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arbre de la famille des Moracées De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Artocarpus altilis
Règne | Plantae |
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Sous-règne | Tracheobionta |
Division | Magnoliophyta |
Classe | Magnoliopsida |
Sous-classe | Hamamelidae |
Ordre | Urticales |
Famille | Moraceae |
Genre | Artocarpus |
Ordre | Rosales |
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Famille | Moraceae |
L'arbre à pain (Artocarpus altilis) est un arbre de la famille des Moracées, originaire d'Océanie[1], domestiqué dans cette région pour son fruit comestible et aujourd'hui largement répandu sous les tropiques. C’est une espèce proche du jacquier, Artocarpus heterophyllus.
C'est une espèce très variable dont les populations d'Océanie ont sélectionné des centaines de cultivars. Certains cultivars sont des diploïdes fertiles (2n=2x=56) mais d'autres sont des hybrides ou des triploïdes stériles (2n=3x=~84) et doivent donc être propagés par la voie végétative[2].
Son fruit est le fruit à pain, parfois simplement appelé le pain, ou même brioche[3].
Aux Antilles françaises, on nomme châtaignier pays (Artocarpus altilis var. seminifera) une variété fertile, cultivée pour ses graines qui sont consommées cuites.
Synonymes taxonomiques :
Dans les langues polynésiennes, le fruit à pain est appelé ’uru (tahitien) ou ulu, ou bien mei[4] en wallisien[5], futunien, tuvaluan, niuafo'ou, marquisien, niuéen, mangarévien, beta au Vanuatu.
L'arbre à pain est appelé fouyapen ou fwiyapen en créole martiniquais et guadeloupéen, vouryapin en comorien, friyapin en créole réunionnais et mauricien et lamveritab (l'arbre véritable) en créole haïtien[6], ou aussi buju en langage marron en Jamaïque, momboya en lingala ou bléfoutou en Fon-gbé au Bénin.
À Madagascar, dans la région forestière et son littoral sud-est, on dit tout simplement frein-paille, franc-paille, probablement du terme fruit à pain. En malgache, au Nord comme dans la région Sava, on l'appelle soanambo, et dans l'est chez les Betsimisarakas, il est nommé sonambo.
C'est un arbre sempervirent de taille moyenne qui peut atteindre 20 m de haut[7], doté d'un tronc droit et massif dont le diamètre peut dépasser un mètre. Toutes les parties contiennent un latex blanc.
Les feuilles simples, vert foncé, brillantes, sont munies de 7 à 11 lobes bien marqués[8],[9], plus ou moins profonds suivant la variété, à apex aigu ou acuminé. Ce sont de larges feuilles de 12-60 cm long × 10-50 cm large et encore plus grandes pour les juvéniles. Le pétiole massif fait moins de 5 cm de long.
Les fleurs sont regroupées en inflorescences mâles, allongées et pendantes, de 10-30 cm long × 2-4 cm, et en inflorescences femelles (vertes, sphériques ou oblongues), les deux étant présentes à la fois sur la même arbre (arbre monoïque).
Le fruit est un syncarpe[10], formé à partir de toute l'inflorescence femelle. À maturité, il est de couleur verdâtre, jaune pâle à jaune orangé. C'est un gros fruit rond ou oblong, de 12-25 cm de diamètre, pesant 1,5 à 2 kg. L'épiderme est marqué de figures hexagonales centrées sur un point épineux. La pulpe est de couleur crème.
Aux Antilles, on distingue deux types de variétés principales[9],[11] :
Les Polynésiens identifient plus d'une cinquantaine de variétés différentes d'arbre à pain, appelé uru ou maioré en tahitien[13].
Les formes à graines prédominent en Mélanésie (Nouvelle-Guinée, Salomon et Vanuatu), alors que les formes sans graines prédominent en Polynésie où l'arbre est propagé par drageons[10].
L'arbre à pain est sans doute originaire soit d'Océanie où la plus grande diversité morphologique est présente[8], soit de Malaisie[14]. Il y a été domestiqué et fournit une source de glucides importante depuis des millénaires.
Il a été introduit aux Antilles à la fin du XVIIIe siècle pour nourrir les esclaves avec ses fruits abondants et nourrissants par le capitaine du Bounty, William Bligh. Outre la Caraïbe, au cours du XVIIIe siècle, les Européens introduisirent quelques cultivars dans les régions tropicales de Madagascar, d'Afrique, d'Amérique du Sud et du Centre. Il est aujourd'hui répandu dans toutes les régions tropicales humides pour son intérêt alimentaire et esthétique.
C'est un arbre des plaines tropicales chaudes et humides.
