Église Notre-Dame de la Couture du Mans
église située au Mans, dans la Sarthe, en France De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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L'église de la Couture est l'ancienne abbatiale de l'abbaye Saint-Pierre de la Couture. Elle se situe au Mans, dans le département de la Sarthe.
Église Notre-Dame de la Couture | |
Présentation | |
---|---|
Culte | Catholique romain |
Type | Église paroissiale |
Rattachement | Diocèse du Mans |
Début de la construction | XIIe siècle |
Fin des travaux | XIIe siècle |
Style dominant | Gothique |
Protection | Classé MH (1840) |
Géographie | |
Pays | France |
Région | Pays de la Loire |
Département | Sarthe |
Ville | Le Mans |
Coordonnées | 48° 00′ 08″ nord, 0° 12′ 00″ est |
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L'église fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1840[1].
Localisée dans le centre-ville actuel, l'église possède un grand massif occidental encadré de deux tours bien différentes. Les autres bâtiments de l'abbaye sont juxtaposés à l'église, sur son flanc sud et sont occupés aujourd'hui par la préfecture de la Sarthe.
Ce monument majeur de la ville du Mans, nous vient principalement du XIIe siècle; au même titre que la cathédrale Saint-Julien. Les deux édifices ont de nombreuses similitudes à commencer par leur masse imposante. La Couture possède une architecture commune avec la cathédrale d'Angers, malgré le fait que l'église mancelle ne soit pas construite en pierres calcaires. Leurs plans furent approximativement les mêmes tandis que leur époque de construction fut très proche, voire simultanée.
L'abbaye de la Couture a été fondée grâce à la générosité de l'évêque Bertrand du Mans, un fidèle de Clotaire II peu après 605. Elle s'appelle alors la basilique Saints-Pierre-et-Paul et se trouve à proximité de la cité mancelle. Dans son testament, rédigé en 616, Bertrand fait don de "la terre de Couture" aux moines, ce qui est à l'origine du surnom de l'abbaye[2]. En 865 et 866, les Bretons comme les Normands mettent à sac la ville du Mans. L'abbaye bien qu'en dehors des murs de la ville, est pillée et partiellement détruite. Elle est restaurée et reconstruite vers l'an mille. L'église est alors renommée Saint-Pierre de la Couture par l'évêque Sigefroi qui se fait moine dans l'abbaye alors qu'il laisse l'abbé Gauzbert s'occuper en partie de ses fonctions. Des restes de l'ancienne version de l'église sont encore visibles au-dessus du cloître sud, à 18 mètres de haut.
Pendant les trois premiers quarts du XIe siècle, l'église comme la ville connaissent une époque de paix relative et de prospérité, notamment sous le contrôle et l'influence de l'abbé Anselin. Après sa mort en 1072, les temps sont durs, et son successeur, l'abbé Renaud le constatera. L'église continue à se construire et se voit constituée d'une nef à bas-côté, d'un transept et surtout d'un cœur en forme de déambulatoire s'ouvrant sur cinq chapelles différentes. Elles seront toutes détruites à l'exception d'une : la chapelle Saint-Joseph, toujours située au sud de ce cœur. Autre reste de cette époque, le mur extérieur nord subsiste de nos jours. Le calcaire et son appareillage de roussard, si particuliers en font une partie quasiment à l'identique de la composition de la cathédrale Saint-Julien. La nef construite à cette époque est comme celle de la cathédrale, charpentée et composée de quatorze travées séparées par une colonne, elle-même supportant des arcs doubleaux. Dans la première travée au nord se situe encore de nos jours une statue du Christ datant de cette époque.
En 1180, le grand incendie du Mans ravage tout. L'église de la Couture est gravement touchée. Elle est reconstruite au cours du XIIe siècle, alors que la cour Plantagenêt développe une certaine originalité artistique. Le chœur est voûté d'ogives. On assiste surtout à une grande re-formation de l'édifice précédent, puisqu'on essaye de garder au maximum la taille de l'édifice d'antan. Entre chaque fenêtre, est intercalée une statue-nervure, reposant sur une colonne à dosserets. Ces représentations de personnages de l'Ancien, comme du Nouveau Testament, sont datées de 1?75 [Date à vérifier ?]. Elles sont peut-être les premières du genre (à l'époque, les statues-colonnes sont plus courantes sur les portails de différents édifices) alors que les Plantagenêts les banaliseront dans de nombreuses églises de leur royaume, à commencer par le Maine, puis l'Anjou.
