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un des courants du chiisme De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le zaydisme, zaïdisme ou zaidiyyah (de l'arabe الزيدية, az-zaydiyyah), essentiellement présente au Yémen, partiellement au Maghreb et en Asie du Sud est la deuxième école du chiisme, derrière le chiisme duodécimain. Elle se veut de l'école de pensée des Ahl al-bayt par excellence et se réclame de la conception du chiisme enseignée par l'imam Zayd ibn Ali, petit-fils de Hussein et fils d'Ali ibn Hussein, leur quatrième imam[2]. Il s'agit d'un des trois grands courants chiites avec le chiisme duodécimain et l'ismaélisme (ou chiisme septimain), et le plus proche du sunnisme. Les partisans du fiqh zaydite sont appelés zaydites et constituent près de la moitié de la population musulmane du Yémen du Nord[3],[4], où ils ont fondé un premier État dans les années 890.
Nom original | |
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Nom français |
Zaydisme |
Nature | |
Lien religieux |
Apport du sunnisme avec changement majeurs disruptifs |
Principales branches religieuses |
Jarudisme et Batrisme |
Nom des pratiquants |
Type de croyance | |
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Croyance surnaturelle | |
Principales divinités | |
Principaux prophètes | |
Personnages importants | |
Lieux importants | |
Principaux ouvrages |
Date d'apparition | |
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Lieu d'apparition | |
Aire de pratique actuelle | |
Nombre de pratiquants actuel | |
Principaux rites |
Divers rites suivant branches et mouvements religieux |
Le zaydisme est par ailleurs parfois considéré comme étant la cinquième école juridique du sunnisme[5].
Le chiisme zaydite trouve son origine en Zayd ibn Ali, descendant de Mahomet par Fatima, arrière-petit-fils d'Ali et petit-fils de Hussein dont la jurisprudence est proche de celles des écoles sunnites. Vers 740 (122 AH), il tente de renverser le Califat omeyyade de Damas en lançant une insurrection depuis Koufa, créant ainsi un précédent pour la révolution contre les dirigeants corrompus. On peut dire que les zaydites ont du mal à rester passif dans un monde injuste ou selon les mots du chef religieux zaydite contemporain, Hussein Badreddine al-Houthi, à « rester assis dans leur maison »[6].
Vers 740 (122 AH), Youssef ben Omar (en), gouverneur omeyyade d'Irak, voyant que les chiites commençaient à s'agiter à Koufa, demanda à Zayd ibn Ali de quitter la ville. Zayd finit par s'en aller à Médine. Comme pour Hussein, ses partisans le convainquirent que sa place était à Koufa où il revint. De Koufa, Zayd envoyait des lettres appelant la population de toutes les provinces à se rallier à lui contre les Omeyyades corrompus. Zayd s'aliéna les chiites les plus extrêmes (ou râfidhites) en ne voulant pas récuser les califes Abou Bakr et Omar, que ses descendants finirent par considérer comme légitimes. Néanmoins Zayd crut avoir rassemblé des forces suffisantes pour se lancer au combat. Ne disposant en réalité que d'une dizaine de fidèles, il se bat héroïquement avec ces derniers contre les troupes omeyyades beaucoup plus nombreuses mais finit par être touché par une flèche à la tête. L'enlèvement de la flèche provoque son décès. Youssef ben Omar fit exhumer le cadavre de Zayd, le fit décapiter puis mettre en croix dans les rues de Koufa, les chefs de la conspiration furent mis à mort et brûlés. Après l’échec et la mort de Zayd, son fils Yahya ben Zayd prit sa succession. Avant de mourir le calife Hîcham a fait emprisonner Yahyâ à Merv[7].
