Alors qu'elle expose au Salon de 1812 à 1819 sous son patronyme de naissance, elle adopte progressivement dans les années 1820 le pseudonyme de Saint-Omer, d'après sa ville natale. Au Salon de 1824, elle est listée dans le livret de l'exposition comme «MlleCochet de Saint-Omer»[4], puis «MlleC… de Saint-Omer» en 1827, «MlleSaint-Omer» en 1831, enfin «MmeSaint-Omer» en 1833 et 1835[5]. La signature qu'elle appose sur ses tableaux suit la même progression: elle signe ses œuvres «St Omer», souvent suivi de la date, depuis au moins 1826[note 1].
Elle tient aussi un atelier d'élèves[6]. Elle compte parmi eux sa compatriote Henriette-Louise Defrance (1797-1868), épouse de Charles-Joseph Pagart d'Hermensart, qui avait étudié auparavant avec Alexandre Lebour à Saint-Omer et qui a exposé au Salon de 1849[7].
Elle meurt de façon soudaine à Paris en février 1833 — probablement le 13[note 2] — emportée en deux jours par une «affection cérébrale», dans son nouveau logement et atelier du 8 bis, rue de Furstemberg, où elle venait d'emménager[8],[9].
Portrait d'homme, Salon de 1824 (1er supplément, no2188)[4].
Portrait du docteur Broussais, vers 1825[16], refusé au Salon de 1827[17],[18]; Exposition au profit des blessés des 27, 28 et 29 juillet 1830 (no227)[19].
Portrait des fils du général Foy, 1826, huile sur toile, 200 × 153 cm. Exposition au profit des Grecs (galerie Lebrun, 2e présentation, 1826, hors livret)[20],[21]; refusé au Salon de 1827[22],[23].
Portrait de Mmela comtesse d'H…, Salon de 1827 (no171)[14].
Portrait de la comtesse Foy[note 5]; Exposition au profit des blessés des 27, 28 et (no337)[24]; Salon de 1831 (no1874)[14]; reproduit en lithographie publiée par Langlumé.
Le Dépit d'un écolier, vers 1830, Exposition au profit des blessés des 27, 28 et (no228)[19].
Le Frère, vers 1830, Exposition au profit des blessés des 27, 28 et (no229)[19].
La Sœur, vers 1830, Exposition au profit des blessés des 27, 28 et (no230)[19].
Portrait du colonel Beauvais Poque, blessé à Rambouillet, le [note 6], 1830, huile sur toile, 154 × 205 cm; Exposition au profit des blessés des 27, 28 et (2e présentation, janvier 1831, hors livret)[25]; Salon de 1831 (no1876), Rouen, musée des beaux-arts, 890.30[14],[12],[26].
Portrait de Don Antonio Quiroga, général en chef de la première armée nationale d'Espagne, Salon de 1831 (no1875)[14].
Portrait du docteur Pierre-Marcel Gaubert[note 7], Salon de 1831 (no1878)[27]; gravé par Charles-Victor Normand et publié en 1843 dans Les Classiques de la table[28].
MlleF…, artiste du théâtre de …, effrayée d'une balle entrée chez elle, Salon de 1831 (supplément, no2608)[27].
Portrait d'Élisa-Suzanne Riverin[note 8], 1832, huile sur toile, 100,5 × 81 cm, collection privée[30].
Le Docteur Clot-Bey faisant une démonstration d'anatomie dans l'hôpital d'Abouzabel, au Caire. Il est entouré de quelques-uns de ses principaux élèves, Salon de 1833 (no2124)[27].
Un officier égyptien sous sa tente; Salon de 1833 (no2125)[27].
Maximilien Sébastien Foy, à propos du Portrait du docteur Broussais, dans ses Notes journalières du : «Le portrait du docteur Broussais par Mllede Saint-Omer est beau d'inspiration et de génie. Sauvée par la doctrine physiologique, elle a travaillé sous l'influence de l'enthousiasme reconnaissant. Il y a à redire sur la lumière pour le coloris, peut-être sur la perspective. Ce qui est l'homme, l'homme lui-même, est excellent. Nous avons visité ce portrait dans une maison, rue Carême-Prenant, au bord du nouveau canal, qui fut bâtie et habitée à la fin du règne de Louis XV par le banquier Kornmann. C'était alors dans la campagne.»[31],[32].
Ambroise Tardieu, à propos des oeuvres exposées au Salon de 1831: «Mlle Saint-Omer, que son portrait de Mme la comtesse Foy, touché avec grâce et naturel, et ceux du général Quiroga, du docteur Fournier-Pescay et du dentiste Lemaire, d'un faire vigoureux, ont placé au premier rang parmi les dames artistes, a fait grand bruit au commencement de l'exposition, par l'étrange composition d'un portrait d'actrice présentée dans une posture tout-à-fait neuve. Mlle Saint-Omer s'est rendu justice en retirant du Salon cette monstrueuse production, dont une réputation moins bien établie que la sienne eût pu recevoir un grave échec.»[33].
Charles Gabet, «Cochet de Saint-Omer (MlleAugustine)», dans Dictionnaire des artistes de l'École française au XIXesiècle, Paris, Madame Vergne, (lire en ligne), p.152-153.
Charles Revillion, Recherches sur les peintres de la ville de Saint-Omer, Saint-Omer, Imprimerie et lithographie H. d'Homont, (lire en ligne), p.63-65; 74.
