Loading AI tools
actrice française De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Dany Carrel est une actrice et chanteuse française née le à Tourane, en Indochine française (aujourd'hui Đà Nẵng, au Viêt Nam).
Nom de naissance | Yvonne Suzanne Chazelles du Chaxel |
---|---|
Naissance |
[1] Tourane, Annam, Indochine |
Nationalité | Française |
Profession | Actrice |
Films notables |
Des gens sans importance La Petite Vertu Le Pacha Un idiot à Paris Pot-Bouille Porte des Lilas |
Elle a tourné dans une cinquantaine de films et téléfilms des années 1950, époque où elle est rapidement devenue célèbre, aux années 1990, et a aussi joué au théâtre.
Dany Carrel naît le à Tourane en Indochine française sous le nom d'état civil de « Yvonne Suzanne Chazelles du Chaxel »[1],[alpha 1], des amours de Marie Yves Aimé du Chaxel[2] (1879-1935), directeur général des douanes, avec une jeune Vietnamienne prénommée Kam[3]. Elle a ensuite une sœur Alice, d'un an et demi sa cadette[3]. Lors de sa naissance, Dany Carrel est déclarée sous le nom d'Yvonne Suzanne Chazelles ; elle portera ensuite le patronyme « Chazelles du Chaxel » à la suite de démarches administratives[4]. Après la mort de son père, alors qu'elle a deux ans et demi[5], Juliette du Chaxel née de Vriès (1880-1973)[2], sa veuve, qui s'est fait nommer tutrice, l'emmène en France, laissant sa petite sœur Alice à sa mère. Elle lui affirme qu'elle est sa mère et exige qu'elle l'appelle maman[6]. Ses origines maternelles lui valent très tôt le surnom d'« Annamite » (mot désignant alors les Vietnamiens). Elle ignorera longtemps la raison de ce qu'elle considère plus comme un sobriquet que comme une marque d'affection. Après avoir vécu une année à Combs-la-Ville chez une dame qu'on lui fait appeler mémé[7],[alpha 2], elle est placée par la veuve de son père, dans l'orphelinat Saint-Joseph tenu par des sœurs de Saint Vincent de Paul, établissement situé dans le hameau des Voisins à Louveciennes[8]. Elle reste à l'orphelinat jusqu'à ses 13 ans[9]. Le curé de la paroisse de Louveciennes, l'abbé Bel, est son directeur spirituel et lui révèlera vers ses 15 ans[8] que Juliette du Chaxel n'est pas sa vraie mère[10],[6]. Elle apprendra également que sa mère biologique (Kam) s'étant mariée avec un Indochinois, elle a eu, en plus de sa sœur Alice, deux demi-frères[11].
Elle va pour la première fois au cinéma grâce à la sœur cadette de Juliette du Chaxel qui, de temps en temps, la sort de son orphelinat et l'emmène voir Arènes sanglantes[12].
Elle quitte l'orphelinat pour aller vivre à Marseille, rue Sainte[13], avec Jeanne du Chaxel, où elle est scolarisée au collège Anatole-France[8]. Sa sœur Alice l'y retrouve quelques mois avant d'être renvoyée subitement au Vietnam à l'instigation de Jeanne du Chaxel[14]. Dany Carrel se jure alors de retrouver sa sœur[15].
Elle part ensuite vivre à Paris avec Juliette du Chaxel et suit les cours du lycée Edgar-Quinet, puis suit une formation de secrétaire au cours Bobillot[8], près de la place d'Italie, où elle est pensionnaire chez les religieuses[16].
Décidée à devenir comédienne après avoir vu, à la Comédie-Française, une adaptation du roman L'Ami Fritz, des écrivains lorrains Erckmann-Chatrian, et encouragée par l'abbé Bel, elle prend des cours du soir auprès de Mme Bauer-Thérond[8], aux côtés notamment de Roger Carel et de Roger Hanin, tout en travaillant comme secrétaire pour financer ses leçons. Après de la figuration, elle commence par des rôles dans le théâtre classique, en jouant les ingénues (L'École des femmes, La Double Inconstance). Et c'est au cours d'une audition au théâtre de la Potinière qu'elle est remarquée par Fabien Colin, l'assistant[17] du cinéaste Henri Decoin[18],[8].
