Volume 2
Aussitôt qu’un roi se relâche sur ce qu’il a commandé, l’autorité périt, et le repos avec elle.
- Apophtegme de Louis XIV alors malade mais ayant tenu à préserver l’autorité et à ce que l’État n’eût pas à en pâtir.
Mémoires de Louis XIV pour l’instruction du Dauphin, Louis XIV et Charles-Louis Dreyss, éd. Didier, 1860, vol. 2, p. 37
Il est très malaisé de parler beaucoup sans dire quelque chose de trop.
- Raccourcissement de la citation originelle : « L’un des meilleurs expédients que l’on peut pratiquer pour cela, c’est d’écouter plus souvent que de parler, parce qu’il est très-malaisé de parler beaucoup sans dire quelque chose de trop. »
Mémoires de Louis XIV pour l’instruction du Dauphin, Louis XIV et Charles-Louis Dreyss, éd. Didier, 1860, vol. 2, p. 64
Quand on peut tout ce que l’on veut, il n’est pas aisé de ne vouloir que ce que l’on doit.
- Il est bien plus facile d’obéir à son supérieur que de se commander à soi-même ; et quand on peut tout ce que l’on veut, il n’est pas aisé de ne vouloir que ce que l’on doit.
Mémoires de Louis XIV pour l’instruction du Dauphin, Louis XIV et Charles-Louis Dreyss, éd. Didier, 1860, vol. 2, p. 126
Quand on s’est mépris, il faut réparer la faute et que nulle considération en empêche, pas même la bonté.
- Arrangement de la citation originelle : « Quand on s’est mépris, il faut réparer sa faute le plutôt possible, et que nulle considération en empêche, pas même la bonté. »
Mémoires de Louis XIV pour l’instruction du Dauphin, Louis XIV et Charles-Louis Dreyss, éd. Didier, 1860, vol. 2, p. 171
Encore qu’il soit de la probité d’un prince d’observer indispensablement ses paroles, il n’est pas de sa prudence de se fier absolument à celle d'autrui.
Mémoires de Louis XIV pour l’instruction du Dauphin, Louis XIV et Charles-Louis Dreyss, éd. Didier, 1860, vol. 2, p. 228
Les princes dans tous les conseils doivent avoir pour première vue d’examiner ce qui peut leur donner ou leur ôter l’applaudissement du public.
- Arrangement de la citation originelle : « C’est aux hommes du commun à borner leur application dans ce qui leur est utile et agréable ; mais les princes, dans tous leurs conseils, doivent avoir pour première vue d’examiner ce qui peut leur donner ou leur ôter l’applaudissement public. ».
Mémoires de Louis XIV pour l’instruction du Dauphin, Louis XIV et Charles-Louis Dreyss, éd. Didier, 1860, vol. 2, p. 230
Il est d’un petit esprit, et qui se trompe ordinairement, de vouloir ne s’être jamais trompé.
- Pellisson de la citation originelle : « Je vous les expliquerai sans déguisement, aux endroits mêmes où mes bonnes intentions n’auront pas été heureuses, persuadué qu’il est d’un petit esprit, et qui se trompe ordinairement, de vouloir ne s’être jamais trompé, et que ceux qui ont assez de mérite pour réussir le plus souvent trouvent quelque magnanimité à reconnaître leurs fautes. ».
Mémoires de Louis XIV pour l’instruction du Dauphin, Louis XIV et Charles-Louis Dreyss, éd. Didier, 1860, vol. 2, p. 373
Les empires ne se conservent que comme ils s’acquièrent, c’est-à-dire par la vigueur, par la vigilance et par le travail.
- Reprise de la citation originelle : « Car les empires, mon fils, ne se conservent que comme il s’acquièrent, c’est-à-dire par la vigueur, par la vigilance et par le travail. »
Mémoires de Louis XIV pour l’instruction du Dauphin, Louis XIV et Charles-Louis Dreyss, éd. Didier, 1860, vol. 2, p. 412
L’artifice se dément toujours, et ne produit pas longtemps les mêmes effets que la vérité.
- Pellisson de la citation originelle : « Gardez-vous bien, mon fils, je vous en conjure, de n’avoir dans la religion que cette vue d'intérêt, très mauvaise quand elle est seule, mais qui d’ailleurs ne vous réussirait pas, parce que l’artifice se dément toujours, et ne produit pas longtemps les mêmes effets que la vérité. ».
Mémoires de Louis XIV pour l’instruction du Dauphin, Louis XIV et Charles-Louis Dreyss, éd. Didier, 1860, vol. 2, p. 422
La fonction de roi consiste principalement à laisser agir le bon sens, qui agit toujours naturellement et sans peine.
Mémoires de Louis XIV pour l’instruction du Dauphin, Louis XIV et Charles-Louis Dreyss, éd. Didier, 1860, vol. 2, p. 428
Ce qui nous occupe est quelquefois moins difficile que ce qui nous amuserait seulement
- À propos de la fonction des rois.
Mémoires de Louis XIV pour l’instruction du Dauphin, Louis XIV et Charles-Louis Dreyss, éd. Didier, 1860, vol. 2, p. 428
Et pour cet art de connaître les hommes, qui vous sera si important, je vous dirai qu’il se peut apprendre, mais qu’il ne se peut enseigner.
