Loading AI tools
désigne dans la tradition bouddhique la « vue profonde » ou « inspection », ainsi que les pratiques de méditation qui y sont associées De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Vipassanā (pāli) ou vipaśyanā (विपश्यना, sanskrit ; chinois 觀 guān; tibétain ལྷག་མཐོང་, lhaktong) désigne dans la tradition bouddhique la « vue profonde »[1] ou « inspection »[2], ainsi que les pratiques de méditation qui y sont associées. C'est la deuxième étape des pratiques de méditation dans le bouddhisme, qui est utilisée après samatha, « la pacification mentale ».
Certains scientifiques étudient aujourd'hui cette méditation issue de la tradition spirituelle orientale et qui est devenue populaire en Occident au XXe siècle, notamment par l'intermédiaire de Mahasi Sayadaw[3], S. N. Goenka[4] et Ajahn Chah[5].
Vipassanā peut être défini comme « la lumière intuitive apparaissant brusquement et révélant la vérité sur l'impermanence, sur la misère et sur l'impersonnalité de tous les phénomènes corporels et mentaux de l'existence[2] ».
Selon Nyanatiloka, vipassanā-bhāvanā permet le développement de paññā, la sagesse, qui correspond à une des trois sections du noble sentier octuple. Vipassanā permet la vision intuitive des trois caractéristiques de l'existence (tilakkhana en pali) qui sont :
Dans le canon pali des Trois corbeilles, le mot vipassanā est peu usité.
Selon Bhikkhu Sujato, dans les soutras, la pratique de samatha et vipassanā ne peuvent pas être distinguées. D'après cet auteur, les textes anciens ne classifient jamais les différentes techniques comme samatha ou vipassanā, qui sont plutôt des qualités de l'esprit qui doivent être développées[7].
Thanissaro Bhikkhu (en) relève que dans les soutras du canon pali qui décrivent Gautama Bouddha enjoignant à ses disciples de pratiquer, ils ne le citent jamais disant « allez faire vipassanā » mais toujours « allez faire jhāna ». Thanissaro Bhikkhu décrit également Samatha et Vipassana comme deux qualités de l'esprit résultant d'une même pratique et allant de pair[8].
Vipassanā est pratiquée dans le bouddhisme theravada, mahayana et vajrayana. Elle aurait été la technique de méditation enseignée par le Bouddha Siddhārtha Gautama, notamment décrite dans le Satipatthana sutta.
La pratique de vipassanā est centrale dans le bouddhisme theravada. Selon le shravakayana et le pratyekabuddhayāna (en), la méditation vipassanā doit permettre de comprendre la nature réelle des quatre nobles vérités, de la coproduction conditionnée, ainsi que de l'expérience directe des trois caractéristiques (trilakshana), conduisant ainsi à la libération[3].
Le Visuddhi-Magga (« voie de la purification ») décrit les dix-huit principales sortes de connaissances de l'inspection[2].
Durant la pratique de vipassanā, le méditant développe des « motifs de souillure », ainsi appelés parce qu'ils pourraient être confondus avec l'éveil. Ce ne sont que de simples phénomènes, « symptômes ou concomitances » et pas la libération (nirvana)[2],
Dans le bouddhisme mahayana, la pratique de vipassanā a pour objet « la compréhension ferme et définitive de la vacuité ou insubstantialité de tous les phénomènes[3]. »
Dans le bouddhisme vajrayana, vipassanā « consiste à observer l'esprit, la source de tout bonheur et de toute souffrance, pour s'assurer de sa vacuité. Or cette vacuité est aussi clarté. Demeurer naturellement dans la vacuité-clarté de la nature de l’esprit est le but de la pratique. On y parvient par l’examen de la provenance, de la demeure et de la destination des pensées qui émergent dans l'esprit[3]. »
C'est une des pratiques de méditation les plus étudiées scientifiquement avec la méditation transcendantale[9]. Des études ont montré des résultats positifs de la pratique de la méditation vipassanā dans le traitement de la dépression et de l'anxiété[10], ainsi que la réduction de la propension à la criminalité dans les prisons[11].
Le psychiatre Paul Fleishman rappelle toutefois dans son livre An Ancient Path[12], que le traitement de la dépression et de l'anxiété n'est pas le but de la pratique de la méditation vipassanā, mais reste une pratique progressive vers le nirvana, la libération totale de la souffrance (dukkha).
Dans son livre The Emotional Life of Your Brain[13], le Dr Richard Davidson, professeur en psychologie et membre du Mind and Life Institute, explique de façon pragmatique un des objectifs de la pratique : comprendre comment nos sensations et nos attitudes changent. Par exemple concernant la souffrance : elle apparaît bien réelle au début, mais en se concentrant sur les sensations du corps, on commence à s'aviser que la souffrance n'est qu'un concept mental, et qu'en observant au-delà, de nombreuses sensations nouvelles apparaissent, comme un chatouillement sur le pied, une pression sur le genou, la brûlure d'un muscle. Notre attitude vis-a-vis de ces sensations désagréables évolue progressivement.
Le premier cours de Vipassana dans une prison a eu lieu en 1975 à la prison centrale du Rajasthan[14].
Depuis 1994, la méditation Vipassana est introduite dans les quartiers de la prison de haute sécurité de Tihar à New Delhi[14].
À la suite du succès des cours à Tihar, le ministère de l'intérieur du gouvernement indien a convoqué une réunion des inspecteurs généraux des prisons de toute l'Inde, et une proposition a été adoptée pour introduire Vipassana comme mesure de réforme dans toutes les prisons indiennes[14].
Par la suite, de telles expériences ont été réalisées dans des prisons en Israel[15], au Canada[16], en Colombie[17], ainsi qu'à Taiwan[18], au Royaume-Uni[18], en Espagne[18], en Nouvelle Zélande[18], aux États-Unis[18] et au Mexique[18].
Seamless Wikipedia browsing. On steroids.
Every time you click a link to Wikipedia, Wiktionary or Wikiquote in your browser's search results, it will show the modern Wikiwand interface.
Wikiwand extension is a five stars, simple, with minimum permission required to keep your browsing private, safe and transparent.