Eaux-Bonnes
commune française du département des Pyrénées-Atlantiques De Wikipédia, l'encyclopédie libre
commune française du département des Pyrénées-Atlantiques De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Eaux-Bonnes (en béarnais Aigas-Bonas ou Aygue-Boune) est une commune française, située dans le département des Pyrénées-Atlantiques en région Nouvelle-Aquitaine.
Eaux-Bonnes | |||||
Le village d'Eaux-Bonnes est situé sur un plateau au flanc de la forêt du Gourzy. | |||||
Blason |
|||||
Administration | |||||
---|---|---|---|---|---|
Pays | France | ||||
Région | Nouvelle-Aquitaine | ||||
Département | Pyrénées-Atlantiques | ||||
Arrondissement | Oloron-Sainte-Marie | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes de la Vallée d'Ossau | ||||
Maire Mandat |
Jean-Luc Braud 2020-2026 |
||||
Code postal | 64440 | ||||
Code commune | 64204 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Eaux-Bonnais, Eaux-Bonnaises | ||||
Population municipale |
190 hab. (2021 ) | ||||
Densité | 4,9 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 42° 58′ 26″ nord, 0° 23′ 27″ ouest | ||||
Altitude | Min. 520 m Max. 2 619 m |
||||
Superficie | 38,52 km2 | ||||
Type | Commune rurale à habitat dispersé | ||||
Unité urbaine | Hors unité urbaine | ||||
Aire d'attraction | Hors attraction des villes | ||||
Élections | |||||
Départementales | Canton d'Oloron-Sainte-Marie-2 | ||||
Législatives | Quatrième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Pyrénées-Atlantiques
Géolocalisation sur la carte : Nouvelle-Aquitaine
| |||||
modifier |
Située en vallée d'Ossau, la commune est limitrophe du département des Hautes-Pyrénées.
Les communes limitrophes sont Béost, Laruns et Arrens-Marsous.
La commune est drainée par le Valentin, la Sourde, le Cély, le ruisseau de Louesque, le ruisseau de Portaig, le ruisseau des Blanques, le ruisseau d'Esquerra, et par divers petits cours d'eau, constituant un réseau hydrographique de 46 km de longueur totale[3],[4].
Le Valentin, d'une longueur totale de 14,2 km, prend sa source dans la commune et s'écoule du sud-est vers le nord-ouest. Il traverse la commune et se jette dans le gave d'Oloron à Laruns[5].
Historiquement, la commune est exposée à un climat de montagne[6]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est toujours exposée à un climat de montagne et est dans la région climatique Pyrénées atlantiques, caractérisée par une pluviométrie élevée (>1 200 mm/an) en toutes saisons, des hivers très doux (7,5 °C en plaine) et des vents faibles[7].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,1 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 13,7 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 466 mm, avec 11,2 jours de précipitations en janvier et 10,5 jours en juillet[8]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune d'Arbéost à 8,99 km à vol d'oiseau[9], est de 10,2 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 411,1 mm[10],[11]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[12].
Au , Eaux-Bonnes est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[13]. Elle est située hors unité urbaine[14] et hors attraction des villes[15],[16].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (90,4 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (90,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (39,7 %), forêts (31,2 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (19,5 %), prairies (5,2 %), zones urbanisées (2,6 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (1,6 %), zones agricoles hétérogènes (0,1 %)[17].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
La commune se compose de quatre villages :
La petite « cité des Eaux Bonnes » fut bâtie à partir du XVIIIe siècle auprès d'une source thermale. Eaux-Bonnes domine le brusque effondrement de la vallée du Valentin, à l'entrée de la gorge étroite de la Sourde. Cette caractéristique géologique a créé une cascade spectaculaire, demeurée longtemps une attraction pour les visiteurs avant d'être fortement réduite par la captation hydro-électrique située en amont du village. Le jardin Darralde, autour duquel se groupent les principaux hôtels, constitue le centre de la station.
De l'autre côté de la vallée, sur le promontoire de la Montagne Verte, se trouve le village d'Aas, connu comme le « village des siffleurs ». Ses habitants communiquaient sur de longues distances grâce à un langage sifflé. Ce village, qui est à l'origine de la commune, a vécu depuis ses origines du pastoralisme.
Un autre hameau, Assouste, fait partie de la commune. C'est un village ossalois typique situé dans la partie nord du territoire communal, en contrebas du village d'Aas.
La station de ski de Gourette représente le plus récent développement de la commune. Situé dans la partie sud de la vallée, son domaine skiable est le plus étendu des Pyrénées-Atlantiques.