Georges Dubosc, «Un tableau inconnu du Musée de Rouen: un épisode de la Révolution de 1830», Journal de Rouen, , p.3 (lire en ligne).
Bellier Auvray date sa mort du . Cette année est impossible, puisque l'artiste signe encore des toiles datées de 1833 et qu'elle soumet au Salon de 1833 neuf tableaux. En outre, le Journal des artistes annonce sa mort récente dans son édition du . Cette mort, survenue peu avant l'ouverture du Salon le 1er mars 1833, a dû empêcher l'indication de son décès dans les livrets de l'exposition. Au Salon de 1835, une dernière toile est présentée à titre posthume.
Description du livret du Salon: «Diane, prévoyant la fin de Camille, que lui avait consacrée son père, ordonne à Opis, l’une de ses nymphes, de venger sa mort. Les compagnes de Camille accourent et la soutiennent; sa main ne peut retirer le trait qui l’a blessée; elle meurt en adressant à Acca, celle de ses compagnes qui seule avait sa confiance, un dernier avis pour Turnus. (Virg. En. Liv. XI)»
Description du livret du Salon: «Le malade reçoit de sa sœur les soins qu'exige son état. Dans le fond du tableau, sont groupés le drapeau tricolore, le buste du général Lafayette et l'épée d'honneur décernée au colonel par les Béarnais, ses compatriotes, en mémoire de la conduite glorieuse qu'il tint en cette circonstance.»
Elisa-Suzanne Riverin (ou Riverain) (Paris, 15 novembre 1814 - Nouvion-en-Ponthieu, 14 novembre 1895), fille de Sylvain Riverin, marchand de boutons à Paris et de Marie-Suzanne Rose; future épouse (Paris, 10 novembre 1836) d'Eustache-Napoléon Boizard (1806-1868). Veuve, elle s'est rendue seule à l’âge de 66 ans en Égypte et en Turquie en 1881. Elle a financé un des piliers de marbre du Sacré Cœur de Montmartre, et a fondé et financé le pavillon Riverain dans un hôpital parisien à destination des enfants pauvres et/ou orphelins.
L'homme représenté est probablement apparenté à Elisa-Suzanne Riverin (1814-1895), fille de Sylvain Riverin, fabricant de boutons à Paris, dont l'artiste réalise le portrait en 1832.
Acte de baptême d'Augustine Joseph [sic] Cochet du 22 janvier 1792 (naissance survenue la veille): Archives départementales du Pas-de-Calais, état civil, Saint-Omer (Saint-Bertin) 5 MIR 765/18, vue 830/939, page consultée le 24 février 2022.
Explication des ouvrages de peinture, sculpture, architecture et gravure, des Artistes vivans, exposés au Musée Royal des Arts, le 1er novembre 1814, Paris, Dubray, (lire en ligne), p.138
Salon de 1827, Registres des ouvrages, vol. 2, p. 10/14, no3330[lire en ligne] (Archives nationales de France, cote 20150431/26, anc. réf. Archives des Musées nationaux: *KK25).
Explication des ouvrages de peinture, sculpture, architecture, gravure, dessins et lithographies exposés dans la galerie de la Chambre des pairs, au profit des blessés des 27, 28 et 29 juillet 1830 (catalogue d'exposition, Paris, musée du Luxembourg, galerie de la Chambre des pairs, 1830), Paris, impr. Vinchon fils et successeur de Me Ve Ballard, (lire en ligne), p.34-35.
Salon de 1827, Registres des ouvrages, vol. 2, p. 10/14, no3329[lire en ligne] (Archives nationales de France, cote 20150431/26, anc. réf. Archives des Musées nationaux: *KK25).
Explication des ouvrages de peinture, sculpture, architecture, gravure, dessins et lithographies exposés dans la galerie de la Chambre des pairs, au profit des blessés des 27, 28 et (catalogue d'exposition, Paris, musée du Luxembourg, galerie de la Chambre des pairs, 1830), Paris, impr. Vinchon fils et successeur de Me Ve Ballard, (lire en ligne), p.57.
«Exposition à la galerie du Luxembourg au profit des blessés - Réouverture (1er article)», Journal des artistes, , p.50-51 (ici p. 51) (lire en ligne).
Sur le tableau et son sujet, voir Georges Dubosc, «Un tableau inconnu du Musée de Rouen: un épisode de la Révolution de 1830», Journal de Rouen, , p.3 (lire en ligne).
Charles-Frédéric-Alfred Fayot (éditeur) et Justin Améro (éditeur), Les Classiques de la table à l'usage des praticiens et des gens du monde, Paris, Dentu, (lire en ligne). La planche est insérée avant la section «Quelques explications préliminaires».
Gaston Brière, «Notes sur des tableaux conservés au Musée du Val-de-Grâce par Latinville, Ch. Meynier, H. Vernet, Mlle de Saint-Omer, J. Rigo, etc.», Bulletin de la Société de l'histoire de l'art français, 1918-1919, p.42-43 (lire en ligne).
Jean Théodoridès, «La médecine et les sciences dans les "Notes journalières" du général Foy», Histoire des sciences médicales, vol.XIV, no3, , p.305-315, ici p. 308 (lire en ligne).
Maximilien-Sébastien Foy, Notes journalières du général Foy, vol.3: 1824-1825, Compiègne, Impr. de Compiègne, (lire en ligne), p.348 (11 octobre 1825).