Son nom de scène est suggéré par Henri Decoin qui l'engage pour son film Dortoir des grandes, car il juge le sien « Chazelles du Chaxel » bien trop long pour une affiche de cinéma. C'est à partir d'un manuscrit sur la vie du docteur Alexis Carrel présent sur son bureau, qu'il propose le nom de Carrel. Et l'actrice choisit le prénom de « Dany » qui ne permet aucun diminutif, à la différence des « Vovonne » ou « Vonnette » qui l'ont poursuivie durant son enfance[19]. Le film la place dans un internat de collège où se côtoient des personnalités troubles. Il sort en 1953.
Immédiatement après, le réalisateur Jean Gourguet lui confie le premier rôle dans deux films : Maternité clandestine où elle incarne une jeune femme enceinte désespérée et La Cage aux souris. où elle est à nouveau une collégienne, cette fois prise dans la tourmente de la seconde guerre mondiale. Puis, elle figure dans la distribution des Chiffonniers d'Emmaüs de Robert Darène, qui relate l'aventure de l'abbé Pierre : elle y est la fille de Madeleine Robinson qui lui servira de modèle le long de sa carrière[8].
Pour la première fois, elle croise Gérard Philipe, lieutenant de dragons, dans la distribution des Grandes Manœuvres, sorti en 1955, où elle est une prostituée amoureuse du lieutenant.
En 1957, dans Porte des Lilas de René Clair, elle côtoie Pierre Brasseur, Georges Brassens — pour la seule apparition du chanteur au cinéma — et Henri Vidal, puis, dans Pot-Bouille de Julien Duvivier d'après Zola, elle retrouve Gérard Philipe qui est Octave Mouret, son amant.
Mais, ayant tourné sous la direction de réalisateurs classiques, elle est déconsidérée par les critiques de la Nouvelle Vague qui investissent alors le cinéma français ; parmi eux, seul Truffaut s'excusera ultérieurement[8]. Ainsi, un temps écartée des productions françaises, elle part à Rome-Cinecittà pour deux films mineurs en 1958 (Femmes d'un été) et 1960 (Le Moulin des supplices), et apparaît dans une production de la Columbia[8] tournée en Europe, sortie en 1960 : Le Général ennemi.
Elle tourne de nombreux films jusqu'à la fin des années 1960 qui lui offrent des premiers ou des seconds rôles importants : Quai du Point-du-Jour, Du grabuge chez les veuves, Piège pour Cendrillon, Le Pacha, la Prisonnière ou Clérambard. Elle est ainsi la partenaire d'acteurs ou actrices aussi réputés que Gérard Philipe, Danielle Darrieux, Jean Gabin, Jean Marais ou Philippe Noiret.
Sur les conseils de Gérard Philipe[20], elle joue également au théâtre, notamment par l'entremise des tournées Herbert-Karsenty.
À partir du début des années 1970, elle se fait beaucoup plus rare au cinéma mais est plus présente à la télévision et au théâtre[8].
Dany Carrel se retire du monde du spectacle, en 1996, après la réalisation et la diffusion d'un téléfilm en 1995 intitulé L'Annamite, réalisé d'après son autobiographie.
Dany Carrel a épousé à Antibes François Mosser[2], un administrateur de sociétés. Ils ont eu une fille, Laurence, née le [21].
En , Dany Carrel publie son autobiographie, L'Annamite, chez Robert Laffont dans la collection « Vécu ». Elle y révèle qu'elle s'est battue avec détermination contre un cancer du sein découvert en 1988[22]. Son livre sera adapté pour la télévision par Thierry Chabert[23]. Elle y évoque notamment son enfance et sa souffrance de ne pas connaître sa « vraie » mère, son père étant en outre mort lorsqu'elle avait à peine 3 ans. La publication de cette autobiographie va offrir l'occasion à Jean-Pierre Foucault[24], dans le cadre de son émission Sacrée Soirée, de faire entrer en contact la mère et la fille, pour la première fois[8].
Seamless Wikipedia browsing. On steroids.
Every time you click a link to Wikipedia, Wiktionary or Wikiquote in your browser's search results, it will show the modern Wikiwand interface.
Wikiwand extension is a five stars, simple, with minimum permission required to keep your browsing private, safe and transparent.