Thorame-Basse
commune française du département des Alpes-de-Haute-Provence De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Thorame-Basse (en provençal dialecte vivaro-alpin Torama Bassa) est une commune française, située dans le département des Alpes-de-Haute-Provence en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Thorame-Basse | |||||
Vue du village depuis la montagne de Cordoeil. | |||||
Blason |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Provence-Alpes-Côte d’Azur | ||||
Département | Alpes-de-Haute-Provence | ||||
Arrondissement | Castellane | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes Alpes Provence Verdon - Sources de Lumière | ||||
Maire Mandat |
Bruno Marie Thérèse Joseph Bichon 2020-2026 |
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Code postal | 04170 | ||||
Code commune | 04218 | ||||
Démographie | |||||
Population municipale |
216 hab. (2021 ) | ||||
Densité | 2,2 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 44° 05′ 31″ nord, 6° 30′ 06″ est | ||||
Altitude | Min. 985 m Max. 2 395 m |
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Superficie | 97,72 km2 | ||||
Type | Commune rurale à habitat dispersé | ||||
Unité urbaine | Hors unité urbaine | ||||
Aire d'attraction | Hors attraction des villes | ||||
Élections | |||||
Départementales | Canton de Castellane | ||||
Législatives | Première circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Alpes-de-Haute-Provence
Géolocalisation sur la carte : Provence-Alpes-Côte d'Azur
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Liens | |||||
Site web | thorame-basse.fr | ||||
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Le nom de ses habitants est Thoramians[1].
Les communes limitrophes de Thorame-Basse sont Prads-Haute-Bléone, Villars-Colmars, Beauvezer, Thorame-Haute, La Mure-Argens, Saint-André-les-Alpes, Lambruisse, Tartonne et Draix.
Le village de Thorame-Basse est situé à 1 145 m d’altitude[2].
Son point culminant se situe à 2 395 m, le point le plus bas est à 985 m dans la vallée de l'Issole.
La commune se compose de 5 villages principaux ; outre le chef-lieu, on trouve :
Chacun de ces villages a sa propre chapelle ou église (lorsqu'elles étaient succursales de la paroisse de Thorame-Basse), et avait parfois son école comme la Valette.
Lors des deux dernières grandes glaciations, la glaciation de Riss et la glaciation de Würm, d’importants glaciers occupent les vallées supérieures de la commune. C’est notamment le cas de la vallée de l’Issole, avec trois glaciers naissant sous le col de Lachen, sous la montagne de Boules et entre le Peymian et le Raichas. Un autre naissait sous la montagne du Cheval Blanc. Les glaciers de Würm sont moins épais que ceux de Riss[7].
La commune compte 2 932 ha de bois et forêts[1].
L'Issole, affluent du Verdon, prend sa source sur la commune. L'Estelle est un gros ruisseau qui se jette dans l'Issole.
La commune est traversée par plusieurs cours d'eau : l'Issole et ses affluents la Mastre et l'Estelle qui prennent leur source sur la commune.
Bien que située dans le pays du Haut Verdon, la commune n’est pas traversée par cette rivière qui passe à 5 km du chef-lieu.
Cours d'eau sur la commune ou à son aval :
Plan d'eau :
En 2010, le climat de la commune est de type climat des marges montargnardes, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[8]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat de montagne ou de marges de montagne et est dans la région climatique Alpes du sud, caractérisée par une pluviométrie annuelle de 850 à 1 000 mm, minimale en été[9].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,1 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16,8 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 882 mm, avec 6,6 jours de précipitations en janvier et 5,6 jours en juillet[8]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Méailles_sapc », sur la commune de Méailles à 13 km à vol d'oiseau[10], est de 11,2 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 033,2 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 38,3 °C, atteinte le ; la température minimale est de −14,2 °C, atteinte le [Note 1],[11],[12].
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[13]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[14].
Au , Thorame-Basse est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[15]. Elle est située hors unité urbaine[16] et hors attraction des villes[17],[18].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (90,3 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (89,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (40,9 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (26 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (23,4 %), zones agricoles hétérogènes (8,6 %), prairies (1,1 %)[19].
