étoile au centre du Système solaire, source principale de lumière et de chaleur pour ses planètes, notamment pour la Terre De Wikiquote, le recueil de citations libre
Le soleil désigne l'étoile autour de laquelle gravite la Terre.
Léonard de Vinci (XIVe-XVe siècles)
Je voudrais trouver des mots qui me permettent de blâmer ceux qui mettent le culte des hommes au-dessus de celui du soleil; car je ne vois pas dans l'univers de corps plus grand et plus puissant que lui, et sa lumière éclaire tous les corps célestes épars dans l'univers.
«Louange du soleil», F. 4v.
Carnets, Léonard de Vinci [édition présentée et annotée par Pascal Brioist / Texte établi par Edward MacCurdy, traduit de l’italien par Louise Servicen, préface de Paul Valéry], éd. Gallimard, coll.«Quarto»,2019 (ISBN978-2-07-284486-7), chap. XI. Astronomie,p.360
Entre le soleil et nous il y a les ténèbres, ce pourquoi l’air semble azuré.
RL 12350
Carnets, Léonard de Vinci [édition présentée et annotée par Pascal Brioist / Texte établi par Edward MacCurdy, traduit de l’italien par Louise Servicen, préface de Paul Valéry], éd. Gallimard, coll.«Quarto»,2019 (ISBN978-2-07-284486-7), chap. XI. Astronomie,p.378
François Arago, Astronomie populaire, 1855
Si l’on me posait simplement cette question: le Soleil est-il habité? je répondrais que je n’en sais rien. Mais qu’on me demande si le Soleil peut être habité par des êtres organisés d’une manière analogue à ceux qui peuplent notre globe, et je n’hésiterai pas à faire une réponse affirmative. L’existence dans le Soleil d’un noyau central obscur enveloppé d’une atmosphère opaque, loin de laquelle se trouve seulement l’atmosphère lumineuse, ne s’oppose nullement, en effet, à une telle conception.
Il a depuis été montré que la surface du Soleil est beaucoup trop chaude pour être habitable par des êtres semblables aux humains.
Astronomie populaire, François Arago, éd. Gide et J. Baudry, 1855, t.2,chap. chapitre XXIX. Le Soleil est-il habité?,livre XIV,p.181(texte intégral sur Wikisource)
Le soleil a comme un regard. Mais un regard qui regarderait le soleil. Le regard est un cône qui se renverse sur le soleil. Et tout l'air est comme une musique figée, mais une vaste, profonde musique, bien maçonnée et secrète, et pleine de ramifications congelées.
L'Ombilic des Limbes suivi du Pèse-nerfs et autres textes, Antonin Artaud, éd. Gallimard, coll.«Poésie/Gallimard»,1956, partie L'Ombilic des Limbes,«Description d'un État Physique»,p.64
«Filles du sépulcre bleu, jours de fête, formes sonnées de l'angélus de mes yeux et de ma tête quand je m'éveille, usages des provinces flammées, vous m'apportez le soleil des menuiseries blanches, des scieries mécaniques et du vin. C'est mon ange pâle, mes mains si rassurées. Mouettes du paradis perdu!»
Et toi qui es plus belle qu'une graine de soleil dans le bec du perroquet éblouissant de cette porte, dis-moi tout de suite comment elle se porte. S'il est vrai que le pont-levis des lierres de la parole s'abaisse ici sur un simple appel d'étrier.
Cette jeune femme qui venait d'entrer était comme entourée d'une vapeur – vêtue d'un feu? – Tout se décolorait, se glaçait auprès de ce teint rêvé sur un accord parfait de rouillé et de vert: l'ancienne Égypte, une petite fougère inoubliable rampant au mur intérieur d'un très vieux puits, le plus vaste, le plus profond, et le plus noir de tous ceux sur lesquels je me suis penché, à Villeneuve-les-Avignon, dans les ruines d'une ville splendide du XIVe siècle français, aujourd'hui abandonnée aux bohémiens. Ce teint jouait, en se fonçant encore du visage aux mains, sur un rapport de tons fascinant entre le soleil extraordinairement pâle des cheveux en bouquet de chèvrefeuille – la tête se baissait, se relevait, très inoccupée – et le papier qu'on s'était fait donner pour écrire, dans l'intervalle d'une robe si émouvante peut-être à cet instant que je ne la vois plus.
