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prêtre jésuite français, prédicateur et missionnaire De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le bienheureux Julien Maunoir ( à Saint-Georges-de-Reintembault, Ille-et-Vilaine − à Plévin, en Côtes-d'Armor) était un prêtre jésuite français, prédicateur et missionnaire dans les campagnes bretonnes. Communément appelé de son vivant comme par l'historiographie "le Père Maunoir" en français et "Tad Maner" en breton, son action et sa mémoire furent honorées par les catholiques qui instruisirent son procès en béatification du titre d'« apôtre de la Bretagne ». Il est béatifié le .
Julien Maunoir | |
Bienheureux, prêtre, missionnaire | |
---|---|
Naissance | Saint-Georges-de-Reintembault, province de Bretagne, royaume de France |
Décès | Plévin, province de Bretagne, royaume de France |
Nationalité | Français |
Ordre religieux | Compagnie de Jésus |
Vénéré à | Bretagne |
Béatification | par Pie XII |
Fête | 28 janvier |
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Il étudie au collège des Jésuites de Rennes à partir de 1621. Il y rencontre le père Pierre Coton, confesseur du roi Henri IV devenu provincial de France. Ce dernier le reçoit au noviciat de Saint-Germain de Paris le , où il prononce ses premiers vœux en 1627.
Il étudie ensuite la philosophie à La Flèche (1627-1630) et enseigne le latin et le grec au collège de Quimper (1630-1633). En novembre 1630, il reçoit la visite de dom Michel Le Nobletz qui voit en lui celui qui lui succédera comme missionnaire des campagnes bretonnes. C'est alors qu'il se met à l'étude de la langue bretonne pour être mieux à même de communiquer la foi aux paysans bretons. Certains hagiographes enthousiastes affirment que Julien Maunoir reçut d'un ange le don de la langue bretonne... Cela se serait passé dans la chapelle de Ty Mamm Doue à Kerfeunteun où le Comité de sauvegarde perpétue le souvenir de l'action du Père Maunoir dans ce lieu où la langue bretonne est supposée lui avoir été révélée, tout en maintenant une fête de quartier [1], à l'époque paroisse limitrophe de Quimper. Au bout de deux ans il la maîtrise suffisamment pour enseigner le catéchisme, visiter les malades dans les hôpitaux et instruire de la religion en deux ans plus de 30 000 personnes[2].
Un an d'enseignement à Tours (1633-1634) et quatre ans d'études théologiques à Bourges (1634-1638[3]) complètent sa formation académique. Maunoir est ordonné prêtre le . Il fait ensuite son troisième an à Rouen (1638-1639).
En 1640 Julien Maunoir est enfin de retour à Quimper. À la suite d'un rêve et d'une guérison qu'il estima miraculeuse (peu après la Noël 1636), il s'était voué à être missionnaire en Basse-Bretagne. Il commence ce ministère avec une première mission à Douarnenez (1641). Ensuite, pendant 43 ans, il parcourt la Bretagne, de Crozon à Rennes, prêchant 439 missions rurales dans tous les diocèses de la Bretagne[4].
Dans ces missions, il se servait des cartes allégoriques du père Michel Le Nobletz - les fameux "taolennoù" ou tableaux de mission - mais il employa deux autres moyens auxquels il donna un grand éclat : le cantique, breton ou français, et la procession, couronnement de la mission, dans laquelle il retraçait les scènes de la vie de Jésus. Les fidèles accouraient en grands nombres à ces clôtures de missions où il prenait la parole. Des conversions éclatantes, des guérisons extraordinaires venaient confirmer l'action du missionnaire.
40 000 personnes instruites, 3 000 conversions, tel est le bilan dressé par le Père Maunoir lui-même pour une année.
Au début de ses missions, le P. Maunoir n'avait qu'un seul compagnon, le P. Bernard, mais bientôt quelques prêtres séculiers, enflammés par son zèle, le secondèrent.
Julien Maunoir mourut à la peine après une vie de fatigues et d'austérités, le en préparant une dernière mission à Plévin.
Il a été béatifié le par décret pontifical du pape Pie XII, qui le fait bienheureux le et l'élève au rang des protecteurs de la Bretagne.
Les actions de Julien Maunoir font encore l'objet de controverses de nos jours, par exemple entre Fanch Morvannou, auteur d'une biographie de Julien Maunoir[5] et la revue Courrier du Kreiz Breizh[6].
En 1641, il publie un premier recueil de cantiques bretons, qu'il utilise pour la première fois lors d'une mission à Douarnenez. En 1678, il en est déjà à la quinzième édition, enrichie au fil des ans : Canticou spirituel hac instrutionou profitable evit disqui an hent da vont dar Barados. Composed gant an Tat Julian Maner Religius eus ar Gompagnunez Iesus, corriget ganta a nevez en Edition pemzegvet man. La Bibliothèque nationale possède un exemplaire de l'édition de 1686.
Ces cantiques en langue bretonne, vendus lors de ses missions par un mercier qui l'accompagnait, Guillaume Yvonnic, devinrent vite très populaires ; on les vendait dans tous les évêchés bretonnants[7].
Il publia deux autres ouvrages contenant des cantiques, l'un en 1671 (Templ consacret dar passion Jesus-Christ batisset gant ar Speret glan er galon ar Christen devot) qui eût aussi de nombreuses éditions, l'autre (An Abrege eus an Doctrin christen ..), recueil de prières cournouaillaises[2].
Julien Maunoir a écrit La vie de Marie Amice Picard[8], manuscrit dans lequel il défend Marie-Amice Picard, cette bretonne léonarde mystique et stigmatisée décédée à Saint-Pol-de-Léon le . Ce manuscrit a été repris en version abrégée depuis par le père jésuite Jean-François de la Marche en 1756[9], et par l'abbé Peyron, chanoine à Quimper, en 1892[10].
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