Les acteurs non étatiques sont des organisations et des individus ayant une influence politique significative, mais indépendants des gouvernements[1]. Ils ne sont pas affiliés, dirigés ou financés directement par les États.
Les motivations, l’organisation et l’influence des acteurs non étatiques varient considérablement. Parmi ces acteurs il y a des entreprises, des médias, des magnats du monde des affaires, des mouvements de libération, des groupes de pression, des groupes religieux, des organisations d'aide, aussi des acteurs non étatiques violents tels que les forces paramilitaires.
Quelques catégories courantes et influentes d'acteurs non étatiques sont proposés ici:
Les magnats des affaires sont des personnes qui possèdent de grandes richesses et qui cherchent à influencer les affaires nationales et internationales. Par exemple Warren Buffett et Bill Gates.
Les agences de presse internationales, qui sont aussi généralement des entreprises, rendent compte de la situation sociale et politique dans les pays du monde entier et peuvent donc être très influentes en tant qu'acteurs non étatiques. Des exemples de telles agences sont: AFP, EFE, Reuters, AP, RIA Novosti et Xinhua.
Les diasporas transnationales sont des communautés ethniques ou nationales qui cherchent généralement à apporter des changements sociaux et politiques dans leurs pays d'origine et leurs pays d'adoption.
Les associations non constituées en société, les sociétés secrètes et les organisations civiques non reconnues par un État peuvent être considérées comme des acteurs non étatiques.
Les acteurs non étatiques violents sont les groupes armés, y compris des groupes tels que Daech ou des organisations criminelles comme les cartels de la drogue .
Les citoyens du monde peuvent être considérés comme des acteurs non étatiques s'ils sont actifs en dehors de leur propre pays.
Les acteurs non étatiques peuvent contribuer à la formation d'opinions, comme aux Conseil des droits de l'homme des Nations unies. Les organisations internationales formelles peuvent également s'appuyer sur des acteurs non étatiques, en particulier des ONG, comme partenaires pour la mise en pratique dans les contextes nationaux.
Les acteurs non étatiques ont également un rôle d'appui dans la gouvernance. De nombreux États fragiles dépendent d'acteurs non étatiques pour leur protection et leur administration[6]. Les méthodes traditionnelles comprennent les tribunaux locaux et les clans, à l'opposé il y a les groupes paramilitaires ou rebelles.
Au XXIesiècle, les acteurs non étatiques ont acquis une reconnaissance juridique en raison de leur forte implication dans l'ordre international. Leur présence croissante les oblige à suivre les règles du droit international[7].
Le terme «acteurs non étatiques» est très utilisé dans la coopération au développement, en particulier dans le cadre de l'accord de Cotonou[8] entre l'Union européenne et les pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP). L'accord utilise ce terme pour désigner un large éventail d'acteurs non gouvernementaux du développement dont la participation à la coopération au développement ACP-UE est désormais officiellement reconnue. Selon l'article 6, les acteurs non étatiques comprennent:
Dans la pratique, cela signifie que la participation est ouverte à tous les types d'acteurs, tels que les organisations communautaires, les groupes de femmes, les associations de défense des droits de l'homme, les organisations non gouvernementales (ONG), les organisations religieuses, les coopératives agricoles, les syndicats, les universités et instituts de recherche, les médias et le secteur privé. Sont également inclus dans cette définition des groupes informels. Le secteur privé, cependant, n'est considéré que dans la mesure où ses activités sont à but non lucratif.
Rochester, Martin J. Between Two Epochs: What’s Ahead for America, the World, and Global Politics in the Twenty-First Century. Upper Saddle River, NJ: Prentice Hall, 2002.
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