- Reprise de la citation originelle : « Et pour cet art de connaître les hommes, qui vous sera si important, non-seulement en ceci, mais encore en toutes les occasions de votre vie, je vous dirai, mon fils, qu’il se peut apprendre, mais qu’il ne se peut enseigner. »
Mémoires de Louis XIV pour l’instruction du Dauphin, Louis XIV et Charles-Louis Dreyss, éd. Didier, 1860, vol. 2, p. 432
C’est sagement fait que d’écouter tout le monde, et de ne croire entièrement ceux qui nous approchent, ni sur leurs ennemis, hors le bien qu’ils sont contraints d’y reconnaître, ni sur leurs amis, hors le mal qu’ils tâchent d’y excuser.
Mémoires de Louis XIV pour l’instruction du Dauphin, Louis XIV et Charles-Louis Dreyss, éd. Didier, 1860, vol. 2, p. 433
En parlant de nos affaires, nous n’apprenons pas seulement beaucoup d’autrui ; mais aussi de nous-mêmes. L’esprit achève ses propres pensées en les mettant au-dehors.
- Raccourcissement de la citation originelle : « Vous éprouverez de plus, mon fils, ce que je reconnus bientôt, qu’en parlant de nos affaires, nous n’apprenons pas seulement beaucoup d’autrui, mais aussi de nous-mêmes. L’esprit achève ses propres pensées en les mettant au dehors, au lieu qu’il les gardait auparavant confuses, imparfaites, ébauchées. »
Mémoires de Louis XIV pour l’instruction du Dauphin, Louis XIV et Charles-Louis Dreyss, éd. Didier, 1860, vol. 2, p. 434
La décision a besoin d’un esprit de maître ; et il est sans comparaison plus facile de faire ce qu’on est, que d’imiter ce qu’on n’est pas.
- La citation était à l’origine précédée de Car. Les deux propositions juxtaposées sont toutes aussi connues séparément.
Mémoires de Louis XIV pour l’instruction du Dauphin, Louis XIV et Charles-Louis Dreyss, éd. Didier, 1860, vol. 2, p. 435
La sagesse veut qu’en certaines rencontres on donne beaucoup au hasard ; la raison elle-même conseille alors de suivre je ne sais quels mouvements ou instincts aveugles au-dessus de la raison, et qui semblent venir du Ciel.
- Raccourcissement de : « La sagesse veut qu’en certaines rencontres on donne beaucoup au hasard ; la raison elle-même conseille alors de suivre je ne sais quels mouvements ou instincts aveugles au-dessus de la raison, et qui semblent venir du Ciel, connus à tous les hommes, et plus dignes de considération en ceux qu’il a lui-même placés au premier rang. »
Mémoires de Louis XIV pour l’instruction du Dauphin, Louis XIV et Charles-Louis Dreyss, éd. Didier, 1860, vol. 2, p. 436
Cette douceur qu’on se figure dans la vengeance n’est presque pas faite pour nous ; elle ne flatte que ceux dont le pouvoir est en doute.
- C'est-à-dire que la soif de gloire des rois qui est la raison de leur vengeance est le signe d’un pouvoir déficient.
Mémoires de Louis XIV pour l’instruction du Dauphin, Louis XIV et Charles-Louis Dreyss, éd. Didier, 1860, vol. 2, p. 442
Quiconque pardonne trop souvent punit presque inutilement le reste du temps.
Mémoires de Louis XIV pour l’instruction du Dauphin, Louis XIV et Charles-Louis Dreyss, éd. Didier, 1860, vol. 2, p. 517
Le travail n’épouvante que les âmes faibles.
Mémoires de Louis XIV pour l’instruction du Dauphin, Louis XIV et Charles-Louis Dreyss, éd. Didier, 1860, vol. 2, p. 531
Les règles de la justice et de l’honneur conduisent presque toujours à l’utilité même.
Mémoires de Louis XIV pour l’instruction du Dauphin, Louis XIV et Charles-Louis Dreyss, éd. Didier, 1860, vol. 2, p. 541
L’homme naturellement ambitieux et orgueilleux ne trouve jamais en lui-même pourquoi un autre lui doit commander, jusqu’à ce que son besoin propre le lui fasse sentir.
- Scissionnée de : « Tant que tout prospère dans un État, on peut oublier les biens définis que produit la royauté, et envier seulement ceux qu’elle possède : … »
Mémoires de Louis XIV pour l’instruction du Dauphin, Louis XIV et Charles-Louis Dreyss, éd. Didier, 1860, vol. 2, p. 550
On ne fait jamais rien d’extraordinaire, de grand et de beau, qu’en y pensant plus souvent et mieux que les autres.
Mémoires de Louis XIV pour l’instruction du Dauphin, Louis XIV et Charles-Louis Dreyss, éd. Didier, 1860, vol. 2, p. 561
Tout l’art de la politique est de se servir des conjectures.
Mémoires de Louis XIV pour l’instruction du Dauphin, Louis XIV et Charles-Louis Dreyss, éd. Didier, 1860, vol. 2, p. 564
Nous devons aux règles mêmes et aux exemples l’avantage de nous pouvoir passer des exemples et des règles.
Mémoires de Louis XIV pour l’instruction du Dauphin, Louis XIV et Charles-Louis Dreyss, éd. Didier, 1860, vol. 2, p. 564-565