitats, au renfoncement des frontières à l’égard du marché noir des ossements de primates, puis à la promotion de la conservation du gorille auprès des communautés. Parmi la multitude d’actions entreprises, cet organisme a, entre autres, permis la mise en place de l’Accord gorilla en 2007[38]. L’entièreté des pays hébergeant des populations d’espèces de gorilles, à petite ou grande échelle, a été incluse dans cet accord, ayant pour but premier de conserver des habitats stricts et augmenter la surveillance à l’égard de ces primates[39].
Le TRAFFIC, un programme issu du WWF, est une autre référence importante, en ce qui concerne la conservation des gorilles. Les trois objectifs principaux du TRAFFIC : réduire le braconnage, le trafic illégal et la forte demande dans les pays de la Chine, Thaïlande et Vietnam. En association avec son créateur, ils créent le Wildlife Crime Initiative (WCI) en 2014, visant spécialement à combattre le braconnage des espèces en voie de disparition dans les continents d’Asie et d’Afrique, dont ceux des gorilles[40].
La pandémie de COVID-19 a également touché les populations de gorille, particulièrement les gorilles des montagnes, se trouvant dans la forêt de Bwindi et les montagnes des Virunga. Le Fonds d’intervention d’urgence (RRF) de l’UNESCO est une réponse pour contrer cette menace : il permettra une surveillance accrue de la santé des gorilles et de l’équipement sanitaire adéquat pour le personnel entrant en contact avec les gorilles[41].
Toutes les espèces de gorilles sont inscrites sur l'annexe I de la CITES.
De nombreux livres, romans et films ont popularisé l'image du gorille, entretenant parfois des clichés sur l'animal. Au niveau cinématographique, bien que le gorille soit souvent présenté comme un singe fruste et brutal, la série de films la plus célèbre reste La Planète des singes, tiré du roman du français Pierre Boulle, où ces animaux partagent la vedette avec les chimpanzés et les orang-outans.
On peut également évoquer le personnage de King Kong, sorte de gorille géant marchant le plus souvent en position debout dans la plupart de la série de films évoquant ce monstre, ce qui ne correspond pas cependant à la façon dont le gorille se déplace dans la réalité (excepté dans la version du réalisateur Peter Jackson, produite en 2005 où le personnage est représenté le plus souvent à quatre pattes).
Un festival de cirque dénommé « Gare au gorille » est organisé, chaque année à Pleumeur-Bodou en Bretagne. La 6e édition s'est déroulée le [42]
Dans un genre différent, l'éthologue, zoologiste et primatologue américaine, Dian Fossey, spécialisée dans l'étude du comportement des gorilles de l'Est a beaucoup œuvré pour rendre au gorille, sa vraie image[43]. Elle est l'auteur de plusieurs ouvrages écrits dont un livre de mémoire dénommé Gorilles dans la brume, qui a fait l'objet d'une adaptation cinématographique.
Outre les bandes dessinées francophones classiques (dont une liste non exhaustive a été établie ci-dessous), les auteurs de bandes dessinées dites « tarzanides », se déroulant dans des jungles improbables, ont beaucoup utilisé le personnage du gorille tantôt menaçant et vindicatif, tantôt sage et débonnaire, comme dans les aventures de Tarzan (et ses amis les manganis, sorte de gorilles évolués), Akim (avec le gorille Kar), Sheena, reine de la jungle, Rulah, Ka-Zar, etc.
« Le gorille est un luron
supérieur à l'homme dans l'étreinte, bien des femmes vous le diront »
La liste non exhaustive, ci-dessous, ne présente que les films dont le titre contient le mot « gorille » ou présentant des gorilles dans leur état naturel (indiqués en caractères gras).
Et voilà de nombreux films fantastiques présentant un des plus célèbres gorilles, le gorille géant King Kong :
Et une série télévisée, parodie de Kim Jong II : Kim Kong, réalisée par Simon Jablonka et Alexis Le Sec, diffusée sur Arte en septembre 2017.
Sur les gorilles :
Sur Dian Fossey :
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