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ensemble des forces armées de la Belgique De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Les forces armées belges (en français : La Défense, en néerlandais : Defensie, en anglais : Belgian Defence) sont l'armée nationale du royaume de Belgique.
Forces armées belges (fr) La Défense (nl) Defensie (en) Belgian Defence | |
Armoiries de La Défense | |
Branches | Composante terre Composante air Composante marine Composante médicale |
---|---|
Quartier-général | Evere |
Commandement | |
Commandant en chef | Roi Philippe |
Ministre de la Défense | Ludivine Dedonder |
Chef de la Défense | Général d’aviation Frederik Vansina |
Main-d'œuvre | |
Âges militaires | 18 - 57 ans |
Disponibles au service militaire | 2 511 523 (2020) (16-49 ans) femmes et[1] hommes |
Atteignant l'âge militaire chaque année | 63 689 (2020)[1] hommes 61 041 (2020)[1] femmes |
Actifs | 27 000 hommes et femmes (2023)[2] |
Déployés hors du pays | 3 250 (2024)[3] |
Réservistes | 6 500 (2023)[4] |
Budgets | |
Budget | 6,658 milliards d'euros[5] (2023) |
Pourcentage du PNB | 1,13% (2023) |
Industrie | |
Fournisseurs nationaux | FN Herstal John Cockerill (entreprise) Browning Mecar Seyntex Sioen Thales Belgium |
Fournisseurs étrangers | Accuracy International Barrett Nexter Arquus Thales Mowag Steyr-Daimler-Puch Krauss-Maffei Wegmann Oshkosh Iveco Jankel DAF Mercedes-Benz Renault Scania Volvo General Dynamics Lockheed Martin Airbus NHIndustries General Atomics |
Articles annexes | |
Grades | Grades de l'Armée belge |
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Ses unités sont réparties en quatre composantes depuis un arrêté royal du réformant l'armée à la suite de la fin de la guerre froide :
Chacune est sous la tutelle d'un officier général.
Au , la Défense compte 24 862 militaires répartis comme tel : 9 250 dans la composante terre, 4 900 dans la composante air, 1 300 dans la marine et 1 340 au service médical. Il faut y ajouter également les autres militaires qui ne font pas partie d’une des quatre composantes et appartiennent à des états-majors ou à des unités ne faisant pas partie d’une des quatre composantes. La Défense compte également 5 878 réservistes dont 2 540 dans la réserve entraînée et 3 338 dans la réserve non entraînée. Le recrutement y est essentiellement basé sur le volontariat de carrière depuis la suspension du service militaire le .
Du point de vue constitutionnel, le roi est le chef des armées. Il s'appuie cependant sur une structure composée d'un ministre de la Défense qui chapeaute à son tour le travail du chef de la Défense, la plus haute autorité militaire du pays. Ce dernier prépare les éléments pour l'élaboration de la politique de la Défense nationale et conseille son autorité de tutelle au sujet des opérations planifiées et en cours. Il assure également le suivi des décisions politiques arrêtées par le Gouvernement fédéral, ainsi que la gestion administrative du département public concerné.
La Belgique est également membre fondateur de l’Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN), dont le siège politique se trouve à Bruxelles tandis que le Grand Quartier général des puissances alliées en Europe est établi en Hainaut (Casteau) depuis 1967.
Pour aborder l'évolution du dispositif militaire belge à travers l'histoire, il convient de le considérer à la lumière d'un principe essentiel, la neutralité. En effet, la Belgique fut créée, à la suite d'un processus civique, qui l'a conduite à devenir un État-nation en 1831 (cf. Révolution belge). Or, de par la position géographique de son pays, qui se trouve au point de confluence de l'Allemagne, de la France, du Royaume-Uni, et des Pays-Bas, le peuple belge (nation) a d'emblée dû, ériger la Belgique (état) en modèle de consensus au niveau international, afin de garantir sa cohésion, son intégrité, et sa pérennité. C'est pourquoi, à l'instar de la Suisse, mais néanmoins à sa manière, la Belgique a fait sienne la neutralité.