Outre les hameaux cités plus haut, il faut noter les noms de lieux suivants : la Montagne Verte, l'Azive, chemin de Lious, Lious dédérat, Pleysse, Saclutte, l'horizontale, l'Impératrice, le Pétarok, la Tranchée, le Gourzy, Sialat, le Boila, Ley, Iscoo, le col d'Aubisque, le Gros Hêtre, le Hourat (oratoire), Plaà Ségouné.
Le territoire de la commune d'Eaux-Bonnes est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), inondations, feux de forêts, mouvements de terrains, avalanche et séisme (sismicité moyenne)[18]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[19].
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par une crue torrentielle ou à montée rapide de cours d'eau, notamment le Valentin. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1989, 1990, 1992, 1993, 1997, 2009, 2018, 2019 et 2021[20],[18].
Eaux-Bonnes est exposée au risque de feu de forêt. En 2020, le premier plan de protection des forêts contre les incendies (PDPFCI) a été adopté pour la période 2020-2030[21]. La réglementation des usages du feu à l’air libre et les obligations légales de débroussaillement dans le département des Pyrénées-Atlantiques font l'objet d'une consultation de public ouverte du 16 septembre au 7 octobre 2022[22],[23].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont des mouvements de sols liés à la présence d'argile et des affaissements et effondrements liés aux cavités souterraines (hors mines)[24]. Afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, un inventaire national permet de localiser les éventuelles cavités souterraines sur la commune[25].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie[26]. 37,5 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (59 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national)[Carte 2]. Depuis le , en application de la loi ELAN, différentes contraintes s'imposent aux vendeurs, maîtres d'ouvrages ou constructeurs de biens situés dans une zone classée en aléa moyen ou fort[Note 1],[27].
Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par des mouvements de terrain en 2019 et par des glissements de terrain en 1982, 1992 et 1993[18].
La commune est exposée aux risques d'avalanche. Les habitants exposés à ce risque doivent se renseigner, en mairie, de l’existence d’un plan de prévention des risques avalanches (PPRA). Le cas échéant, identifier les mesures applicables à l'habitation, identifier, au sein de l'habitation, la pièce avec la façade la moins exposée à l’aléa pouvant faire office, au besoin, de zone de confinement et équiper cette pièce avec un kit de situation d’urgence[28],[29].
Le toponyme Eaux-Bonnes provient[30] du nom de sources minérales appelées Eaux d'Arquebusades au XVIe siècle. On trouve la forme Aigabonne en 1764 dans les comptes de Laruns[31].
Son nom béarnais est Aigas-Bonas[32] ou Aygue-Boune[33].
Le toponyme Aas apparaît[30] sous les formes Haas (1343, hommages de Béarn[34]), Ahas-en-Ossau (1384, notaires de Navarrenx[35]), Saint-Laurent-d'Aas (1654, insinuations du diocèse d'Oloron[36]).
Il a une racine basco-aquitaine aitz, pointe rocheuse[37].
Le toponyme Assouste apparaît[30] sous les formes Soste (1270, chapitre d'Ossau[38]), Assoste et Asoste (1440, cartulaire d'Ossau ou Livre rouge[39]), Notre-Dame d'Assouste (1655, insinuations du diocèse d'Oloron[40]).
Il vient du gascon assosta, lieu abrité[37].
Le toponyme Gourzy apparaît[30] sous les formes Gorsii (1439, notaires d'Oloron[41]), Gorzii (1538, réformation de Béarn[42]), Goursin (1648, règlement de Laruns[31]).
Le toponyme Ley est mentionné[30] en 1675 (réformation de Béarn[42]).
Les premières traces d'occupation remontent au néolithique et à l'âge de bronze : on a en effet trouvé sept squelettes humains et trois vases au lieu-dit la Carnala.
Avant le XVIe siècle, il n'existe aucune preuve d'une quelconque habitation. Les Romains, grands amateurs de bains et qui occupèrent la région jusqu'au Ve siècle, ne semblent pas avoir utilisé de manière significative les eaux thermales, aucun vestige antique n'ayant été découvert à ce jour. Il est vraisemblable que des constructions existaient pour accueillir les gens du pays ou les rares visiteurs mais on ne dispose à ce jour d'aucune source le confirmant.
C'est au cours du XVIe siècle qu'est citée, pour la première fois dans la bibliographie, l'édification d'un bâtiment. C'est un hôpital militaire, construit par François Ier et destiné aux Béarnais blessés à la bataille de Pavie (1525) par de nouvelles armes : les arquebuses[43].
Un siècle plus tard, en 1648, la comtesse d'Ancenis prenait l'eau aux Eaux-Bonnes mais logeait prudemment au château de Béost.
