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prêtre et écrivain français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Éloi Leclerc, né Henri Leclerc le à Landerneau (Finistère) et mort le à Saint-Servan (Ille-et-Vilaine), est un prêtre franciscain et écrivain catholique français.
Éloi Leclerc | |
Biographie | |
---|---|
Nom de naissance | Henri Leclerc |
Naissance | Landerneau (Finistère) |
Ordre religieux | Ordre des Frères mineurs de saint François |
Ordination sacerdotale | |
Décès | Saint-Servan (Ille-et-Vilaine) |
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Né le à Landerneau dans une famille de onze enfants, Henri Leclerc fait ses études secondaires au collège franciscain de Fontenay-sous-Bois. En 1939, il entre au noviciat franciscain à Amiens où il choisit le nom de Frère Éloi. Il étudie ensuite la philosophie à Carrières-sous-Poissy. Il fait sa première profession religieuse en décembre 1940 à Quimper.
Envoyé en septembre 1943 en Allemagne dans le cadre du STO, il travaille comme manutentionnaire à la gare de Cologne. La Gestapo l'arrête en en même temps que quelque soixante autres séminaristes, prêtres et religieux sous l'accusation de propagande antinazie. Il est envoyé au camp de concentration de Buchenwald. En , le camp est évacué à l'approche des armées alliées. Après avoir rallié à pied la gare de Weimar les prisonniers sont conduits à Dachau dans un train de marchandise dans un périple qui dure du 7 au . Entassés par cent par wagon, beaucoup ne survivent pas au voyage. Éloi Leclerc est libéré le lendemain de son arrivée à Dachau par les troupes américaines, soit le . Il n'évoquera cette période de sa vie qu'en 1999 dans Le Soleil se lève sur Assise.
Éloi Leclerc est ordonné prêtre à Poissy en et poursuit ses études à l'Institut catholique de Paris pendant trois ans. Il commence à écrire à la fin des années 1950, principalement sur saint François d'Assise, et enseigne ensuite la philosophie en Moselle, d'abord au couvent de Metz puis au collège franciscain de Phalsbourg. Il professe jusqu’en 1983.
Il vit ensuite plusieurs années en solitaire dans l'ermitage de Bellefontaine (Maine-et-Loire), puis s’installe en 1989 chez les Petites sœurs des pauvres à Saint-Servan où il meurt le [1].
Éloi Leclerc est le frère d'Édouard Leclerc, fondateur en 1949 de l'enseigne de grande distribution E. Leclerc[1]. Il est donc aussi l'oncle de Michel-Édouard Leclerc, qui a succédé à son père. L'un de ses autres frères, Michel, est le fondateur des pompes funèbres Roc'Eclerc ainsi que de la chaîne de vente de voitures Auto-Eclerc. Eloi Leclerc est également le frère de Guy Leclerc, ancien directeur du lycée saint-Louis à Châteaulin (Finistère) et auteur de nombreux ouvrages d'histoire locale.
Après l'épreuve de la guerre et de la déportation[3], le franciscain Éloi Leclerc a enseigné la philosophie avant d'écrire Sagesse d'un pauvre et Exil et tendresse. Il a publié ensuite de nombreux ouvrages de spiritualité[4].
« Cet attachement (des pharisiens) à la Loi ne manque pas de grandeur. Mais il y a un revers de la médaille. D'une part, ils ont voué à la Loi un culte qui a tourné à la « monolâtrie » ; d'autre part, ils se sont volontiers pris pour les artisans de leur propre salut, se posant en créanciers de Dieu et méprisant tous ceux qui n'avaient pas la science de la Loi et des traditions, et qu'ils qualifiaient de « maudits » (cf. Jn 7, 49).
Ces hommes ne peuvent comprendre Jésus, bien que sur beaucoup de points ils soient proches de son enseignement. Sa mission, à lui, n'est pas dictée de l'extérieur, par la situation politique de la nation ; elle ne procède pas d'un réflexe de défense même religieux, face au danger du moment. Elle jaillit tout entière d'une expérience intérieure extraordinaire : une expérience de plénitude. Dieu s'est communiqué à lui d'une manière ineffable, indépassable. Et dans cette communication, Jésus a la claire vision que le règne de Dieu est venu, qu'il est là.