Arbre à pain | |
Valeur nutritionnelle moyenne pour 100 g |
|
Apport énergétique | |
---|---|
Joules | 431 kJ |
(Calories) | (103 kcal) |
Principaux composants | |
Glucides | 27,12 g |
– Amidon | 11,22 g |
– Sucres | 11 g |
Fibres alimentaires | 4,9 g |
Protéines | 1,07 g |
Lipides | 0,23 g |
Eau | 70,65 g |
Minéraux et oligo-éléments | |
Calcium | 17 mg |
Fer | 0,54 mg |
Magnésium | 25 mg |
Phosphore | 30 mg |
Potassium | 490 mg |
Vitamines | |
Vitamine B1 | 0,11 mg |
Vitamine C | 29 mg |
Acides aminés | |
Acides gras | |
Source : http://ndb.nal.usda.gov/ndb/search/list?qlookup=09059&format=Full | |
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L'arbre à pain[15] est riche en composés phénoliques comme les flavonoïdes, les stilbénoïdes et les arylbenzofurons. L'ensemble de la plante contient de l'acide cyanhydrique, mais uniquement à l'état de traces.
Il contient de l'artocarpine[16] et une enzyme, la papayotine. Il contient également des stilbènes, de l'arylbenzofurane, un flavanone, trois flavones, deux triterpènes et des stérols[17]. Se conservant mal une fois cueilli, il peut être transformé en farine[18].
Sa peau n'est pas consommée, mais une étude a montré (en 2017) qu'elle contient encore plus d'antioxydants que la pulpe et les graines du fruit[19].
On a récemment (2020) montré que la cuisson du fruit non-mûr n'a que peu d'impacts sur le profil de ses composés bioactifs, n'affectant pas significativement sa teneur totale en phénols ni sa capacité antioxydante. Dans le monde, 146 composés bioactifs ont été identifiés dans les extraits aqueux de fruits crus et cuits. Pour la plupart, ces molécules étaient stables à la cuisson (121°C/10 min). 22 métabolites sont cependant affectés par la cuisson : 15 d'entre eux (tels que le pyrogallol, le 1-acétoxypinoresinol ou scopoline) ont un taux qui augmente dans les extraits du fruit cuits (par rapport au fruit cru), et sept autres métabolites (ex : acide 4-hydroxyhippurique, épicatéchine et la leptodactylone) voient au contraire leur taux diminuer à la suite de la cuisson.
Elles contiennent des géranyl dihydrochalcones, de la quercétine et du camphorol (aux propriétés hypotensives).
L'écorce de cette racine est riche en flavonoïdes[20] (prénylflavonoïdes, cyclomulberrine et des pyranoflavonoïdes).
Aux Antilles françaises, les fleurs mâles, appelées « tòtòt » en Martinique et « pòpòt » en Guadeloupe, sont consommées confites ou en confitures. Les graines du châtaignier-pays se consomment cuites à l'eau bouillante comme les châtaignes du châtaignier. Elles sont ensuite consommées telles quelles ou utilisées pour farcir des volailles. En Martinique, le fruit est pelé puis cuit à l'eau souvent avec de la salaison (queues de cochon), on peut en faire du migan (sorte de ragout).
En Polynésie, le fruit à pain est préparé suivant de nombreuses recettes. Il est nommé uru en tahitien comme l'arbre.
Il existe plusieurs préparations possibles du fruit de l'arbre à pain.
Avant la colonisation, les Polynésiens conservaient les uru de deux manières :
En Polynésie, il sert de répulsif naturel contre les moustiques et autres insectes en brûlant la fleur mâle de l’arbre.
Différentes parties de la plante étaient utilisées en médecine traditionnelle polynésienne pour la confection de ra'au tahiti, à partir de l'écorce, de la sève etc.
Aux Antilles françaises, l'arbre à pain sert à la confection de plusieurs remèdes créoles :
En Polynésie, le latex du uru était utilisé en colle, et pour assurer l'étanchéité de certaines embarcations. Le tronc servait à la confection de pirogues, et l'écorce pour fabriquer une étoffe végétale, le tapa.
La première dénomination par un binôme linnéen, Sitodium altile, a été donnée par Sydney Parkinson (1745-1771) un artiste peintre écossais qui participa à la première expédition de James Cook dans le Pacifique. Dans son récit de Voyage autour du monde sur l'Endeavour[23], lors de l'escale à Tahiti, il indique :
Suit une description assez précise de l'arbre, de ses fleurs mâles et femelles distinctes, du fruit, de sa récolte à l'aide d'un long bâton et de sa cuisson :
En 1789, le capitaine Bligh reçoit l'ordre de ramener 1 000 arbres à pain vers le nouveau monde : le fruit de l'arbre à pain devient alors fameux à cause de la célèbre mutinerie sur le Bounty (plus précisément le HMS Bounty)[24].
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