Le nouveau calife Al-Walid II remit Yahya ben Zayd en liberté, à condition qu'il comparaisse devant le tribunal de Damas dans les meilleurs délais. Ce dernier quitta alors Merv pour Nishapur. Quand il arriva à Nishapur, le gouverneur Nasr (en), le croyant en fuite, voulut le faire arrêter. Une bataille s'ensuivit à l'avantage des partisans de Yahya. Il crut prudent de ne pas continuer sa route vers l'Irak et revint vers le Khorassan à Gorgan où lui et son frère furent tués. Sa tête fut envoyée au calife tandis que le reste du cadavre [Il manque la fin de la phrase]. Ils restèrent ainsi jusqu'à l'insurrection d'Abû Muslim (743). Ce dernier les fit ensevelir. Al-Walîd de son côté envoya l'ordre de les brûler en les enduisant de pétrole. Le gouverneur d'Irak exhuma les cadavres et exécuta cet ordre[8].
La mort de Yahyâ provoqua une émeute à Damas au cours de laquelle Al-Walîd fut tué, le .
En 750, Abû al-‘Abbâs as-Saffâh renverse le dernier calife omeyyade et installe la dynastie Abbasside.
Il déçoit ses supporters chiites qui espèrent que leur imam devienne calife. Son successeur Al-Mansûr mène une politique contre les chiites.
Plusieurs dynasties zaydites indépendantes du pouvoir califal central émergèrent en divers lieux, à diverses époques :
Moulay Idriss al-Akbar, fuyant les Abbassides, se réfugie en 789 au Maroc, où il fonde la dynastie idrisside qui perdurera jusqu'en 985[9].
Une dynastie zaydite régna de 864 à 928 sur les bords de la rive sud de la Mer Caspienne, au Tabarestan (actuel Iran). Elle fut inaugurée par l'Imâm Al Hasan Ibn Zayd Ibn Muhammad Ibn Ismâ'îl Ibn Al Hasan Ibn Zayd Ibn Al Hasan Ibn 'Alî Ibn Abî Tâlib. Elle prit fin lorsque cette dernière sera défaite par les Samanides qui intégrèrent le territoire dans leur empire en 928.
La dynastie Banû Ukhaydir fut fondée par l'Imâm Muhammad Ibn Yûsuf Ibn Ibrâhîm Ibn Mûsâ Ibn 'Abdi Llâh Ibn Al Hasan Ibn Al Hasan Ibn 'Alî Ibn Abî Tâlib dans la région de Al-Yamâma (actuelles régions de Riyadh et de Najran en Arabie saoudite). Elle dura de 867 jusqu'à la fin du XIe siècle.
Sulayman Ibn Abd Allah al-Kamil est le fondateur du zaydisme en Algérie, fondateur de la dynastie des Sulaymanides en 814 jusqu'à l'an 922[9].
Le fondateur du zaydisme au Yémen, Al-Hâdi Yahya Ibn al-Hussein, petit-fils d'al-Qâsim ar-Rassî[10], fut invité à arbitrer les conflits tribaux au Nord-Yémen, où il convertit les tribus des montagnes. Il s'installa en 898 de l'ère chrétienne à Sa'dah, une grande ville du Nord (actuel gouvernorat de Sa'dah), et y régna jusqu'en 911.
Il fonda ainsi le régime politico-religieux dit « imamat zaydite », qui perdura jusqu'à la révolution républicaine de 1962 et qui essaye de se réimplanter depuis 2004 via l'insurrection houthiste[11].
Une dynastie fondée par l'imam idrisside Ali ben Hammud al-Nasir, s'implanta en Al-Andalus à l'Époque des taïfas, de 1016 à 1058.
À l'origine, les zaydites contestent le choix du cinquième imam face aux ismaéliens et aux duodécimains qui lui préfèrent son frère Muhammad al-Baqir. Ils rejettent la notion d'imam caché des duodécimains et ne rejettent pas les trois premiers califes. Les zaydites considèrent que n’importe qui peut devenir imam du moment qu'il descende d'Ali et Fatima et qu’il en ait la capacité. Il peut donc, au nom de cette capacité, être remis en cause si elle lui fait défaut. De fait, les zaydites sont une tendance chiite assez éloignée des autres branches, ces dernières insistant la plupart du temps sur la désignation divine de l'imam et son infaillibilité. Globalement, la théologie zaydite a de nombreuses accointances avec celles des ibadites et des mu'tazilites. Sous l'influence de ces derniers (Zayd fut élève de Wasil Ibn Ata), ils font une place à la raison à côté de la tradition[12].
