Émeutes de 2024 en Nouvelle-Calédonie
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Les émeutes de 2024 en Nouvelle-Calédonie commencent le , à la suite d'un projet de révision constitutionnelle visant à mettre partiellement fin au gel du corps électoral habilité à voter aux élections provinciales.
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Émeutes de 2024 en Nouvelle-Calédonie | |||
Barricade vers Koutio-Koueta le 14 mai 2024. | |||
Type | Violences urbaines, émeutes, révoltes, pillages, saccages | ||
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Pays | France | ||
Localisation | Nouvelle-Calédonie | ||
Coordonnées | 22° 16′ 04″ sud, 166° 26′ 37″ est | ||
Cause |
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Date | Depuis le (27 jours) |
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Participant(s) | ~9 000 indépendantistes néocalédoniens et kanaks[2] ~3 000 militaires et policiers [3] |
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Bilan | |||
Blessés | 300 (total, au 13 mai 2024)[5] 212 policiers et gendarmes (au 9 juin 2024)[6] |
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Morts | 8 (dont 2 gendarmes)[7],[8],[9],[10] | ||
Répression | |||
Arrestations | 1044 [6] | ||
Géolocalisation sur la carte : Nouvelle-Calédonie
Géolocalisation sur la carte : Nouméa
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Le gouvernement français souhaite en effet modifier la constitution pour permettre aux citoyens français résidant en Nouvelle-Calédonie depuis plus de dix ans d'y voter aux élections provinciales. À la suite de l'accord de Nouméa, ce droit est limité aux seuls citoyens néocalédoniens, c'est à dire aux citoyens français résidents de Nouvelle-Calédonie avant 1998 et à leurs descendants. Ce corps électoral « gelé » fait qu'un électeur potentiel sur cinq est ainsi exclu du corps électoral, un dispositif jugé acceptable par la Cour européenne des droits de l'homme en 2005 « dans le cadre d'un processus de décolonisation » mais « seulement à titre temporaire ». La réforme est décriée car elle aurait pour conséquence de diluer la voix politique du peuple autochtone mélanésien Kanak en permettant, dans la pratique, à davantage de personnes d'origine européenne et polynésienne de voter.
Le Front de libération nationale kanak et socialiste critique une « énième tentative de passage en force » du gouvernement, affirmant que la France cherche à « constitutionnaliser la colonisation en Kanaky ». Le Congrès de la Nouvelle-Calédonie à majorité indépendantiste demande le retrait de la réforme tandis que la présidente de l'Assemblée de la province Sud, Sonia Backès, figure des anti-indépendantistes — ou Loyalistes —, accuse le Congrès et le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie d'être illégitimes.
Les émeutes s'inscrivent dans un contexte de crise économique et surtout d'inégalités entre les Kanak et le reste de la population. Le niveau de vie médian des Kanak est deux fois plus faible que celui des non-Kanak.
Les émeutiers causent d'importants dégâts aux infrastructures et commerces de l'archipel, avec un coût estimé à 1 milliard d'euros. Des affrontements violents avec les forces de l'ordre ainsi qu'entre civils font sept morts et plusieurs centaines de blessés.
L'ampleur des émeutes conduit le président de la République Emmanuel Macron à décréter l'état d'urgence en Nouvelle-Calédonie à partir du 16 mai à 5 h (heure locale), une mesure déjà auparavant appliquée lors des événements politiques de 1984 à 1988. Des unités de l'armée sont également déployées pour sécuriser les ports et les aéroports, et le réseau social TikTok est interdit dans l'archipel. Pour calmer la situation, le président Emmanuel Macron se rend en Nouvelle-Calédonie le 23 mai et effectue une série d'annonces dont le report pour quelques semaines de la réforme (ce qui était demandé par les émeutiers), le temps de mettre en place une « mission de médiation et de travail » qui entendra toutes les parties en présence. L'état d'urgence est finalement levé le 28 mai à 5 h (heure locale) et l'interdiction de TikTok est levée le 29 mai.