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personne qui planifie les villes De Wikipédia, l'encyclopédie libre
L'urbaniste est un « technicien spécialisé dans l'ordonnancement des espaces urbains »[2]. Son rayon d'action concerne principalement les agglomérations et la planification territoriale[3]. Le terme d'urbaniste peut parfois englober ou être confondu avec la profession d'aménageur qui comprend un rayon d'action dépassant les espaces urbains[4] mais emploie, en fonction du contexte, les mêmes compétences.
Autres appellations |
Architecte-Urbaniste, Ingénieur-Urbaniste, Géographe-aménageur, chargé(e) de mission, chargé(e) d'études |
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Secteur | |
Métiers voisins |
Compétences requises | |
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Diplômes requis |
Salaire |
: 1600 à 2700 EUR net (débutant)[1] |
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CITP | |
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IDEO (France) | |
ROME (France) |
L'urbaniste est une profession qui est liée au développement des villes au XIXe siècle sous l'impact de l'industrialisation et du développement des infrastructures de transports. Il s'agissait de fournir aux décideurs politiques des solutions techniques et juridiques pour faire face notamment au développement anarchique des villes et surtout à l’habitat pathogène, tant du point de vue sanitaire que social, auquel s'attaquèrent les Hygiénistes de cette même époque. La profession apparaît en tant que telle avec la naissance en France de la Société Française des Urbanistes (SFU) en 1911 dans le prolongement des travaux du Musée social et de Frédéric Le Play. Conjointement sont mis en place des cursus de formation avec l'École des hautes études urbaines par exemple et aussi des revues comme Urbanisme, la revue de la SFU.
Depuis les années 70, se développe un urbanisme participatif qui intègre à des degrés divers dans l'élaboration des projets ou aménagements la participation effective des citoyens et les usagers. Dans le cadre d'une nouvelle gouvernance des projets, cette participation dépasse le simple cadre de l'information ou de la concertation. Il s'agit d'un développement de la démocratie directe dans la perspective d'un développement durable (urbanisme durable). Ce type de pratique impose aux urbanistes de nouvelles pratiques et aussi de nouveaux savoir-faire.
La profession d'urbaniste est issue de la nécessité politique, économique, sanitaire et sociale voire culturelle de trouver une solution aux habitats insalubres des ouvriers qui viennent travailler en ville, du fait des besoins de l'industrialisation dès le milieu du XIXe siècle. Il faut pour cela dépasser la seule question du logement et appréhender dans son ensemble les conditions de vie des ouvriers en se préoccupant aussi de leur santé, de leur culture, de leurs loisirs voire de leur moralité. La ville ou les nouveaux quartiers sont alors abordés globalement.
Pour approcher la ville dans sa complexité et non plus du point de vue esthétique (plan d'embellissement des villes) ou fonctionnel (Cf. Haussmann et le contrôle policier des faubourgs ouvriers prompts à la rébellion), il faut alors une approche pluridisciplinaire qui va regrouper dès le départ, au sein même de la SFU, des hygiénistes (médecins), des ingénieurs, des architectes, des sociologues de terrain de l'école leplaysienne, des juristes et des paysagistes. L'approche pluridisciplinaire reste l'une des caractéristiques des formations aux métiers de l'urbanisme depuis cette époque, assurée au sein des instituts d'urbanisme et formations supérieures en urbanisme.
Le rôle de l'urbaniste consiste à participer à l'agencement des activités humaines sur les territoires en vue de réaliser un développement et un aménagement durable des villes et des campagnes. Il est censé développer une approche globale y compris environnementale dans le cadre d'un développement durable et solidaire notamment dans le cadre d'une approche AEU (Approche environnementale de l'urbanisme) de l'ADEME ou similaire.
Le champ professionnel de l'urbanisme a émergé en France dans les années 1920 pour s'autonomiser d'autres milieux professionnels (ceux des architectes notamment) à partir des années 1960-1970. Mais ce processus d'autonomisation n'est pas encore achevé, contrairement à d'autres pays occidentaux comme le Canada ou le Royaume-Uni. Forte de plus de 20 000 membres (formés pour la grande majorité d’entre eux au sein des Instituts d’urbanisme), la profession d’urbaniste s’exerce dans une grande variété de structures publiques, parapubliques et privées. Qu’elle soit exercée au sein du secteur de la consultance privée ou en collectivité locale, la profession est étroitement liée au processus de décision publique et doit être définie comme une activité d’aide à la décision politique (Source : CNJU).
En 2012, 48 % des urbanistes (dont 93 % sont des jeunes de 23 à 28 ans) sont issus des formations de géographie et d'aménagement du territoire dominant significativement les deux autres formations les plus représentées dont celles de science politique et d'architecture[5].