Le diamant, qui n'est jamais retombé, creusa dans le verre un petit orifice de sa forme et exactement de sa taille, qui prit au soleil, pendant que la précieuse pierre continuait son vol, l'aspect d'une aigrette des fossés.
Le soleil tombait mollement à l'Occident. Des écharpes de mousseline rose paraient son déclin. A travers les arbres fraîchement velus de folioles il caressait d'un pinceau doré les profils, les poses et les objets. Au nord, il jetait sur un petit château fluet et artificiel dans son architecture d'ironie, tout un prisme de clartés folles. Le charme puéril des murs mélangeant la brique rose et la pierre crémeuse, les toits à poivrière des tours d'angle, la volute de l'escalier médian à la façade, la sveltesse des fenêtres agacées des rideaux versicolores, toute la grâce alambiquée de cette demeure s'en trouvait rehaussée et soulignée.
Dans mes yeux grands ouverts le soleil fait les joints,
O jardin de mes yeux!
Capitale de la douleur suivi de L'amour la poésie(1926), Paul Éluard, éd. Gallimard, coll.«Poésie»,1966 (ISBN978-2-07-030095-2), partie Nouveaux poèmes,Absence — II,p.92
Nous l'aimons trop, cette terre. Elle n'offre rien, elle est plus pauvre que nous mais, lorsque le soleil la chauffe, aucun d'entre nous ne peut la quitter. Nous sommes nés du soleil, Elia. Sa chaleur, nous l'avons en nous. D'aussi loin que nos corps se souviennent, il était là, réchauffant nos peaux de nourrissons. Et nous ne cessons de le manger, de le croquer à pleines dents. Il est là, dans les fruits que nous mangeons. Les pêches. les olives. Les oranges. C'est son parfum. Avec l'huile que nous buvons, il coule dans nos gorges. Il est en nous. Nous sommes les mangeurs de soleil. Je savais que tu ne partirais pas.
Rien n'est plus délicieux que ces premières journées d'automne où l'air agité de puissants remous semble une mer invisible dont les vagues se brisent dans les arbres, tandis que le soleil, dominant cette fureur et ce tumulte, accorde à la moindre fleur l'ombre qu'elle fera tourner à son pied jusqu'au soir. De ce calme et de cette frénésie résulte une impression où la force se mêle à une douceur que le langage humain ne peut rendre. C'est un repos sans langueur, une excitation que ne suit aucune lassitude; le sang coule plus joyeux et plus libre, le cœur se passionne pour cette vie qui le fait battre. A ceux qui ne connaissent pas le bonheur, la nature dans ces moments généreux leur en apporte avec les odeurs des bois et les cris des oiseaux, avec les chants du feuillage et toutes ces choses où palpite l'enfance.
Sous l'auvent de son chapeau et à travers ses cils palpitants de lunules, le soleil au zénith. Je suis pris dans cet embrasement. L'heure de Pan, le faunesque midi.
Il montre du doigt le sud puis l'est. Un pain de savon au citron tout neuf, tout propre, monte à l'horizon répandant lumière et parfum.
LE SAVON:
Bloom et moi nous faisons un couple de première,
Le ciel je fais reluire, il fait briller la terre.
Le soleil s’enlise inexorablement dans la mer. Il a beau s’agripper aux nuages, il ne parvient pas à empêcher la dégringolade. On voit bien qu’il déteste se prêter à cet exercice de mise en abîme, mais il n’y peut rien. Tout ce chose en ce monde a une fin et aucun règne n’échappe à son déclin.
L’Olympe des Infortunes, Yasmina Khadra, éd. Julliard, 2010, p.25
O intarissable pêle-mêle, les déplacements de plans, le soleil sanglant, la profonde mer semée de voiles inclinées. Matière sur matière, au point qu'on pourrait s'y dissoudre. Être homme, être antique, naïf et rien, pourtant heureux.
Sur le cou d'oiseau de la nuit, tu es un collier de soleil.
Liberté sur parole(1958), Octavio Paz(trad. Jean-Clarence Lambert), éd. Gallimard, coll.«Poésie»,1966 (ISBN2-07-031789-7), partie II. AIGLE OU SOLEIL? (1949-1950),Aigle ou Soleil? — Issue,p.85
Après… il n'y a pas d'après. J'avance, je fends de grandes roches d'années, masses de lumière compacte, je descends des galeries de mines de sable, je perce des couloirs qui se referment comme des lèvres de granit. Et je retourne à la plaine, la plaine où il est toujours midi, où un soleil identique tombe fixement sur un paysage figé. Et n'en finissent pas de tomber les douze heures, ni de bourdonner les mouches ni de s'étoiler en éclats cette minute qui ne passe pas, qui seulement brûle et ne passe pas.
