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élection de la VIIe législature de la Ve République De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Les élections législatives de 1981 ont lieu les et , à la suite de la dissolution de l'Assemblée nationale par le président de la République François Mitterrand le , pour pourvoir les mandats de la VIIe législature de la Cinquième République. Le PS et ses alliés lui donnent la majorité absolue au Parlement. Un deuxième gouvernement Pierre Mauroy fait entrer quatre ministres communistes.
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Élections législatives françaises de 1981 | ||||||||||||||
491 députés de l'Assemblée nationale (majorité absolue : 246 sièges) | ||||||||||||||
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et | ||||||||||||||
Corps électoral et résultats | ||||||||||||||
Votants au 1er tour | 25 141 190 | |||||||||||||
70,65 % 12,1 | ||||||||||||||
Votants au 2d tour | 18 665 028 | |||||||||||||
74,46 % | ||||||||||||||
Majorité présidentielle – Lionel Jospin | ||||||||||||||
Voix au 1er tour | 13 680 912 | |||||||||||||
54,42 % | 9,2 | |||||||||||||
Voix au 2e tour | 10 598 985 | |||||||||||||
56,75 % | ||||||||||||||
Députés élus | 329 | 130 | ||||||||||||
Droite parlementaire – Jacques Chirac | ||||||||||||||
Voix au 1er tour | 10 763 494 | |||||||||||||
42,81 % | 3,7 | |||||||||||||
Voix au 2e tour | 8 072 526 | |||||||||||||
43,22 % | ||||||||||||||
Députés élus | 150 | 127 | ||||||||||||
Députés élus par circonscription | ||||||||||||||
Assemblée nationale élue Par groupes | ||||||||||||||
Gouvernement | ||||||||||||||
Sortant | Élu | |||||||||||||
Dernière séance de l'Assemblée: Barre III Droite (RPR, UDF) |
Mauroy II Majorité présidentielle (PS, PCF, MRG, DVG) | |||||||||||||
Législature élue | ||||||||||||||
VIIe (Cinquième République) | ||||||||||||||
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Le 10 mai 1981, lors du second tour de l’élection présidentielle, le candidat socialiste François Mitterrand est élu président de la République avec 51,76 % des suffrages exprimés, distançant de plus d'un million de voix son rival, le président sortant, Valéry Giscard d'Estaing. La dissolution de l'Assemblée nationale constituera avec la nomination d'un nouveau Premier ministre, Pierre Mauroy, chargé de former un gouvernement, l'une des premières décisions prises dès sa prise de fonction le 21 mai 1981.
Le nouveau chef de l'État utilise ce droit de dissolution comme prérogative présidentielle prévue par l'article 12 de la Constitution de la Cinquième République. Naturellement, cette mesure était attendue d'autant plus que le candidat Mitterrand avait affiché son intention durant la campagne présidentielle, notamment au cours du débat d'entre-deux tours l'opposant le 5 mai 1981 à Valéry Giscard d'Estaing, de dissoudre, une fois élu, l'Assemblée nationale. Il avait notamment affirmé que le Président « peut dissoudre quand il le veut. Et je dissoudrai quand je le déciderai […]. J'ai l'intention de dissoudre et j'ai l'intention de faire procéder à des élections avant le 1er juillet […]. Le problème pour moi serait de disposer d'une majorité, parce qu'on ne peut pas mener une autre politique sans une autre majorité »[1]. François Mitterrand entend que l'action gouvernementale dispose d'une nouvelle chambre apte à la soutenir. Il épouse alors le système majoritaire de la Cinquième République reposant sur une double légitimité, celle du chef de l'État ainsi que celle du Parlement, légitimités qui doivent s'accorder. Tel n'est pas le cas en l'espèce puisque le nouveau Président est confronté à l'Assemblée nationale sortie des urnes au soir du 19 mars 1978 à majorité RPR et UDF qui n'aurait pas voté les réformes promises par le candidat socialiste. Cette cohérence ne peut être restaurée que par l'arme de la dissolution. Comme le souligne le professeur Jean Gicquel dans son manuel Droit constitutionnel et institutions politiques[2], celle-ci est « une technique d'ajustement de la majorité parlementaire à la majorité présidentielle ».
L'annonce de la dissolution le ouvre un nouveau cycle électoral qui s'articule autour des dates suivantes[3]:
Dès le lendemain de l'élection de François Mitterrand, Jacques Chirac demande que la nouvelle opposition présente des candidatures uniques dans chaque circonscription pour les élections législatives à venir[4]. Le , avant même l'annonce de la dissolution anticipée de la VIe législature, le RPR et l'UDF annoncent la formation d'une alliance électorale, appelée l'Union pour la nouvelle majorité (UNM) ainsi qu'une union de la droite dès le premier tour dans 91 circonscriptions[5],[6]. La négociation de cet accord se poursuit dans les jours qui suivent et l'UNM annonce le des candidatures uniques dans 340 des 474 circonscriptions de métropole alors que des primaires négociées sont approuvées dans 131 autres circonscriptions[7].
Le , le PS, le MRG et le PSU annoncent un accord de désistement réciproque en vue du second tour. Le lendemain, le PS et le PCF font de même[5].
