Gérard Leman
comte (1851-1920), commandant de la position fortifiée de Liège De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Gérard Leman (/ləmɑ̃/[note 1]), né le à Liège (Belgique) et mort le à Liège, est un lieutenant-général de l'armée belge, commandant de la Position fortifiée de Liège et de la 3e division d'armée. Il s'est illustré lors de la bataille de Liège en ce qui lui a valu, en 1919, le titre nobiliaire de comte.
Gérard Leman | ||
![]() Général Georges Leman, Commandant de la Ville Fortifiée de Liège (Edmund Tarbell, 1919-1920)[1] | ||
Nom de naissance | Gérard Mathieu Joseph Georges Leman | |
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Naissance | Liège (Belgique) |
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Décès | Liège (Belgique) |
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Origine | Belge | |
Arme | Génie, Infanterie | |
Grade | Lieutenant-général | |
Années de service | 1867 – 1920 | |
Commandement | École militaire 3e division d'armée (Liège) Position Fortifiée de Liège |
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Conflits | Première Guerre mondiale | |
Faits d'armes | Bataille de Liège | |
Distinctions | Grand cordon de l'Ordre de Léopold, Grand officier de l'Ordre de la Couronne, Grand-croix de l'Ordre national de la Légion d'honneur |
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Hommages | Anobli comte (1919), Obsèques nationales |
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Liste des commandants de l’École royale militaire Généraux belges pendant la Première Guerre mondiale |
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Biographie
Résumé
Contexte
Jeunesse
Il est le fils de Georges-Auguste Leman, capitaine d'artillerie et professeur à l'École militaire, et de Marie Gertrude Félicité Kips. Après de brillantes études secondaires à l'Athénée royal de Bruxelles, il entre comme élève à l'École militaire en 1867 et en sort premier de promotion en 1872 avec le grade de lieutenant du génie.
Carrière militaire
Avant la Première Guerre mondiale
Durant la guerre franco-prussienne de 1870, il sert dans un corps d'observation belge. En 1882, il est nommé membre du corps enseignant de l'École royale militaire. En décembre 1902, il est promu colonel[2]. Il est commandant de l'Ecole royale militaire du à janvier 1914. Il exerce une influence considérable sur la matière militaire enseignée, et pousse notamment les mathématiques[3].
Durant cette période, il devient aussi le responsable de l'éducation militaire du futur roi Albert Ier.
Préparation de Liège
Il est nommé lieutenant-général dans l'infanterie le et membre du Conseil supérieur de la défense nationale[4]. Il est nommé, le 31 [5], commandant de la position fortifiée de Liège et de la 3e division d'armée. Déterminé à ralentir autant que possible une (encore) hypothétique attaque allemande, il mobilise plus de 18 000 personnes pour renforcer les fortifications bâties, entre 1888 et 1891, par Henri-Alexis Brialmont autour de la ville.
Durant une visite d'un ministre belge[Lequel ?], on[Qui ?] lui fait la remarque que ces travaux, qui sont tournés vers l'Allemagne, compromettent la neutralité de la Belgique telle que définie dans le traité des XXIV articles. Leman, peu impressionné, rétorque que « la Belgique le remerciera si la guerre devait avoir lieu et que si ce n'était pas le cas, qu'on pouvait lui prendre ses étoiles de général »[réf. souhaitée].
Bataille de Liège
Le , la Deutsches Heer, sous le commandement du général Otto von Emmich, apparaît devant Liège et lance un ultimatum. Le général Leman refusant de se rendre, la Position fortifiée de Liège est attaquée et la bataille de Liège débute dans la nuit au 5 au [3]. À 4 h 30, le quartier général de Leman installé rue Sainte-Foy[note 2] est attaqué par une compagnie allemande infiltrée[6]. Bien que l'attaque soit repoussée, le général Leman transfère ce qui reste de son quartier général et de son état-major au fort de Loncin commandé par le colonel Victor Naessens.
Les troupes allemandes en présence étant initialement incapables de vaincre et de soumettre les forts, elles doivent attendre l'arrivée des zeppelins et, surtout, de l'artillerie lourde (« Grosse Bertha ») pour ce faire. Après un bombardement intensif qui aura duré 24 heures avant d'atteindre l'arsenal du fort de Loncin, Gérard Leman est capturé, le , inconscient, fortement commotionné et blessé dans les ruines du fort.
Captivité

En signe de respect, les Allemands lui permettent de conserver son épée durant sa captivité[3]. Il insiste pour que, sur le rapport de sa capture, soit mentionné le fait qu'il ne s'est pas rendu mais a été capturé inconscient[7].
Il est d'abord transféré dans la citadelle de Magdebourg où il subit l'amputation d'un orteil le 1er septembre dont la cicatrisation ne s'achève qu'en . Il écrit, entre autres, « j'ai reçu ici des soins médicaux éclairés et dévoués et depuis une dizaine de jours, je vais mieux »[8]
Le général Leman est, alors, déplacé le vers le camp de Blankenburg-im-Mark. Son état de santé devenant préoccupant, car il a des problèmes diabétiques et cardiaques[8], il est libéré sans conditions le .