En 1771, le comte Antoine-Marie de Cluzel, officier de l'armée de Condé, écrit y avoir fait construire la « première maison honnête, avec vitres ». Un an plus tard, en 1772, le duc de Biron fait un séjour aux Eaux-Bonnes. Il qualifie l'état de l'établissement thermal de « désastreux » et ajoute que « trois mille malades s'y disputent les six baignoires ».
La fin du XVIIIe siècle et le XIXe siècle voient un accroissement considérable de la fréquentation. Le rythme des travaux de construction s'accélère. Les bâtiments du début de cette période présentent une architecture régionale. Dans un premier temps, on fait en effet appel aux entrepreneurs locaux. Comme dans d'autres villages de la vallée d'Ossau, les immeubles construits à cette époque ont trois ou quatre étages et les toits en ardoise sont pourvus de lucarnes. De nos jours, ils sont aisément reconnaissables autour et en face de l'établissement thermal et le long de la rue Louis-Barthou.
Lorsqu'en 1887 Guy de Maupassant publie Mont-Oriol, l'histoire du développement d'une petite ville thermale du Massif central, Eaux-Bonnes comporte déjà tous les ingrédients du modèle urbain idéal de la ville d'eaux. Les « Thermes du Mont-Oriol » comportent un hôtel, des villas et un casino de style mauresque. Le jardin public et les promenades pittoresques sont également présentes, entourant l'établissement thermal.
Ce modèle importé de la capitale prend le pas sur le style régional, créant un environnement urbain qui fait dire à Hippolyte Taine : " Je comptais trouver ici la campagne : un village comme il y en a tant, de longs toits, de chaume ou de tuile; des murs fendillés, des portes bancales, et dans les cours un pêle-mêle de charrettes, de fagots, d'outils, d'animaux domestiques, bref tout le laisser-aller pittoresque et charmant de la vie rustique. Je rencontre une rue de Paris, et les promenades du bois de Boulogne...[44].
Dans les années 1830, l'ancien établissement thermal est reconstruit, ainsi qu'une nouvelle église et la maison des communes (appelée maison du Gouvernement, c'est l'actuelle mairie). En avançant dans le XIXe siècle, le style Second Empire apparaît: le nombre d'étages augmente significativement, les ouvertures sont plein cintre, la brique rouge est utilisée pour les façades, les balcons avec encorbellements apparaissent. En 1861, la première pierre de l'hôpital militaire est posée par l'impératrice Eugénie. Dès cette époque, l'ensemble des bâtiments de la cité est alimenté en eau par un aqueduc de 1400 m qui capte la fontaine d'Iscoo.
C'est à cette deuxième moitié du XIXe siècle, qui connut une véritable « fièvre thermale », que l'on doit les grands hôtels de la rue Castellane (rue qui jusque-là servait de parc à charrettes). En 1868, plus d'une centaine de maisons sont recensées pour une population de 750 habitants. Les travaux de construction des bâtiments de la rue d'Aas (qui deviendra plus tard rue de la Cascade) débutent vers 1856, pour le compte d'habitants d'Aas. Ce sont d'abord des baraques en bois et des échoppes provisoires où dorment les artisans et guides de la station. Elles sont peu à peu remplacées par des immeubles. Le manque de place et le prix élevé des terrains expliquent la nécessité de construire des maisons de plusieurs étages.
Les sources thermales jaillissent depuis des millions d'années dans le creux de ce vallon du Haut-Béarn. Leurs propriétés curatives sont sans doute connues depuis des temps immémoriaux. Du temps où seuls les médicaments offerts par la nature existaient, elles représentaient vraisemblablement une grande valeur. Avant le XVIIe siècle, la relation de l'homme à l'eau est quasiment divine. L'héritage gallo-romain est encore dominant : les Romains occupèrent la région jusqu'au Ve siècle et leurs apports culturels et techniques furent importants. Si l'on se rend bien compte des effets bienfaisants des eaux minérales sur la santé, ils sont attribués à d'obscures forces souterraines. Les rémissions sont considérées comme providentielles, voire miraculeuses. Aucun vestige antique n'a été découvert à ce jour aux Eaux-Bonnes qui prouverait une utilisation romaine des eaux, (comme à Lurbe-Saint-Christau par exemple). Il semble d'ailleurs que cela soit le cas pour toutes les stations pyrénéennes situées trop à l'intérieur des montagnes et éloignées des principaux axes de communication.
Les sources des Eaux-Bonnes sont citées pour la première fois en 1462. Leur appartenance, longtemps disputée entre Aas et Assouste, est enfin concédée au premier des deux villages.
