Victor Lefranc

homme politique français De Wikipédia, l'encyclopédie libre

Victor Lefranc

Victor Bernard Edme Etienne Lefranc, né à Garlin (Basses-Pyrénées) le et mort à Montsoué (Landes), près de Saint-Sever, le , est un avocat et homme politique français.

Faits en bref Fonctions, Député français ...
Victor Lefranc
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Victor Lefranc photographié par Eugène Appert.
Fonctions
Député français

(6 ans, 4 mois et 17 jours)
Élection 8 février 1871
Réélection 20 février 1876
Circonscription Landes
Législature Ire (Troisième République)
Groupe politique Centre gauche
Successeur Jean-Émile Castaignède

(3 ans, 7 mois et 9 jours)
Élection 23 avril 1848
Réélection 13 mai 1849
Circonscription Landes
Législature Assemblée constituante
Assemblée législative
Ministre de l'Intérieur

(9 mois et 24 jours)
Gouvernement Dufaure I
Prédécesseur Auguste Casimir-Perier
Successeur Eugène de Goulard
Ministre de l'Agriculture et du Commerce

(7 mois et 28 jours)
Gouvernement Dufaure I
Prédécesseur Félix Lambrecht
Successeur Eugène de Goulard
Sénateur inamovible
Circonscription Landes
Biographie
Nom de naissance Bernard Edme Victor Etienne Lefranc
Date de naissance
Lieu de naissance Garlin (Basses-Pyrénées)
Date de décès (à 74 ans)
Lieu de décès Montsoué (Landes)
Nationalité Français
Parti politique Républicain modéré
Diplômé de Faculté de droit de Paris
Résidence Brans, Montsoué (Landes)
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Républicain modéré siégeant au centre gauche, opposant à Louis-Philippe puis au Second Empire, il devient sous la Troisième République ministre de l'Agriculture et du commerce, puis ministre de l'Intérieur du gouvernement Thiers.

Biographie

Résumé
Contexte

Né à Garlin dans le Béarn en 1809, Victor Lefranc est le fils de Bernard Justin Lefranc, secrétaire de préfecture, propriétaire du domaine de Brans, et de Françoise Romaine Victoire Batbedat. Il est aussi le petit-fils du littérateur gascon François Batbedat (1745-1806), et le neveu du député conventionnel girondin Jean-Baptiste Lefranc[1],[2].

Victor Lefranc commence ses études chez les religieux à Aire, puis va étudier le droit à Paris. Il est licencié en droit en 1831, s'inscrit comme avocat en 1834, puis revient la même année dans les Landes à Mont-de-Marsan, comme juge suppléant[3].

Élu républicain modéré, opposant aux monarchies

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Victor Lefranc photographié par Pierre-Louis Pierson.

Opposant au gouvernement de Louis-Philippe, il entre au conseil municipal de Mont-de-Marsan, manifeste ses idées démocratiques et prend la tête du parti libéral dans les Landes[1],[4].

Après la révolution de février 1848, il est nommé le 2 mars commissaire général du gouvernement provisoire dans les Landes, remplissant le rôle de préfet ; il est remplacé le , après son élection comme député[5].

Victor Lefranc, républicain modéré, est élu le député à l'Assemblée constituante, par le département des Landes, le 1er sur 7. Il soutient la politique du général Cavaignac, et vote selon sa conscience, tantôt à droite, tantôt à gauche. Il vote contre les poursuites contre Louis Blanc, pour l'abolition de la peine de mort, contre le droit au travail[1].

Il est ensuite élu, toujours par les Landes, député à l'Assemblée législative, le . Il combat alors assez timidement la politique de Louis-Napoléon Bonaparte, prend plusieurs fois la parole et vote la plupart du temps avec la minorité démocratique. Il prend une place importante dans le parti républicain. Le coup d'État du 2 décembre 1851 interrompt sa vie publique[1],[4].

Il prend alors une place notable au barreau de Paris et devient membre du conseil de l'ordre des avocats. Il revient à la vie publique lorsque l'opposition libérale se manifeste contre l'empire. Candidat indépendant au Corps législatif, il échoue en 1863 et en 1869 dans les Landes face au candidat officiel du second Empire[1],[4].