Alors qu'Antenne 2 et Europe 1 avaient présenté deux soirées électorales communes à l'occasion de l'élection présidentielle, leurs rédactions respectives décident de présenter des émissions séparées pour les deux soirées électorales législatives des 14 et 21 juin[8].
Premier tour |
Second tour | ||||
Nombre | % des inscrits | Nombre | % des inscrits | ||
Inscrits | 36 338 650 | 100,00 | 25 097 197 | 100,00 | |
Abstentions | 10 786 146 | 29,68 | 6 263 782 | 24,96 | |
Votants | 25 552 504 | 70,32 | 18 339 874 | 73,08 | |
% des votants | % des votants | ||||
Bulletins blancs et nuls | 360 929 | 1,41 | 493 541 | 2,62 | |
Suffrages exprimés | 25 191 575 | 69,32 | 18 339 874 | 73,08 | |
Étiquette politique | Voix | % des exprimés | Sièges | ||
---|---|---|---|---|---|
PS | 9 077 435 | 36,03 | 266 | ||
PCF | 4 065 962 | 16,13 | 44 | ||
MRG | 354 632 | 1,41 | 14 | ||
DVG | 201 995 | 0,80 | 9 | ||
Majorité présidentielle (gauche) | 13 700 072 | 54,37 | 333 | ||
RPR | 5 249 670 | 20,83 | 85 | ||
UDF | 4 830 833 | 19,17 | 62 | ||
Divers droite | 713 582 | 2,83 | 11 | ||
Union pour la nouvelle majorité (droite) | 10 794 085 | 42,83 | 158 | ||
Écologistes | 271 688 | 1,07 | 0 | ||
Extrême gauche | 334 674 | 1,32 | 0 | ||
Extrême droite | 90 422 | 0,35 | 0 |
Parti politique[9] | Députés | ||
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Sortants | Élus | ||
Parti communiste français | 86 | 44 | |
Parti socialiste | 107 | 266 | |
Mouvement des radicaux de gauche | 10 | 14 | |
Divers gauche | 1 | 9 | |
Rassemblement pour la République | 153 | 85 | |
Union pour la démocratie française | 5 | 9 | |
Parti républicain (UDF) | 65 | 32 | |
Centre des démocrates sociaux (UDF) | 36 | 19 | |
Parti radical (UDF) | 8 | 2 | |
Mouvement démocrate socialiste (UDF) | 2 | – | |
CNIP | 9 | 5 | |
Divers droite | 9 | 6 | |
Le politologue François Goguel a montré (dans Le Monde en novembre 1981) qu'à ces élections législatives de 1981, le nombre des voix de gauche était le même qu'aux précédentes élections — perdues par la gauche — de 1978, mais que les voix de droite avaient diminué, elles, de 10 points de pourcentage tandis que le taux d'abstention augmentait de 10 points également. Autrement dit, contrairement aux apparences, la « vague rose » de 1981 n'a pas été une victoire de la gauche, mais une défaite de la droite, dont une partie des électeurs s'est abstenue.
Porté par la « vague rose », le nouveau président socialiste François Mitterrand obtient une majorité écrasante (58 % des sièges). Les rapports de forces à gauche s'en trouvent bouleversés : si le PS obtient un vif succès, c’est aux dépens du PCF, qui perd près de la moitié de ses députés. Cela n’empêche pas l’Union de la gauche de se muer en gouvernement de coalition : ministres socialistes, communistes et radicaux de gauche se côtoient au sein du gouvernement du Premier ministre Pierre Mauroy.
Groupe parlementaire | Députés | Président déclaré | |||||
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Membres | Apparentés | Total | |||||
SOC | Socialiste | 265 | 20 | 285 | Pierre Joxe (1981-1984) André Billardon (1984-1986) | ||
RPR | Rassemblement pour la République | 79 | 9 | 88 | Claude Labbé | ||
UDF | Union pour la démocratie française | 51 | 11 | 62 | Jean-Claude Gaudin | ||
COM | Communiste | 43 | 1 | 44 | André Lajoinie | ||
Total de députés membre de groupes | 479 | ||||||
Députés non-inscrits | 12 | ||||||
Total des sièges pourvus | 491 | ||||||
En 1977, Jacques Julliard écrit que « La République socialiste de Mitterrand risque d'être, si elle voit le jour, un précipité de la République des professeurs, chère à Thibaudet, et de l'énarchie [...] avec une assemblée où la proportion de députés-fonctionnaires risque d'être plus forte que du temps de Guizot ».
La sociologie électorale des députés élus en 1981 confirme une présence importante de normaliens et d'enseignants au sein du groupe socialiste : 14 % des élus socialistes en 1981 sont instituteurs, 17 % sont professeurs du secondaire et 12 % sont professeurs du supérieur. Entre 1981 et 1984 (du premier gouvernement Mauroy au gouvernement Fabius), 19,4 % des ministres sont enseignants du supérieur, 7,5 % enseignants du secondaire, et 10,4 % font partie d'autres professions intellectuelles ; soit 37,3% des ministres, contre 16,3 % en moyenne entre 1959 et 1981.
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