Le peintre Eugène Delacroix accompagne aux thermes d'Eaux-Bonnes en 1845 son ami peintre de paysage Paul Huet qui vient y soigner « un engorgement du poumon »[45]
Dans son Voyage aux Pyrénées paru en 1860, Taine décrit ce que peut être la journée d'un curiste. Il est recommandé de boire de l'eau trois fois par jour. « Chacun va prendre son flacon de sirop, à l'endroit numéroté, sur une sorte d'étagère, et la masse compacte des buveurs fait la queue autour du robinet (…). Le premier verre bu, on attend une heure avant d'en prendre un autre ; cependant on marche en long et en large, coudoyé par les groupes pressés qui se traînent péniblement entre les colonnes (…). On allonge le cou à la porte pour voir un couloir sombre où les malades trempent leurs pieds dans un baquet d'eau chaude, rangés en file comme des écoliers le jour de propreté et de sortie. »
Deux sources sont exploitées (encore de nos jours) sur les neuf existantes. L'une, nommée Source vieille, jaillit à une température de 44 °C au pied de la Butte au trésor. L'autre, la Source froide, est captée en face du bâtiment de la Mutuelle Générale des PTT à une température de 13 °C. Leurs propriétés permettent de soigner l'ensemble des voies respiratoires, les rhumatismes et séquelles de traumatismes ostéo-articulaires.
Avec le thermalisme, le pyrénéisme est le second motif de l'engouement exceptionnel que connaît la station au XIXe siècle. L'écrivain Henri Beraldi lance ce mot « pyrénéisme » en 1898 dans les premières pages de Cent ans aux Pyrénées. Il recouvre une triple dynamique : ascensionner - ressentir - écrire. Il affirme ainsi que l'expérience physique de la montagne est inséparable de l'élaboration culturelle[46]. Le pyrénéisme répond rapidement aux attentes de tous ceux qui ne se reconnaissaient pas dans l'alpinisme, essentiellement sportif et tourné vers la performance.
Une société d'érudits, naturalistes, botanistes, géologues découvre la diversité du patrimoine naturel pyrénéen[47]. On leur doit une importante collection ornithologique riche de très nombreuses espèces d'oiseaux naturalisés. Une collection de minéraux des Pyrénées ainsi qu'un monumental herbier des Pyrénées sont réunis par le berger-botaniste Pierrine Gaston-Sacaze. Ses collections sont acquises en 1878 par la mairie. Les guides touristiques de 1930 mentionnent le musée Gaston-Sacaze, situé dans le promenoir de l'établissement thermal. Seule la collection ornithologique, que nous devons en grande partie à Henry Miégémarque (dit "Henry de l'Arcizette) nommé conservateur en 1893, y est encore conservée[48].
Au tournant du siècle, l’engouement pour les jeux de neige prend de court les pionniers eux-mêmes. Rapidement, la mode des sports d’hiver attire chaque fin de semaine une clientèle de plus en plus nombreuse sur les pentes du Gourzy ou du Benou. Les amateurs viennent de Pau, de Bordeaux et même de Paris.
Le ski, moyen de déplacement facile dans les vallées enneigées, importé des pays nordiques, se transforme en une activité de loisir et un sport d’hiver.
La commune d'Eaux-Bonnes voit immédiatement le parti qu’elle peut tirer de cet engouement. Disposant d’une capacité d’hébergement luxueuse et abondante, reliée à Pau par le chemin de fer et la gare de Laruns - Eaux-Bonnes, elle organise le premier concours international de ski des Pyrénées les 15 et 16 février 1908 et le deuxième, en présence d'Alphonse XIII, le roi d'Espagne, les 20 et 21 février 1909. Les courageux participants se disputent les quelques chambres avec cheminée, ou à défaut avec un simple conduit. En 1910, le championnat de France de ski est organisé aux Eaux-Bonnes et à Cauterets[49].
Le succès de la manifestation dépasse les prévisions. Cinquante traineaux sont construits pour acheminer les 4 000 visiteurs du concours depuis la gare de Laruns. L'enneigement exceptionnel permet de concentrer toutes les épreuves sur la prairie Alphonse XIII.
Les hôteliers d'Eaux-Bonnes aménagent une piste de ski le long du jardin Darralde et une patinoire de 700 m2 avec vestiaires devant les Thermes d'Orteig au bas de la rue de la Cascade.
Le plateau de Gourette est également mis à contribution pour le concours de saut. Son enneigement abondant et sa conformation attirent les sportifs mais il faudra attendre 1930 pour qu'un hébergement y soit construit.
La Seconde Guerre mondiale entraîne la quasi fermeture de la station. Les congés payés, nouvellement acquis, les sports d'hiver et le thermalisme ne sont plus d’actualité dans la France occupée.
