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Congrès du Rassemblement national De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le XVIIe congrès du Rassemblement national (RN) se tient les et à Perpignan (Pyrénées-Orientales).
XVIIe congrès du Rassemblement national | ||||||||
Logotype utilisé pour le congrès. | ||||||||
Type | Congrès | |||||||
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Édition | 17e | |||||||
Localisation | Perpignan (Occitanie) | |||||||
Organisateur | Rassemblement national | |||||||
Date | 3 et 4 juillet 2021 | |||||||
Résultat | Réélection de Marine Le Pen à la présidence. Nomination de Jordan Bardella comme premier vice-président. |
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Dans un contexte de reflux électoral et de doutes sur sa stratégie en vue de l’élection présidentielle de 2022, Marine Le Pen, seule candidate, est élue pour un quatrième mandat à la présidence du parti. Elle renforce à cette occasion le poids des tenants de sa ligne dans la composition des instances et nomme Jordan Bardella à la première vice-présidence, en faisant de fait l’intérimaire durant sa mise en congé de la tête du RN pendant la campagne présidentielle.
Ce congrès intervient un an après des élections municipales aux résultats mitigés pour le Rassemblement national (appelé « Front national » jusqu’en 2018) et quelques jours après des élections régionales et départementales lors desquelles le parti a perdu près d'un tiers de ses élus, avec des résultats bien moins élevés qu’attendu[1],[2].
Dans ce contexte, la stratégie de « dédiabolisation » et de recentrage du parti initiée par Marine Le Pen est remise en cause par des cadres et militants. La marginalisation ou l’exclusion par le cercle de fidèles à celle-ci de tout responsable se montrant critique à l’égard de l’orientation du parti est également soulignée par la presse alors que le nombre d’adhérents au RN est en chute libre depuis plusieurs années[3],[4].
Ces doutes interviennent à l’approche des élections présidentielle et législatives de 2022. Ayant décidé de briguer l’Élysée pour une troisième fois, Marine Le Pen a annoncé qu’elle se mettrait en congé de la présidence du parti durant la campagne présidentielle et qu’elle ferait part durant ce congrès de son choix de la personne chargée d’assurer l’intérim[5].
Le congrès se tient les samedi et dimanche à Perpignan, ville remporté par le RN Louis Aliot en 2020.
Le premier jour, une assemblée générale extraordinaire a notamment lieu pour modifier les statuts du parti. Le deuxième jour est marqué par la proclamation des résultats des votes pour la présidence et le conseil national, par une réunion du conseil national à huis clos, par la présentation du bureau national et du bureau exécutif, avant qu’un discours du président élu ne clôture le rassemblement.
En marge du congrès, entre 650 et 3 000 personnes manifestent contre l'extrême droite dans les rues de Perpignan[6].
Pour être valide, une candidature doit être parrainée par au moins 20% des membres du conseil national élargi (membres élus et nommés + membres de droit). Seule Marine Le Pen reçoit les parrainages requis.
Candidat | Voix | % |
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Marine Le Pen | NC | 98,35 |
Exprimés | NC | |
Blancs | NC | 1,22 |
Nuls | NC | 0,43 |
Total | NC | 100 |
Inscrits/Participation | NC |
Un candidat au conseil national doit être membre du parti depuis deux ans et être à jour de cotisation au 29 mars 2021, date limite pour déposer sa candidature[7]. 276 candidatures sont retenues.
Cent membres sont élus au scrutin uninominal par les adhérents du parti et vingt sont nommés par le président élu.
Un vote à main levée est organisé afin de modifier les statuts du parti :
« I) Modification des statuts du Rassemblement national :
Article 10 Le Président de l’association
Point 4) Remplacement
Il est proposé à l’assemblée générale extraordinaire d’approuver l’ajout au point 4, de la phrase suivante :
« Le Président peut se mettre en disponibilité pendant un délai maximum de 12 mois en cas de candidature à l’élection présidentielle. En ce cas, les règles de vacances sont celles prévues aux deux alinéas précédents. » »
Après son élection, le président désigne le bureau national sur validation du conseil national. C'est à partir de ce bureau national, qui compte un peu plus de quarante membres, que sont désignés les quinze personnes composant le bureau exécutif.