L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
La compétence urbanisme est assurée par la communauté de communes Alpes Provence Verdon - Sources de Lumière depuis sa création le , avec effet le . Thorame-Basse n'ayant pas de plan local d'urbanisme, le règlement national d'urbanisme s'applique[20].
La commune de Thorame-Basse est également exposée à trois autres risques naturels[21] :
La commune de Thorame-Basse n’est exposée à aucun des risques d’origine technologiques recensés par la préfecture[22] ; aucun plan de prévention des risques naturels prévisibles (PPR) n’existe pour la commune[22], le Dicrim existe depuis 2016[24].
Les inondations peuvent être provoquées par plusieurs rivières, même petites. Ainsi, la place du hameau de la Valette était, jusqu’aux travaux de 2013, régulièrement ravagée par les eaux d’un petit torrent[25].
Aucune des 200 communes du département n'est en zone de risque sismique nul. Le canton d'Allos-Colmars auquel appartient Thorame-Basse est en zone 1b (sismicité faible) selon la classification déterministe de 1991, basée sur les séismes historiques[26], et en zone 4 (risque moyen) selon la classification probabiliste EC8 de 2011[21].
Dans la liste qui suit, figurent les tremblements de terre fortement ressentis dans la commune, ayant atteint une intensité macro-sismique ressentie de V sur l’échelle MSK (dormeurs réveillés, chutes d’objets). Les intensités indiquées sont celles ressenties dans la commune, l’intensité peut être plus forte à l’épicentre[27] :
Le nom de civitas Eturamina (cité d’Eturamina), cité en 442, est formé sur la racine préceltique *etur, et d’un suffixe préceltique, tous deux d’origine et de sens inconnus[30], qu’il est possible de rapprocher d’Etruria. Charles Rostaing, dans son Essai sur la toponymie de la Provence (1950), donne une autre explication, et considère comme probable que le toponyme soit plus ancien que les Gaulois[31].
Une autre hypothèse lui assigne comme origine Turris (racine Celto-Ligure) Amaéna (racine latine) littéralement « tour agréable », provenant sans doute à la fois de la position administrative romaine de Thorame, et de son site agréable : vallée perpendiculaire au Verdon, orientée est-ouest, son ensoleillement et la qualité du sol. Le terme de « turris » ne désigne pas seulement la tour au sens ou nous l'entendons aujourd'hui, mais plus généralement un lieu urbanisé pouvant remplir différentes fonctions[32].
Ce nom de civitas Eturamina cité au Ve siècle ne concerne toutefois que Thorame-Haute[33]. Thorame-Basse n’est citée en tant que telle qu’au XIe siècle, sous la forme de Toramina[34], qui devient « Toramena » (1109) ou « Thoramena ». Sur plusieurs cartes datant du XVIIe siècle, il est mentionné Thoramenes. Thorame est du genre féminin.
Il s'avère que le déterminant -Basse n'a pas été choisi en fonction de l'altitude, mais en fonction du rang social des deux villages voisins: Thorame-Haute était plus important administrativement parlant: ce fut le siège d'un évêché dès la fin de l'Antiquité et durant toute une partie du Haut Moyen Âge[35].
La commune fait l'objet d'une « Zone archéologique de saisine des dossiers d'urbanisme », en vertu de l'arrêté préfectoral no 04218-2011, en date du [36].
L'histoire des "deux Thorame" se confond jusqu'à la scission du territoire d'Eturamina au Moyen Âge en deux communautés distinctes. La tribu des Eguiturii était peut-être installée dans la vallée de l’Issole, et donc à Thorame-Basse[37]. Au milieu du Ve siècle, un évêché est installé à Thorame, peut être sur la colline du Piégut (donc à Thorame-Basse)[38], dont l'évêché de Senez aurait pris la suite.