La station désertée va cependant attirer l’attention des autorités allemandes qui réquisitionnent plusieurs hôtels pour y assigner à résidence les républicains espagnols, les Juifs et divers prisonniers en provenance du camp de Gurs.
Le 18 janvier 1943, 400 prisonniers sont conduits en car jusqu’à la gare de Laruns. Le convoi, à destination de Drancy puis d’Auschwitz fait un arrêt dans la Creuse, à Guéret. Les prisonniers sont libérés et disséminés dans le département.
La responsabilité exacte de cette libération reste imprécise, mais le préfet de Pau, et son sous-préfet semblent y avoir pris une part active[50].
Le maquis Bir-Hakeim s'y cacha, sur le plateau du Bénou, en pleine zone interdite, entre les mois de septembre et de décembre 1943[51].
La station ne retrouvera pas après la guerre la notoriété et la fréquentation atteintes au début du XXe siècle. La clientèle mondaine de riches oisifs qui animait son casino et ses hôtels a disparu.
À partir des années 1950, la défiance du corps médical à l’encontre des bienfaits du thermalisme va entraîner son déclin progressif. Après l’avoir paré au siècle précédent de toutes les vertus thérapeutiques[52], les médecins découvrent les techniques scientifiques et substituent les antibiotiques aux cures thermales.
La Sécurité sociale, qui prenait en charge ces cures, supprime ses remboursements et la clientèle traditionnelle réduit ses séjours, entraînant la fermeture de nombreux hôtels et maisons de rapport.
Avec les années 1990 apparaît une nouvelle demande. Le thermalisme thérapeutique et son image de patients maladifs déprimant devant un verre d’eau laisse la place à la remise en forme et à l’hydrothérapie.
Cette tendance se conjugue avec l’apparition du « tourisme vert », qui valorise la montagne d’été.
Dans ce contexte, Eaux-Bonnes découvre le vaste potentiel que lui procure la présence au sein d’une même commune :
Le village d'Aas profite de cette évolution pour se rénover et compléter son urbanisation. Cette urbanisation s'accompagne cependant d'un mitage préoccupant de la Montagne Verte qui altère définitivement son caractère pastoral.
En 1861, la mairie est transférée d'Aas aux Eaux-Bonnes, suivant en cela le succès grandissant de ses eaux thermales. À cette occasion, la commune prend alors le nom Eaux-Bonnes et perd sa position de première commune dans le classement alphabétique des communes de France.
Malgré son évidence, Eaux-Bonnes reste le seul village en France à porter ce nom.
La commune fait partie de quatre structures intercommunales[53] :
La commune fait partie du Pays d'Oloron et du Haut-Béarn.
Ses habitants sont appelés les Eaux-Bonnais. L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[54]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[55].
En 2021, la commune comptait 190 habitants[Note 2], en évolution de −44,28 % par rapport à 2015 (Pyrénées-Atlantiques : +3,43 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
2018 | 2021 | - | - | - | - | - | - | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
194 | 190 | - | - | - | - | - | - | - |
Longtemps demeurée une commune de montagne vivant du pastoralisme, Eaux-Bonnes va bénéficier de l'engouement pour le thermalisme au XIXe siècle et constituer rapidement une économie saisonnière florissante basée sur le tourisme[59].
L’État s’intéresse depuis longtemps à l’exploitation directe des stations thermales. En 1808, Napoléon Ier, sur proposition du préfet des Pyrénées Chazal, décide de créer une administration centrale des eaux thermales. Les stations de Bagnères-de-Bigorre, de Cauterets, de Luz, de Barèges, de Capvern, de Labassère, des Eaux-Bonnes, des Eaux-Chaudes, de Cambo, de Luchon sont regroupées et gérées par l’administration. L’application de cette décision ne sera que très partielle et peu à peu les sources retrouvent une gestion communale
Au milieu du XIXe siècle, les stations thermales qui possèdent des sources communales sont relativement nombreuses, environ une cinquantaine. Eaux-Bonnes fait partie de la dizaine ayant atteint une renommée nationale[60]. À partir de 1840, la vogue de la station se développe, sous l'inspectorat médical du docteur Prosper Darralde et l'administration de Bernard Cazaux, fermier des sources.
Dans la seconde moitié du XIXe siècle, avec la montée des besoins en capitaux des stations, le traditionnel affermage de l'exploitation des eaux à des particuliers laisse place à la constitution de sociétés capitalistiques disposant d'une plus vaste envergure financière.
Ces sociétés par actions regroupent des investisseurs d'horizons divers intéressés à l'expansion de la station: banquiers, entrepreneurs de travaux publics bordelais ou parisiens, compagnie de chemin de fer... L'affermage leur est concédé pour des périodes plus longues en échange d'investissements dans les infrastructures et l'amélioration de l'accueil[61].