Un rapport de la délégation aux collectivités territoriales et à la décentralisation du Sénat, réalisé en par le sénateur Pierre Jarlier, donne une définition du cœur de métier de l'urbaniste : « Loin de se réduire à un aspect réglementaire, le travail de l’urbaniste vise à définir et mettre en forme le projet territorial des collectivités locales. Son rôle est d’anticiper les dynamiques d’urbanisation en apportant aux élus locaux une aide à la décision politique leur permettant d’arbitrer sur les localisations les plus cohérentes (activité, emploi, logement, réseaux de transport) pour la gestion optimale des mobilités ; de mener une action foncière adéquate ; et de conduire des projets de renouvellement urbain »[6].
En relation avec les "acteurs" de ces territoires, qu'ils soient institutionnels ou non, élus, représentants institutionnels des différents secteurs de la société (économique, social, culturel, politique, associatifs…).
L'urbaniste intervient principalement à partir d'une commande publique ou privé sur la base d'un cahier des charges préalable, par concours ou contrats directs. Plusieurs champs de compétences plus spécifiques peuvent être définies et qui correspondent à des métiers plus ciblés. Il peut être aussi l'un des acteurs de la mise en œuvre de la démocratie locale ou de et de la concertation avec les acteurs locaux : habitants, usagers, bailleurs, commerçants, police, animateurs socio-culturels…
L'urbaniste peut intervenir aussi bien en tant que généraliste, que de spécialiste. Certaines professions, de par certaines actions, sont assimilés aux domaines de l'urbanisme. Ainsi, on retrouve les types d'urbanistes suivants[7] :
Il s’agit ici de connaître les territoires et de mettre en œuvre des orientations stratégiques. Ici homme d’études et homme de l’art, l’urbaniste se doit d’observer, de se projeter, de spatialiser ses projets, d’élaborer les politiques urbaines.
Il s’agit ici de localiser et d’agencer les fonctions urbaines. La programmation urbaine va dimensionner les activités et définir les espaces destinés à les recevoir. L’aspect réglementaire et pragmatique de ce domaine est important.
Il s’agit ici de compétences relatives à la mise en œuvre et à la conduite d’opérations urbaines et d’aménagement. À travers le remembrement foncier, l’aménagement des réseaux, la commercialisation des espaces à bâtir, ce domaine d’action va permettre le passage à l’acte d’urbanisation en lui-même.
Il s’agit ici d’un domaine proche du management urbain. Gérer l’espace urbain au quotidien et sa nécessaire adaptation. La question du droit des sols ainsi que de la politique de la ville sont ici particulièrement appelées.
Ici croisée avec d’autres professions œuvrant sur le cadre de vie, l’urbaniste est amené à coordonner, animer, et « manager » les projets de territoire.
L’urbaniste est appelé ici à savoir manier les techniques relatives à la communication et la promotion du projet urbain, mais aussi les domaines émergents et majeurs de la concertation et de la participation en amont du projet.
Les urbanistes (également appelés "planificateurs de l'utilisation des sols" en référence à l'anglais "town planner", littéralement traduit par planificateur de ville) emploient les pratiques professionnelles suivantes[8] :
La profession est accessible au Québec soit par un diplôme de baccalauréat (urbanisme, géographie, architecture ou génie) correspondant en Europe au niveau de licence, ainsi que d'un diplôme de Maîtrise (en planification urbaine et régionale, en design et en planification de l'environnement, en architecture, en génie) correspondant en Europe au grade de Master.
Pour la Société française des urbanistes, la profession d’urbaniste est une profession moderne, ouverte sur son temps et les autres milieux professionnels. Il est possible de l’exercer en ayant suivi des cursus différents. Elle ne s’est pas, contrairement à d’autres, protégée par un dispositif corporatiste, la limitant par la création d’un ordre professionnel ou un numerus clausus.
Le revers de cette ouverture a été, pendant de longues années, un certain manque de lisibilité. La constitution de l’Office professionnel de qualification des urbanistes (France)|Office professionnel de qualification des urbanistes OPQU, (en gestation depuis les années 1970 et enfin créé au cours des années 1990), a permis de promouvoir la profession de façon positive, tout en lui conservant ses qualités originelles.
Contrairement à celui des architectes ou des médecins, le titre d'urbaniste n'est pas protégé par un Ordre. Toutefois, afin de garantir un certain niveau de formation, d'expérience et d'éthique, a été mise en place une reconnaissance professionnelle par la profession elle-même.
Afin de mieux définir et défendre le métier d'urbaniste, l’Office professionnel français de qualification des urbanistes OPQU, a été créé le avec le soutien de l’association des maires de France et de l’État, pour assurer une mission de service public, dans le cadre d’un protocole signé avec le Ministre chargé de l’urbanisme, le .
