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Le fer de cheval est une bande de métal recourbée en U servant à protéger de l'usure le dessous des sabots des équidés. L'invention date du IXe siècle.
Le maréchal-ferrant est l'artisan spécialiste du ferrage des chevaux. Autrefois sédentaire et de surcroît forgeron, le maréchal-ferrant est à présent spécialisé et déplace son matériel d'un site à l'autre pour ferrer les équidés là où ils se trouvent, même sur leur lieu de pâturage. Selon l'emploi fait du cheval, c'est-à-dire travail ou équitation, et l'état ou la pathologie des sabots (pouvant nécessiter une ferrure orthopédique), les fers ont différentes formes et sont constitués de matériaux adaptés. Le fer à cheval est réputé pour être un porte-bonheur lorsqu'il est porté.
Les fers évitent l’usure prématurée des sabots[1]. En effet, les équidés utilisés par l'homme comme animal de trait ou de selle peuvent subir, si l'effort demandé est plus important que dans les conditions naturelles (plus de 30 km/jour), une usure prématurée du sabot. L'invention du fer à cheval a permis de ralentir cette usure. Les usages des chevaux actuels (dans les pays développés) sont aujourd'hui cependant beaucoup moins agressifs pour les pieds des chevaux.
Les fers permettent également de corriger certains défauts d'aplomb[2],[1], en modifiant la surface d’appui du pied au sol. Ils ont un rôle orthopédique, notamment pour les pieds atrophiés, encastelés, plats, ou les talons fuyants.
À la différence des hipposandales, les fers sont des protections permanentes fixées dans le pied du cheval par des clous.
Les fers sont utilisés dans le traitement de certaines pathologies : affections ostéo-articulaires, hygroma du coude, syndrome naviculaire, abcès. Ils permettent de soulager des structures douloureuses, favorisant ainsi leur guérison[3].
Enfin, les fers, comme d'autres protections amovibles (hipposandales) évitent à certains chevaux de se faire mal dans les cailloux.
Les Grecs ne connaissaient pas la ferrure. Xénophon mentionne l'embatai, pièce de cuir lacée pour protéger les pieds dans les terrains abrasifs. Vers 330 av. J.-C., les opérations militaires de cavalerie d'Alexandre le Grand ont dû être interrompues pour permettre aux chevaux de reformer la corne de leurs sabots.
Toutefois, l'opinion de Diderot dans son encyclopédie est différente[4]. De même, Homère et Appien font mention d'un fer à cheval, le premier dans le 151e vers du second livre de l'Iliade, l'autre dans le livre XII de son Histoire romaine, De Bello Mithridatico.
Les Romains ont inventé l'hipposandale : pièce de métal recouvrant la corne et remontant en partie sur le sabot, maintenue par des lacets de cuir inventés par les Celtes.
Le fer à cheval est attesté de façon indubitable en Europe où il apparaît à la fin du IXe siècle dans les zones de terres lourdes et humides[5].
Une étude de la littérature antérieure à l’œuvre de Léon VI a permis de localiser, dans un traité byzantin militaire (De re strategica), une référence à des plaques de fer placées sous les sabots des chevaux pour les protéger. Même si l’auteur ne se réfère pas de façon précise aux fers à clous, cette mention devient une preuve importante de l’utilisation, plus tôt qu’on ne le pensait, d’un fer plein dès l'époque protobyzantine. Cette œuvre est datée du VIe siècle. Il y est fait référence aux plaques de fer. L’auteur donne des conseils sur les chevaux mis en première ligne de bataille et sur la façon de les équiper pour les protéger. Outre une armure pour la tête, la poitrine et l’encolure, il conseille de mettre à l’abri les pieds des chevaux de mauvaises blessures, causées par les chausse-trapes ou des engins similaires, grâce à des plaques de fer. Il ne pourrait s’agir ici que de fers à cheval semblables au fer oriental, non pas vides – comme la plupart des hipposandales et des fers à clous de type européen – mais pleins à la base pour que le pied de l’animal soit entièrement protégé des chausse-trapes[6].