Ces sociétés, lourdement endettées par les investissements de prestige qu'elles doivent financer, ne sont pas en elles-mêmes des opportunités financières exceptionnelles. Elles ne servent d'ailleurs qu'un intérêt annuel de l'ordre de 5 %.
Elles sont par contre la clef de voûte d'un ensemble économique qui comporte des possibilités de faire fortune rapidement. Spéculateurs autour de l'aménagement des hôtels et chalets, constructeurs des infrastructures, compagnies de transport, gestionnaires des jeux d'argent, médecins sont les grands gagnants parmi les actionnaires de ces compagnies
Il existe une forte synergie entre le développement du chemin de fer dans les Pyrénées et la croissance du thermalisme. Le 22 octobre 1867, le Journal de Toulouse annonce l'adoption du projet de ligne Pau-Buzy-Laruns. Sa réalisation en 1883 laissera cependant les voyageurs terminer à pied ou en landau les quelques kilomètres qui les séparent des stations d'Eaux-Bonnes et des Eaux-Chaudes.
En 1907, en échange de concessions hydro-électriques à Gabas destinées à électrifier son réseau, la Compagnie des Chemins de Fer du Midi s'engage à construire un tramway à voie unique jusqu'aux deux stations. Si la ligne aurait été édifiée jusqu'à Gabas, partageant la route avec les automobiles avant d'être enfouie dans le bitume, l'embranchement vers les Eaux-Bonnes restera un projet. L'indicateur Chaix, célèbre guide ferroviaire de l'époque, le mentionnera pourtant jusqu'en 1921[62].
Au début du XXe siècle, le monopole d'approvisionnement en vivres de la station pour la saison thermale fait encore l'objet d'une adjudication publique, une mesure instaurée par les jurats de Laruns dès le XVIe siècle.
Dès 1881 et jusqu’en 1916, la commune concède l'exploitation du minerai aurifère et argentifère découvert sur le site de Gourette. Une quarantaine de tonnes de minerai est triée et concassée chaque jour avant d’être transférée à Laruns par tombereaux pour embarquer en chemin de fer pour Bayonne, l’Angleterre ou l’Espagne.
Après la grande époque du thermalisme, la commune développera, à partir des années 1960, un tourisme hivernal de masse sur son site de Gourette.
La commune fait partie de la zone d'appellation de l'ossau-iraty.
Composante indispensable des stations de villégiature du XIXe siècle, les villas permettent d'attirer une riche clientèle. On construit des chalets dans le goût anglo-normand en faveur à l'époque.
Le territoire de la commune, pénalisé par la rareté de son foncier, ne permettra pas le développement de cette forme d'habitat qui s'étendra dans des villes comme Bagnères-de-Luchon ou Cauterets.
On recense tout de même une dizaine de villas remarquables :
Les travaux du casino débutent en 1873 sous la direction de l'architecte Geisse. Ses services n'étant pas appréciés par le conseil municipal (il avait entre autres pris l'initiative de faire construire un étage supplémentaire), il fut remplacé.
L'hôtel des Princes (2)[63] fait partie des nombreux bâtiments néo-classiques qui entourent le jardin public. Cet hôtel est le plus vaste édifice de la cité et correspond à la phase d'extension de la station thermale des Eaux-Bonnes sous l'impulsion de l'épouse de Napoléon III. Construit vers 1860 sur le jardin Darralde, il accueillit la cour lors du séjour de l'impératrice en 1861. En 2016, le pommeau de l'escalier principal était toujours orné du visage sculpté de l'impératrice Eugénie[64].
Pour répondre à la demande de distractions des visiteurs et attirer une clientèle aristocratique et internationale, l'hôtel s'était doté lors de sa construction d'un tennis, exceptionnellement gagné au pic et à la pioche sur le rocher et enclavé entre le bâtiment et la montagne.
Après plusieurs tentatives infructueuses de rénovation, l'hôtel était en 2006 sous le contrôle du liquidateur de la société immobilière Au fur et à mesure, une expertise est en cours pour estimer sa valeur de revente[65]. L’hôtel a été revendu en 2003 pour 1,2 million d'euros. Toutefois le promoteur se déclara en cessation de paiement et un procès eut lieu au tribunal de Pau[66]. En 2016, l'hôtel fait de nouveau l'objet d'une vente aux enchères avec une mise à prix de 20 000 €[64]. En 2018, l'intérieur de l'hôtel est encore dans un état totalement délabré[67].
