Arès (Gironde)
commune française du département de la Gironde De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Arès ([aʁɛs]; en occitan : Arés) est une commune du Sud-Ouest de la France, située dans le département de la Gironde, en région Nouvelle-Aquitaine.
Arès | |||||
Le port ostréicole. | |||||
Blason |
Logo |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Nouvelle-Aquitaine | ||||
Département | Gironde | ||||
Arrondissement | Arcachon | ||||
Intercommunalité | Communauté d'agglomération du Bassin d'Arcachon Nord | ||||
Maire Mandat |
Xavier Daney 2020-2026 |
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Code postal | 33740 | ||||
Code commune | 33011 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Arésiens | ||||
Population municipale |
6 441 hab. (2021 ) | ||||
Densité | 133 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 44° 45′ 54″ nord, 1° 08′ 22″ ouest | ||||
Altitude | Min. 0 m Max. 37 m |
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Superficie | 48,25 km2 | ||||
Type | Petite ville | ||||
Unité urbaine | Arès (ville isolée) |
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Aire d'attraction | Bordeaux (commune de la couronne) |
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Élections | |||||
Départementales | Canton d'Andernos-les-Bains | ||||
Législatives | Huitième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Gironde
Géolocalisation sur la carte : Nouvelle-Aquitaine
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Liens | |||||
Site web | ville-ares.fr | ||||
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Sur le territoire de la commune se trouve le port ostréicole, construit de 1966 à 1975, avec ses cabanes ostréicoles offrant la possibilité de déguster des huîtres et autres fruits de mer.
Arès se situe au nord du pays de Buch, en bordure du bassin d'Arcachon à 47 km à l'ouest de Bordeaux, chef-lieu du département, à 38 km au nord d'Arcachon, chef-lieu d'arrondissement et à 15 km au nord-ouest d'Audenge, ancien chef-lieu de canton.
Les communes limitrophes en sont Lège-Cap-Ferret à l'ouest et nord-ouest, Le Porge au nord-nord-ouest, Le Temple au nord, Lanton au nord-est et Andernos-les-Bains au sud-est.
La superficie de la commune est de 48,25 km2 ; son altitude varie de 0 à 37 m[3].
Le territoire de la commune est situé dans le bassin Adour-Garonne[4].
C'est dans la commune que le ruisseau de Cirès, cours d'eau naturel de 12,07 km, qui prend sa source dans la commune de Lanton, se jette dans le bassin d'Arcachon[5].
Historiquement, la commune est exposée à un climat océanique aquitain[6]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Littoral charentais et aquitain, caractérisée par une pluviométrie élevée en automne et en hiver, un bon ensoleillement, des hiver doux (6,5 °C), soumis à la brise de mer[7].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12,9 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 13,5 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 925 mm, avec 13 jours de précipitations en janvier et 6,9 jours en juillet[8]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de La Teste-de-Buch à 17 km à vol d'oiseau[9], est de 13,7 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 948,1 mm[10],[11]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[12].
La protection réglementaire est le mode d’intervention le plus fort pour préserver des espaces naturels remarquables et leur biodiversité associée[13].
Dans ce cadre, le territoire de la commune fait partie de trois espaces protégés :
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.
Le territoire communal comprend deux ZNIEFF de type 1[Note 1] :
Le réseau Natura 2000 est un réseau écologique européen de sites naturels d’intérêt écologique élaboré à partir des directives « habitats » et « oiseaux ». Ce réseau est constitué de zones spéciales de conservation (ZSC) et de zones de protection spéciale (ZPS). Dans les zones de ce réseau, les États Membres s'engagent à maintenir dans un état de conservation favorable les types d'habitats et d'espèces concernés, par le biais de mesures réglementaires, administratives ou contractuelles[20].
Deux sites Natura 2000 ont été définis :
L’Inventaire national du patrimoine naturel (INPN) recense plusieurs espèces faunistiques et floristiques sur le territoire de la commune dont certaines sont protégées et d’autres menacées et quasi-menacées[23]
Au , Arès est catégorisée petite ville, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[24]. Elle appartient à l'unité urbaine d'Arès[Note 3], une unité urbaine monocommunale constituant une ville isolée[25],[26]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Bordeaux, dont elle est une commune de la couronne[Note 4],[26]. Cette aire, qui regroupe 275 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[27],[28].
La commune, bordée par l'océan Atlantique, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[29]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[30].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (87,3 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (89,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (72,5 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (14,8 %), zones urbanisées (10,9 %), prairies (1,3 %), zones humides côtières (0,5 %)[31]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Le territoire de la commune d'Arès est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), inondations, feux de forêts et séisme (sismicité très faible)[32]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[33].