Des fouilles des tumuli de guerriers mongols de cette époque[Laquelle ?] ont permis de retrouver des fers circulaires, fixés uniquement sur leur bord d'appui externe.
Cesare Fiaschi écrit en 1556 le premier traité sur les mors et les fers à cheval, Trattato dell'imbrigliare, atteggiare, & ferrare cavalli (La manière de bien emboucher, manier et ferrer les chevaux). La maréchalerie se codifie avec Jacques de Solleysel[7](1664), François-Alexandre de Garsault[8] (1771), Philippe-Étienne Lafosse[9] (1803), et Claude Bourgelat[10] (1804).
Avec le développement de l'art vétérinaire, apparaissent aux XIXe siècle et XXe siècle des ferrures orthopédiques complexes. Le XXe siècle voit avec l'apparition de nouveaux matériaux et alliages, le développement des fers en aluminium, en matière plastique, les amortisseurs à base de silicone et les résines composites pour renforcer la paroi des sabots.
On distingue artificiellement quatre parties au fer : la pince (partie avant), la mamelle, puis le quartier (parties latérales), et enfin l'éponge (partie arrière)[11]. Les bords du fer sont appelés rives, la distance entre les rives est appelée couverture. La rive externe correspond au contour extérieur et la rive interne au contour intérieur du fer. La voûte est la rive interne du fer correspondant à la pince en rive externe[11].
Les fers sont percés de trous destinés à permettre le passage des clous. L'extrémité du trou située vers le sol est appelée étampure[11], celle dirigée vers le sabot est appelée contre-perçure. Le fer est dit étampé à gras quand les étampures sont éloignées de la rive externe, étampé à maigre dans le cas contraire[12]. Les étampures doivent être nettes, régulières, et percées de manière à loger exactement la tête pyramidale des clous[12]. Généralement, un fer présente un nombre pair d’étampures, au minimum 6, mais elles peuvent être plus nombreuses, jusqu'à 10[12], en fonction de la taille du fer, de la qualité de la corne et du travail du cheval. Elles sont percées régulièrement pour que le poids du fer soit réparti sous la paroi et que les clous soient suffisamment et régulièrement espacés pour éviter l’éclatement de la corne[3].
Les pinçons sont des rebords du fer, de forme triangulaire, destinés à stabiliser la tenue du fer. Le plus souvent, les fers antérieurs portent un seul pinçon tandis que les postérieurs deux.
Des mortaises à crampons peuvent être creusées sur le fer, au niveau des éponges. Ce sont des orifices filetés permettant de visser des crampons sur le fer, afin d'améliorer la tenue du cheval sur sol mou ou sur sol particulièrement dur.
La garniture est la largeur du fer dépassant à l'extérieur du pied[12], et l'ajusture la partie du fer qui n'est pas en contact avec le sabot à l'intérieur du pied. L'ajusture est parfois biseautée pour soulager l'appui de certaines parties du pied.
Comme le sabot, le fer antérieur est plus arrondi que le fer postérieur, qui est plutôt ovale. Sa largeur et sa longueur sont presque égales. Il possède en général un seul pinçon, centré en pince. Les éponges sont identiques à celles des postérieurs. Le fer postérieur a en général deux pinçons au niveau des mamelles, ce qui permet de « reculer » le fer, c'est-à-dire le mettre plus arrière du pied. Ainsi, le cheval risque moins de toucher ses antérieurs en se déplaçant. On distingue les fers droits des fers gauches par leur branche interne plus droite et étampée plus à maigre que la branche externe. Vu de profil, le fer est plat, avec une légère élévation en pince, commençant dès les premières étampures[13].
Les fers des mulets sont moins larges, aux branches plus longues, avec une garniture plus grande que pour un cheval[14].
