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avion militaire De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le Dassault Mirage 5 (parfois désigné à tort Mirage V) est un avion militaire construit par le constructeur aéronautique français Dassault Aviation. Apparu en 1967 en tant que dérivé du Mirage III destiné à l'attaque au sol par temps clair, le Mirage 5 a rapidement évolué en avion multirôle, capable également de missions de reconnaissance ou de chasse/interception, suivant les versions. Les avions de la famille du Mirage 5 (qui comprend également le Mirage 50 et le IAI Nesher) ont été construits à 530 exemplaires mis en service par 11 pays différents, dont certains l'utilisent toujours en 2019.
Mirage 5 francais de l'escadron de chasse 2/13 Alpes en 1992. | |
Constructeur | Dassault Aviation |
---|---|
Rôle | Avion multirôle |
Premier vol | |
Mise en service | |
Date de retrait | Toujours en service |
Nombre construits | 532 (hors IAI Nesher) |
Dérivé de | Dassault Mirage III |
Équipage | |
1 pilote | |
Motorisation | |
Moteur | Snecma Atar 09C5 |
Nombre | 1 |
Type | Turboréacteur avec postcombustion |
Poussée unitaire | 58 kN |
Dimensions | |
Envergure | 8,22 m |
Longueur | 15 m |
Hauteur | 4,5 m |
Surface alaire | 35 m2 |
Masses | |
À vide | 7 050 kg |
Maximale | 13 500 kg |
Performances | |
Vitesse maximale | 2 350 km/h (Mach 2,2) |
Plafond | 17 000 m |
Vitesse ascensionnelle | 5 000 m/min |
Rayon d'action | 2 400 km |
Armement | |
Interne | 2 canons DEFA de 30 mm - 125 coups par arme |
Externe | 4 000 kg de charge (missiles, roquettes, bombes, réservoirs, etc.) |
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Le Mirage 5 est né d'une demande de l'armée de l'air israélienne, qui souhaitait un dérivé simplifié du Mirage III destiné à l'attaque au sol par temps clair. Pour répondre à ce besoin, les ingénieurs de Dassault partent du Mirage IIIC dont ils remplacent le radar de poursuite Cyrano par un radar télémétrique Aïda nettement plus petit. Le nez est redessiné (plus fin) et reçoit d'autres équipements électroniques, ce qui libère de la place dans le fuselage, derrière le poste de pilotage, permettant de placer un nouveau réservoir : le Mirage 5 emporte ainsi 32 % de carburant de plus que le Mirage III. Enfin, le réacteur Atar 9C du Mirage IIIE est installé et des points d'emport de charge sont ajoutés, la capacité en armement externe restant de 4 000 kg.
Israël passe une commande de 50 exemplaires le . Désigné initialement Mirage V, le prototype fait son vol inaugural le . Cependant, à la suite de l'attaque de l'aéroport de Beyrouth par l'armée israélienne (opération Gift, ), le gouvernement français instaure un embargo sur toutes les livraisons de matériel militaire vers ce pays dès le [1]. Comme la construction en série est déjà lancée, c'est finalement l'armée de l'air française qui reçoit les avions initialement destinés à Israël, à partir de 1971. Entre-temps, la désignation a été changée en Mirage 5.
En , la Belgique choisit le Mirage 5 pour remplacer ses vénérables F-84F Thundestreak et RF-84F Thunderflash. Un accord est officiellement signé en 1969 pour 106 avions, dont 103 seront construits sous licence par les sociétés SABCA et SONACA pour les cellules, et FN pour les réacteurs. Quatre escadrilles sont progressivement équipées à partir de 1970. Les Mirage 5 belges ont la particularité d'être équipés d'une crosse d'arrêt.
Dans les années 1970, Dassault enregistre de nombreuses autres commandes à l'export. Grâce à l'absence du radar de poursuite Cyrano, le Mirage 5 est en effet moins cher que le Mirage III. De plus, le constructeur a en effet compris que s'il acceptait de s'adapter aux exigences des différents utilisateurs en intégrant des équipements sur mesure, il pourrait mieux remplir son carnet de commandes. Les Mirage 5 sont donc déclinés en version biplace pour l'entraînement, en version de reconnaissance (recevant alors le nez du Mirage III R), voire en version de chasse/interception. Certaines versions se retrouvent ainsi équipées du radar de poursuite Cyrano et du radar de navigation, ce qui les rend équivalentes à un Mirage III E.