La commune fait partie du territoire à risques importants d'inondation (TRI) d’Arcachon, regroupant les 10 communes du bassin d'Arcachon concernées par un risque de submersion marine, un des 18 TRI qui ont été arrêtés fin 2012 sur le bassin Adour-Garonne[34]. Aux XXe et XXIe siècles, les événements significatifs sont ceux de 1882, 1896, 1897 puis 1924, 1951, 1984 et 1999. Au XXe siècle, les tempêtes Klaus, entre le et le et Xynthia des 27 et ont marqué les esprits. Des cartes des surfaces inondables ont été établies pour trois scénarios : fréquent (crue de temps de retour de 10 ans à 30 ans), moyen (temps de retour de 100 ans à 300 ans) et extrême (temps de retour de l'ordre de 1 000 ans, qui met en défaut tout système de protection)[35]. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1999, 2009 et 2020[36],[32].
Arès est exposée au risque de feu de forêt. Depuis le , les départements de la Gironde, des Landes et de Lot-et-Garonne disposent d’un règlement interdépartemental de protection de la forêt contre les incendies. Ce règlement vise à mieux prévenir les incendies de forêt, à faciliter les interventions des services et à limiter les conséquences, que ce soit par le débroussaillement, la limitation de l’apport du feu ou la réglementation des activités en forêt[37]. Il définit en particulier cinq niveaux de vigilance croissants auxquels sont associés différentes mesures[38],[39].
Par ailleurs, afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, l'inventaire national des cavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune[40].
Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par la sécheresse en 2003 et par des mouvements de terrain en 1999[32].
Le toponyme est attesté sous les formes anciennes Areis (1217)[41], Arez[42] ou Arets[43] au XVIIIe siècle. L'église d'Arès était située au lieu-dit Les Arroques.
L'origine du nom est très ancienne mais inconnue ; quelques hypothèses peuvent toutefois être avancées :
La commune fut, jusqu'au milieu du XIXe siècle, un hameau rattaché à la commune voisine d'Andernos.
Au milieu du Moyen Âge (XIIIe siècle), Arès appartenait à la vaste et très ancienne baronnie de Blanquefort[46] qui s’étendait des rives de la Garonne aux côtes du Bassin d’Arcachon[47]. Trois familles se succédèrent à la tête de la baronnie de Blanquefort : les Blanquefort jusqu'en 1313, les Goth (dont l’un des membres les plus connus fut le pape Clément V en 1309) jusqu'en 1363 et les Durfort jusqu'en 1601[48]. À noter qu’en 1506, Jean de Durfort (1450-1520) concéda ses landes aux habitants d’Arès. En 1601, Jacques de Durfort (1547-1626), seigneur de Blanquefort fut contraint de démembrer la vieille baronnie : c’est ainsi que la baronnie d’Arès (comprenant le village d’Arès, appartenant à la paroisse d’Andernos) devint indépendante et fut vendue à une association qui comprenait une roturière, Marie Lambert, veuve de Guillaume Dalesme, parlementaire de Bordeaux.
Son fils, Gabriel Dalesme, devenu baron d'Arès en 1616, fit bâtir probablement un château sur l'emplacement du château actuel. Il vendit la baronnie en 1645 à Pierre d’Ornano (+ 1649) (fils du maréchal d’Ornano)[49] qui fit du château surtout un relai de chasse. En 1657, sa veuve, couverte des dettes de son mari, fut dans l'obligation de vendre la terre d’Arès qui fut acquise par Jean de Laville (1612-1665) de Biganos, conseiller secrétaire du Roi en la cour des Aides de Bordeaux. Les Laville régnèrent un siècle et demi sur leurs terres d’Arès[50] jusqu’à la Révolution.
Pierre de Laville (1650-1693), fils de Jean fut un pionnier de la sylviculture et fit semer en pins de vastes landes (Pignadas de la Montagne et bois d’Arpech, en bordure du Cirès)[51]. Jean-Baptiste de Laville (1675-1724), le fils de Pierre de Laville, fut surnommé « Le petit roi de Soulac », car il fut un grand notable médocain. C’est lorsqu’il était baron d’Arès que le château brûla en février 1706. Jean-Baptiste de Laville fut nommé en 1716, capitaine major des garde-côtes de La Teste et impliqué en 1727 dans une affaire de trafic de sels dans les salines. En 1731, il confirma la donation de la baronnie d'Arès à sa fille Élisabeth de Laville, lors de son mariage avec François I de Belcier (1693-1769), écuyer immensément riche, seigneur en son château de Crain[52] à Baron dans l'Entre-deux-Mers.