De façon plus précise, la stratégie militaire belge s'aligne sur sa politique étrangère. Étant, elle-même alignée, ou disons plutôt tributaire, de sa neutralité. C'est-à-dire, qu'historiquement, les influences, les intérêts, et les différentes tendances de ses puissants voisins devaient être converties, de sorte, que chacun d'entre eux, accepte de renoncer à ses velléités de domination sur le territoire, et même en défende l'intégrité, si l'indépendance de la Belgique venait à être contestée (cf. Traité des XXIV articles). Moyennant quoi, la Belgique a toujours observé, à l'égard de ses voisins, une stricte neutralité sur le plan des relations internationales, et donc, par extension, sur le plan militaire.
C'est ainsi, qu'au cours de son histoire, l'armée belge, à l'image de la neutralité du pays, s'est mue de différentes manières. Mais, on peut, néanmoins, discerner quatre périodes majeures. Chacune étant relative, à la réalité belge du contexte des tensions internationales, selon l'époque qu'elle concerne.
Période 1 : de l'indépendance belge à la fin de l'empire français
La pression vient de l'est, la menace vient du sud, et l'assistance de l'ouest. En effet, à ses débuts, le peuple belge revenait de 2 cycles successifs d'une vingtaine d'années d'occupation étrangère, de ce qui deviendrait son territoire national. Le premier, par la France, institué en 1795, annulé par le congrès de Vienne en 1815, évènement instituant le second, par les Pays-Bas, annulé par le traité des XXIV articles en 1839. Par ailleurs, les belges étaient alors, soit néerlandophones (langue des Pays-Bas), soit francophones (langue de la France). Ensemble de faits qui, conjugués à une absence de lien territorial avec la Grande-Bretagne (et donc avec l'armée britannique), ainsi qu'une confédération germanique en gestation du futur empire d'Allemagne, à l'influence politique grandissante en Europe, eurent naturellement pour conséquence, de focaliser la stratégie de la défense belge, à se prémunir des velléités impérialistes (cristallisées sous le règne de Napoléon III)[6]. En effet, la rivalité entre l'empire français, et la confédération germanique battait son plein. Et, si la confédération souhaitait intégrer la Belgique à sa sphère économique, la France, elle, se voyait bien annexer militairement son territoire. Cette situation conduisit la Belgique a massivement investir dans ses fortifications défensives, ainsi qu'à augmenter ses effectifs militaires, tout en sollicitant la diplomatie de l'Empire britannique, afin de négocier des traités d'assistance, et d'intervention mutuellement bénéficiaires, et contraignants pour les deux rivaux. Les cartes furent définitivement rebattues par la défaite française de 1871.
Période 2 : de la fin de l'empire français à la fin de la Seconde Guerre mondiale
À la suite de sa victoire sur la France, l'empire d'Allemagne connut une remarquable croissance démographique, industrielle et économique. Si la France, la Grande-Bretagne disposaient d'immenses empires coloniaux, ou que la Belgique et les Pays-Bas, eux aussi détenaient des colonies, aux perspectives intéressantes, l'Allemagne constatait que son territoire était devenu insuffisant pour satisfaire ses "besoins" d'expansion. C'est ainsi, que progressivement, et à deux reprises, à défaut de se voir reconnaître son statut dominant, et attribuer les "dépendances", qu'elle jugeait devoir en découler, l'Allemagne a développé une stratégie militaire expansionniste. Stratégie, dont la Belgique fit frontalement les frais (cf. première guerre mondiale, et seconde guerre mondiale). Durant cette période, la Belgique s'est défendue vaillamment, sans pour autant, jamais négliger de tenter de préserver sa neutralité. Aucune armée belge n'avait jamais envahi un territoire étranger avant 1945. Durant cette période, la problématique de son positionnement donna lieu à des conflits internes (ex: question royale). À la suite de la victoire alliée, la carte stratégique du monde fut entièrement redessinée. Et, la neutralité militaire belge abandonnée au profit d'un statut de partenaire actif, au sein de la nouvelle alliance.