L'Égypte a été largement équipée par des commandes payées par d'autres pays :
À la fin des années 1970, Dassault met au point une version améliorée du Mirage 5 : désignée Mirage 50, elle reçoit le réacteur Atar 9K50 du Mirage F1 (environ 15 % plus puissant) et une avionique plus récente comprenant une centrale à inertie. Au choix des clients, l'avion peut recevoir soit le radar Cyrano IV du Mirage F1, soit le radar Agave du Super Étendard. Un prototype est réalisé par modification d'un Mirage III R et fait son premier vol le [2].
Le Mirage 50 rencontra peu de succès : le Chili acheta 16 exemplaires en et le Venezuela commanda quelques années plus tard une poignée d'avions neufs ainsi que la conversion de quelques Mirage III/Mirage 5 qu'il possédait déjà.
Le prototype du Mirage 50 sera modifié par Dassault en . Il recevra des plans canards pour valider les études devant aboutir au Mirage III NG.
Malgré l'embargo français bloquant la livraison des cinquante Mirage 5 commandés par Israël[3], l'État hébreu assemble localement le Mirage 5 (Projet Raam A[4])[5], bien qu'il ne dispose pas de licence de fabrication et encore moins des plans nécessaires pour ce faire. Il parvient à une copie conforme du Mirage 5 à l'exception du siège éjectable, d'un modèle différent, et de l'avionique, de conception israélienne.
Réalisé au tout début des années 1970, il n'a été construit qu'à 61 exemplaires, dont une partie a été revendue à l'Argentine au début des années 1980.
Au début des années 1980, le Pérou modernise ses Mirage 5 en installant en particulier une perche fixe de ravitaillement en vol et un système de désignation laser. D'autres modifications comme l'ajout d'un détecteur d'alerte radar ont été probablement effectuées.
En 1986, avec l'aide de la compagnie israélienne IAI, le Chili lance un programme de modernisation de ses Mirage 50[6] : ajout d'un radar Elta 2001B, de plans canards et de diverses antennes, capacité à lancer des bombes guidées par laser, optimisation du réacteur. Le premier exemplaire modernisé fait son vol inaugural en octobre 1988, les avions concernés recevant alors la désignation de Pantera.
En 1988, une dizaine de Mirage 5 colombiens ont été modernisés avec l'aide de la compagnie israélienne IAI[7] : ajout d'un radar Elta 2001B, d'une perche de ravitaillement en vol, de plans canard et de lance-leurres, modernisation du poste de pilotage, et installation d'un réacteur Atar 9C-3. Désignés Mirage 5 COAM, ils sont désormais proches des Kfir également utilisés par la Colombie.
Au début des années 1980, les Mirage 5 belges sont équipés d'un nouveau système de protection incluant un brouilleur et des lance-leurres. En 1988, la Belgique, par l'intermédiaire de son avionneur SABCA Charleroi, lance un programme désigné MIRSIP (Mirage Safety Improvement Program) qui consiste à remplacer le siège éjectable, à ajouter des plans canard fixes pour améliorer la manœuvrabilité à basse vitesse, et surtout à moderniser profondément l'avionique sous maitrise d'œuvre SAGEM. Les Mirage 5 reçoivent ainsi un télémètre laser Thomson TMV630, une centrale à inertie SAGEM UNA92 remplissant également la fonction de nouveau calculateur de navigation et d'attaque, et un nouveau viseur tête haute GEC Marconi. Pour des raisons budgétaires, seuls 20 avions sont mis à jour (quinze Mirage 5 BA et cinq Mirage 5 BD). Le premier exemplaire modernisé est livré en 1993, quelques mois à peine avant que le gouvernement ne décide du retrait de tous les Mirage de l'armée de l'air belge, de sorte qu'aucun de ces avions ne sera utilisé par la Belgique.