L'organisation urbaine des Eaux-Bonnes est souvent qualifiée d'haussmannienne en raison de l'ampleur des bâtiments et de l'élévation de leurs façades. Cependant, l'implantation des bâtiments, autour d'un jardin central et à l'intérieur d'un réseau de promenades, fait largement référence aux cités-jardins britanniques.
L'architecture des édifices s'éloigne également du modèle parisien par la sobriété de la modénature et la finesse des proportions. Ici, pas de sculptures, de chapiteaux ou de cariatides omniprésents dans les immeubles parisiens du Second Empire. Cette sobriété reflète à la fois l'influence de l'architecture béarnaise, massive et peu ornementée, et la nécessité imposée par les matériaux locaux. La pierre et le marbre des Pyrénées, durs et difficiles à travailler, appellent des lignes simples, des encadrements lisses et un vocabulaire mesuré de bandeaux et de frontons.
Le style résultant est classique, avec des références antiquisantes subtiles. La rigueur du marbre et l'austérité de l'ardoise sont simplement atténuées par l'utilisation d'enduits colorés.
Contrastant avec ce style dominant, le casino déploie une architecture expressive d'arcades et de brique. Les villas utilisent librement les colombages et toitures débordantes caractéristiques des villes de villégiature.
Quatre églises très différentes composent le patrimoine religieux de la commune.
La petite église d'Assouste remonte au XIIe siècle. Sa voûte est classée aux monuments historiques.
L'église Saint-Laurent a été construite par le même architecte que celle des Eaux-Bonnes.
L'église paroissiale Saint-Jean-Baptiste-Notre-Dame-des-Infirmes fut construite de 1864 à 1875 par Gustave Lévy (architecte départemental) et Pierre Gabarret (architecte communal).
L'église Notre-Dame-des-Neiges de Gourette date de la dernière partie du XXe siècle, elle fut consacrée en 1970 et remplaça la chapelle construite en 1937.
Lieux de détente et de sociabilité pour la société des curistes, les promenades sont construites pour rejoindre des sites pittoresques, cascades, points de vue, sources. Parfaitement aménagées (murs de soutènement en pierre appareillée, ponts, kiosques et bancs), bordées de haies de buis taillé, avec des voies de qualité, leur faible pente les rend presque toutes accessibles aux attelages[68].
Les chantiers de construction sont financés par des souscriptions particulières auxquelles participent certains des illustres visiteurs de la station. Les promenades portent pour la plupart le nom de leurs généreux mécènes.
Durant la première moitié du XIXe siècle, les promenades s'étirent en lacets pentus sur les flancs de la forêt du Gourzy et remontent le vallon du Valentin.
Le jardin anglais est à l'état d'ébauche en 1841. Il est avant 1855 une prairie mal entretenue, traversée par la Sourde. Le torrent, utilisé par les lavandières, reçoit également tous les immondices des maisons voisines. Avant de franchir la route pour se jeter dans le Valentin, il forme un petit étang d'où s'élèvent des coassements nocturnes qui empêchent de dormir tout le bas de la station. Réaménagé, la Sourde recouverte (il fallut creuser « à la pelle et à la pioche ».), le jardin devient en 1861 et à la demande de l'Impératrice Eugénie de Montijo, le jardin Darralde.
La commune se situe sur le trajet de la 16e étape du Tour de France 2007, un parcours de 218 kilomètres reliant Orthez à Gourette - col d'Aubisque.
Entre le XVIe et le XIXe siècle, Eaux-Bonnes connaît un défilé incessant de célébrités. Au cours de la saison thermale de 1872, « deux princes, plus de cinquante marquis et marquises, plus de quinze ducs et duchesses, plus de soixante-dix comtes et comtesses, plus de soixante barons et baronnes » séjournèrent dans la station thermale[70]
Pour comprendre le développement étonnant de ce petit village de montagne, il faut relever le rôle crucial que jouèrent l’aristocratie politique, les financiers, les médecins et les guides dans la transformation de la cité en station à la mode du XIXe siècle. La conjonction de leurs intérêts offrit aux riches oisifs un éventail constamment renouvelé de divertissements, jeux d’argent, bals, concerts et amusements[71].
Au début du XIXe siècle, ce sont les financiers Eynard, banquier genevois, Jacquemin et Moreau qui transforment les baraques du village en une ravissante station thermale[72]. Mais le véritable instigateur de cet essor sera le couple impérial, Napoléon III et surtout Eugénie, habituée des villes d'eaux pyrénéennes proches de son Espagne natale. Chaque été, les souverains fréquentent les stations les plus célèbres : Vichy, Plomblières, Baden, Eaux-Bonnes, Schwalbach, Arenemberg, et surtout Biarritz. La vie mondaine y est brillante, la Cour se déplace avec les souverains, les Cours d'Europe y préparent leurs alliances.