Les clous à ferrer comportent plusieurs parties. Tout d'abord, la tête, composée de la frappe destinée à recevoir les coups de marteau, et le collet qui va s'enfoncer dans l'étampure. Le collet du clou doit être adapté à l'étampure et à la rainure du fer. Ensuite, la lame de longueur adaptée à la taille du pied est prolongée par le grain d'orge. Le grain d'orge est un renflement qui fait dévier le clou vers l'extérieur du pied. La partie oblique du grain d'orge est appelée affilure, elle doit être placée vers l'intérieur du pied[15]. Une fois le clou planté, son extrémité extérieure est recourbée et coupée formant ainsi le rivet.
Le rythme habituel de renouvellement des fers est de six semaines environ, pas toujours en fonction de leur usure, la pousse de la corne entrant aussi en ligne de compte.
Le fer est chauffé puis ajusté à la tournure plantaire du pied. La corne n'est ni innervée ni vascularisée[16], et est un isolant thermique : le fer peut être posé à chaud, pour permettre de rectifier sa tournure après vérification lors du posé[17]. Par contre, le derme de pied, fortement vascularisé, va souffrir de rétractation du fait de l'irradiation de la chaleur. Le maréchal-ferrant se fait seconder par un aide (« le teneur de pieds ») qui maintient le sabot à la main en s'aidant d'une lanière de cuir.
Le maréchal-ferrant ferre seul, à chaud ou à froid, en maintenant le sabot sur ou entre les genoux. Cette méthode de ferrure s'est généralisée en France. Outre l'économie d'une personne, elle permet au maréchal-ferrant d'avoir une bonne vision du sabot, pour un résultat tout aussi solide.
Le cheval est immobilisé dans un bâti au moyen de sangles, nommé travail à ferrer. Cette technique n'est plus guère utilisée, elle servait principalement pour les bœufs et les chevaux lourds. Elle est considérée comme très coercitive et réservée aux cas difficiles ou aux chevaux lourds qui n'ont pas appris à donner les pieds convenablement, comme cela arrive parfois chez les jeunes chevaux de trait.
Cependant on peut aussi considérer qu'il existe des variantes importantes des méthodes de ferrures, selon les apprentissages et les races d'équidés liées à leur utilisation ; on peut ferrer un cheval à l'anglaise à chaud et inversement à la française à froid... Il existe en fait quatre méthodes de ferrures.
Pour être plus précis et donner deux exemples concrets, un cheval de sport « selle français » destiné au saut d'obstacle peut être ferré indifféremment à chaud ou à froid, à la française ou à l'anglaise selon la méthode de travail du maréchal ferrant, alors qu'un pur sang anglais utilisé pour la course de vitesse ne peut être que ferré à froid et à l'anglaise dans son box.
Le fer est rarement composé de fer pur, car ce matériau possède de faibles propriétés mécaniques. Il est en général utilisé allié avec du carbone (0,2 à 0,5 %) sous forme d'acier[18].
Le fer en aluminium est plus léger[19] et possède un point de fusion beaucoup plus bas que le fer en acier. Sa résistance mécanique est également faible lorsqu’il est pur ; il s’use beaucoup plus vite. Son pouvoir amortissant est plus faible que celui du fer en acier, surtout en terrain dur. Sa résistance mécanique peut être augmentée par un alliage avec d’autres métaux, permettant d’obtenir des fers à usure normale, mais nettement plus légers[19].
Les fers en plastique sont composés de polyuréthane thermoplastique et d'un insert métallique. Ce sont des fers encore plus légers que les fers en aluminium, dont le comportement face à la glissade correspond à celui d’un sabot non ferré[20]. Ils procurent une meilleure adhésion à l’asphalte et au béton.
Plus performant en durée de vie que les fers acier ils peuvent atteindre plus de 1500km.
