langue parlée du XIe au XVIIe siècle De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le moyen breton (krennvrezhoneg en breton moderne) est le nom que l'on donne à la langue brittonique parlé en Bretagne de la fin du XIesiècle à la première partie du XVIIesiècle. On place généralement la date de fin en 1659 lors de la sortie du dictionnaire du père Julien Maunoir. Il a été précédé par le vieux breton et suivi par le breton moderne.
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Elle a fourni une littérature, une poésie, mais surtout un théâtre, d'inspiration religieuse.
On distingues plusieurs périodes:
1100 - 1450: pré moyen breton
1450 - 1600: moyen breton classique
1600 - 1659: moyen breton tardif
Les emprunts au français deviennent très nombreux. Le français est alors la langue la plus influente de l’Europe et influence également l'anglais. D'une manière étonnante quand un mot breton ressemble à de l'anglais, il provient généralement du moyen français. Ex.: to strive; strivañ: s'efforcer de
le -ff traduit un v nasalisé. Cependant, à la fin du moyen breton le v disparaîtra complètement, à l’exception du dialecte guérandais ou du Goélo (prononcé f),
le son dh est marqué par z (menez, scoaz...),
le son th est transcrit par z, tz ou zz (scuiz, bartz, hennez, harzaff),
le son ts, qui vient la plupart du temps de nom français est transcrit par ç, cc, cz,
le son [oe] évolue en oa (sauf en vannetais-guérandais et Haute-Cornouaille où il reste oe. Il reste oe également au Pays de galles),
le son eu venant des débuts de l'ancien breton.
le -ong et le -ung deviennent -oe, ue
alt, olt se vocalisent en aod ou aot (altin→aotenn (rasoir))
les sons adr, odr, edr, dn voient leur d devenir zh transcrit en z. cadr→ cazr (beau) (à partir du XVIesiècle le z deviendra e.)
le son tn devient tr dans le KLT et ten dans le vannetais-guérandais (parfois la transformation fut plus tardive, jusqu'au début du XVIIesiècle).
le son kn devient kr dans le KLT et ken dans le vannetais-guérandais (parfois la transformation fut plus tardive, jusqu'au début du XVIIesiècle).
la palatisation des consonnes k ou g devant des voyelle comme e ou i commence dans certains dialectes.
Le son thr est devenu er: cadr → cazr → caer (kaer) beau.
le son th évolue en z en KLT mais évolue en c'h dans le vannetais-guérandais.
Il est vraisemblable que cette évolution commença dès le XVesiècle.
Crédin (commune du Morbihan) s'appelle Cherdin en 1116; Kerzin en 1427 mais Crehin en 1464 (actuellement cette commune est en pays gallo, mais à l'époque elle était bel et bien en pays bretonnant).
l'article défini an évolue peu à peu en ar, al, an...
La première apparition notée de "er" pour "an" (ou "en") survient en 1406, en pays Vannetais.
À Nantes, en 1499, il est toujours prononcé "an" selon Arnold Von Harff (fait peu connu, Nantes a toujours connu en son sein une population bretonnante).
En 1738, selon Grégoire de Rostrenen, la prononciation "an" demeure au sud ouest du Léon et Quimper.
Elle utilise souvent des rimes internes en plus des rimes en finales. Exemple d'un texte copié par Ivonet Omnes vers 1350:
An guen heguen amlaouenas,
An hegarat an lacat glas,
Mar ham guorant va karantit,
Da vout in nos o he kostit.
Vam garet, nep pret.
Du fait de la complexité de ce système, les rimes internes tombent progressivement en désuétude.
Prose
Les écrits en prose sont rares. On connaît:
Buhez an itron sanctes cathell, est une traduction du latin. C'est un livre de 31 pages imprimé en 1576 au monastère Saint-François de Morlaix.
le Dictionnaire et colloques françois et bretons, de Quiguer, imprimé en 1632, 1633, 1652, 1671.
an dialog etre arzur roe d'an bretounet ha guynglzaff, de 1450.
Les Cantiques
nouelou ancien ha devot, de Tangi Gwegen, de 1650
Théâtre
Le théâtre a laissé plus d'ouvrages. C'est un théâtre au caractère médiéval, semblable aux «mystères» que l'on jouait en France. Dans sa thèse Le Théâtre breton, Anatole Le Braz soutient qu'il n'était qu'imitation des productions françaises voisines. Les progrès de la recherche lui ont donné tort.
Parmi les écrits connus:
Les Amourettes du vieillard, comédie
Le Mystère de sainte Barbe, tragédie. Ce mystère a été présenté de nombreuses fois partout en France; par exemple il est annoncé à Lisieux en 1572. Il sera publié dans la Bibliothèque bleue, à Troyes, collection qui est un des premiers succès éditorial populaire. En Bretagne, il est encore imprimé en 1557 et 1578, ou joué à la fin de ce siècle au prieuré Léonard à Fresnay-sur-Sarthe en Maine (province)[1].
An ene christen e bali an Ee, mystère de V. Roudaut
Ar varn diwezhañ, mystère du XVIIIesiècle (5 647 vers)
Dasorc'hidigezh Jezuz-Krist, mystère du XVIIIesiècle;
Louis Eunius ou le purgatoire de saint Patrice, mystère du XVIIIesiècle;
Par ailleurs, on trouve dans La Farce de Maître Pathelin, un dialogue en moyen-breton, lorsque le protagoniste parle plusieurs langues de sa famille pour montrer qu'il est sur le point de mourir et qu'il ne peut plus parler français.
(en) Jean Raymond François Piette, French loanwords in Middle Breton, Cardiff, University of Wales Press, 1973.
(en) Peter Schrijver, «Middle and Early Modern Breton», dans Brythonic Celtic – Britannisches Keltisch: From medieval British to modern Breton, s. la dir. d’Elmar Ternes, Brême, Hempen Verlag, 2011, p. 359–430. (ISBN978-3-934106-80-2).