François II de Belcier (1732-1794), dernier baron d’Arès, fils d’Élisabeth de Laville, époux de Marie Angélique d'Abzac de la Prade, demeurait au château Belcier[53] à Salles près de Castillon, et le château d'Arès servait surtout de rendez-vous de chasse. Il termina tragiquement sa vie sur l’échafaud durant la Terreur. Précédemment en 1775, pour obtenir des fonds afin d'acheter la seigneurie de Villefranche à Lonchat et remembrer la propriété de Salles, la baronnie fut vendue à crédit à Louise Lemesle (?-1787), veuve de Maître Jean-Baptiste Lataste, avocat au Parlement de Bordeaux. Elle fit construire en 1786 le nouveau château d’Arès[46] ainsi que, sur l’exemple de Certes, des digues sur les prés salés pour aménager des réservoirs à poissons et développer la culture d’huîtres vertes ; le domaine prospéra aussi grâce à un moulin à eau, la production de bois et de résine, de miel et de cire, de vin et de céréales, ainsi que l'élevage de vaches, cochons et chevaux. Ces investissements ne furent pas suffisants pour payer l’acquisition du domaine qui fut remis en vente en 1784 sans succès, et revint à François de Belcier en 1789[54].
À la Révolution, le village d’Arès, qui n’a ni église, ni curé, ni presbytère, ni cimetière, ne peut être érigé en commune ; sa paroisse était auparavant administrée par celle du Barp. En revanche, la paroisse voisine d’Andernos qui avait sur ses terres l’église de Saint-Eloi, devient en 1790 une commune, et Arès est inclus dans cette nouvelle commune. Cependant, au fil des décennies qui suivent, au sein du conseil municipal d’Andernos, les Arésiens sont toujours les plus nombreux, ce qui crée des dissensions avec les Andernosiens. Il faudra attendre près de soixante ans, pour qu’en 1851, Arès soit érigée en commune à part entière[55].
Les Terres d’Arès furent confisquées et vendues en 1797 comme bien national. Elles furent acquises, pour une modique somme, par un certain Duprada, ancien régisseur de la baronnie d'Arès du temps des Belcier, revendue dix mois après, et eurent finalement comme propriétaire en , un Basque dénommé Michel Martin Hiribarn (?-1822) qui fit péricliter le domaine. Il se mit tous les habitants d'Arès contre lui, en remettant en cause les droits de parcours et de pacage, accordés par les anciens seigneurs en 1506. Martin Hiribarn fut maire d’Andernos en 1804 et se fit révoquer en 1808 pour contrebande[56],[57]. Couvert de dettes, son fils surnommé « Fanfan », pilleur d’épaves à ses heures[58], dut vendre à la mort de son père, le domaine d’Arès s’étendant d'Andernos au Temple sur 14 800 hectares, aux enchères en 1822 à Antoine de Sauvage.
Antoine de Sauvage (1793-1852) était le cousin germain[59] du duc Decazes qui l'aidera à de nombreuses reprises pour lui obtenir des droits et des autorisations ainsi que pour lui prêter de l'argent à titre personnel. Grâce à son cousin devenu « premier ministre » de Louis XVIII en 1819, Antoine de Sauvage a été nommé « Inspecteur Général de la Navigation et des Ports de Paris » en 1820, seulement âgé de 27 ans, ce qui lui permettra ultérieurement d'examiner le projet de canal de Claude Deschamps en 1833. Avec l’acquisition des Terres d’Arès, de Sauvage hérite du procès intenté dès par Pierre Templier, maire d’Andernos (de 1813 à 1826) pour le maintien des droits de pacage et de cueillette octroyés en 1506, que de Sauvage conteste aussi. Ami du baron d'Haussez, préfet des Landes (1817-1819), de Sauvage appuie et obtient sa mutation comme préfet de la Gironde (1824-1829). Antoine de Sauvage investit des sommes conséquentes pour la mise en valeur du domaine (assainissement, boisement en pins, usine d'essence de térébenthine, plantation de vigne, digues, élevages…) mais ces grands travaux ne rencontrent pas le succès attendus, principalement en raison de l'incompréhension des habitants. À l'issue du procès en appel en 1825 qui ne le satisfaisait pas il vendit en , 13 000 hectares de landes rases à la « Société des Landes de Gascogne » représentée par Jacques Balguerie[60],[61] et réinvestit la plus grosse partie du produit de cette vente en actions de cette même société de spéculation foncière, devenant ainsi avec Balguerie, Opperman et les de Pourtalès, le 4e actionnaire de cette nébuleuse société. Après cette vente de landes rases, de Sauvage possédait encore 7 000 hectares dont le « Domaine d’Andernos » qu’il avait acquis en mars 1825.