L’Office est doté, notamment, de la mission d’attribuer une qualification professionnelle aux urbanistes et de la faire connaître. Cette délégation de service public est menée par une commission spécialisée, authentifiée ensuite par le Conseil d'administration de l’OPQU, en présence d’un Commissaire du gouvernement. Fin 2007, 500 urbanistes ont ainsi été qualifiés depuis la création de l'OPQU. Cet organisme publie chaque année un annuaire des urbanistes qualifiés. La population des urbanistes français est estimée à plus de 2000 professionnels en activité tous modes d'exercice confondus y compris sous forme d'activité partielle ou accessoire.[réf. nécessaire]
L’Office Professionnel de Qualification des Urbanistes OPQU, association regroupant différentes organisations du monde de l’urbanisme (AUDE, AFUA, APCAUE, CFDU, FNAU, SFU, etc.), a publié dans le supplément du "Moniteur" du un référentiel métier des urbanistes. Ce référentiel a été élaboré, à la suite d’une demande de la Direction générale de l’urbanisme, de l’habitat et de la construction (DGUHC), afin de lancer le débat sur les évolutions du métier et l’adaptation nécessaire des formations. Le rapport de l’OPQU s’essaie à construire une lecture de l’organisation du champ professionnel de l’urbanisme. Pour les auteurs de ce référentiel, l’urbaniste est difficile à définir, oscillant entre l’homme d’études, l’homme de l’art et l’administrateur des villes, il est cependant amené à exercer dans 7 grands domaines identifiés : 4 domaines cœur de la spécificité de son métier et 3 domaines importants mais partagés avec d’autres professions.
Le , lors de l’assemblée générale de l’Office professionnel de qualification des urbanistes, la profession se dote d'un code de déontologie[9]. Celui-ci détaille 7 principes fondamentaux :
La formation au métier d’urbaniste est, plus particulièrement, menée au sein d’instituts d’urbanisme. Leur objectif est de former des professionnels de l’urbanisme et du développement des territoires dont le rôle est de participer, pour le compte de maîtres d’ouvrages, le plus souvent publics, à la définition, la mise en œuvre et la gestion des projets urbains et territoriaux.
Ces formations donnent aux diplômés, en formation initiale et continue, l’accès à la culture générale, aux méthodes et aux outils d'analyses nécessaires à la pratique professionnelle dans le champ de l'urbanisme.
Ces formations respectent les chartes professionnelles du domaine (ministère chargé de l'urbanisme, Office professionnel de qualification des urbanistes) et les conventions passées entre les instituts d’urbanisme et d’aménagement du territoire à l’échelle française (Association pour la promotion de l'enseignement et de la recherche en aménagement et en urbanisme (APERAU)) et européenne (AESOP), ainsi que celles des organisations professionnelles d’urbanistes en France (SFU, CFDU…) et en Europe (le Conseil européen des urbanistes (CEU).
Les formations dispensées se caractérisent par la pluridisciplinarité, tant au niveau des enseignants qu’à celui des étudiants. En s'appuyant sur un recrutement et des enseignements pluridisciplinaires (droit, économie, politiques publiques, géographie, etc.), les instituts d'urbanisme se distinguent ainsi des autres lieux de formation par leur capacité à délivrer des clés de lectures transversales sur les politiques publiques de l'urbanisme (planification stratégique, habitat, foncier, urbanisme commercial, gestion des mobilités). Cette transversalité est nécessaire à la production d'une aide à la décision politique où c'est l'analyse et la prospective territoriales qui prévalent largement sur la dimension formelle de la conception urbaine. Les cursus des instituts d'urbanisme sont également fortement structurés par la mise en situation professionnelle : ateliers d'urbanisme encadrés sur commandes réelles et stages professionnels.
Les diplômés issus de ces instituts et formation (de niveau Master) constituent un réseau professionnel important avec 20 000 urbanistes diplômés en activité. Ils exercent principalement dans les services des collectivités territoriales (un tiers des débouchés), les agences d'urbanisme des agglomérations et les services de l'État, des organismes d'aménagement et de développement local. Le secteur privé (un quart des emplois pourvus) est constituée d'agences d'urbanisme privées, des sociétés d’économie mixte. Un certain nombre de professions connexes emploient aussi des urbanistes comme les architectes, les géomètres, les paysagistes, bureau d'études d'ingénierie…
Au-delà des instituts d’urbanisme, d’autres lieux de formation supérieure délivrent des diplômes de niveau Bac+5/6 en urbanisme et aménagement du territoire (voir ci-après).
Par ordre alphabétique :
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