Les types de fers sont extrêmement variés, nous verrons les plus courants :
On dit « Pas de pied, pas de cheval »[36],[37], ce qui résume l'importance de la santé des pieds du cheval pour fournir un travail. Le fer à cheval joue un rôle de protection du sabot et l'épargne d'une usure prématurée. En fonction de la vitesse de pousse de la corne et des conditions d'utilisation du cheval, la ferrure devra être renouvelée toutes les 6 à 8 semaines. Dans la nature, un cheval n'a pas besoin de fer car la vitesse de pousse de la corne est égale à sa vitesse d'usure.
On a pris l'habitude de ferrer le cheval domestique, soumis à des contraintes de travail (porter un cavalier, se déplacer sur des sols abrasifs comme le sable). Selon les conditions de détention, les chevaux domestiques n'ont pas besoin d'être ferrés. Parfois seuls les antérieurs sont ferrés. Il est de plus en plus courant de laisser le cheval sans fers et d'utiliser des hipposandales lors de travail sur terrain abrasif ou pour de longues randonnées. Selon le terrain et la qualité du pied il est parfois possible de se passer de toute protection du sabot.
Le fer à cheval, blasonné souvent « fer » tout court, est un meuble héraldique dont la définition par défaut est assez floue, bien qu'il soit assez fréquent dans les armoiries (surtout en zone germanique).
Par contre, il y a consensus sur l'attribut « cloué » qui indique que les trous sont d'une autre couleur que le champ (ci-contre : blason de Le Teilleul : D'azur à trois fer à cheval d'argent cloués du même).
Il existe un meuble voisin, dit « fer de mule » très similaire et souvent confondu, voire considéré comme synonyme.
Le fer à cheval est considéré comme un objet ayant des vertus porte-bonheur. Cette vertu légendaire vient sans doute du fait qu'un fer à cheval égaré était revendu au forgeron et permettait ainsi d'en récolter quelques espèces sonnantes et trébuchantes[38]. Les fers à cheval, du fait du martelage à froid qu'ils subissent, étaient refondus pour divers usages. Les fers à cheval usagés et reforgés étaient nommés lopin bourru.
Le fer en tant que métal protégerait des mauvaises influences et du malheur. On voit également dans sa forme l'initiale du Christ ou le croissant de lune, symbole de fertilité et de chance.
Pour porter bonheur, le fer doit être placé les éponges vers le haut : « pour que le bonheur ne tombe pas » ! Il faut également qu'il soit trouvé par hasard sur la route, et de préférence encore muni de ses clous[38].
Une autre origine de cette tradition est la légende de saint Dunstan, forgeron qui deviendra archevêque de Canterbury en 959. Le diable lui ayant amené son cheval à ferrer, Dunstan cloua le fer sur le pied fourchu du démon. Celui-ci dut promettre, afin d'être libéré, de ne jamais entrer dans une maison protégée par un fer à cheval.
Enfin l'origine la plus probable du « fer porte bonheur » provient d'un vieux mythe romain : Néron y est alors « César » et pour montrer à l'ensemble de son royaume l'étendue de sa richesse, il ordonna à ses forgerons de forger et poser à ses chevaux des fers en or. Malheureusement pour Néron, les techniques de la pose des fers n'étaient pas encore au point et lorsqu'il se pavanait sur ses terres, il arrivait que l'un de ses chevaux se déferre. La légende raconte que le pauvre paysan qui par chance passait par là, trouve alors en ce fer de valeur inestimable, une source de bien être éternel. Bien évidemment, tout cela n'est que pure invention car à cette époque, l'or était un métal bien trop mou et trop onéreux pour en faire des clous.
Pour que la bénédiction se réalise il faut aujourd'hui trouver un fer, le pinçon planté dans le sol et qu'il soit, comme le faisait Néron, forgé à la main. Il doit en outre posséder sept étampures.
La nébuleuse du Fer à Cheval est un des noms de la nébuleuse M17 située dans le Sagittaire.
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