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assassin d'Henri IV De Wikipédia, l'encyclopédie libre
François Ravaillac est un régicide français né en 1577 à Angoulême et exécuté le en place de Grève à Paris, pour l'assassinat d'Henri IV, roi de France, le .
Naissance | |
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Décès | |
Activités | |
Famille |
Jean Ravaillac (père), Françoise Dubreuil (mère), Geoffroy Ravaillac (frère) |
Condamné pour |
Régicide () |
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Esprit tourmenté, élevé dans la haine des Huguenots, il est sujet à de fréquentes visions mystiques dans les années précédant son crime. Lors de son procès, il affirme avoir agi seul, accomplissant une mission divine. Les membres de sa famille subissent les conséquences de son acte.
Fils cadet de Jean Ravaillac, secrétaire greffier du maire d'Angoulême, et de Françoise Dubreuil, mère pieuse et illettrée, François Ravaillac naît[1] dans une région catholique traumatisée par les guerres de religion[2].
Ses oncles maternels, Julien et Nicolas Dubreuil, chanoines à la cathédrale d'Angoulême, lui enseignent la lecture, l'écriture et lui inculquent très tôt la haine des Huguenots[3].
Sa famille est confrontée à d'importants problèmes, liés à la conduite de son père. En 1588, Jean Ravaillac perd en effet son poste de greffier en raison de sa participation à une tentative d'assassinat du duc d'Épernon, gouverneur de la ville. Il sombre alors dans l'alcool et enchaîne les déboires financiers, dilapidant progressivement le patrimoine familial. Le frère de François, Geoffroy, se fera connaître à l'âge adulte par sa brutalité et ses démêlés judiciaires, tandis que ses deux jeunes sœurs quittent rapidement le foyer familial[4].
C'est dans ce contexte que François Ravaillac commence à travailler.
Il commence en effet sa vie professionnelle à onze ans en tant que valet de chambre et clerc de Maître du Port des Rosiers, conseiller au siège présidial d'Angoulême. Cet emploi, que lui ont fourni ses oncles, lui permet d'apprendre les rudiments des fonctions d'auxiliaire de justice[5].
En 1595, la famille Ravaillac, qui occupait une maison modeste de la paroisse Saint Paul est contrainte d'en louer le rez-de-chaussée et de s'installer dans l'unique pièce du premier étage[6]. François devient coursier judiciaire pour un procureur angoumoisin. Angoulême étant du ressort du Parlement de Paris, le futur régicide est amené à se rendre fréquemment dans la capitale. Vers 1602, âgé de 25 ans, il s'installe à Paris où il sert de correspondant à son employeur pendant quatre ans.
Très croyant, Ravaillac abandonne son emploi qui lui assurait une vie confortable[7] en 1606 pour entrer dans l'Ordre strict des Feuillants en tant que frère convers. Il en est expulsé au bout de quelques semaines du fait de ses écrits étranges faisant référence à l'éternelle Providence, dont il fait part aux responsables de l'Ordre. Le jour de son exclusion, il tente en vain de rejoindre la Compagnie de Jésus rue Saint Antoine. En l'absence du père supérieur, il ne peut être reçu[8].
Désargenté, il quitte Paris et retourne à Angoulême. Il y aide sa mère à obtenir la séparation de ses biens d'avec son père[9]. Ce dernier ayant dilapidé la plus grande partie du patrimoine familial, la famille Ravaillac, sans ressources, s'était réfugiée dans un logis lui appartenant à Magnac-sur-Touvre. Rapidement, son père y avait installé une catin et en avait chassé son épouse, laquelle se trouvait dans la plus grande misère[10].
Pour subvenir à leurs besoins, François Ravaillac se fait maître d'école, enseignant le catéchisme à 80 enfants. Ce travail étant très mal payé, le plus souvent en nature (dons de nourriture), il vit alors dans un état proche de la mendicité et, incapable d'honorer des dettes qui s'accumulent, est envoyé en prison à la fin de l'année 1608[11].
Hanté depuis 1606 par des visions mystiques, François Ravaillac semble psychologiquement instable. Dans les dernières années de sa vie, il s'accuse ainsi à plusieurs reprises, en confession, d'« homicide par intention ».