La localité de Thorame-Haute apparait distincte pour la première fois dans les chartes au début du XIIIe siècle (Toramina superioris), suivie de celle de Thorame-Basse (Thoramina inferior) : les deux communautés sont donc séparées à cette date[38],[39]. Ses premiers seigneurs connus sont les Piégut (XIIe-XIIIe siècles) ; leur succèdent les Féraud-Glandevès (XIVe-XVe siècles), les d’Oraison au XVIe siècle, puis les Jassaud jusqu’à la Révolution[34]. En 1342, la communauté de Thorame-Basse est rattachée à la viguerie de Castellane par le comte de Provence[40].
Au début du deuxième millénaire, jusqu’au XIIIe siècle au moins, une communauté indépendante était installée sur la colline de Piégut. Son église dépendait de l’abbaye Saint-Victor de Marseille. La communauté fournissait un service militaire aux comtes de Provence sous la forme d’un cavalier monté et équipé (redevance dite de la cavalcade)[39]. Une bastide (sous la forme d’une maison forte) appartenait aux Balbi à la Bâtie[39].
Les guerres de religion provoquent des dévastations (destruction de la tour de Piégut). En , une troupe protestante s’approchant du village, les habitants se réfugient dans le clocher qui était fortifié. Les protestants y mettent le siège, puis incendient l’église où meurent plusieurs habitants[39].
Si l'on en croit E. Bresc[41], le village de La Bâtie situé à l'entrée du goulet d'étranglement de la vallée de l'Issole (anciennement La Bastide) aurait été rattaché au XVIIIe siècle à Thorame-Basse. Il disposait de ses propres armes : D'azur, à une maison d'argent, essorée de gueules et ajourée de sable sur une terrasse de sinople.
En 1673, un habitant du village, Jean Monge, est assassiné[42].
La communauté dépendait de la viguerie de Colmars à la fin de l’Ancien Régime[39].
Durant la Révolution, les paysans prennent d’assaut le château et arrachent les carcans de la prison à l’été 1791[43]. La commune compte une société patriotique, créée après la fin de 1792[44].
Au XIXe siècle la commune connaît un certain essor industriel grâce au tissage de la laine. Deux fabriques fonctionnent en 1841, sur le modèle de la fabrique Honnorat de Saint-André-de-Méouilles[45] ; elles sont dirigées par Jean-Baptiste Arnaud et les associés Bonnet et Chauvin[46]. À elles deux, elles n’emploient jamais plus de dix ouvriers[47]. L’une était située au Moustier, l’autre à La Bâtie et utilisait la force motrice de l’Issole[48]. Elles cessent leur activité à la fin du XIXe siècle[49].
La Révolution et l’Empire apportent nombre d’améliorations, dont une imposition foncière égale pour tous, et proportionnelle à la valeur des biens de chacun. Afin de la mettre en place sur des bases précises, la levée d’un cadastre est décidée. La loi de finances du précise ses modalités, mais sa réalisation est longue à mettre en œuvre, les fonctionnaires du cadastre traitant les communes par groupes géographiques successifs. En 1827, le cadastre dit napoléonien de Thorame-Basse est achevé[50].
Comme de nombreuses communes du département, Thorame-Haute se dote d’écoles bien avant les lois Jules Ferry : en 1863, elle compte déjà quatre écoles dispensant une instruction primaire aux garçons, au village chef-lieu, mais aussi à La Valette et aux hameaux de Château-Garnier et de La Bâtie[51]. En 1851, la loi Falloux impose l’ouverture d’une école de filles dans les communes de plus de 800 habitants, seuil que Thorame-Basse dépasse brièvement : la commune obéit à la loi, d’autant que la première loi Duruy (1867) abaisse ce seuil à 500 habitants[52]. La deuxième loi Duruy (1877) lui permet, grâce aux subventions de l’État, de reconstruire trois de ses quatre écoles des villages : seule celle de La Valette est laissée en l’état[53].
En 1948 deux avions s'écrasent à peu d'intervalle sur la montagne du Cheval Blanc (voir l’article pour plus de détails) : un Douglas C-47 Dakota qui s'écrase fin janvier et fait 12 victimes civiles et militaires. Une croix est construite avec les restes de l'avion. Quelques jours plus tard, un autre avion, une Forteresse Boeing B-17 partie à la recherche du premier s'écrase au sommet de Tournon (sur Cheval Blanc) faisant 10 victimes et un survivant.