Liberté sur parole(1958), Octavio Paz(trad. Jean-Clarence Lambert), éd. Gallimard, coll.«Poésie»,1966 (ISBN2-07-031789-7), partie II. AIGLE OU SOLEIL? (1949-1950),Aigle ou Soleil? — Plaine,p.88
Je me baignais dans la cascade solaire. Je me baignais en moi-même, noyée dans ma propre splendeur. J'étais le silex qui, dans la nuit, dégage les cols de l'orage.
Liberté sur parole(1958), Octavio Paz(trad. Jean-Clarence Lambert), éd. Gallimard, coll.«Poésie»,1966 (ISBN2-07-031789-7), partie II. AIGLE OU SOLEIL? (1949-1950),Aigle ou Soleil? — Papillon d'obsidienne,p.92
Je suis la blessure qui ne se cicatrise pas, la petite pierre solaire: si tu me frôles, le monde s'incendiera.
Liberté sur parole(1958), Octavio Paz(trad. Jean-Clarence Lambert), éd. Gallimard, coll.«Poésie»,1966 (ISBN2-07-031789-7), partie II. AIGLE OU SOLEIL? (1949-1950),Aigle ou Soleil? — Papillon d'obsidienne,p.93
Équidistants du fruit de la lune et des fruits solaires, suspendus entre des mondes ennemis qui pactisent dans ce peu de matière élue, nous entrevoyons notre portion de totalité.
Liberté sur parole(1958), Octavio Paz(trad. Jean-Clarence Lambert), éd. Gallimard, coll.«Poésie»,1966 (ISBN2-07-031789-7), partie II. AIGLE OU SOLEIL? (1949-1950),Aigle ou Soleil? — Être naturel — I,p.105
L'arc est un passage voûté dont le sombre crépi assez bien s'accorde à des relents d'urine qui font la suggestion de l'entrée d'une vespasienne à l'usage de géants. Tout au moins la voûte et l'odeur ont-elles pour Sigismond le caractère de ce qui est romain, et qui se trouve à Nîmes autant que dans la cité couleur d'or et de bran où il fut avec Sergine au mois de mai, guère plus tard qu'à présent, dans l'année qui suivit la naissance du petit Elie. Rome est partout dans les villes du Midi, quoique le denier Vespasien ne soit plus payé par personne. Sergine, un œillet sous les narines un peu busquées qu'elle remuait avec des manières de pouliche, accélérait le pas aux endroits où vraiment le marbre sentait trop, car la puanteur du marbre où l'ammoniaque au soleil s'évapore est le plus intolérable défaut des lieux sublimes. Sans tant de nervosité, Sigismond de même accélère. Le quartier de ruelles, où par la voie de l'arc il est venu de la Rambla, n'est pas aussi peuplé que les environs de son hôtel, les lumières n'y sont pas aussi vives, les bars n'y ont pas de si tapageuses musiques, et lui-même, en épiant entre les rideaux d'une cafétéria le jeu muet des serveuses, éprouve un sentiment de gêne que la persistance de la mauvaise odeur ne suffit pas à expliquer. Devant lui se rétrécit la calle Arco del Teatro. A droite, au premier coin, il préfère tourner dans Lancaster, large tranchée sinistre au milieu de laquelle sur de gros pavés joints de poussière et d'ordure il chemine, méprisant le trottoir plus disjoint, négligeant un bar assez louche qui à la mode anglaise se réclame de pirates. Point de passants là. Il est, pour un moment, à l'obscur.
Au couchant, ils aimaient regarder le soleil étaler son habit rouge sur les montagnes et les vallées comme s’il répandait son sang au lieu de ses larmes en disant adieu au Liban.
Quelque nouveau tour qu'on donne à de vieilles pensées, on se lasse d'une poésie qui ramène toujours les comparaisons de l'aurore, du soleil, de la lune, des étoiles.
«A M. le Maréchal de Créqui»(1671), dansŒuvres mêlées de Saint Evremond, Charles de Saint-Évremond, éd. Les Grands Classiques Illustrés, ~1935?, p.280
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