Après une convalescence en Suisse, il rejoint le gouvernement belge exilé en France, près du Havre où une réception solennelle est organisée en son honneur le .
Après-guerre

En , il est accueilli en héros dans sa ville natale et s'y installe pour rédiger son Rapport au Roi sur la défense de Liège en (édité seulement en 1960). Le roi le maintient dans ses fonctions sans limite d'âge et lui donne ses lettres de noblesse de comte le . Son « rapport » à peine achevé, il meurt le d'une pneumonie.
Funérailles
Le gouvernement belge décrète l'organisation d'obsèques nationales. Celles-ci ont lieu le par un hommage, corps présent, au Palais de la Nation à Bruxelles, avant l'inhumation civile, selon les désirs du défunt, au cimetière d'Ixelles où il repose auprès de ses parents.
Près de 400 étudiants de l'Université libre de Bruxelles, fortement marqués par la Grande Guerre, assisteront aux obsèques sous la bannière de l'Association Générale, du Cercle Solvay, du Cercle Polytechnique et du Cercle des Etudiants Libéraux[9].
Distinctions et honneurs
- Concession du titre de Docteur Honoris causa de l'Université de Gand en .
- Concession de noblesse avec le titre de comte transmissible par primogéniture le [10].
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Blason | D'argent à une enceinte fortifiée de gueules, maçonnée d'argent, accostée de deux branches de lierre au naturel ; au chef tiercé en pal de sable, d'or et de gueules
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Détails |
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grand cordon de l'Ordre de Léopold avec palme ;
grand officier de l'Ordre de la Couronne ;
croix de guerre 1914-1918 belge et française ;
médaille interalliée de la victoire ;
grand-croix de l'Ordre national de la Légion d'honneur ;
grand Croix de l'Ordre de Saint-Michel et Saint-Georges de Grande-Bretagne ;
commandeur de l'Ordre du Sauveur de Grèce ;
commandeur de l'Ordre de l'Étoile de Roumanie ;
grand officier de l'Ordre du Mérite Militaire d'Espagne ;
croix militaire de 1re Classe ;
médaille commémorative de la guerre 1914-1918 ;
commandeur de l'Ordre du Double Dragon de Chine impériale ;
- médaille de Liège.
Ouvrages écrits
- Leçons de statique graphique, 1887 ;
- Cours de résistance des matériaux, 1895 ;
- Note sur la stabilité des routes circulaires, 1900 ;
- Sur l’enseignement de l’analyse infinitésimale, 1901 ;
- Rapport au Roi sur la défense de Liège en , 1920 (mais édité en 1960 par Georges Hautecler)
Mémoire
Dans les noms de lieux
- Belgique :
- à Liège la place de Fragnée est rebaptisée place du Général Leman en 1918,
- à Etterbeek, la rue des Rentiers est rebaptisée rue Général Leman en . À noter qu'elle avait déjà pris cette dénomination au début de la guerre mais l'occupant allemand avait exigé de revenir à l'ancienne,
- à Ans, Châtelet, Colfontaine, Dour, Enghien, Flémalle, Frameries, Hensies, Heusy, Hyon, Jemappes, Jemeppe-sur-Meuse, Leuze-en-Hainaut, Mouscron, Nivelles, Rouveroy, Roux, Seneffe et Vezon : l'avenue, la rue ou la place Général Leman,
- à Assebroek, Berchem, Bourg-Léopold, Hasselt, Hoeilaart, Knokke, Machelen, Wavre-Sainte-Catherine, Leeuw-Saint-Pierre : la Generaal Lemanstraat ou la Generaal Lemanlaan,
- à Flémalle : la gare de Leman ;
- Canada :
- dans les montagnes Rocheuses, le Mount Leman[11] (50° 44′ 00″ N, 115° 24′ 48″ O) et le Leman Lake (50° 45′ 00″ N, 115° 25′ 14″ O) ont tous deux été ainsi renommés en 1918.
Dans l'art
- Peinture à l'huile réalisée par Edmund Tarbell[1] ;
- Peinture à l'huile de James Ensor intitulée Ensor et Leman parlant peinture, 1890, collection privée[12] ;
- Peinture à l'huile, portrait en pied à l'École Royale Militaire[13] ;
- Émile Verhaeren lui dédie un poème édité en 1916[14].
- Portrait en eau-forte par Servais Detilleux, réalisé en 1919 et conservé au Musée royal de l'armée
- Médaille en bronze de Godefroid Devreese avec sur une face le nom, le grade et le portrait du général Leman et sur l'autre face le corps gisant sur les décombres du fort de Loncin avec l'inscription sur le listel "fort de Loncin ".
Notes et références
Voir aussi
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