Période 3 : des débuts du traité de l'Atlantique Nord à la chute de l'U.R.S.S
La Belgique a participé à l'occupation de l'Allemagne, en même temps qu'elle contribuait à l'effort défensif de l'OTAN face aux forces du pacte de Varsovie. Le contingent militaire belge en Allemagne durant la guerre froide, s'élevait à environ 40 000 hommes. C'est pendant cette période, que de nombreux jeunes belges y firent leur service militaire. Celui-ci prit rapidement fin, après la chute du mur, et la fin de l'Union soviétique. L'effectif diminua dès lors fortement, de manière graduelle, pour tomber en Allemagne, de 25 000 à la fin du service obligatoire, jusqu'à 0 en 2002.
Période 4 : de la signature du traité de Maastricht à aujourd'hui (2022)
En 1992, la Belgique signait le traité de Maastricht, et celui-ci devint effectif en 1993. La paix devenait le nouveau standard en Europe (y compris avec la Russie), et la Belgique, à l'instar de ses partenaires, ou de ses alliés européens, organisait la décrue de ses investissements militaires. Aussi bien, en termes de nombre, qu'au niveau des moyens (ex: suppression de ses régiments blindés), afin de privilégier des politiques humanitaires, et de soutien au développement. Notamment dans son ancienne colonie du Congo, au Rwanda, ou via l'O.N.U.
En 1913, le service militaire personnel, obligatoire et universel est instauré en Belgique. En août 1914, l’armée belge était en pleine restructuration à la suite de cette mesure et l’occupation rapide du territoire belge fit que seulement 20 % des hommes mobilisables furent incorporés. En définitive, 350 000 hommes firent partie de l’armée belge. Un tiers ne participa pas directement aux combats.
Envahie par surprise par l'Allemagne impériale qui déploya 600 000 hommes de la Deutsches Heer, la petite armée belge comptant 117 000 hommes mal équipés réussit, pendant une dizaine de jours, à retenir l'armée allemande en avant de Liège, combattant dans les intervalles des forts et avec l'appui de ceux-ci[7]. Cette stratégie de combats était fondée sur la conception napoléonienne de l'avant-garde générale chargée de retenir une partie des forces ennemies pour l'empêcher de se joindre au corps principal. En la circonstance, c'est l'armée française qui assure le rôle de corps principal. À l'époque, les autorités et l'opinion publique françaises célébrèrent cette résistance belge à laquelle les Allemands ne s'attendaient pas. En effet, c'est en retardant les Allemands que les Belges permirent aux armées françaises de contre-attaquer sur la Marne en profitant du vide laissé entre deux armées allemandes pour surprendre celles-ci au cours de la manœuvre qu'elles effectuaient pour se rassembler en vue de ce que l'empereur d'Allemagne Guillaume II croyait être l'attaque victorieuse qui allait lui permettre d'entrer à Paris en vainqueur. Après la bataille de Haelen où la cavalerie allemande est vaincue, ainsi que son infanterie d'appui, par quelques divisions belges, ce sera le siège d'Anvers durant lequel, pendant un mois, l'armée belge contint des troupes allemandes au cours de trois sorties s'appuyant sur les trois ceintures fortifiées de ce qui était la plus importante place forte d'Europe. Ayant ainsi rempli son rôle de distraire le maximum de forces allemandes, l'armée belge parvint sur l'Yser par un mouvement de rocade le long du flanc allemand. Après deux mois de combats, l'armée prit position aux côtés des Alliés dans le secteur du fleuve Yser selon la conception classique de la réunion des forces. Une bataille décisive s'engage gagnée en liaison avec les franco-anglais en tirant parti des inondations tendues par le génie belge.
Pendant quatre ans, sous le commandement du roi Albert Ier, l'armée belge allait assurer la garde de l'important secteur de l'aile gauche alliée entre Nieuport, sur le littoral, et Ypres avec l'aide des forces de l'Entente mais ne participa à aucune des grandes offensives alliées, jugées inutilement coûteuses en hommes et inutiles sur le plan militaire par le roi des Belges.
En 1916, un corps d'autos blindées belges comptant après renfort 444 hommes retirés du front de l'Yser est envoyé aider l'Empire russe. Il se retrouve aux côtés d'un corps identique envoyé par les Britanniques sur le front de l'Est[8].