Par la suite, les zaydites ont adopté la croyance en l'imam caché et rejeté les trois premiers califes[10]. Par ailleurs, ils se sont divisés en huit courants différents, plus ou moins proches alternativement des sunnites ou des autres chiites[10].
La théologie zaydite est basée sur cinq règles qui sont :
Les zaydites rejettent tout anthropomorphisme. L'imâm Yahyâ al-Hâdî a dit :
Poursuivant cette croyance, ils réfutent la vision oculaire d'Allâh par les croyants au Paradis, chose à laquelle croient les sunnites. Yahyâ al-Hâdî a dit :
Ceci n'empêche cependant pas une vision du cœur, c'est-à-dire le profond ressenti de la Présence Divine. Les mu'tazilites, les ibadites et les autres courants chiites pensent également cela.
Le zaydisme considère le Coran comme la source principale de toute science, étant créé et préservé de toute altération. Ils rejettent ainsi la croyance des sunnites en l'abrogation totale du sens de certains versets, ainsi que celle d'une partie des chiites duodécimains qui prétendent que le Coran actuel est altéré et qu'un exemplaire plus volumineux aurait existé auparavant[16]. Cette dernière prétention est considérée comme une mécréance faisant sortir son détenteur de la foi islamique.
L'imam Yahyâ al-Hâdî a dit :
Et l'imam Al-Qâsim ibn Ibrâhîm Ar-Rassî a dit :
Les zaydites affirment la prééminence de 'Alî ibn Abî Tâlib sur tous les Compagnons et sur le fait qu'il fut ainsi désigné par le Prophète de l'Islam comme Calife afin de lui succéder, ainsi qu'après lui ses fils Al-Hasan, puis Al-Husayn. Ils affirment aussi qu'après eux, n'importe quel homme issu de leur descendance revêtant les qualités obligatoires d'un Imâm, qui se proclamait publiquement et combattait les oppresseurs, pouvait alors être un Imam, ce qui distingue le zaydisme du chiisme duodécimain et de l'ismaélisme qui affirment la désignation divine de leurs imams respectifs.
Le Sayyid Muhammad ibn Al-Hasan ibn Al-Qâsim a dit :
Les conditions pour prétendre à l'imamat sont :
└ 1 ┬ ‘Alî (652-661) ├ 2 ┬ Hasan (661-669) │ ├─┬ Al-Hasan │ │ └─┬ ‘Abd Allah │ │ ├── Muhammad al-Nafs al-Zakiya « al-Mahdî » │ │ └─┬ Ibrâhîm « al-Hâdî »[19] │ │ └─┬ Isma‘îl ad-Dibag │ │ └─┬ Ibrâhîm Tabataba │ │ └─┬ Tarjumân al-Qâsim ar-Rassi (860-893) zaydites du Yémen (Rassidites / Rassides) │ │ └─┬ Al-Husayn (893-911) │ │ └── Yahya al-Hadî al-Haqq (911-914) │ └─┬ Zayd ibn al-Hasan[20] │ └─┬ Al-Hasan │ └─┬ Muhammad │ └─┬ Zayd │ ├ 1 ─ Al-Hasan ben Zayd (864-884) zaydites du Tabaristan │ └ 2 ─ Muhammad ben Zayd (884-900) └ 3 ┬ Husayn (669-680) └ 4 ┬ ‘Alî Zayn al-‘Âbidîn (680-712) ├ 5 ┬ Zayd ben‘Alî (712-740) zaydisme │ └─┬ 6 Yahyâ ben Zayd (740-744) │ └ ....... ┐ │ └ 3 ─ An-Nâsir Ilâ al-Haqq al-Hasan ben ‘Alî « al-Utrûch » (914-917) └── Muhammad al-Bâqir (712-743)
En matière de droit, le zaydisme est un madhhab semblable au fiqh des sunnites[12], plus précisément du hanafisme, ces deux écoles se réclamant essentiellement des avis juridiques de Alî ibn Abî Tâlib et de ses compagnons installés à Koufa. Certains présentent même le zaydisme comme une quasi-cinquième école du sunnisme (avec le malékisme, le hanbalisme, le shafi'isme et le hanafisme), cependant, ce genre de déclaration est représentative d'une position marginale chez les sunnites. Par exemple, les sunnites Al-Hasan Al-Saqqâf et 'Adnân Ibrâhîm affirment que cette école contient des chaînes de transmission et des livres authentiques.