Il acquiert aussi le château de Lamarque en Médoc en 1825. Il fut nommé maire d’Andernos en 1826 par son ami le préfet d'Haussez et conseiller général du canton d'Audenge en . En 1827, il tenta d’acclimater des dromadaires importés d'Égypte, dans la lande girondine, estimant ce mode de transport plus utile et moins coûteux que la construction d'une ligne ferrée. En 1830, durant les Trois glorieuses, à la suite du saccage de la préfecture de Gironde par la foule révoltée, le préfet de Curzay se réfugia chez son ami au château d'Arès. De Sauvage tenta alors de rétablir l'ordre et de chasser les insurgés en s'élançant vers Bordeaux à tête d'une petite troupe de six gardes montés à dos de dromadaires[59],[62]. Il racheta également le château d'Andernos à l'abandon (situé sur l'emplacement du château d'eau actuel d'Andernos)[63],[64].
En 1829, il obtint du préfet d'Haussez, l'affermage de l'Ile aux Oiseaux pour 9 ans, mais après certains déboires, il demandera la résiliation du bail en 1832. En 1825, à la mort de Pierre Balguerie-Stuttenberg, la « Société des Landes de Gascogne » revend une bonne partie des terres d'Andernos, que rachète pour son propre compte Guillaume Oppermann (1777-1846)[65], l'un des actionnaires de la société. Antoine de Sauvage, délaisse son domaine d’Arès, résidant à Bordeaux ou à Pau. En 1834, ayant touché une importante somme de l'État, au titre de l'indemnisation des familles d'anciens colons de Saint-Domingue, spoliés par l'indépendance de l'île en 1804 devenue Haïti, il démissionne de tous ses mandats électifs et vend les 1 200 ha restants de son domaine d'Arès[59] à un breton, le capitaine David Allègre (1786-1846). De 1835 à 1840, de Sauvage, exerce à Mende comme Inspecteur Général des Finances, puis s'installe au Venezuela comme industriel sucrier, et décédera en 1852 ou 1853, ruiné, probablement à Valencia (Venezuela).
David Allègre (1786-1846), ancien officier de la marine royale, fut un précurseur de la pêche industrielle au chalutier. Il aménagea de nombreux réservoirs à poissons à Saint-Brice et Andernos, le moulin à vent de la jetée, une scierie hydraulique sur le Cirès, une tuilerie, une usine de résine… Allègre vécu au château d'Arès et fit raser le château d'Andernos qui n'était plus que ruines. Il mourut en son château en 1845 et fut inhumé dans la chapelle Saint-Eloi d'Andernos[66],[67],[68].
Lors de la Révolution, une commune comprenant Arès et Andernos avait été créée. Il fallut attendre le décret du pour qu’Arès fût détaché d’Andernos et devienne une commune autonome[69],[70].
Après la mort d’Allègre, les Terres d’Arès (690 hectares à l’époque) sont mises en adjudication en 1847. Léopold Javal (1804-1872), riche banquier israélite parisien se porte acquéreur. Féru agronomie saint-simonienne, il développe la propriété considérablement jusqu’à la porter à 3 000 ha en 1860. Des travaux d’assainissement, de plantation de pins, d’exploitation de la gemme mettent en valeur cette terre inculte. En 1870, à la chute du Second Empire, il prend sa retraite et se retire dans son château d’Arès jusqu’à sa mort. Sa veuve, Augusta von Laëmel (1817-1893), descendante de banquiers juifs autrichiens, gère le domaine durant une vingtaine d’années. C’est sa fille Sophie Javal (1853-1947) épouse de Paul Wallerstein (1846-1903)[71] qui héritera des Terres d’Arès et en prendra la tète rapidement à la mort de son époux. Sans enfant, Sophie Wallerstein, donne en 1927 à sa nièce Jeanne (1871-1956), fille de son frère aîné Émile Javal, la nue-propriété de son domaine, dont elle conserve l'usufruit. Jeanne qui a épousé Paul Weiss, est la mère de la célèbre féministe Louise Weiss et d'André Weiss[72].