En Afrique, les états-majors et les officiers belges à la tête des troupes coloniales dont la Force publique, après avoir porté secours aux Français aux prises avec les Allemands au Togo, allaient remporter plusieurs batailles contre les forces allemandes de l'Afrique orientale allemande jusqu'à la victoire de Tabora remportée sous le commandement du général Tombeur et à celle de Mahenge sous les ordres du lieutenant-colonel Huyghé.
En Belgique, après quatre ans de guerre, à la date du 26 mai 1918, l'armée compte 166 000 hommes dont 141 974 combattants, formant douze divisions d'infanterie et une division de cavalerie. Elle dispose de 129 avions et de 952 canons de tous calibres. À partir de septembre 1918, l'armée belge participe à l'offensive générale des forces alliées jusqu'à la victoire finale du 11 novembre. Elle avait ainsi accompli sa mission de défense du territoire national, achevant cette tâche en participant, avec les Alliés, à la libération de la Belgique[9].
L’armée belge a eu environ 42 987 tués et 44 686 blessés soit un taux de pertes de 11 %, l'un des plus faibles du front occidental, tandis que l'on estime à 62 000 les pertes civiles durant ce conflit[10]. On note des désertions plus nombreuses au fil des années (1 203 en 1916, 5 603 en 1917, 2 778 durant les cinq premiers mois de 1918)[11].
Après la défaite allemande, l'armée belge occupe la région d'Aix-la-Chapelle et une partie de la Rhénanie conjointement avec les Franco-Anglais. Après la fin de cette occupation, le gouvernement belge décidera à nouveau, entre 1921 et 1925, l'occupation de la Rhénanie par l'armée belge conjointement avec l'armée française. C'est une décision politique destinée à faire pression sur l'Allemagne qui ne peut ou ne veut pas payer les indemnités de guerre auxquelles elle a été condamnée par le traité de Versailles.
Au lendemain de l'armistice, malgré la victoire de l'armée Belge, le gouvernement ne cherche pas à retenir les leçons de la Grande Guerre. Celle-ci a démontré qu'avec l'aviation et les chars, la défensive n'est plus possible. Dans les derniers mois de la guerre, le maréchal Foch qui commandait les troupes alliées envoya à l'attaque des chars soutenus par l'infanterie et l'aviation avec l'appui de l'artillerie et, en quelques jours, les Alliés stoppèrent l'offensive de l'armée impériale allemande qui plongea rapidement dans la débâcle. Cependant, malgré cette leçon, les gouvernements alliés d'après la guerre, y compris le gouvernement belge, opteront pour une stratégie défensive en vue d'une future guerre. Ainsi, les chars seront-ils attachés à l'infanterie dans une conception destinée à constituer un front linéaire défensif homogène, alors que, dans la conception allemande des années trente, les chars constitueront un corps autonome destiné à effectuer des percées afin de rompre le front ennemi.
Le gouvernement et le parlement belges, enfermés dans la stratégie de 1914, n'attribueront aux forces armées que des dotations minimales en chars et en aviation tout en renforçant les fortifications d'Anvers et, surtout, de la région liégeoise, alors que, en 1914, les forts avaient prouvé leur insuffisance malgré l'appui de l'artillerie et de l'infanterie.
Jusqu'en 1936, la Belgique reste alliée à la France et au Royaume-Uni, puis choisit la neutralité bien que trois ans plus tôt Adolf Hitler ait pris le pouvoir en Allemagne. C'est que, l'inertie de la France et de l'Angleterre face au réarmement allemand et à l'occupation de la Ruhr — interdite aux troupes allemandes par le traité de Versailles — avait démontré, aux yeux des dirigeants belges, qu'il y avait à craindre qu'en cas d'attaque allemande, on ne puisse compter sur un appui efficace des Franco-Anglais. Cependant, Hitler, avide d'une revanche de la défaite de 1918, entamera le réarmement des forces allemandes sur la base d'une nouvelle armée, la Wehrmacht forte en moyens mécaniques. La Belgique, peu équipée en chars et en aviation, ne prend pas conscience de la nouvelle force militaire allemande jusqu'au , lorsque la Wehrmacht envahit la Pologne et que la France et l'Angleterre déclarent la guerre à l'Allemagne. Alors, le roi Léopold III, ordonne une mobilisation générale, 650 000 Belges étant mobilisés. Malgré les mises en garde des gouvernements franco-britanniques, le Roi, appuyé par le gouvernement et le parlement, se refuse encore à renouer une alliance avec les alliés de 1914-18, craignant que l'Allemagne d'Hitler n'y voie une provocation et envahisse la Belgique qui, à ce moment, n'est pas prête à une résistance efficace.