Les imams Zayd ibn 'Alî, son petit-fils Ahmad Ibn 'Îsâ Ibn Zayd et son arrière petit-fils Al-Hasan ibn Yahyâ ibn Al-Husayn ibn Zayd, Muhammad al-Bâqir et son fils Ja'far as-Sâdiq, 'Abdu Llâh ibn Mûsâ ibn' Abdi Llâh al-Kâmil, 'Alî ar-Ridâ, Al-Qâsim ibn Ibrâhîm ar-Rassî[10] et son petit-fils Yahyâ al-Hâdî, ainsi qu'Al-Hasan an-Nâsir al-Utrûsh ou encore Muhammad ibn Mansûr al-Murâdî sont comptés parmi les grands juristes du zaydisme des premières générations qui laissèrent un solide et riche héritage scientifique.
Sur la question controversée de la « fermeture des portes de l'ijtihad », les zaydites considèrent que l'ijtihad, qui consiste dans l'effort pour inférer de nouvelles règles pour les cas inédits, est nécessaire à l'intérieur des maḏâhib existants, bien qu'il ne soit pas permis de fonder de nouvelles écoles juridiques[12].
Les imams du royaume du Yémen ont été opposés aux cultes des walis et au soufisme[21].
L'une des particularités du zaydisme est d'être une école de pensée dont les ouvrages de référence sont très majoritairement écrits directement par les imams détenteurs du pouvoir politique et religieux, ce qui donne un certain crédit à la littérature zaydite auprès des non-chiites, contrairement aux autres courants chiites dont les livres sont écrits par des théologiens partisans des imams dont ils se réclament, rapportant et commentant leurs propos.
Les zaydites sont principalement implantés au Yémen où c'est le courant zaydite de Yahyâ al-Hâdî, celui qui a fortement marqué la théologie mu'tazilite, qui fait office de zaydisme officiel de nos jours (les autres courants ayant à chaque fois disparu peu de temps après que les dynasties qui les représentaient soient tombées). Ceci vaut ainsi régulièrement aux zaydites d'être surnommés « hadawites » (suiveurs de al-Hâdî), plutôt que « zaydites » (suiveurs de Zayd ibn 'Alî). Les zaydites du Yémen constituent environ la moitié de la population locale. Ils y sont concentrés dans le nord-ouest montagneux. Le zaydisme y fonctionne non seulement comme une appartenance religieuse, mais aussi, dans les faits, comme un lien social communautaire pour les montagnards, qui ont toujours été réticents à subir la loi des sunnites des plaines, d'autant plus que le zaydisme prône un grand rigorisme moral en matière de gouvernance, ce qui explique en partie l'insurrection houthiste au Yémen qui dure depuis 2004.
Parallèlement, un zaydisme plus marqué par le sunnisme et orienté vers le soufisme s'est développé au Maghreb sous l'appellation de « zaydisme idrisside » (en référence à Moulay Idrîs), ou à « zaydisme almohade » en référence à la doctrine almohade élaborée par Ibn Toumert qui a fortement été influencé par le zaydisme.
Ce courant est également présent en tant que minorité en Arabie saoudite, en Iran, au Pakistan et en Inde.
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