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Un « corridor biologique sous-marin » est pour une espèce ou un groupe d'espèces mobiles et marines, sa zone de déplacement, ou un « couloir » de déplacement utilisés par un large groupe d'espèce (horizontalement, verticalement…).
De nombreuses espèces marines sont migratrices (oiseaux, poissons, mammifères dont cétacés).
Ces espèces sont très nombreuses à utiliser des corridors écologiques sous-marins, véritables couloirs immatériels et non limités de déplacements, qui sans être comparables à ceux que l'on trouve sur terre peuvent être explorés, surveillés et protégés en s'appuyant sur les principes et outils scientifiques de l'écologie, de l'écologie du paysage et de la biogéographie et de l'océanologie.
Des réseaux écologiques sous-marins intègres sont également nécessaires au déplacement des espèces qui ne nagent pas (se laissant porter par le courant ou transporter par l'individu qu'elles parasitent ou auquel elle se fixent. Pour certaines espèces, les adultes sont fixés, mais leurs propagules se déplacent sur de grandes distances.
Leur étude est récente et plus complexe que sur terre ; En pleine mer, ces corridors semblent mobiles dans l'espace et le temps, et des phénomènes tels que El Nino et les remontées/descente nycthémérales de plancton complexifient leur modélisation, de même que certains impacts de la pêche industrielle et des pollutions marines (dont peut-être la pollution lumineuse et sonore près des côtes, des îles, des plates-formes de forage offshore et autres zones d'extraction de gaz et pétrole, ou en zone de pêche au lamparo).
On observe, probablement en raison du réchauffement climatique, que certaines espèces de poissons et de plancton sont en train de remonter (de plusieurs centaines de km souvent) vers le nord, là où les eaux sont plus fraîches et oxygénées.
Les États se sont engagés dans le cadre du « Projet de plan de mise en œuvre des résultats du Sommet mondial de Johannesbourg » à : « – Promouvoir l’application du chapitre 17 d’Action 21, qui énonce un programme qui vise le développement durable des océans, des zones côtières et des mers par la gestion intégrée et le développement durable des zones côtières, y compris les zones économiques exclusives ; la protection de l’environnement marin ; ainsi que l’utilisation et la conservation durables des ressources biologiques marines ; […];Développer et faciliter l’utilisation de divers méthodes et outils, y compris l’approche écosystémique […], la création de zones marines protégées, conformément au droit international et sur la base d’informations scientifiques, y compris des réseaux représentatifs, d’ici à 2012, et des périodes/zones de repos biologique destinées à assurer la protection des frayères ; l’utilisation rationnelle des zones côtières, l’aménagement des bassins versants et l’intégration de la gestion des zones marines et côtières dans les secteurs clefs. »
Le Sommet de Johannesbourg, les scientifiques spécialistes de ces questions et l’ONU, ainsi que des ONG telles que Greenpeace et WWF ont régulièrement alerté sur l’effondrement des pêcheries et sur la nécessité de créer un plus grand nombre de zones protégées et de reconstituer les stocks de poissons, ce qui passe aussi par des baisses importantes de quota de pêche. La CDB considère aussi la diversité biologique marine et côtière comme un enjeu très important (réunions des SBSTTA et de la COP-7)
En 2007, les aires marines protégées restent rares en Europe, et elles sont mal intégrées dans les esquisses de réseaux écologiques européens nationaux, régionaux ou projet de tels réseaux.
Depuis les années 1990, l'UICN et un nombre croissant d'experts insistent sur la nécessité de mieux prendre en compte les zones marines et les corridors marins dans le Réseau écologique paneuropéen (REP)[4], et le Comité tente de développer des synergies accrues avec les Conventions sur les mers régionales (Convention de Barcelone, OSPAR, HELCOM, Convention de Bucarest) et la Commission de conservation de la flore et de la faune arctiques et avec la CDB et les Accords concernés de la Convention de Bonn (Ascobans et Accobams). Des premiers corridors sous-marins ont été cartographiés dans le sud-ouest de l'Europe pour la Méditerranée et la mer Noire[5].