Dans les premiers jours de l'année 1609, selon ses dires lors de son procès, il a une vision lui demandant de purger le royaume de l'Antéchrist Henri IV. Dès lors il s'estime convié à une guerre sainte afin de propager la vraie parole de Dieu[12]. Sorti de prison, il monte à Paris à la Pentecôte pour convaincre le roi de convertir les huguenots. Celui-ci étant absent de la capitale, il erre quelques jours puis revient à Angoulême. Il tente de nouveau sa chance à la Noël 1609, sans plus de succès[13]. Le , veille de Pâques, il découvre les projets guerriers d'Henri IV à l'occasion d'un repas chez un parent, Hélie Béliard[14],[15], ancien conseiller du roi. Il interprète la décision royale d'intervenir militairement dans la succession des principautés de Clèves et Juliers comme le début d'une guerre contre le pape, c'est-à-dire selon lui contre Dieu. Il décide alors de tuer le roi de France[16].
Se rendant à Paris, Ravaillac vole un couteau dans une auberge, mais hésitant encore sur la conduite à tenir, épointe l'arme peu après. Rendu dans la capitale, il tente une dernière fois, en vain, de rencontrer Henri IV. Il cherche ensuite à confesser son intention régicide. Il est reçu par le Père d'Aubigny, un Jésuite de la rue Saint-Antoine, lequel essaie de le tempérer et lui conseille de retourner dans son pays[17]. Après quelques jours passés à solliciter diverses personnes pouvant l'héberger, Ravaillac reprend le chemin d'Angoulême. En chemin, il est de nouveau convaincu de la nécessité de son acte lors d'un arrêt à Étampes devant un Christ crucifié, et répare son couteau. Revenu à Paris, il passe à l'acte le , frappant par trois fois Henri IV, alors que le carrosse royal est bloqué par un encombrement rue de la Ferronnerie[18].
Le régicide ne cherche pas à s'enfuir. On le ramène à l'Hôtel de Retz afin de lui éviter un lynchage. Il reste 48 heures dans cet hôtel particulier puis est conduit une journée à l'hôtel du duc d'Épernon avant d'être enfin transféré légalement à la Conciergerie[19],[20].
Il est condamné à mort par le Parlement de Paris[21] à l'issue d'un procès de dix jours qui conclut à l'acte isolé d'un fanatique catholique[20]. Lors de son procès, il présente son acte comme une mission divine[22] et affirme avoir agi seul. Le , après avoir été soumis à la question à quatre reprises[23], il se confesse auprès des docteurs en Sorbonne Jean Filesac et Gamaches[24] puis il est conduit place de Grève où il est écartelé après de longues heures de supplice. Ses membres réduits en cendres sont jetés au vent pendant que la foule hystérique disperse le reste de son corps[25].
La présence des Ravaillac, également mentionnée dans l'Albigeois, est établie en Angoumois au commencement du XVIe siècle[26]. Bien que le père de François Ravaillac possède un logis à Magnac-sur-Touvre, un village situé à l'est d'Angoulême, les plus anciens registres faisant mention de la famille Ravaillac dans cette région sont les archives paroissiales d’Angoulême[27].
Ils y possèdent alors des offices de judicature. Le grand-père et l'oncle de François Ravaillac étant procureurs au présidial d'Angoumois, sa famille appartient à la bourgeoisie de robe angoumoisine[4]. Elle est ruinée par les agissements de son père.
Les biens de la famille sont saisis, sa maison d'Angoulême est rasée, avec interdiction d'utiliser le terrain pour bâtir. Les frères et sœurs du régicide sont contraints de changer de nom sous peine de mort[21].
Ses parents sont forcés à l'exil. Ils s'établissent dans le petit hameau isolé de Rosnay, actuellement situé sur la commune de Lavigny en Franche-Comté. La Franche-Comté faisant alors partie de la monarchie espagnole, ils échappent ainsi aux menaces. Le nom de Ravaillac s'y transforme progressivement en Ravaillard et Ravoyard[4] ou Rafaillac.
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