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instrument de mesure De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Un thermoscope est un instrument destiné à déceler des différences de températures[1]. Contrairement au thermomètre, le thermoscope ne permet pas de mesurer ces différences de manière absolue (en données quantitatives). Historiquement, c'est un dispositif pour mettre en évidence l'augmentation du volume d'une certaine quantité d'air contenue dans un récipient quand ce récipient est chauffé et sa diminution quand le récipient est refroidi.
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Le mot "thermoscope" apparaît pour la première fois dans le traité "Sphaera mundi seu Cosmographia demonstrativa" publié à Bologne en 1620. L'auteur, Giuseppe Bianconi, professeur de mathématiques à Padoue depuis 1603, connait bien Galilée qui est professeur de Mathématiques à l'université de cette ville entre 1592 et 1610. Bianconi fait donc référence à l'instrument qui sera connu sous le nom de Thermoscope de Galilée.
Un type particulier de thermoscope, destiné à mesurer de très faibles différences de température entre deux lieux voisins, est inventé presque simultanément par le physicien écossais John Leslie et par l'américain Benjamin Thompson, comte de Rumford, au début du XIXe siècle. Cet instrument est aussi appelé thermomètre différentiel.
Dans le traité des pneumatiques, Philon de Byzance donne la première description d'un thermoscope. Il s'agit d'un ballon de plomb, vide (empli d'air) avec un bouchon étanche. Un tube en verre a une extrémité qui communique avec le ballon en traversant le bouchon, et l'autre extrémité qui plonge dans un vase plein d'eau. Quand l'appareil est placé au soleil, l'air du ballon se dilate et s'échappe en provoquant l'apparition de bulles dans le vase plein d'eau. Placé à l'ombre, l'eau du vase remonte dans le tube. Philon en déduit que le feu est associé à l'air et qu'il l'attire[2]. Philon met en évidence le phénomène de la variation du volume de l'air en fonction de la température mais ne le comprend pas.
Le thermoscope de Héron d'Alexandrie est constitué d'une boîte pleine d'eau, avec une ouverture la faisant communiquer avec l'atmosphère. Elle est surmontée d'un ballon partiellement rempli d'eau muni d'un tube vertical plongeant dans la boîte. Un autre tube, en U renversé, a une branche qui plonge dans l'eau du ballon, et l'autre branche ouverte au-dessus de la boîte. Quand l'appareil est exposé au soleil, l'air du ballon refoule dans le tube en U l'eau du ballon qui tombe goutte à goutte dans la boîte. Quand l'appareil est à l'ombre, l'eau de la boîte remonte dans le ballon, sous l'effet de la pression atmosphérique[3].
En 1612, Santorio Santorio, ami de Galilée et professeur de médecine à l'université de Padoue, a l'idée de transformer le thermoscope de Galilée[4] pour en faire un instrument de mesure de la température des malades. Il est constitué d'une petite boule de verre, emprisonnant une quantité d'air constante, et qui surmonte un tube ouvert, long et étroit, qui plonge dans un vase plein d'eau. Le malade met la boule dans sa main ou dans sa bouche. Sous l'effet de la température, la variation de volume de l'air entraîne le déplacement du niveau de la colonne d'eau dans le tube. Santorio utilise deux points fixes de repère : la température de la neige et celle de la flamme de bougie, entre lesquels il établit une graduation uniforme décimale[5].
Ce n'est pas encore exactement un thermomètre, car la valeur réelle des données obtenues est douteuse : le système est ouvert, sensible aux variations de pression atmosphérique qu'on ne soupçonnait pas encore à l'époque (il faut attendre Torriceli en 1644). Son thermoscope était donc un thermomètre fonctionnant aussi comme un baromètre.
Malgré cet inconvénient, l'appareil permet à Santorio de démontrer que le corps humain est à température constante[6] et qu'il ne se refroidit pas durant la nuit, comme on le croyait. Santorio est ainsi le premier à mesurer des degrés de fièvre et à suivre leur évolution au cours d'une maladie. Il comprend qu'il faut mesurer toujours au même endroit du corps et qu'il faut attendre le temps minimum nécessaire à l'équilibre de la température du thermoscope avec celle du corps[7].
La seule mention explicite du thermoscope par Galilée est celle qu'il fait dans une lettre à son ami Sagredo (p. 18-20)[8]:
La meilleure description que nous ayons d'un "thermoscope de Galilée" et de son utilisation est celle que donne Jean Leurechon d'un appareil qu'il nomme thermomètre, au chapitre 76 de son ouvrage "Récréation Mathématique", publié à Pont-à-Mousson en 1624, c'est-à-dire du vivant de Galilée (mort en 1642)[9]:
L'appareil se compose d'un tube capillaire (un tuyau très mince) maintenu verticalement, dont l'extrémité supérieure est soudée à un petit ballon (une petite bouteille) et l'extrémité inférieure plonge dans un récipient contenant de l'eau colorée ou un autre liquide.
La variation du niveau du liquide dans le tube capillaire dépend de la variation du volume, et donc de la température, de l'air enfermé dans le ballon.
En insérant une échelle divisée en 64 degrés le long du tube capillaire, on peut obtenir des mesures comparatives de la température en différentes circonstances.
En 1643, Athanase Kircher publie un livre intitulé "Magnes, sive de arte magnetica" dans lequel il mentionne plusieurs types d'instruments qui ont la forme habituelle des thermoscopes air-eau. Cependant, il décrit un modèle original dans lequel un tube vertical plonge dans un ballon fermé à demi rempli d'eau. Lorsque l'air enfermé dans la partie supérieure du ballon est chauffé, il se dilate et la pression fait monter le liquide dans le tube. On se rapproche de la configuration que prendra le thermomètre à eau ou à alcool (p.31)[8].
Benjamin Thompson (1753-1814), comte de Rumford, présente son thermoscope de Rumford sous le titre Mémoire sur la Chaleur à la séance publique de l'Institut National le 6 prairial an 12 ()[10].
Deux petits ballons sont reliés par un tube capillaire en verre en forme de U. Le tube horizontal D contient une goutte d'esprit de vin (liquide coloré) qui sert d'index. Lorsqu'un des ballons est chauffé, l'air qu'il contient se dilate et l'index coloré se déplace vers l'autre ballon. Cet appareil permet de « mesurer, ou plutôt de découvrir ces très petites variations dans la température des corps, qui sont occasionnés par les rayonnements des corps environnants ».
John Leslie (1766-1832) invente un thermoscope différentiel de construction très proche de celui de Rumford[11].
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