Le , l'armée belge est composée de 650 000 soldats, soit 22 divisions, équipés de 100 chenillettes, de 280 blindés équipés d'un excellent canon de 47 mm propre à percer le blindage des chars allemands, de 1 400 pièces d'artillerie et de 250 avions pour les forces aériennes. Lorsque la Wehrmacht attaque la Belgique, au nord, le fort d'Ében-Émael tombe en 24 heures et, au sud, une percée allemande traverse l'Ardenne, malgré 24 heures de résistance des chasseurs ardennais à Bodange, Martelange et Chabrehez et une éphémère victoire de blindés légers belges contre des troupes aéroportées allemandes déposées à Nimy, Witry et Léglise sur les arrières des chasseurs ardennais par des avions légers Fieseler Storch avant même l'arrivée des forces mécanisées franco-britanniques. Inférieurs dans tous les domaines (infanterie, cavalerie mécanisée, artillerie et armée de l'air), les soldats belges résistèrent courageusement sur la Dendre, tout en reculant en liaison avec les forces françaises et anglaises, elles-mêmes surclassées par les envahisseurs, jusqu'à la bataille de la Lys, bataille d'arrêt menée par les Belges pendant cinq jours. Le 28 mai, dix-huit jours après l'attaque des armées allemandes, les débris des armées belges sont encerclés au nord-est de Dunkerque, tandis que les alliés britanniques rembarquent sans rien prévoir pour les Belges. Le roi Léopold III, après avoir prévenu l'attaché militaire anglais lord Keyes que ses troupes voient venir la fin de leurs approvisionnements en vivres et en munitions, accepte la bedingungslose Waffenstreckung, c'est-à-dire une suspension d'armes inconditionnelle imposée par le commandement allemand. Les Français en sont prévenus par des appels radios sur le réseau militaire français. Le gouvernement belge, représenté auprès du roi par le premier ministre Hubert Pierlot et le ministre des Affaires étrangères Paul-Henri Spaak, se désolidarise du roi et se replie en France pour continuer la guerre aux côtés des Alliés à Londres. Cependant, une petite partie des troupes belges encore intactes est évacuée lors de la bataille de Dunkerque.
Pour la Belgique, après la défaite, la guerre va continuer, d'abord pendant la bataille aérienne d'Angleterre avec 29 pilotes, puis en Afrique, avec les victoires des troupes coloniales belges contre les Italiens en Abyssinie, notamment par la victoire d'Asosa. Dans l'ensemble, la Belgique manifeste sa participation à la guerre par la constitution de trois escadrilles dans la Royal Air Force et par la reconstitution de forces terrestres, des commandos qui vont effectuer des raids contre les Allemands en Yougoslavie puis, au sud de la Hollande, lors de l'offensive anglaise de 1944. Pour le reste, les navires marchands belges qui avaient échappé aux troupes allemandes, vont continuer la guerre dans les convois de transports alliés au cours de la bataille de l'Atlantique. En outre, le Congo belge, tandis que ses troupes s'en vont gagner la campagne d'Abyssinie, fournit, pendant toute la guerre, un effort considérable en approvisionnements de céréales et, surtout, la Belgique militarise son industrie stratégique africaine pour la fourniture de minerais stratégiques dont l'uranium par un accord particulier avec les Américains
De 1941 à 1944, les troupes belges libres se battent sur tous les fronts et s'illustrent dans la campagne d'Afrique en recevant la reddition de 7 000 soldats italiens du général Gazzera. Le , au débarquement de Normandie, les Belges libres vont libérer une partie de la côte nord de la France et vont compter jusqu'à 100 000 hommes. À la suite de la libération de la Belgique en septembre 1944 et l'entrée du Gouvernement à Bruxelles, 53 000 personnes s’enrôlent dans les diverses unités belges constituées pour les recevoir, mais les infrastructures militaires belges sont insuffisantes ou même détruites. Cinq brigades d’infanterie de 5 000 hommes sont envoyées en Irlande du Nord afin d’y faire leurs classes[12]. En mai 1945, 170 000 soldats sont en service qui poursuivent leur avance jusqu'en Tchécoslovaquie.