À l’issue du congrès, la composition du bureau national est la suivante :
Les membres du bureau exécutif sont issus du bureau national et sont désignés par le président sans validation d'une autre instance.
À l'issue du congrès, sa composition est la suivante[8],[9],[10] :
Malgré son échec aux récentes élections locales et le reflux croissant du nombre d’adhérents, la direction du RN refuse de changer son orientation. La composition des instances, que Marine Le Pen présente volontiers comme renouvelées et féminisées, reflète une stratégie de « bunkérisation » — selon les termes du Figaro —, menée depuis plusieurs années et nettement renforcée à cette occasion. En effet, son « clan d’Hénin-Beaumont », particulièrement redouté en interne en raison des exclusions dont il est à l’origine, renforce son influence. Après avoir géré les investitures aux récentes élections locales, Bruno Bilde, Steeve Briois et David Rachline voient ainsi leur influence renforcée dans les instances ; l’un de leurs protégés, Kévin Pfeffer, accède d’ailleurs au bureau exécutif et à la stratégique fonction de trésorier[4].
En parallèle, la présidente du Rassemblement national procède à la nomination de personnalités n’ayant rejoint la formation que très récemment. C’est notamment le cas d’Alexandra Masson-Bettati, avocate inconnue des militants et ayant pris sa carte à la veille du congrès : elle est cooptée par Marine Le Pen au conseil national et désignée membre du bureau national puis du bureau exécutif, une telle promotion n’ayant jamais eu de précédent dans l'histoire du mouvement, fondé en 1972[4].
À l'inverse, tenant d’une ligne plus identitaire et conservatrice, Stéphane Ravier n’obtient pas sa nomination au bureau exécutif (comme la direction le lui avait promis) malgré sa réélection surprise aux élections sénatoriales de 2020 (il est le seul sénateur RN) et la victoire de ses candidats aux élections départementales dans le canton de Marseille-6, jusqu’alors tenu par la gauche. Il boycotte ainsi le discours prononcé par Marine Le Pen à la fin du congrès. De leur côté, Philippe Vardon, ancienne figure des Identitaires, Paul-Henry Hansen-Catta, qui a déplu au « clan d’Hénin-Beaumont » en prenant position pour la chasse, ainsi qu’Andréa Kotarac, transfuge de la gauche radicale s’étant rapproché de Marion Maréchal, sont évincés du bureau national[4].
Le seul élu de premier rang à exprimer publiquement ses doutes est Romain Lopez, qui partage la ligne identitaire et conservatrice de Marion Maréchal. Lors d'une table-ronde organisée pendant le congrès, il dénonce les nombreux parachutages aux élections locales. À la presse, il déclare ensuite : « C’est l’aboutissement d’une ultracentralisation de l’appareil et de Marine Le Pen sur le clan d’Hénin-Beaumont. Ils n’acceptent aucune voix divergente et […] veulent mettre le parti en coupe réglé, ce qui donne l’impression de ne préparer rien d’autre que la défaite, pour assurer une survie politique aux copains. »[4]
En le nommant premier vice-président du RN, Marine Le Pen choisit de fait Jordan Bardella pour assurer l’intérim à la présidence du parti de à la fin de la campagne présidentielle[11].
Ce choix de Jordan Bardella, âgé de 25 ans et sévèrement battu aux élections régionales de 2021 en Île-de-France malgré le relatif succès de sa liste aux élections européennes de 2019, suscite parfois le scepticisme en interne[12]. La décision de Marine Le Pen s’est notamment faite au détriment de Louis Aliot, maire de Perpignan et figure historique du parti qui avait publiquement exprimé son intérêt pour cette responsabilité et qui voit ses fidèles également écartés du bureau exécutif[4],[13].
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