La nef est longue de 42 mètres et se trouve dotée de trois travées sur plan carré. Ce plan fut repris de celui de la cathédrale d'Angers. Les voûtes dominicales sont plus longues que la moyenne avec 16 mètres de long, atteignant plus de 22 mètres sous clef. Certaines colonnes dépassent les 5 mètres d'épaisseur tandis que les murs extérieurs ont dû eux aussi être épaissis. Chose rare, la nef centrale est éclairée par des fenêtres géminées surmontées d'un oculus
Les deux tours de la partie occidentale datent du XIIIe siècle, alors que le porche se trouve ouvert entre ces deux dernières. Sa triple arcature avec le trumeau du Christ fut détruite au XIXe siècle et ne fut jamais rebâtie devant la difficulté à obtenir à nouveau une pierre de cette qualité et de cet aspect. Les premières sculptures auraient été taillées dès 1245 alors que le portail propose de nombreuses statuettes gravées et bien conservées. Reste, qu'une partie du linteau semble manquer. Deux anges, quatre prophètes et huit vierges sont visibles. Ce portail est certainement le plus impressionnant dans tout le Maine avec celui de la cathédrale, datant lui, du XIIe siècle.
En 1533, le seigneur Adam des Escotais offrit un retable richement sculpté à la chapelle des fonts baptismaux[3]. On peut encore clairement lire l'inscription qui s'y trouve :
DEI HOC SACELV. DONO F.R. DESESCOTAIZ P. DE CHATENEYO CONSTRUCTU FVIT ANNO DNI 1533
(Ce petit retable divin a été construit grâce au don du seigneur Desescotaiz en l’an 1533)
Se trouvent aujourd'hui dans les niches du retable une Vierge à l'enfant (1570) en marbre de Germain Pilon ainsi que deux statues en marbre représentant Saint Pierre et Saint Paul, également attribuées à Pilon.
Abbés commendataires :
46. Jean Calluau ou Colluant, 1518 - † 29 juin 1522, chanoine de Saintes, puis d’Angoulême, aussi abbé de La Couronne (1515), évêque de Senlis de 1517 à sa mort.
46. Martin Fournier de Beaume, ...1524 - † 2 juillet 1527, archevêque de Tours de 1521 à sa mort.
48. Adam Fumée, ...1530 – résigne en 1546 et passe au protestantisme.
49. Nicolas Fumée, 1546 – résigne en 1575 contre l’évêché de Beauvais, neveu du précédent, d’abord chanoine de Paris, maître de la chapelle du Roi (1587), aussi abbé de Beaulieu-lès-Loches (1584), mort à Chartres le 3 mars 1593.
50. Charles Ier de Bourbon, cardinal de Vendôme, 1575 – résigne en 1580, fils de Charles de Bourbon et de Françoise d’Alençon, aussi évêque de Nevers, de Saintes, puis archevêque de Rouen et évêque de Beauvais, également abbé de Jumièges, Saint-Wandrille, Saint-Germain-des-Près, Corbie, Vendôme, Saint-Lucien, S.Michel-en-l’Herm, La Clarté-Dieu, Beaulieu-lès-Le-Mans, les Châtelliers, S.Etienne de Dijon, Montebourg, etc. , oncle d’Henri IV et proclamé roi de France sous le nom de Charles X par la Ligue après la mort d’Henri III, il mourra captif dans le château de Fontenay-le-Comte le 9 mai 1590.