Après la révolution du , Victor Lefranc est nommé membre de la commission provisoire chargée de remplacer le Conseil d'État, mais il en démissionne dès le [1].

Il est ensuite élu le député des Landes à l'Assemblée nationale. Il y siège au centre gauche, et se fait remarquer par ses talents d'orateur, manifestant ses opinions républicaines à la fois fermes et modérées. Il est le rapporteur de la commission qui confie à Thiers le pouvoir exécutif. Puis comme rapporteur de la commission chargée de rouvrir les négociations pour la paix avec la Prusse, il s'efforce de faire accepter les conditions imposées par l'ennemi pour la paix. Il intervient aussi en faveur du maintien du suffrage universel, et à propos de la représentation des villes et des campagnes[1],[4].

Ministre

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Caricature de Victor Lefranc (Touchatout, Le Trombinoscope, 1872)

Victor Lefranc est nommé ministre de l'Agriculture et du commerce le , dans le 1er gouvernement Dufaure sous la présidence de Thiers. V. Lefranc négocie à Londres avec le ministère Gladstone la révision des traités de commerce bilatéraux, mais ne réussit pas à satisfaire toutes les espérances du gouvernement français. Il inaugure en le tunnel du Mont-Cenis[1].

Victor Lefranc devient ministre de l'Intérieur le . Il essaye sans succès de se concilier la droite, et pour cela se montre partisan du maintien de l'état de siège, et renforce la censure de la presse. Républicain convaincu, il est en même temps fervent catholique, remet en vigueur la loi de 1814 sur l'obligation du repos dominical, et en impose le respect pour les commandes de l'État. Le , la majorité monarchiste vote un ordre du jour contraire à la politique du ministère de l'Intérieur ; Victor Lefranc remet aussitôt sa démission, instaurant ainsi de fait la responsabilité ministérielle[1].

Sénateur inamovible

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V. Lefranc devenu sénateur inamovible, vu par Meissonier, 1881
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Stèle à Victor Lefranc érigée dans le cimetière du centre de Mont-de-Marsan.

Victor Lefranc reprend alors sa place dans l'Assemblée, au centre gauche, et se rapproche du parti républicain. Il vote contre la chute de Thiers, contre le ministère de Broglie, pour l'amendement Wallon et pour les lois constitutionnelles. Il est élu de nouveau député, par la circonscription de Mont-de-Marsan le . En il est l'un des 363 opposants à de Broglie. Il échoue ensuite à plusieurs élections législatives et sénatoriales, en 1877, 1878 et 1879. Il est élu sénateur inamovible le [1].

Par ailleurs il préside longtemps le Conseil général des Landes, et veille à y développer les chemins de fer. Il défend les intérêts agricoles, est membre de la société des agriculteurs de France et professeur à l'Institut national agronomique de 1880 à sa mort[2].

Il est mort à Saint-Sever, le . Il est inhumé au cimetière du Centre de Mont-de-Marsan[6].

Vie de famille

  • Victor Lefranc épouse à Bordeaux en 1842 Marie Therese (Mary) W. Mitchell, fille de l'industriel William P. Mitchell et d'Anne Armstrong, petite-fille de l'industriel bordelais François-Patrice Mitchell et descendante du verrier irlandais Pierre Mitchell. Ils ont cinq enfants[2] :
    • Marie Léontine Lefranc[2] ;
    • Marie Elise Lefranc, qui passe pour une « égérie de la Belle époque » ; elle épouse Fernand Samazeuilh[7], banquier bordelais ; ils sont les parents du compositeur Gustave Samazeuilh (1877-1967)[2],[8] ;
    • Edmond Victor-Lefranc, magistrat, chef de cabinet du président du Conseil, il épouse Marie Hélène Debans, fille du financier bordelais Pierre Debans (1795-1866)[2],[9] ;
    • Victor Victor-Lefranc, conseiller référendaire à la Cour des comptes[2] ;
    • William Victor-Lefranc, officier d'artillerie[2].

Portefeuilles ministériels

Mandats parlementaires

Notes et références

Voir aussi

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