Dès la fin de 1940, le Premier ministre ordonne la création des Forces belges libres et la mobilisation de la Force publique du Congo Belge. En Angleterre, outre la constitution de trois escadrilles belges dans la Royal Air Force et la formation d’unités commandos, 539 rescapés des effectifs de 1940, puis des évadés belges du continent constituent en même temps l'effectif de départ d'une nouvelle armée, ce qui va permettre de mettre sur pied la brigade Piron qui, en 1944, participe à la libération de la côte nord de la France, de la Belgique et de Bruxelles. Ces troupes servent, dès la fin de 1944, à la reconstitution, en Belgique même, d'une force de 100 000 hommes qui participe aux offensives contre les Allemands. En Afrique, les 20 000 hommes mobilisés dans les troupes coloniales mises sur pied de guerre — avec des compléments de matériel fournis par les Britanniques et les Français libres de l'Afrique-Équatoriale française — offrent au gouvernement belge un moyen de pression pour participer avec les Alliés au règlement des questions politiques d'après la guerre, cela grâce aux victoires contre les Italiens d'Abyssinie, notamment la reddition d'Asosa avec le butin d'un important matériel. Les fournitures en céréales et en minerais, notamment l'uranium, achèvent de donner un poids international à ce gouvernement.
À la fin de la guerre, l'effort belge militaire et économique permet au gouvernement d'intégrer le Gouvernement militaire allié des territoires occupés, puis de participer à toutes les négociations alliées et d'obtenir une zone d'occupation en Allemagne. D'abord intégrée à la zone d'occupation britannique en Allemagne, elle devient spécifiquement belge et grandit pour devenir un « créneau » de l'OTAN, c'est-à-dire une zone militaire considérable s'étendant de la Belgique jusqu'au « rideau de fer ».
Les plus importantes opérations de combats de cette période au lieu en République démocratique du Congo avec l'opération Dragon Rouge et ses suites en 1964 conduit le Régiment Para-Commando[13].
L'intégration des femmes dans l'armée débute en 1975[14].
En 1989, en cas de mobilisation générale, elle pouvait mettre en ligne six brigades et une vingtaine de bataillons, 250 avions dont 230 de combat (hors avions d'entraînement), 4 frégates légères et 16 bâtiments de guerre des mines soit, hors gendarmerie belge, plus de 300 000 personnes[15].
Après la fin de la guerre froide, le contingent de l'armée diminue très nettement. En 1989, année de la chute du Mur de Berlin, l'armée belge compte en effet un peu plus de 100 000 hommes. Le contingent se réduit progressivement au début des années 1990 (environ 90 000 en 1992), puis beaucoup plus abruptement au milieu de la décennie, simultanément à la suspension de la conscription (environ 67 000 en 1994 ; 50 000 en 1995). Le nombre d'hommes sous les drapeaux continue par la suite à diminuer progressivement : environ 45 000 en 2000, 42 000 en 2005, 37 000 en 2010. L'ensemble des chars de combat, des obusiers automoteurs et autres engins chenillés sont retirés.
Comparativement à 1992, la fonte des capacités est impressionnante en date de 2015 apparaît certainement comme la plus importante observée en Europe occidentale, toutes proportions gardées : dix fois moins d’effectifs, six fois moins de blindés, cinq fois moins d’avions de combat, quatre fois moins d’artillerie. Cette diminution de l'effectif s'accompagne d'une refondation complète des forces armées dans leur ensemble.
La structure actuelle de La Défense a été déterminée par arrêté royal du [16]. Celui-ci instaure, à partir du 1er janvier 2002 une administration unique chapeautant les différentes branches armées. Un arrêté royal du nomme les dirigeants des organes nouvellement créés[17]. Ils entrent en fonction le .
Le ministère de la Défense est la plus haute autorité de forces armées belges (après le roi). Il se compose, autour de la personne du ministre, de différents organes composés aussi bien de militaires que de civils.
