Caloboletus radicans

Caloboletus radicans, le Bolet radicant, anciennement Boletus radicans, est une espèce de champignons (Fungi) basidiomycètes du genre Caloboletus dans la famille des Boletaceae. Il est caractérisé par son pied radicant orné d'un fin réseau limité et sa chair amère bleuissante à la coupe.

Taxonomie

Le nom correct complet (avec auteur) de ce taxon est Caloboletus radicans (Pers.) Vizzini[1] (2014)

L'espèce a été initialement classée dans le genre Boletus sous le basionyme Boletus radicans Pers., Syn. meth. fung. (Göttingen) 2: 507 (1801)

Synonymes

Caloboletus radicans a pour synonymes[2] :

Thumb
Collection de jeunes sporophores de Caloboletus radicans
Thumb
Spécimens matures de sporophores de Caloboletus radicans, le chapeau est blanchâtre mais il peut aussi être brun.
  • Versipellis radicans (Pers.) Quél.
  • Xerocomus radicans (Pers.) Quél.
  • Suillus radicans (Pers.) Kuntze
  • Boletus candicans sensu auct.
  • Boletus vitellinus Pers.
  • Boletus pachypus var. vitellinus
  • Boletus amarus Pers.
  • Suillus amarus (Pers.) Kuntze
  • Dictyopus amarus (Pers.) Quél.
  • Boletus albidus var. constrictus Bolton ex Pers.
  • Boletus albidus var. communis Alb. & Schwein.
  • Boletus pachypus Fr.
  • Tubiporus pachypus (Fr.) P. Karst.
  • Dictyopus pachypus (Fr.) Quél.
  • Suillus pachypus (Fr.) Richon & Roze
  • Boletus radicans var. pachypus (Fr.) Bon
  • Boletus auricomus Chevall.
  • Boletus pachypus var. amarus Fr.
  • Boletus albidus Roques
  • Boletus pachypus var. candicans Inzenga ex Sacc.
  • Dictyopus albidus Quél.
  • Boletus subtomentosus var. radicans Massee
  • Boletus albidus subsp. eupachypus Konrad
  • Boletus radicans f. sanguineipes Panzera
  • Boletus sanguineipes Panzera

Phylogénie

Cette espèce a été décrite pour la première fois en 1801 par Christian Hendrik Persoon, mycologue pionnier né en Afrique du Sud, qui l'avait classé dans le genre Boletus. Le nom Boletus albidus est un synonyme ultérieur. En 2014, l'espèce a été transférée dans le nouveau genre Caloboletus par le mycologue italien Alfredo Vizzini, sur la base de données phylogénétiques.

Étymologie

L'épithète spécifique radicans du Latin "radic" fait réfèrence à son pied typiquement radicant.

Noms vulgaires et vernaculaires

Ce taxon porte en français les nom vernaculaires ou normalisés suivants : Bolet radicant, en réfèrence à son épithète spécifique actuelle, et Bolet blanchâtre, en référence à son ancienne épithète spécifique albidus.

Description du sporophore

Les bolets sont des champignons dont l'hyménophore à tubes se sépare facilement de la chair du chapeau, avec un pied central assez épais et une chair compacte. Ils ont un chapeau rond devenant convexe à mesure qu’ils vieillissent. Les caractéristiques du Bolet radicant sont les suivantes :

Son chapeau mesure de 5 à 25 cm, il est de couleur blanchâtre à gris mastic ou brunâtre[3], d'aspect mat, velouté (soyeux fibrilleux au toucher). Sa marge est typiquement ondulée lobée, légèrement rabattue sur les tubes[4].

L'hyménophore présente des tubes jaunes puis olivâtres, légèrement bleuissants. Les pores sont fins, jaunes puis olivâtres, nettement bleuissants[3], mais ce bleuissement est souvent fugace, à peine perceptible par temps très sec.

Son stipe mesure 5 à 15 cm x 3 à 6 cm, subradicant, souvent à base appointie, jaune en haut puis sali de brunâtre, parfois rougeâtre, bleuissant au toucher, orné d'un fin réseau concolore[3]. Le réseau est généralement bien visible chez les jeunes spécimens, cependant, il a tendance à parfois s'effacer partiellement ou même entièrement chez les vieux sporophores[4]. Les caractères du chapeau sont assez constants alors que le stipe, au contraire, est très variable, plus ou moins radicant, plus ou moins jaune, plus ou moins taché ou ponctué de rougeâtre vineux et assez facilement déformé par temps sec.

Sa chair est jaunâtre ou blanchâtre, bleuissant rapidement dans le chapeau puis pâlissante. Parfois rougeâtre dans la moitié inférieure du pied. L'odeur est plutôt désagréable et la saveur est généralement amère. La sporée est brun olivacé foncé[4],[5].

Caractéristiques microscopiques

Ses spores sont elliptiques fusiformes, lisses, couleur de miel, guttulées, mesurant 11 à 14,8 µm x 5 à 7 µm[4].

Galerie

Habitat et distribution

C'est une espèce ectomycorhizienne, thermophile, poussant sous feuillus, surtout sous chênes, sur sol calcaire, le plus souvent à l'étage collinéen, souvent dans les jardins et les bords de chemin. Elle s'accomode cependant parfois aux terrains neutres. Ce champignon est fréquent chaque année, en particulier dans toute la zone méridionale et tempérée, il est possible de le rencontrer dès le mois de juillet et tout l’été, même durant les périodes sèches, jusqu’en octobre[5],[3],[4].

Comestibilité

Son amertume le rend non comestible. Une étude réalisée en 2012 sur les intoxications aux champignons en Suisse par Katharina M. Schenk-Jaeger et ses collègues a révélé que Caloboletus radicans avait provoqué de graves symptômes gastro-intestinaux chez ceux qui en avaient consommé, notamment des vomissements récurrents et une diarrhée sanglante[6].

Confusions possibles

Le Bolet radicant peut se confondre avec les espèces suivantes :

  • Le Bolet à beau pied (Caloboletus calopus), au pied nettement teinté de rouge et au réseau bien plus développé et saillant.
  • Le Bolet pâle (Butyriboletus fechtneri) au pied typiquement cerné d'une zone rouge, au réseau mieux développé, à la chair bleuissante uniquement au-dessus des tubes à la coupe et à la saveur douce.
  • Le Bolet odorant (Lanmaoa fragrans) au chapeau marron, au pied lisse sans réseau et à l'odeur fruitée, non amer.
  • Le Bolet blafard (Suillellus luridus) au chapeau brunâtre, aux pores orangés et au réseau très marqué, non amer. Les jeunes spécimens s'en distinguent assez facilement, cependant les anciens sporophores perdant leurs teintes peuvent prêter à confusion.
  • Le Bolet faux-radicant (Caloboletus kluzakii) extrêmement rare, au chapeau avec des légères teintes roses, à la couche sous-cuticulaire rouge-rose et au pied non radicant[4].

Voir aussi

Bibliographie

  • Guillaume Eyssartier & Pierre Roux : Guide des champignons – France et Europe – 4ᵉ édition, Belin, 2017.
  • Régis Courtecuisse & Bernard Duhem : Champignons de France et d'Europe, Delachaux, 2013.
  • Thomas Læssøe & Jens H. Petersen : Les champignons d’Europe tempérée, volume 1 et 2, Biotope, 2020.
  • Jean-Claude Gerber & Nicolas Schwab : Champignons, guide de terrain : 2ᵉ édition revue et augmentée, Rossolis, 2023.

Articles connexes

Liens externes

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Notes et références

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