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Léon Émery (1898-1981) est enseignant et un militant pacifiste puis collaborationniste français.
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Paul Léon Émery |
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Professeur à l'école normale de Lyon à partir de 1925, il est membre du Syndicat national des instituteurs, affilié à la Confédération générale du travail (réformiste). De gauche, il dénonce en 1934 la menace fasciste et s'engage au Front commun de Gaston Bergery[2] et au Comité de vigilance des intellectuels antifascistes (CVIA). Comme Bergery, il milite aussi à la Ligue des droits de l’homme (LDH), dont il occupe la présidence de la section de Lyon et de la fédération rhodanienne de juin 1933 à 1939, et à la LICA; il est membre du comité de Lyon de cette association en 1936[3].
Durant l'entre-deux-guerres, il collabore à plusieurs revues, notamment l’École libératrice, Europe, Feuilles libres de la quinzaine, la Flèche (périodique de Front commun) et la Voix de la paix.
Plus sensible à la défense de la paix qu'au combat contre le fascisme, il est l'un des représentants du courant du pacifisme intégral, rétif à toute guerre, y compris contre l'Allemagne nazie. Membre du comité central de la LDH (1934-37), il en démissionne avec ses amis pacifistes (Bergery et Félicien Challaye notamment) en 1937, au nom de la défense de la paix et par opposition aux prises de position de la Ligue au sujet des Procès de Moscou — qu'Emery dénonce — et de la question de l'intervention en Espagne durant la Guerre d'Espagne, qu'Emery refuse. Il quitte la LDH en 1939, entrainant la disparition de sa fédération du Rhône, qui se reconstitue sous la présidence d'André Philip[4]. Au lendemain de la déclaration de guerre en , il cosigne un tract pacifiste rédigé par Louis Lecoin exigeant une paix immédiate. Contrairement à d'autres signataires tel Marcel Déat, il reconnaît l'avoir signé alors qu'il est poursuivi par la justice[5].
Pendant la guerre, cet anticommuniste est favorable à la victoire allemande pour « sauver l’Europe de l’impérialisme russe »[6]. Il adhère au Rassemblement national populaire[7] (RNP), le parti collaborationniste de Marcel Déat, qui fut un pacifiste de gauche comme lui avant guerre. Il appuie l'Union de l'enseignement, l'association des enseignants du RNP fondée en 1942[8], et tient des conférences sous l'égide du RNP, affirmant qu'une guerre d'usure profiterait au « bolchevisme »[9]. Il collabore en 1944 à l'hebdomadaire Germinal.
Doctrinaire de la Révolution nationale qu’il est soucieux de promouvoir auprès de Pétain, ses propositions collaborationnistes pour une union occidentale resteront lettre morte face au poids politique des maurassiens[citation nécessaire]. Il assure cependant la formation idéologique d'instituteurs sous l'égide des Amis du Maréchal[10], à l’École d’Allevard en 1942-1943. Il est aussi conférencier à l'École des cadres de la Légion française des combattants d'Allevard[11].
Cependant, il ne s’en prend pas aux Juifs et en sauve même un de la déportation, le pacifiste intégral Michel Alexandre, avec qui il cofonda les Feuilles libres de la quinzaine[12] avant la guerre[3]. Dominique Sordet, qui publie son livre sur la Troisième République, lui reproche d'ignorer la question juive[13].
À la Libération, il est interné à la prison Saint-Paul de Lyon[14]. Il est condamné en à Lyon à cinq ans de prison — mais il est libéré en 1946 en raison de mauvaise santé[15].
D'octobre 1951 à 1979, il publie à Lyon une revue bimestrielle « d’information et de culture » qu’il rédige seul, les Cahiers libres[16]. Il collabore parallèlement aux revues anticommunistes de ses amis Georges Albertini et Claude Harmel — anciens pacifistes et anciens du RNP[17] —, notamment Est § Ouest, et à celle de l'Institut d'histoire sociale de Boris Souvarine, Le Contrat social (1957-1968), tout aussi anticommuniste[18]. Il a été invité à donner des conférences dans d'autres cercles anticommunistes, tel le Centre d'études politiques et civiques en 1957[19].
Devenu presque aveugle à la fin de sa vie, il se convertit à la religion catholique[20].
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