Tour Perret (Grenoble)
tour d'observation dans le parc Paul-Mistral à Grenoble De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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La tour Perret est une tour d'observation située à Grenoble dans le parc Paul-Mistral. Édifice emblématique de la ville, c'est aussi la première tour en béton armé construite au monde[7]. Elle a été classée au titre des monuments historiques en 1998[8]. C'est également le seul vestige restant de l'Exposition Internationale de la Houille Blanche et du Tourisme de 1925[9].
Ancien(s) nom(s) | |
---|---|
Architecte |
Auguste et Gustave Perret architectes |
Ingénieur |
Perret frères, entreprise de béton armé |
Construction |
20 mai 1924 - 4 mai 1925 (11 mois) |
Ouverture | |
Inauguration |
6 septembre 1925, par le président du Conseil Paul Painlevé, le maire de Grenoble Paul Mistral, le président de l'Exposition Marius Blanchet. |
Coût | |
Rénovation |
ragréage de façade en 1951 (peu efficace dans la durée)[4] |
Fermeture |
1965[5] |
Usage |
Style |
Tour en béton armé (ossaturisme) |
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Matériau | |
Patrimonialité | |
Hauteur |
Flèche : 108 mètres Toit : 85 mètres |
Étages |
RDC + 3 terrasses[6] |
Nombre dʼascenseurs |
2 |
Contracteur |
Touring Club de France |
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Propriétaire |
Pays |
France |
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Ville | |
Quartier | |
Adresse |
Parc Paul-Mistral |
Coordonnées |
La tour Perret a été construite par l'architecte et entrepreneur Auguste Perret en 1924 en prévision de l'Exposition internationale de la houille blanche de 1925 sur la production, le transport et la distribution de l'énergie électrique, et le tourisme, seconde source d'activité économique dans les Alpes au début du siècle[10].
Haute de 95 mètres et de section octogonale, elle repose sur des fondations de 15 mètres[11] constituées de soixante-douze pieux de béton armé[11], réunis au sommet par une dalle et s'appuyant sur une couche dure de graviers. L'ossature se compose de huit poteaux verticaux[8]. Le diamètre de la tour est de 8 mètres à la base[12]. Le dernier étage est accessible par des escaliers hélicoïdaux (visibles dans la partie terminale ajourée) ou par un ascenseur[8].
La tour est le produit d'une pensée architecturale et structurelle particulièrement moderne et précise. C'est une structure de béton armé dont les coffrages sont modulaires et répétitifs, et les remplissages préfabriqués sont des remplois qui viennent de l'église Notre-Dame du Raincy[11].
Aussi appelée « tour d'orientation », non parce que les quatre points cardinaux sont moulés au sommet, mais parce qu'une table d'orientation, prévue par le Touring club de France, en fait le tour au niveau « 60 m » (soit, 35 m avant le sommet), elle permettait de situer les bâtiments de l'Exposition internationale de la houille blanche et du tourisme qui se déroulait à ses pieds sur une superficie de vingt hectares. Elle permettait également aux touristes de situer les montagnes alentour, tout en offrant le plaisir d'un panorama unique sur les Alpes[8], ainsi que sur Grenoble car sa hauteur, parmi les autres immeubles de la ville, n'est comparable qu'à celles des trois tours de l'Île-Verte (98 m).
Auguste Perret, avec l'aide de Marie Dormoy, critique d'art, vint à Grenoble pendant deux ans, faire des conférences et rencontrer les milieux politiques et artistiques modernes, afin de faire apprécier son « ordre du béton armé » ; en référence aux ordres de l'architecture grecque antique[13].
L’Isère constituant alors une place forte de l’industrie française du ciment, ses « édiles » ne pouvaient qu’être réceptifs à ce genre de discours[14].
Aussi, lorsqu’au début des années 1920 il est décidé d’organiser à Grenoble une Exposition internationale de la houille blanche, c’est tout naturellement que l’on confie à Auguste Perret le soin d’ériger une tour qui devait être le symbole de la manifestation. Il était alors habituel dans ce genre d'évènement de construire un tel édifice au milieu des pavillons qui permettait aux visiteurs de s’orienter et de fixer un point de rendez-vous facile à trouver. Souvent, comme ce fut le cas de la tour Eiffel pour l’exposition universelle de Paris de 1889, ces bâtiments seront les seuls à survivre à la manifestation qui avait motivé leur création[15].
Si personne ne semble avoir critiqué l’esthétique avant-gardiste de l’ouvrage, sa structure creuse et sa légèreté suscitèrent par contre quelques craintes quant à sa solidité et Auguste Perret dut refaire ses calculs devant un parterre d'experts pour démontrer la vanité de ces inquiétudes. Son coût, quant à lui, se limitait à 385 000 francs de l’époque (soit environ 130 000 euros de 2015) ce qui apparaissait alors modique comparé aux résultats que l’on en attendait[15].