Le principal organe est le commandement général (en néerlandais : algemeen commando) qui, dirigé par le chef de la Défense (CHOD - Chief of Defence), se compose entre autres de quatre départements d'état-major[18] (chacun dirigé par un sous-chef d'état-major) et de six directions générales[19] (chacune dirigée par un directeur général). Depuis le 4 juillet 2024, le Chef de la Défense est le Général d’aviation Frederik Vansina[20].
Ministère de la Défense | |||||||||||||||||||||||||||||||||
Commandement général | |||||||||||||||||||||||||||||||||
ACOS « stratégie » | ACOS « bien-être » | DG « human resources » | DG « material resources » | ||||||||||||||||||||||||||||||
ACOS « renseignement et sécurité » | ACOS « opérations et entraînement » | DG « budget et finances » | DG « appui juridique et médiation » | ||||||||||||||||||||||||||||||
DG « Formation » | DG « Communication » | ||||||||||||||||||||||||||||||||
Composante terre | Composante air | Composante marine | Composante médicale | ||||||||||||||||||||||||||||||
La communication de la Défense donne « Priorité à la paix ». On entend par là que la Défense doit être projetable pour intervenir rapidement et prévenir les guerres plutôt que de résister à une invasion massive.
Le recrutement met un accent sur « Sauvez des vies » et le « terrain d'expérience vaste » comme le monde. On note un investissement dans l'image de marque surtout à destination de la jeunesse : stages, prêt gratuit de matériel et même d'infrastructure, journées « portes ouvertes »…
Ordre de bataille [Quand ?] :
La Marine belge fut mise sur pied en catastrophe en 1831 pour tenter de bouter hors d'Anvers les Néerlandais et de reprendre le contrôle de l'Escaut. Elle s'appela la Marine royale jusqu'en 1862, date de sa disparition, le gouvernement belge renonçant à la Marine militaire. La Marine royale s'illustra surtout lors des expéditions au Rio Nunez par la goélette Louise Marie et son lieutenant de vaisseau de 1re classe Van Haverbeke ainsi qu'avec son enseigne de vaisseau Guillaume Delcourt, futur Conseiller Maritime du roi Léopold II.
En 1888, le capitaine de vaisseau comte de Borchgrave d'Altena, sert dans la Marine française à bord du cuirassé Suffren ; il sera à l'origine de la nouvelle marine militaire, en créant à Anvers, une petite flottille de 4 canonnières, qui, en 1914, seront bloquées sur l'Escaut par les Hollandais.
Lorsque la première guerre éclate, il n'existe toujours pas de marine militaire belge. Celle-ci se reconstitue au fur et à mesure des nécessités, d'abord sur le lac Tanganyika au Congo, où les Belges doivent faire face à une flottille allemande, puis en 1917 par la création d'un dépôt des équipages à Calais, enfin par la création d'un détachement puis d'un corps de Torpilleurs et Marins à Bruges en 1923. Cependant, en 1927, un arrêté royal supprime à nouveau la Marine militaire belge, le 31 mars.
Bien que le 15 septembre 1939, le ministère mobilise partiellement le Corps de marine et lui affecte trois anciens bateaux-pilotes servant de patrouilleurs, deux vedettes, trois chalutiers et deux remorqueurs, ce sera sous l'impulsion du lieutenant Victor Billet, que la section belge de la Royal Navy sera créée en Angleterre en 1940 et deviendra la Force navale belge, le 1er février 1946.
En tant que membre de l'UE, de l'OTAN et de l'ONU, la Belgique a participé à plusieurs missions de maintien de la paix de ces différentes organisations. Aujourd'hui, La Défense est encore déployée dans les pays suivants (chiffres en date du [30]) :
En 2015 :
Le budget de la Défense belge est en dessous de la moyenne ouest-européenne. Il a baissé de 20,54 % de 1995 à 2011, malgré un produit intérieur brut en croissance de 30,26 % sur la même période[31]. En 2019, il est équivalent à 0,93 % du PIB, pensions comprises[32]
Voir aussi École royale militaire - Anciens élèves notables et Liste des commandants
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