51. Charles II de Bourbon, second cardinal de Vendôme, 1580 – † 30 juillet 1594, neveu du précédent, archevêque de Rouen (1582), nommé cardinal par Grégoire XIII le 12 décembre 1583, aussi abbé de Saint-Germain-des-Prés, S.Lucien de Beauvais, Bourgueil, Jumièges, Corbie…
52. Michel Dionneau, 1594 – résigne en 1602, prêtre du Mans.
53. Jean ou Michel Legay, novembre 1602 – 1604, clerc de Paris, conseiller du Roi.
54. Léonor d’Estampes de Valençay, 27 juillet 1605 - ... , évêque de Chartres (3 juin 1620), puis archevêque de Reims (16 décembre 1641), aussi abbé de S.Martin de Pontoise, Bourgueil (1605-44), Beaulieu-lès-Loches, l’Epine, Vaas, Champagne, L’Epau, la Cour-Dieu et La Pelice, mort à Paris, le samedi-saint 8 avril 1651 à l’âge de 62 ans.
55. Balthazar Poitevin, 1620 – † 1632, aussi abbé confidentiaire pour le compte du comte de Soissons de Jumièges, S. Oüen de Rouen et S.Michel-en-l’Herm.
56. Jean-Baptiste de Croisilles, 1632 – déposé en 1637 pour s’être marié en secret, conseiller du Roi, aussi abbé confidentiaire de S.Ouën de Rouen (1632-39), Jumièges (1632-38) et S.Michel-en-L’Herm (1636-37).
57. Guillaume de Montagne, 1638 – 1640.
58. Nicolas de Conty-Gramont, ..., petit-fils du prince de Condé tué à Jarnac, aussi abbé de Bassac (1629) bien que calviniste, mort en 1648.
59. Henri-Louis Chasteigner de la Roche-Posay, ...1644 - mort d’apoplexie le 30 juillet 1651 à Dissay à l’âge de 74 ans, évêque de Poitiers (1611), chevalier de l’Ordre du Saint-Esprit, aussi abbé de S.Cyran (1616-20), S.Cyprien de Poitiers et Nanteuil-en-Vallée (ca 1595).
60. Eugène-Maurice de Savoie, 2 octobre 1651 – résigne en 1657 pour épouser Olympe Mancini, nièce du cardinal Mazarin.
61. Louis-Henri de Bourbon, chevalier de Soissons, ...1669 - 1683... , mort en 1703 à l’âge de 63 ans.
62. Philippe de Savoie, …, aussi abbé du Gard, S.Médard de Soissons et Corbie (ca 1669), mort le 5 octobre 1693.
63. Louis Bouton de Chamilly, décembre 1694 - † 1705.
64. François de Caillebot de la Salle, 1705 - ... , docteur en théologie, évêque de Tournai (1690-1705), aussi abbé de Plaimpied (1680) et Rebais (1672), où il mourut le 21 décembre 1736 à l’âge de 83 ans.
65. Martin-Maurice de Lossendière, ... – 1728, puis abbé de Saint-Maur-sur-Loire jusqu’en 1754 (par échange avec le suivant).
66. Charles-Louis de Froullay de Tessé, 26 novembre 1728 - † 31 janvier 1767 au Mans à l’âge de 80 ans, chanoine-comte de Lyon (1708), évêque du Mans (17 octobre 1723), aumônier du Roi, ancien abbé de Saint-Maur-sur-Loire (1721).
67. Bernardin-François de Fouquet, 1767 - † 20 avril 1785 à l’âge de 80 ans à Paris, en son hôtel de la rue du Bac, cousin éloigné du fameux Surintendant, docteur en théologie de Sorbonne (1732), vicaire général du diocèse de Noyon, agent général du clergé de France pour la province de Toulouse (1735), archevêque d’Embrun (17 septembre 1740-démissionne le 17 avril 1767), ancien abbé de Caunes-Minervois.
68. Louis-Sylvestre de La Chatre, 1785 – 1790, d’abord lieutenant de carabiniers avant d’entrer dans les ordres en 1774, vicaire général du diocèse de Nevers (1786), aumônier ordinaire du roi Louis XVIII (1814), évêque de Beauvais (1817-22), chanoine de Saint-Denis (1822), mort à Paris le 5 février 1829 à l’âge de 75 ans.En décembre 2013, Notre-Dame de la Couture et la cathédrale Saint-Julien lancent un jumelage officiel avec le monastère de Mar Elian en Syrie, où sont réfugiées des dizaines de familles persécutées par l'État islamique[4]. Le , le monastère est finalement rasé à coup de bulldozer et les réfugiés enlevés par l'organisation terroriste[5].
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