La grâce d'Eugénie et son caractère des plus charmants, attirent de nombreux admirateurs. « La jeune espagnole, écrit Frédéric Violée, se dépensait au physique et au moral, jusqu'à la limite de son être, excursionnant, parcourant à cheval les routes pittoresques de ce versant des Pyrénées, se donnant avec l'ardeur de son âge aux plaisirs du bal, et, dans les intervalles de ses joies, s'enquérant de tout son zèle des souffrances d'alentour auxquelles il lui serait possible d'apporter une aide ou un soulagement ». Nombreux sont les mendiants qui l'attendent chaque matin à la sortie de son hôtel. Un jour de l'été 1852, une course organisée entre Basques français et espagnols voit la victoire des Français. Dépitée, Eugénie interpelle ses compatriotes avec colère puis fait rouler des pierres qui formaient un muret en déclarant : « Je démolis la France, pour venger mon Espagne vaincue ! ».
L'année suivante, Mlle de Montijo épouse Napoléon III et devient ainsi l'impératrice des Français. Elle revient plus tard aux Eaux-Bonnes où elle descend à la maison du Gouvernement (l'actuelle mairie). On raconte que dans la nuit du 19 juillet 1855, un incendie se déclare à l'hôtel de la Poste. L'impératrice vient alors, par sa présence, encourager ceux qui défendent contre les flammes l'hôtel où, plus jeune, elle descendait avec sa mère. Elle n'accepta de rentrer que lorsque tout danger fut écarté, « et après avoir réconforté un garçon de l'hôtel blessé par la chute d'une poutre ». Son dernier séjour aux Eaux-Bonnes date de 1861.
Après la capitulation de Sedan (1870), elle quitte Paris pour l'Angleterre où elle rejoint Napoléon. Plusieurs lieux rappellent les séjours d'Eugénie aux Eaux-Bonnes : la place Sainte-Eugénie et la promenade de l'Impératrice, le bâtiment de la Mutuelle générale des PTT, autrefois nommé hospice Sainte-Eugénie[63] et dont l'impératrice avait posé la première pierre le 25 août 1861.
Dans Mont-Oriol, Maupassant relève perfidement que « les médecins apparaissent dans les villes thermales comme les bulles dans une eau gazeuse ».
C'est Théophile de Bordeu (1722-1776), né à Izeste, qui marque le premier la vie de la station. Issu d'une famille de médecins (il semble d'ailleurs que ses aïeux, dont Antoine son père, aient exercé aux Eaux-Bonnes bien avant lui), il fera tout pour rendre célèbres les eaux minérales de la station du Haut-Ossau. Bardé de diplômes, il publie de nombreux ouvrages où il compare les caractéristiques et vertus des sources du Béarn et de Bigorre. Ses Lettres à Mme de Sorbério (1746), dont il tente d'obtenir la considération, connurent un vif succès. Durant plusieurs années, il s'en servit de document publicitaire, les faisant parvenir à de très nombreux clients potentiels. En 1754, il soutient à Paris une thèse sur Les eaux minérales d'Aquitaine dans les maladies chroniques. L'histoire raconte qu'il laissa les examinateurs proprement abasourdis. Helvétius, premier médecin de la reine, manifesta son admiration. C'est le début de la gloire. Introduit dans les salons parisiens, il rabat ses illustres clients vers son père qu'il avait fait nommer médecin de l'hôpital militaire et Inspecteur des eaux de Barèges. Théophile de Bordeu meurt à Barèges en 1776 : « La mort avait si peur de lui qu'elle le prit dans son sommeil. »
Deux autres médecins marquent fortement l'histoire des Eaux-Bonnes. Il s'agit du docteur Darralde et de Valéry Meunier :
Nombre de guides gagnaient cependant quatre sous en allant chercher à dos d’homme des pains de glace dans les névés du pic de Ger pour rafraîchir les boissons de la haute société de la station thermale[75].
Un survol des visiteurs ou habitués de la station donne un aperçu de l'ambiance qui pouvait régner dans la cité thermale durant la seconde moitié du XIXe siècle. Médecins, gens de la haute aristocratie, artistes, hommes politiques ou aventuriers se retrouvaient aux Eaux-Bonnes à la belle saison, certains pour des raisons professionnelles, d'autres pour profiter des bienfaits de la cure, d'autres enfin pour se divertir.
Seamless Wikipedia browsing. On steroids.
Every time you click a link to Wikipedia, Wiktionary or Wikiquote in your browser's search results, it will show the modern Wikiwand interface.
Wikiwand extension is a five stars, simple, with minimum permission required to keep your browsing private, safe and transparent.