Durant l'exposition, du au , un projecteur a été installé au sommet pour éclairer les bâtiments[10].
Lors de son inauguration, le , par le président du conseil Paul Painlevé, Édouard Herriot et André Hesse, plus de deux mille visiteurs monteront dans la tour en empruntant les ascenseurs qui desservent la plateforme d'orientation située à 60 m[10]. Au moment du repas et durant tout le temps de celui-ci, Édouard Herriot et André Hesse redescendent les derniers et restent bloqués dans l'ascenseur sans que les employés de la tour ne s'en aperçoivent, provoquant ainsi une certaine panique dans les services de police[10].
L'Exposition internationale de la houille blanche de 1925 eut un énorme succès. Plus d'un million de visiteurs vinrent dans la ville (85 000 habitants à l'époque) qui fit des bénéfices malgré des énormes travaux entrepris. La tour fut à la fois l'édifice le moins coûteux et le symbole de l'exposition.
En 1929, une antenne de TSF a été installée[10] au sommet de la tour afin de retransmettre les émissions de radio de « Alpes-Grenoble »[16].
Aujourd'hui, la tour est la seule construction restante de cette exposition[17].
La tour Perret est inscrite à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1975 et obtient le 17 mars 1997 l'accord de la municipalité pour le classement définitif[17].
Son état dégradé lui a valu d'être fermée au public en 1960[18]. Elle a été classée au titre des monuments historiques en 1998[8]. Actuellement, le sommet de la tour est illuminé en hiver et reste utilisé comme support pour les feux d'artifice du 14 juillet.
Sans véritable entretien depuis sa construction, la dégradation de la tour risque de devenir irréversible : des ferraillages sont dénudés ou cassés et l'oxydation de l'armature métallique fait éclater le béton armé. En 2005, l'étude préalable d'Alain Tillier, architecte en chef des monuments historiques estime le coût de la restauration à 4,6 millions d'euros.
Depuis, aucune réparation n'a été entreprise et la tour s'est encore dégradée. En 2012, l'étude Mouton a estimé le coût de la restauration à 6 millions d'euros (intérieure et extérieure) dont 60 % du coût serait supporté par une subvention de l’État et du département puisque la tour est un monument historique[19]. Dans ces études, la restauration comprend également la réouverture de la tour au public avec des mises aux normes de sécurité.
En 2011 et 2012, Cédric Avenier, chercheur au laboratoire AE&CC de l'école nationale supérieure d'architecture de Grenoble, relance l'intérêt pour cette tour dans les milieux scientifiques et culturels[20],[21]. Il en tire un ouvrage, L'Ordre du béton. La tour Perret de Grenoble, édité en , pour offrir un outil de discussion artistique et architectural au public et aux décideurs politiques[22]. L'état des connaissances historiques, culturelles et scientifiques, permettent de réaliser un chantier pilote pour la restauration des bétons armés anciens, une problématique technique et éthique du XXIe siècle.
Le , la pétition « Sauvons la tour Perret de Grenoble »[23] est lancée, elle recueille plus de cinq cents signatures dès la première semaine et est relayée par plusieurs journaux locaux[24],[25],[26],[27].
Le , l'association « Ensemble pour la tour Perret de Grenoble » (ETPG) est créée pour promouvoir la sauvegarde et la restauration de la tour Perret, pour diffuser le plus largement possible son histoire et son intérêt patrimonial et pour veiller et contribuer à sa mise en valeur[4].
Lors des élections municipales de , plusieurs partis se sont engagés en faveur de la restauration : la liste « Croire en Grenoble » (UMP, UDI, AEI)[28],[4], la liste « Imagine Grenoble » (Modem)[29],[4], la liste « Aimer Grenoble pour vous » (PS, PCF, Cap21, MRC, PRG, GE, GO Citoyenneté)[30],[4], la liste « Grenoble une ville pour tous » (EELV, PG, Les Alternatifs, GA, ADES, Réseau Citoyen)[31],[4],[32],[33]. Régulièrement, les médias locaux sensibilisent l'opinion publique sur l'importance d'une restauration à prévoir[34].
Le , le conseil municipal de la ville de Grenoble vote un projet de réhabilitation de la tour Perret qui doit s'étendre jusqu'en 2021[35],[36], année de sa réouverture prévisionnelle. Le , le maire annonce son ouverture pour 2022[37].
D'après la mairie, la tour devait faire l'objet d'un « chantier-test » pour le choix des techniques en 2020 avant le chantier principal en 2021-2022 et la fin de la restauration puis la réouverture au public en 2024[18].
À l’aube du centenaire de la Tour Perret, le Grenoble Foot 38 présente son troisième maillot pour la saison 2024-2025 de Ligue 2 et met en lumière la célèbre tour grenobloise qui fêtera son 100e anniversaire[38].
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