Comité de vigilance des intellectuels antifascistes
organisation politique française De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le Comité de vigilance des intellectuels antifascistes, ou Comité de vigilance antifasciste (CVIA), est une organisation politique française fondée en [1], qui se divisa en puis périclita en .
Faits en bref Fondation, Dissolution ...
Comité de vigilance des intellectuels antifascistes
Résolument internationaliste, ce comité regroupait principalement des intellectuels francophones de gauche décidés à s'opposer à la montée du fascisme en France comme en Europe.
Le texte fondateur du CVIA est le manifeste «Aux travailleurs» (), qui appelle à défendre «ce que le peuple a conquis de droits et de libertés publiques»[6]. Son succès sera remarquable, recueillant en quelques semaines 2 300 adhésions et, à la fin , plus de 6 000 signataires[3] (professeurs et instituteurs, écrivains, journalistes).
Rassemblant en les trois grandes familles de la gauche, le CVIA apparaît comme un précurseur du Front populaire.
Le CVIA se déchirera dès , prouvant la difficulté à conjuguer à gauche l'antifascisme et le pacifisme. Les partisans de la fermeté face à Hitler, même au prix d'une guerre, quittent le CVIA en deux temps:
Au congrès de une minorité menée par Paul Langevin quitte la direction du CVIA.
Ne restent donc plus que les pacifistes extrêmes (Michel Alexandre, Léon Émery). Certains anciens membres du CVIA se retrouveront dans la collaboration «républicaine» avec l'Allemagne (collaborer pour obtenir en échange la paix et le rétablissement de la République) au sein de la Ligue de pensée française. D'autres comme, André Delmas, Georges Lefranc ou encore André Salembier s'illustreront par leurs prises de positions pro-nazie[7].
Malgré ces errements, le CVIA restera un grand moment de l'histoire de la gauche et de l'antifascisme:
il a contribué à rassembler les points de vue des partis composant le Front Populaire;
Jean Lescure (secrétaire de Jean Giono, animateur de la résistance littéraire sous l'Occupation à travers la revue Messages, homme de radio et de théâtre)
Bernard Ménager, «Antifascisme et pacifisme, la section lilloise du Comité de Vigilance des intellectuels antifascistes», Revue du Nord, no372, , p.885–905 (DOI10.3917/rdn.372.0885, lire en ligne, consulté le ).
Nicole Racine, «: l'élection de Paul Rivet», dans Laurent Villate (dir.), Socialistes à Paris: – (ouvrage collectif réalisé à l'initiative de la Commission Histoire et mémoire de la Fédération de Paris du Parti socialiste), Grâne, Créaphis, , 191p. (ISBN2-913610-77-3), p.63 [lire en ligne].
Simon Epstein, Un paradoxe français: antiracistes dans la Collaboration, antisémites dans la Résistance, Paris, Albin Michel, coll.«Histoire», , 622p. (ISBN978-2-226-17915-9), p.98–101.
Nicole Racine-Furlaud, «Pacifistes et antifascistes: Le Comité de vigilance des intellectuels antifascistes», dans Anne Roche (dir.) et Christian Tarting (dir.), Des années trente: Groupes et ruptures (actes du colloque d'Aix-en-Provence, –, organisé par l'antenne de l'URL [Unité de recherche linguistique] no5 de l'Institut national de la langue française à l'Université de Provence I), Paris, Éditions du CNRS, coll.«Les Publications de l'URL no5» (no7), , 298p. (ISBN2-222-03592-9), p.59–68.