En 1994, le Chili se porte acquéreur des 20 Mirage 5 au standard MIRSIP complétés par SAGEM d'équipements de radio-navigation et GPS, accompagnés de 4 Mirage 5BR et un Mirage 5BD non modernisés destinés à servir de réserve en pièces de rechange. Les Mirage 5 reçoivent la désignation locale de Elkan et resteront en service jusqu'à fin . Cette vente a fait l'objet de soupçons de corruption et une enquête a été menée à ce titre par la justice chilienne[8].
Le Venezuela a modernisé ses Mirage 5 pour les rapprocher des Mirage 50 qu'il possédait également : installation du réacteur ATAR 9K50, ajout d'une perche de ravitaillement en vol et de plans canards, modernisation du système d'attaque et de tir ainsi que du poste de pilotage.
Le Pakistan a modernisé ses Mirage 5 dans le cadre d'un programme nommé ROSE (Retrofit Of Strike Element) confié à la société française SAGEM. Signé début 1996, le contrat comprenait la fourniture de 34 Mirage 5F d'occasion et 6 avions biplace (ex-armée de l'air française) dont 20 portés au standard ROSE-II - les 14 restants ayant été ultérieurement portés au standard ROSE-III - en plus des avions pakistanais modifiés. Le Pakistan a également signé un contrat de remise à niveau (maintenance) d'environ 70 Mirage 5 égyptiens en 2000[9] et a racheté 50 Mirage 5 libyens en 2004[10], uniquement pour servir de pièces de rechange.
Remarque : le nombre d'exemplaires correspond aux avions livrés, il ne tient pas compte des pertes au combat ou lors d'accidents, ni des avions revendus ou stockés.
Le 21 septembre 1973, des Mirage 5 de l'Armée de l'air de la Jamahiriya arabe libyenne mitraillent à deux reprises au canon de 30 mm la corvette Pietro De Cristofaro (F540) de la marine italienne faisant soit quatre blessés[13] soit un mort (de ses blessures) et deux blessés[14].
L'Égypte engage ses Mirage 5 lors de la Guerre du Kippour en octobre 1973, où ils effectuent plusieurs missions d'attaque réussies sur des positions israéliennes. Il semble qu'une quinzaine d'appareils égyptiens aient été perdus lors de ce conflit, dont une bonne partie abattus en vol.
En , durant la guerre égypto-libyenne, les Mirage 5 des deux pays sont engagés. Les avions libyens ont effectué à la fois des missions d'attaque et des missions d'interception.
Dans les années 1980, la Libye a engagé ses Mirage 5 à chacune de ses tentatives de conquête du Tchad. Au moins deux avions auraient été perdus lors de ces opérations.
Dans les années 1980, le Zaïre aurait engagé ses Mirage 5 en Angola et également contre des insurgé dans le pays. Plusieurs avions auraient été perdus lors de ces opérations.
L’armée de l’air argentine a déployé sa flotte de IAI Dagger pendant la guerre des Malouines en 1982. Leur capacité à fonctionner comme avion d’attaque à long rayon d’action était considérablement entravée par l’absence de toute capacité de ravitaillement en vol ; même lorsqu’ils étaient équipés d’une paire de réservoirs largables de 2 000 litres pour transporter du carburant supplémentaire, les Mirage V (Daggers construits en Israël) seraient obligés de voler jusqu’à la limite absolue de leur rayon d’action afin d’atteindre la flotte britannique depuis le continent.
En février 2019, des avions de l’armée de l’air indienne ont violé l’espace aérien pakistanais et bombardé une zone boisée à Balakot. En conséquence, le Pakistan a lancé des frappes aériennes de représailles (nom de code « Opération Swift Retort ») sur des installations militaires au Cachemire sous administration indienne. Au cours des frappes aériennes, deux Dassault Mirage-5PA du 15e Escadron ont largué leurs bombes planantes H-4 SOW qui ont été guidées vers leurs cibles par des officiers des systèmes d’armes assis dans des Dassault Mirage-IIIDA via une liaison de données. L’opération a été un succès et l’avion est revenu sain et sauf a la base[15],[16],[17].
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