Face à ce cadeau du ciel, la Loi n'est pas supprimée, mais elle prend un autre sens. Quelque chose la précède ; elle n'est pas l'absolu. L'absolu, c'est la grâce toute gratuite du Royaume, c'est la tendresse du Père. Et ici tout le savoir des pharisiens et des docteurs [...] ne pèse pas lourd et n'est d'aucun secours. L'important est de croire au don de Dieu et d'accueillir, dans l'humilité et l'action de grâce, la nouvelle proximité de Dieu qui s'offre en Jésus. Celui-ci ne demande pas aux pharisiens ni aux docteurs de renoncer à la Loi, mais à cette suffisance qui les ferme sur eux-mêmes et les empêche d'accueillir la grâce du Royaume dans sa radicale nouveauté : une grâce qui ne dépend pas de la volonté de l'homme ni de ses efforts, mais de la seule initiative du Père. »
— Éloi Leclerc. Le Royaume caché, Paris, DDB, 1987/2007, p. 91-92.
Commentaire selon Jean (Jn 20, 11-18)
« Les paroles que Jésus adresse à Marie de Magdala[5] sont, en vérité, une invitation à le rencontrer là où il est désormais, là où il vit en plénitude : tourné vers le Père. une invitation à le découvrir dans le mouvement profond de son être, dans son élan vers le Père ; « Je monte vers mon Père et votre Père. » Il faut entendre ces paroles comme le bruit d'un torrent qui bondirait vers sa source.
Désormais Jésus vit tout entier dans ce mouvement. Mais il n'y est pas seul. Il monte vers le Père avec tous ses frères. C'est toute l'humanité qu'il tire vers la lumière. En lui, le long désir s'élance vers la plénitude de la vie. « Quand je serai élevé de terre, j'attirerai tous les hommes à moi », avait-il annoncé (Jn 12, 32). Marie de Magdala voulait retenir Jésus. Jésus, lui, l'invite à le suivre dans son mouvement, dans son élan, avec tous ses frères. C'est une invitation à entrer dans la grande joie pascale, la joie de la communion avec le Père : « Si vous m'aimiez, vous vous réjouiriez de ce que je vais vers le Père » (cf. Jn 14, 28). Cette joie, Jésus voudrait qu'elle soit nôtre, car il nous a ouvert le chemin. Et déjà il nous emporte avec lui au sein du Père dans son élan puissant et victorieux.
Au début de l’Évangile de Jean, les premiers disciples avaient demandé à Jésus : « Où demeures-tu ? » (cf. Jn 1, 38). Et il leur avait répondu : « Venez et voyez. » (v. 39). Au terme de l’Évangile, il leur fait voir sa vraie demeure. Elle est dans sa relation au Père, dans sa communion d'amour avec lui. Une communion à laquelle nous sommes nous-mêmes associés. »
— Éloi Leclerc, O.F.M. Le Maître du désir, Paris, DDB, 1997, p. 110-111.
Éloi Leclerc a découvert l'esprit franciscain à 12 ans et est entré au noviciat en 1939. Déporté à Buchenwald, il a ensuite enseigné la philosophie et est devenu une voix majeures de la spiritualité contemporaine[6].
Commentaire selon saint luc (Lc 7, 36-50)[7] :
« Jésus n'a pas dit, comme on traduit parfois à l'encontre de la logique de la parabole : « Il lui a été beaucoup pardonné parce qu'elle a beaucoup aimé », mais : « Si elle montre tant d'amour, c'est qu'il lui a été beaucoup pardonné. » Ce n'est pas notre amour qui est cause et mesure du pardon divin ; c'est, au contraire, oui, l'amour miséricordieux et tout gratuit de Dieu, révélé en Jésus, qui appelle et provoque notre amour repentant et reconnaissant.
La déclaration de Jésus à son hôte éclaire bien le sens de la conversion évangélique. Au point de départ, il y a la foi en Jésus. « Ta foi t'a sauvée », dit le Maître à la femme. La conversion commence avec la foi en la nouvelle proximité de Dieu que Jésus apporte par sa présence. Cette femme est venue à Jésus avec le poids de ses nombreux péchés. Mais en voyant comment Jésus se laisse approcher, elle a compris et cru tout de suite qu'elle était accueillie, que Dieu s'était approché d'elle. Alors elle en fut bouleversée, retournée, au point de ne plus savoir comment témoigner son amour. La conversion évangélique est cet ébranlement de tout l'être, qui se laisse toucher par la révélation de l'amour gratuit de Dieu. L'homme découvre, dans une grande joie intérieure, qu'il est aimé de Dieu gracieusement, au-delà de ses péchés et de sa déchéance. C'est l'expérience boulversante d'une grâce qui dépasse toute loi et précède tout mérite. »
— Éloi Leclerc. Le Royaume caché, Paris, DDB, 1987/2007, p. 115-116.
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