En 1940, après que le domaine de Sophie Wallerstein fut mis sous séquestre comme biens juifs, Anthony de Puniet de Parry (1904-?), brasseur d'affaires, acheta successivement la nue-propriété de Jeanne Weiss et l'usufruit du séquestre. Il s'installa au château en et exploita le domaine. Pour avoir grugé la Kriegsmarine sur la vente de bois de chêne, de Puniet a été arrêté en 1944 et déporté à Dachau. De retour en juin 1945, il perdit en juillet 1945 le procès que lui intente Sophie Wallerstein qui rentra en possession de l'usufruit du Domaine, puis en avril 1947 le procès que lui intenta à son tour André Weiss, le fils de Jeanne Weiss, pour reprendre possession de la nue-propriété. En , la famille Weiss crée la société immobilière du Domaine d'Arès (IDA) chargée de vendre le domaine. En , Sophie Wallerstein mourut au château d'Arès, désespérée que personne de sa famille ne conserve le domaine dans son intégralité. Le château fut vendu à la MGEN en octobre 1948. De 1947 à 1950, M. de Puniet tenta sans succès de reprendre possession du château, allant jusqu'à un pourvoi en cassation[73].
La commune se trouve dans l'arrondissement d'Arcachon du département de la Gironde[74].
La commune est membre de la communauté d'agglomération du Bassin d'Arcachon Nord[74].
La commune est rattachée au canton d'Andernos-les-Bains[74].
Pour l'élection des députés, la commune fait partie de la huitième circonscription de la Gironde[75].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
Les données manquantes sont à compléter. | ||||
1851 | Pierre Pauilhac | 1er maire de la commune | ||
1900 | 1920 | Ducamin Chéri | ||
1920 | 1941 | Henri Sauts | ||
1944 | 1974 | Georges Dartiguelongue[76] | SFIO puis PS | Conseiller général du canton d'Audenge[76] |
1975 | 2001 | Christian Raymond | ||
mars 2001 | 2020 | Jean-Guy Perrière | UMP → LR | Retraité (professionnel de l'immobilier et de l'urbanisme) Conseiller départemental depuis 2015 Conseiller municipal depuis 1977 |
2020[77] | En cours | Xavier Daney[78] | SE | Directeur commercial et éditorial dans le secteur de la distribution de livres |
Le est inauguré le « square des Grands Principes républicains », sis place du 8 mai. Les grands principes retenus sont ceux de la devise de la République française Liberté, Égalité, Fraternité auxquels est ajoutée la laïcité qui reprend un ensemble de principes relatifs à la place du fait religieux dans la société. Plusieurs personnalités sont commémorées dans ce square et le premier portrait a être dévoilé est celui de Jean Moulin, grand résistant français, d'autres suivent comme Raymond et Lucie Aubrac, Josephine Baker, Robert Badinter, Arnaud Beltrame, Jacques Chaban-Delmas, Georges Clémenceau, Marie Curie, Michel Debré, Alban Denuit, victime des attentats du 13 novembre 2015, Alfred Dreyfus, Olympe de Gouges, Philippe Leclerc de Hauteclocque, Samuel Paty, Simone Weil, Jean Zay et Émile Zola. Pour la réalisation de ce square, la commune reçoit la « Marianne d'Or » 2023[79],[80],[81],[82].
La commune est située dans l'académie de Bordeaux et dépend, pour les vacances scolaires, de la zone A.
Elle administre une école maternelle et une école élémentaire[83].
Les habitants sont appelés les Arésiens[84].
En 1851, à sa création, la commune d'Arès, avec 850 habitants, est plus peuplée que celle d'Andernos dont elle émane et qui abrite 503 habitants.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1851. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[85]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[86].
En 2021, la commune comptait 6 441 habitants[Note 5], en évolution de +5,14 % par rapport à 2015 (Gironde : +6,88 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
2010 | 2015 | 2020 | 2021 | - | - | - | - | - |
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5 576 | 6 126 | 6 413 | 6 441 | - | - | - | - | - |
Située au nord-est du bassin d'Arcachon, véritable mer intérieure de 155 km2 ouverte sur l'océan Atlantique, Arès a pour activité économique principale l'ostréiculture et possède son propre port ostréicole où travaillent plusieurs dizaines d'ostréiculteurs. En effet, le bassin d'Arcachon est un endroit idéal pour le captage et l'élevage des huîtres puisque son eau est sans cesse renouvelée par le flux et le reflux de l'océan Atlantique ainsi que par le delta de la Leyre qui lui apporte des quantités suffisantes d'eau douce.
Petite station balnéaire, Arès comporte plusieurs campings et hôtels, un club nautique ouvert toute l'année, le lac de Saint-Brice pour se baigner à marée basse, des terrains de tennis.
Blason | D'azur à la pinasse d'argent portant en poupe un barreur aussi d'argent, voguant sur une mer ondée du même et du champ, au chef cousu de gueules chargé d'un soleil d'or non figuré accosté, à dextre, d'une pomme de pin du même renversée en barre et, à senestre, d'une huître d'argent en bande[175]. |
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Détails | Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
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