La Déclaration de Llandudno [6] et le colloque sur les corridors écologiques marins et côtiers[7] ont insisté sur l’impérieuse et urgente nécessité d’une protection de la diversité biologique marine et côtière. Le REP peut et doit intégrer un réseau de zones marines présentant un intérêt écologique en s’appuyant sur les Directives de la CE sur l’eau, les oiseaux et les habitats, ainsi que sur la Convention de Berne, Convention de Bonn). Un rapport de l’UE pour la conservation des côtes (UECC), a émis des recommandations pour améliorer la protection des corridors écologiques marins et côtiers [document STRA-REP (2002) 12].
La Directive cadre Stratégie pour le milieu marin doit à partir de 2008 offrir un cadre supplémentaire visant le bon état écologique des écosystèmes marins pour 2021.
Un des objectifs de l'UE pour 2010 est aussi de développer le réseau écologique paneuropéen et Natura 2000 dans leurs aspects marins. La Commission européenne a pour cela rédigé les lignes directrices d’un réseau Natura 2000 en milieu marin [8]
Une réflexion est en cours sur la prise en compte de milieux marins dans le réseau écologique national (Trame verte et bleue nationale, notamment mise en avant par le Grenelle de l'Environnement, qui pourrait être basé sur les parcs marins et le développement des aires marines protégées, basé sur l'« inventaires ZNIEFF-MER » par le service du patrimoine naturel du Muséum national d'histoire naturelle à Paris (MNHN), avec le département "milieux et peuplements aquatiques" , en lien avec les programmes REBENT (Réseau Benthique) coordonnés par Ifremer. Cet inventaire a été dans les années 2000 étendu aux Départements d'Outre-mer dont la richesse en Biodiversité est très élevée[9].
En , le Grenelle de la mer a ensuite suggéré d'intégrer la prise en compte de la pollution sonore et de la pollution lumineuse dans les documents d'urbanisme des littoraux. Il encourage aussi le développement des Contrats de baie. Il propose pour mieux protéger la biodiversité, les espaces naturels et le paysage de dessiner « la "Trame bleu marine", en étendant la Trame Verte et Bleue au littoral et à la mer, et en reliant les estuaires les uns aux autres » ; ce qui implique aussi de « délimiter les zones humides littorales, les estuaires, les mangroves, les récifs coralliens, les lagons, les lagunes et lidos, les estrans ». Il propose aussi de lancer « un grand programme d’action pour les estuaires, lidos et deltas, grands et petits », via un plan « France-Estuaires 2015 »… [10]
Des corridors marins transfrontaliers ou structures proches (aires marines protégées) ont été institués[11] entre :
Un projet présenté le , en complément du réseau européen Natura 2000 de corridor biologique marin transfrontalier a été proposé par deux ONG (l'association de protection du milieu marin Oceana et l'association de biologistes basques COBP) afin de protéger une aire marine d'environ 27 000 hectares situés entre Saint-Sébastien et Biarritz, devant 35 km de littoral français et espagnol, mais un projet de terminal portuaire de 3 km de large à Pasaia (Espagne) est également prévu dans la zone par les acteurs industriels gaziers. S'il se faisait, il pourrait contribuer à la protection du grand dauphin, du requin pèlerin, de l'hippocampe, du mérou, d'éponges, du homard de l'araignée de mer et d'au moins une centaine de communautés et habitats sous-marins et zones de reproduction de la faune.
Des projets de recherches portent sur ces sujets, dont par exemple[12] en Méditerranée :
Peuvent être sources de fragmentation écologique des espaces sous-marins :
Des pollutions discrètes mais chroniques peuvent éventuellement être à l'origine de zones mortes, notamment dans les mers semi-fermées telles que la Baltique.
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