Blason | De sinople à la tour d'or bâtie au pied et à senestre d'un rocher d'argent mouvant de la pointe[54]. |
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Détails |
L’activité économique de la commune se partage entre l’agriculture pastorale et le tourisme.
Le conseil municipal, réuni le pour réélire le maire[TB 1], est composé de onze membres, dont trois adjoints[TB 2].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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Les données manquantes sont à compléter. | ||||
1977 | F. Pougnet | agriculteur | ||
1977 | André Peyron | clerc de notaire | ||
1995 | Paul Bonnet | |||
1995 | Jean Kints | ? puis UMP | médecin militaire retraité | |
Boris Pougnet[56],[57] | DVG | agriculteur et maître brasseur | ||
(réélu le [TB 1]) |
En cours (au [TB 2]) |
Bruno [Marie Thérèse Joseph] Bichon | directeur d'établissement retraité |
En 2020, le budget de la commune était constitué ainsi[58] :
Avec les taux de fiscalité suivants :
Chiffres clés Revenus et pauvreté des ménages en 2018 : Médiane en 2018 du revenu disponible, par unité de consommation : 17 670 €[59].
Thorame-Basse a fait partie, jusqu'en 2016, de la communauté de communes du Haut-Verdon Val d'Allos ; depuis le , elle est membre de la communauté de communes Alpes Provence Verdon - Sources de Lumière.
En 2021, Thorame-Basse comptait 216 habitants. À partir du XXIe siècle, les recensements réels des communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans (2006, 2011, 2016, etc. pour Thorame-Basse). Depuis 2004, les autres chiffres sont des estimations.
2011 | 2016 | 2021 | - | - | - | - | - | - |
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220 | 222 | 216 | - | - | - | - | - | - |
L’histoire démographique de Thorame-Basse, après la saignée des XIVe et XVe siècles et le long mouvement de croissance jusqu’au début du XIXe siècle, est marquée par une période d’« étale » où la population reste relativement stable à un niveau élevé. Cette période, étendue pour la commune, dure de 1800 à 1866. L’exode rural provoque ensuite un mouvement de recul démographique de longue durée. En 1926, la commune enregistre la perte de la moitié de sa population du maximum historique de 1861[63]. Le mouvement de recul ne s’arrête que tardivement, dans les années 1980. Depuis, la population s’est remis à croître.
La vallée de l’Issole, où est située Thorame-Basse, marque la limite sud des toits montagnards, qui étaient traditionnellement couverts de bardeaux[Col 1]. Ce type de couverture a largement été remplacé, dans la seconde moitié du XXe siècle, par les tôles (tôle ondulée, tôle plate, etc.). Une maison du village date de 1504, dont le linteau est soutenu par deux figures d’atlantes ou de caryatides, dont les traits sont usés et méconnaissables[Col 2].
La mairie est logée dans un bâtiment appelé « le château » : grande bâtisse carrée, il a deux étages aux fenêtres cintrées du côté de la campagne. Il remonte au XVIIIe siècle[Col 3].
La tour de Piégut se trouve sur une colline qui domine le village, et voisine avec Notre-Dame de Piégut : un chemin d’oratoires y conduit. La tour, aux salles voûtées d’ogives, doit dater du XIVe siècle[Col 4].
Chaque année au début du mois d'août depuis 1903 a lieu la "Messe des bergers" à la cabane de Chalufy. Ce pèlerinage amène chaque année une foule nombreuse.
La Bâtie, Château Garnier et Thorame-Basse ont leur fête annuelle en été.
La commune possède un point-lecture informatisé (l'une des médiathèque du Pays A3V).
Un observatoire est en cours de construction sur la montagne du Cheval Blanc (2 326 m d'altitude) par l'association "A4", il s'agit d'un télescope automatique dirigeable à distance via Internet[74].
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